Damien Sargue surfe sur le retour en force des comédies musicales

Damien Sargue reforme notamment son duo avec Cécilia Cara. (c) Asj productions - Stefan Mucchielli

Parler de triomphe pour évoquer le spectacle « Les comédies musicales » est un doux euphémisme. Depuis les premières dates en 2022, le succès ne se dément pas, les tournées s’enchaînent et plusieurs dates sont d’ailleurs prévues ces prochains jours dans la région avec La Luna à Maubeuge, ce vendredi 11 avril ; le théâtre Sébastopol de Lille le samedi 12 avril (20 h) et, enfin, le Kursaal de Dunkerque le samedi 19 avril (20 h).

Une vraie fierté pour Damien Sargue, inoubliable Roméo, à l’origine du projet avec quelques autres artistes. « Il y a toujours eu dans l’air cette envie de monter un spectacle reprenant les plus grands titres des différentes comédies musicales avec plein d’artistes qui en sont issus mais il y a toujours eu des soucis de productions, de disponibilités des uns et des autres et ça ne s’était finalement jamais monté mais à la sortie du Covid, on a décidé de le faire nous en constituant une petite équipe de gens qui se connaissaient bien avec Priscilla Betti, Ginie Line, Cécilia Cara, Gwendal Marimoutou, Merwan Rim et Alexis Loizon. On sentait qu’il y avait un bon feeling entre nous et on a eu le nez fin parce que nous sommes aujourd’hui devenus une vraie bande d’amis, se réjouit-il. On a commencé dans des petites sales de 300 places et on a vite rempli dans des grosses salles. »

Une aventure également rendue possible par la confiance accordée par le producteur Alexandre Sorin : « C’est un mec génial avec qui on aime beaucoup travailler, poursuit Damien Sargue. Il fallait croire au projet dès le départ, il y a cru et je pense qu’aujourd’hui il est très content. »

Au cours du spectacle, ce sont environ 80 titres, issus d’une trentaine de comédies musicales qui sont proposés au public. « On chante forcément tous les titres qui nous ont rendu populaire mais le pari c’était aussi de reprendre d’autres chansons en solo, en duo, en trio, indique-t-il. J’ai eu la chance de faire Le blues du business man ou SOS d’un terrien en détresse de Starmania, Time of my life de Dirty Dancing mais aussi du Michael Jackson avec la comédie musicale qui lui est consacrée à Broadway. » Quelques invités viennent parfois se mêler à la troupe. Ce fut le cas avec Hélène Ségara, Natasha Saint-Pier ou Florent Mothe.

Immense succès en Asie

Le succès du spectacle s’inscrit dans une ère de retour en force du genre avec des nouvelles versions de Starmania, Notre Dame de Paris, dont il a d’ailleurs fait partie, ou encore Les dix commandements. « C’est vrai qu’il y a une espèce de renouveau avec des comédies musicales qui avaient ouvert la voie dans les années 2000 mais aussi d’autres plus modernes comme La Haine ou Molière, l’Opéra Urbain, qui sont aussi de superbes spectacles, confie-t-il. On a passé cette période où a comédie musicale était considérée comme un peu ringarde. Il y a peut-être aussi eu pendant quelques temps une petite lassitude car il y en a eu beaucoup qui sont sorties à peu près au même moment ou c’est peut-être tout simplement cyclique comme la mode. »

Damien Sargue a toutefois eu la chance de continuer à connaître le succès même très loin de nos frontières, Roméo et Juliette étant une immense réussite avec des adaptations dans une douzaine de pays et notamment en Asie. « On a commencé Roméo et Juliette là-bas en 2006 et depuis j’y suis régulièrement pour plusieurs mois. Je commence à avoir mes habitudes là-bas. Ils sont vraiments friands de comédie musicale. C’est bluffant, grisant de jouer là-bas car il y a une ferveur assez folle, ils connaissent les chansons en Français par coeur. Les gens nous attendent à la fin des concerts, nous donnent des cadeaux, on a l’impression d’être les Rolling Stones. »

Rêves de comédien

En compagnie de Cécilia Cara, il a aussi pris part, à Shangaï, à un spectacle sur les duos éternels où ils reprennent les plus belles chansons d’amour. Un show que ses fans espèrent voir un jour se monter en France et dans lequel figure deux de ses propres chansons, en Anglais, écrites par Cyril Niccolaï. Les prémices d’un futur album solo ? « J’aimerai bien ; on va y travailler avec aussi des titres en Français », promet-il. Le tout est de trouver du temps dans un agenda bien rempli, l’artiste débordant de projets, celui de s’essayer au métier de comédien se faisant aussi ressentir de plus en plus fort. « J’avais eu quelques contacts mais je n’étais pas disponible mais dans les comédies musicales on est déjà dans l’interprétation. Chanter me fait vibrer mais interpréter un rôle me plairait aussi beaucoup, que ce soit pour le théâtre, le cinéma ou la télévision. »

« Les comédies musicales », ce vendredi 11 avril (20 h) à la Luna à Maubeuge ; samedi 12 avril (20 h) au théâtre Sébastopol à Lille et le samedi 19 avril (20 h) au Kursaal à Dunkerque.

Au fond du trou : des tranches de vie burlesques

Agnès Miguras a pris du plaisir à tourner Au fond du trou. (c)Arte

Si vous avez aimé la web série 18 h 30 de Maxime Chamoux et Sylvain Gouverneur, vous devriez apprécier Au fond du trou, présentée dans la catégorie format court lors du récent Festival Séries Mania à Lille, et actuellement disponible sur la plateforme Arte.TV. Plusieurs des membres du casting avaient d’ailleurs cette référence en tête. « J’avais trouvé la série très qualitative, très intéressante, j’aimais bien leur travail, confie Nicolas Berno . Quand j’ai passé le casting, j’ai lu les textes, ça m’a fait rire tout de suite, ce qui n’est pas toujours le cas pour une comédie. J’ai vite vu le ton que les réalisateurs souhaitaient donner et j’ai adhéré tout de suite au type d’humour, aux angles choisis, aux personnages. »

Agnès Miguras avait également vu et apprécié 18 h 30 mais elle n’avait pas, initialement, fait le lien avec les réalisateurs : « Je m’en suis rendue compte en regardant leurs parcours, j’ai retrouvé cette écriture fine, caustique, humaine », précise-t-elle.

Tournée dans la région à Coudekerque-Branche, la série a pour cadre un terrain de minigolf où se jouent différentes saynètes de la vie quotidienne, indépendantes les unes de autres avec par exemple un rendez-vous amoureux ou encore un entretien professionnel  : « Il y a un truc très convivial dans le minigolf que j’aime bien et j’ai apprécié le contraste entre ce lieu censé être calme, un espace de détente, de divertissement, et ces personnages excités, au fond du trou, qui se déchirent », poursuit Nicolas Berno. « Mon personnage est assez fou, elle a une double facette. Elle est en mode séduction pour un rendez-vous amoureux, elle montre sa meilleure version d’elle-même mais en même temps elle se pointe avec son fils, un pré-adolescent, et dès qu’elle s’adresse à lui elle montre un autre visage, plus inquiétant, et il y a même un moment où elle va carrément péter un câble », sourit, de son côté, la comédienne.

Le format court convient pleinement à Nicolas Berno : « C’est agréable pour le téléspectateur, ça se consomme facilement, indique-t-il. En tant qu’acteur, le format court peut bien sûr avoir un côté frustrant, quand on rentre dans un personnage et qu’on s’y sent bien, on a envie d’y rester un peu plus longtemps mais j’aime le rapport au rythme que ça impose, ça devient plus du sketch que de la fiction. Ce sont des tableaux différents, il n’y a pas de lien entre les personnages mais chaque épisode a son identité et sa profondeur. Il faut vraiment être efficace tout de suite.  Ce qu’ils ont réussi à faire sur la saison 2 de Bref est pour moi la quintessence du programme court réussi. »

Agnès Miguras ne voit pas tout à fait les choses de la même façon : « J’ai participé à la série Nos meilleures années sur M6, il y a quelques mois et là c’était vraiment du format court, on tournait chaque jour 8 sketchs de 2 à 3 minutes. Avec Au fond du trou, on est davantage dans le court métrage, les épisodes font quand même douze à seize minutes, souligne-t-elle. Le tournage est plus court mais ça ne change pas fondamentalement la façon de jouer. » Alors format court ou court métrage, au final peu importe, tant que le plaisir du téléspectateur n’est pas, lui, en portion congrue.

« Au fond du trou », saison 1, 6 épisodes, disponibles sur la plateforme d’Arte. Avec Rosa Bursztein, Agnès Miguras, Nicolas Berno, Nicolas Lumbreras.

Roch Voisine fête Hélène et bien plus encore

Roch Voisine sera en concert ce jeudi 10 avril à Lille Grand Palais.

En bientôt quarante ans de carrière, Roch Voisine a sorti une trentaine d’albums, live et compilations compris, mais c’est évidemment le titre Hélène qui lui a offert le succès et la notoriété. Une chanson et un album éponyme dont il fête depuis la fin d’année passée le trente-cinquième anniversaire au cours d’une immense tournée mondiale qui fait étape ce jeudi 10 avril (20 h) à Lille Grand Palais. Une occasion pour Planète Lille de revenir avec le Canadien sur cet incroyable succès et la carrière qui s’en est suivie…

Roch, pourquoi avoir choisi de faire cette tournée Hélène 35 et pas Hélène 25 ou Hélène 30. Quel a été le déclencheur ?

 « Je n’y avais pas pensé avant tout simplement. Lors des vingt ans ou des trente ans de l’album, j’étais dans d’autres projets. Ce n’est pas évident de nos jours de susciter l’intérêt du public, de remplir des grandes salles, de trouver des gens prêts à investir dans un grand show mais j’avais vraiment la volonté de le faire, cette fois, car je ne sais pas si j’aurais encore la pêche et la voix pour les 40 ans. »

A quoi faut il s’attendre pour ce spectacle, avez-vous prévu un mixte entre des chansons de vos débuts et des plus récentes, y a-t-il des titres de toutes les époques ?

« J’ai sorti 22 albums originaux dont une dizaine en Français, il y a donc de quoi faire des chansons que les gens aiment. Il y a plusieurs personnes sur scène, un sacré groupe de musiciens, c’est très important pour moi. Je ne vais bien évidemment pas faire 28 fois Hélène sur scène donc je présente certaines chansons qu’on n’a jamais fait sur scène, en acoustique, On n’essaie pas de recréer ce qu’on faisait à l’époque mais on espère rappeler des bons souvenirs aux gens pendant environ 2 h 15 de concert. Je chante des anciens titres, ceux qui sont passés sous le radar, ceux qui ressemblent à une vieille lettre jamais ouverte et retrouvée dans le tiroir d’un bureau, mais je pense que ce sont des chansons qui parlent quand même au public. Le plus dur, c’est de faire rentrer tout ce que l’on voudrait dans 2 h 15 de show. »

Quel regard le Roch d’aujourd’hui porte-t-il sur le Roch d’il y a 35 ans ?

« Je crois qu’il est sacrément chanceux d’avoir réussi un tube comme ça, tout de suite en démarrant. Ça ne se fait plus ce genre de carrière mais on a dû assurer derrière, pendant 35 ans et plus. »

A l’inverse, est-ce que le Roch de 1989 s’imaginait avoir une telle longévité ?

« J’étais partir sur l’idée de m’installer dans la longueur mais beaucoup croyaient que ce ne serait qu’un feu de paille mais un titre comme Hélène m’a permis de faire plein de choses, de sortir quasiment un album chaque année pendant 30 ans en tant qu’auteur, compositeur, interpréte mais le problème c’est que lorsque j’arrivais avec un nouveau single, c’était difficile d’attirer l’attention dessus car le phénomène vous colle à la peau pendant tellement longtemps,. J’ai sorti des titres qui méritaient mieux, je pense, mais qui n’ont pas eu la chance d’être bien mis en valeur. Si les gens ne se sont arrêtés qu’à Hélène, ils ont raté 29 albums de plus. ».

Selon vous, pourquoi Hélène a été un tel tube ?

« C’est incompréhensible, la seule explication du phénomène à mes yeux, c’est qu’en France, les gens étaient très fans des américains. Je suis arrivé en chantant en Français mais dans l’esprit, j’étais un vrai américain. Ce mélange de culture, ça fait partie de moi, je suis un Américain francophone. Hélène a été la porte d’entrée. »

Quels sont désormais vos projets ?

« C’est plus difficile de parler de musique aujourd’hui car plus personne n’achète de disques, les gens consomment la musique de façon très différente. Les administrateurs disent qu’l n’y a pas beaucoup de retour sur investissement, c’est un peu décourageant, surtout après avoir eu le privilège de justifier un album par an pendant trente ans. « J’aime ce métier pour découvrir de nouveaux projets pas pour faire des grands restaurants ou être considéré comme une star. »

Roch Voisine sera en concert ce jeudi 10 avril (20 h) dans le théâtre de Lille Grand Palais.

François Marry a choisi la musique pour vivres des aventures collectives

François and the Atlas mountains sont attendus à l'Aéronef le 17 avril. © Marco Dos Santos

Le groupe François and the Atlas Mountains sera le jeudi 17 avril à l’Aéronef pour défendre les titres de son dernier album Âge fleuve, sorti fin janvier. Une date importante pour le leader François Marry

François, vous êtes visiblement un grand voyageur. Est-ce que ça nourrit votre inspiration musicale ?

« Probablement. Je suis aussi très créatif quand je m’ennuie mais je pense que le fait d’aller voir ailleurs permet d’universaliser son propos. »

Est-ce aussi ce goût du mouvement qui vous pousse à ne pas vouloir être mis dans une case, à ne pas définir votre registre musical ?

« Oui mais je sais que c’est à double tranchant car c’est presque une aide et un outil d’être facilement identifiable. Cela dit, j’’aime la curiosité musicale et artistique, je suis très fan de plein de choses et on a donc du mal à cibler mon registre. »

Votre dernier album a mis du temps à maturer, 4 ans je crois, c’est inhabituel chez vous. Comment l’expliquez-vous ?

« C’est vrai qu’avant j’étais sur un rythme assez soutenu, J’avais l’impression qu’avoir une logique de rythme de sortie d’album avait du sens à l’époque. C’était une façon d’appréhender la sortie d’un album avec le label, le tourneur mais la crise Covid a révolutionné la façon dont on est connecté les uns aux autres. Je ressens vraiment qu’il y a un avant et un après dans le paysage musical. »

Vous avez fait appel sur cet album à plusieurs artistes comme Guillaume De Pourquery, Malik Djoudi, Rozy Plain pour des feats, ça signifie que la musique est de plus en plus une aventure collective pour vous après quelques expériences en solo ?

« Ce sont des collaborations qui se sont faites naturellement, des musiciens que je connais depuis longtemps. Quand j’ai eu envie d’ouvrir l’éventail des sons de l’album, je me suis tourné vers eux de manière plutôt intuitive. Thomas est solaire solaire, on avait échangé avec Malik, sa voix aigue et haut perchée. Enfin avec Rozy, on a partagé un moment de vie assez long, il était légitime de travailler avec elle sur le thème du souvenir. Le délire un peu solo, c’est surtout sur des projets un peu parallèles. François and the Atlas Mountains, c’est projet collaboratif, amené à être vécu ensemble sur scène, c’est primordial et c’est pour ça que j’ai choisi la musique plutôt que l’écriture et le dessin, des disciplines que j’aime bien mais ce que je préfère c’est partager des aventures avec les autres. »

On vous verra bientôt sur la scène de l’Aéronef à Lille, une région que vous connaissez bien…

« J’ai été plusieurs fois accueilli par le Grand Mix en résidence , je suis passé par l’Aéronef sur la dernière tournée mais j’ai aussi des liens familiaux à Lille, qui est aussi la ville de mon tourneur  A gauche de la lune. C’est donc une date que j’attends un petit peu. Venez nombreux. »

François and the Atlas mountains, jeudi 17 avril (20 h) à l’Aéronef à Lille. Tarif : 5 à 8 €.

Didier Paris marie ses passions pour l’urbanisme et les polars

Didier Paris est actuellement en promotion de son dernier roman policier Dunkerque paradise.

Professeur d’urbanisme à l’université de Lille, Didier Paris s’est lancé il y a sept ans dans l’écriture de polar. Trois romans sont déjà parus aux éditions Complicités et un quatrième est en cours de relecture. Après Cristal de fer qui emmenait les lecteurs entre Lille et Bruxelles et Abymes, entre Paris et Cannes, l’intrigue de son troisième livre Dunkerque Paradise, qu’il est venu dédicacer récemment au salon du livre de Bondues, se noue entre Dunkerque et Avignon. « J’enseigne l’urbanisme, j’aime donc que les villes soient présentes en toile de fond, qu’elles soient quasiment des personnages, indique Didier Paris. Ça permet de créer des atmosphères différentes et j’essaie de caler les ambiances urbaines avec la psychologie des personnages. »

Dunkerque constitue donc le nouveau terrain de jeu du duo d’enquêteurs, Marianne Weber et Alexandre Verstraete, que l’on avait découvert dans son premier roman. Il leur faut cette fois élucider les raisons de la mort d’un SDF, dont le corps a été retrouvé carbonisé dans les dunes de Leffrinckoucke, qui se faisait appeler Némo mais dont personne ne connaît la réelle identité. « Il était figurant sur le tournage d’un film, proche d’une association de migrants et on a retrouvé des doses de cocaïne dans ses affaires, précise l’auteur. Sa mort est-elle liée au tournage du film ? A-t-il été victime d’un groupe de bikers qui violentent les SDF ou de passeurs de migrants avec lesquels il se serait acoquiné ? »

Alors qu’une journaliste, Laure Hazebrouck mène aussi l’enquête de son dossier, un indice va envoyer nos policiers du côté d’Avignon, où ils vont commencer à assembler les pièces du puzzle.

« Dunkerque paradise », Didier Paris, éditions complicités, 17 €.