Manon Morgenthaler, une fidèle d’Alexis Meriaux

La troupe de Fabricurious enchante le public du Casino Barrière.

Les habitués des spectacles du Casino Barrière à Lille l’auront peut-être reconnue. Manon Morgenthaler, qui incarne Clepsydre dans la nouvelle création Fabricurious, était déjà de l’aventure In my Eighties la saison passée. « En fait, j’avais déjà travaillé comme assistante d’Alexis (Meriaux, le metteur en scène) sur Back to fever night à Lille et sur un autre spectacle avec une chorale à Paris et j’ai passé le casting pour In my eighties et j’ai été prise comme chanteuse. J’étais un peu la râleuse, la personnalité sombre de Eve Petit pour ceux qui ont vu le spectacle. Là, j’ai vu qu’ils cherchaient une chanteuse claquettiste et j’ai postulé. »

Cette fois, Manon Morgenthaler se glisse dans la peau de Clepsydre, la maîtresse du temps : « C’est un personnage un peu euphorique, plein de couleurs mais avec aussi beaucoup de failles, confie-t-elle. Je ne le joue jamais de la même manière. Tous les soirs, je peux changer. Je n’ai pas un caractère précis., je sais la palette de couleurs qu’elle doit incarner mais selon mon humeur je peux raconter ce que j’ai envie. »

Originaire de Calais, passée par Lille puis Paris, l’artiste a d’abord suivi une formation de danseuse : « Ma mère avait une école de danse donc j’ai baigné dans le milieu du spectacle puis j’ai fait des études d’arts et de culture à Lille et une école de comédie musicale à Paris, où j’ai fini majeure de promo et triple diplômée en chant, danse et théâtre. »

Engagée dans la RB Dance company, elle a vécu quelques belles aventures, des ouvertures de l’émission Danse avec les stars, des passages dans La France incroyable talent, des clips et le spectacle Stories qui a connu un succès certain.

Revenue dans le Nord, Manon Morgenthaler s’est tournée vers le chant, elle est devenue maman d’un petit garçon. Son autre bébé, c’est son école de comédie musicale créée à Calais, où elle transmet son savoir-faire. Elle donne aussi des cours de danse sur Mouvaux.

Sur la scène du Casino Barrière de Lille, elle joue aussi un rôle de grande-sœur mais cette fois au sens propre puisqu’elle a le bonheur d’évoluer avec son frère Robin

« Il joue le rôle d’Eclipse, précise-t-elle. C’est la première fois qu’on a un contrat professionnel ensemble. Ça aurait dû arriver il y a quelques années mais je suis tombée enceinte. Là, c’est très fort de partager ce spectacle même si c’était parfois un piège au début car je le regardais chanter, je trouvais ça beau, j’étais en larmes en coulisses et j’oubliais que c’était à moi de chanter, sourit-elle. J’ai fait en sorte depuis de sortir du mode famille et de me concentrer pleinement sur mon personnage. »

Un personnage qu’elle adore et un spectacle qu’elle recommande à tous ceux qui souhaitent déconnecter un peu de la réalité : « Fabricurious fait rentrer dans un univers inventé de toutes pièces, explique-t-elle. Les décors, les costumes, tout ce qui est raconté et ce que l’on voit, transportent le spectateur dans un film fantastique. »

« Fabricurious », au Casino Barrière de Lille, les 17, 18 et 31 janvier ; les 1er, 14 et 28 février ; les 7, 8, 14, 15, 21, 22 et 29 mars, le 26 avril ; les 16, 17, 23 et 24 mai . Formule spectacle seul à partir de 32 €, avec cocktail à partir de 39 € et avec dîner à partir de 84 €.

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Nicolas Lacroix a bien fait de ne pas dire non à ses rêves

Nicolas Lacroix propose un spectacle plein d'auto-dérision, un regard décalé sur l'évolution de notre société. (c) Thomas Leonard

Alors que plusieurs de ses compatriotes sont mis à l’honneur depuis le début de la semaine au Spotlight à Lille, un autre humoriste belge en pleine ascension, Nicolas Lacroix est attendu, quelques kilomètres plus loin, dans la salle Pasteur de Lille Grand Palais.

Un rendez-vous que le jeune homme attend avec impatience : « C’est chouette, je ne vais pas être dépaysé, je serai presque comme à la maison, s’enthousiasme-t-il. J’ai déjà fait le Spotlight deux fois et je sais donc qu’avec le public lillois je vais passer un très bon moment. J’espère qu’il en sera de même pour eux. »

Révélé sur les réseaux sociaux pendant le confinement, l’humoriste a décidé de se lancer sur scène avec un premier spectacle « Trop gentil » : « Que tous ceux qui ne savent pas dire non viennent, on se fera une petite thérapie tous ensemble, s’amuse-t-il. Mais que ceux qui savent dire non viennent aussi. On va parler de plein de choses, d’avancées technologiques, de nos peurs, de mes peurs, de l’évolution de la société, de ce que sera l’école plus tard quand on utilisera du Aya Nakamura pour faire les dictées. »

Alors que le stand up s’impose comme le registre numéro un de l’humour depuis quelques années, Nicolas Lacroix a, lui, choisi de continuer à camper des personnages. Bercé par les sketchs de Virginie Hocq et François Pirette, il assure ne pas être en mesure de faire pleinement du stand up : « Je ne conçois pas de ne pas bouger, c’est mon tempérament. Mon humour passe par le corps. La scène est pour moi un défouloir. C’est un peu old school mais très assumé et j’espère que c’est du l’old school tendance ».

Ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux seront probablement surpris : « C’est assez différent. Sur les réseaux, il faut être efficace en cinq-dix secondes, sinon tu te fais zapper. Sur scène, tu as le temps d’installer quelque chose, les rires te portent, il y a un échange, je trouve ça plus intéressant. »

Nicolas Lacroix ne renie toutefois rien de ce qu’il a fait et concède le temps gagné : « Internet, c’est un accélérateur énorme, avoue-t-il. Avant ça prenait une dizaine d’années pour se faire un nom, là avec les réseaux on a nos propres médias pour se faire connaître. L’ascension est plus rapide et cette vitesse fait d’ailleurs un peu peur, mais c’est dans l’air du temps, on consomme tout très vite. »

La patience a pourtant été l’une de ses meilleures alliées pendant des années : « j’ai suivi des stages, participé à des ligues d’improvisation en amateur. J’ai fait des études de graphiste, j’ai travaillé, ça me plaisait, je ne me mettais donc pas de pression. Je me disais que si ça devait arriver un jour, ça arriverait, peut-être même à 40 ans, mais après le confinement, je me suis dit qu’il fallait oser, tenter de réaliser ce dont j’avais envie depuis que je suis tout petit. J’aurais eu des regrets de ne pas essayer. »

Vu le succès rencontré depuis quelques années, Nicolas Lacroix aurait, pour le coup, vraiment eu tort de dire non à ses rêves.

Nicolas Lacroix sera en spectacle ce vendredi 10 janvier (20 h) à la Gare numérique à Jeumont et le samedi 11 janvier (20 h), à la salle Pasteur de Lille Grand Palais.

Malik Bentalha vous embarque dans son « Nouveau monde »

Malik Bentalha est de retour sur scène pour son spectacle le plus personnel. (c) MisterFifou

Quand il consulte son calendrier de tournée, à l’heure de lancer un nouveau spectacle, Malik Bentalha nous le certifie : les premières dates qu’ils regardent sont celles dans le Nord. « Parce que je sais que c’est un public extraordinaire et que c’est dans ces villes là qu’il se passe toujours quelque chose de magique. Est-ce que j’aurais envie d’être Dany Boon ? Oui car il a la chance de vous avoir et j’en profite pour passer un message : est-ce que je peux devenir ch’ti d’adoption », sourit l’humoriste.

Le ton est donné, Malik Bentalha se réjouit de présenter son « Nouveau monde » au théâtre Sébastopol, ce vendredi 10 janvier. Un seul en scène qui part pourtant d’un événement pas très gai : la petite période de dépression qu’il a traversée. « J’ai connu des hauts, des bas, je suis passé par un moment difficile mais je m’en suis relevé et j’estime que c’est une chance de pouvoir en parler, explique-t-il. C’est mon spectacle le plus personnel car je me suis inspiré de mes échecs. Pour diverses raisons, que ce soit des soucis familiaux, d’argent, de harcèlement scolaire ou de santé, beaucoup de gens passent par des phases compliquées dans leur vie et j’avais envie de véhiculer un message positif en rappelant qu’après la pluie vient le beau temps et surtout qu’il faut parler, ne pas garder ses problèmes pour soi. »

Le comédien, que l’on peut aussi entendre actuellement au cinéma, puisqu’il prête sa voix au personnage de Sonic, est convaincu que le rire est un bon vecteur pour faire passer les messages et favoriser une prise de conscience. « On a besoin d’amour, de solidarité, à une époque où on essaie de plus en plus de nous monter les uns contre les autres, poursuit-il. Dans ce spectacle, j’aborde plein de choses, j’évoque aussi mes parodies vidéos qui ont cartonné ces derniers mois et qui ont constitué une sorte de renaissance. Sur mes précédents spectacle, j’avais parfois l’impression de rester un peu en surface. Là, c’est plus profond, il y a une surprise que je fais sur scène qui cueille généralement le public et rien que d’en parler, j’en ai des frissons. Ce qui se passe dans les salles me touche vraiment au cœur. J’ai l’impression que les gens se sentent plus concernés, qu’ils s’y retrouvent davantage. »

L’artiste a cette agréable sensation « d’avoir trouvé un bon équilibre, d’avoir touché quelque chose du bout des doigts » : peut-être bien un nouveau monde.

Malik Bentalha est en spectacle avec « Nouveau monde », ce vendredi 10 janvier (20 h) au théâtre Sébastopol de Lille.

Extra, la série qui interroge sur la sexualité des personnes en situation de handicap

Anne Girouard et Stéphane Debac vont voir leur vie de famille tranquille sérieusement bousculer. (c)2023 Les films du cygne

Présentée, l’an passé, au Festival Series Mania de Lille, la série Extra débarque ce mardi soir sur OCS et se révèle être l’une des belles surprises de ce début d’année. D’une part en raison de l’originalité et de l’audace de la thématique retenue, à savoir l’assistance sexuelle portée aux personnes en situation de handicap. Et, d’autre part, grâce à la qualité d’écriture de Matthieu Bernard et Jonathan Hazan.

Deux ingrédients qui ont convaincu les acteurs principaux, Anne Girouard et Séphane Debac de se lancer dans l’aventure. La première incarne Catherine, une femme dévouée à sa famille et à sa chorale inclusive jusqu’à ce qu’elle ait une révélation et se transforme en Cathy, assistante sexuelle. Une nouvelle activité qui va réveiller sa propre intimité et une double vie qui va forcément créer un certain chaos dans l’existence bien rangé de sa famille, notamment de son mari Antoine, interprété par Stéphane Debac.

« J’ai été séduit par l’écriture, le rythme, le sens des dialogues. Je ressentais vraiment la comédie qui pouvait se dégager de ces scénarios, confie-t-il. Je connaissais peu le sujet exploré mais je trouvais ça chouette que ça puisse faire l’objet d’une série. J’ai aussi aimé le choix de l’épanouissement d’une femme et donc d’avoir à jouer le mari de quelqu’un plutôt que ce soit une actrice qui joue la femme de… comme c’est le plus souvent le cas. »

Anne Girouard avoue avoir été, elle aussi cueillie par le scénario, malgré un intérêt réel pour le bien-être des personnes en situation de handicap : « J’étais déjà souvent révoltée en voyant leurs contraintes dans les transports en commun mais je n’avais jamais pensé à leur sexualité, je trouve que c’était d’utilité publique de questionner les gens là-dessus. »

« J’ai aussi été séduire par ce personnage principal, une femme qui n’a plus 25 ans mais dont on interroge l’intimité, c’est très rafraîchissant, poursuit-elle. Ce rôle de Catherine c’est un cadeau pour une comédienne. C’est un personnage qui évolue énormément, qui part à la rencontre d’elle-même à travers la rencontre des autres. C’est une série sur l’amour, l’échange, l’attention à l’autre. À partir du moment où on prend soin des autres, on prend soin de soi.  Ce qui est fort, c’est que ce n’est pas intellectualisé, tout passe par le corps, c’est totalement physique et c’est même violent ce que ça provoque en elle. »

Stéphane Debac a également apprécié la tonalité à donner à son personnage : « Antoine est un type dont l’objectif personnel a pris le pas sur sa vie privée. Sa vie ronronne et ça roule pour lui, explique le comédien. Il a tellement le souhait d’appartenir à ce microcosme de notables locaux qu’il ne perçoit rien dans sa vie privée et quand il réalise que ça ne va pas, il reste relativement égoïste dans ses choix. Il est tellement accroché à ce désir de trouver sa place dans la société qu’il ne se rend même pas compte qu’il s’est auto-posé comme un vase au sein de sa famille. »

« Extra », une série de Matthieu Bernard et Jonathan Azan, 10 épisodes de 52 minutes, disponible à partir de ce mardi 7 janvier (20 h 50) sur OCS. Avec Anne Girouard et Stéphane Debac.

© 2023 Les films du cygne

Le Spotlight dédie une semaine aux humoristes belges

Révélé dans l'émission belge 'Le grand cactus", Kody fait partie des talents belges qui seront au Spotlight.

De Raymond Devos à GuiHome vous détend en passant Benoît Poelvoorde, François Damiens, Virginie Hocq, Laura Laune, Stéphane De Groodt, Alex Vizorek ou encore Nawell Madani, nos voisins belges ont toujours su se faire une place de choix dans notre paysage humoristique.

Ce n’est donc finalement que logique de voir le Spotlight de Lille dédier une semaine spéciale aux nouveaux talents de la scène belge. Victor Ghesquière, Dena, Greg Genart, Freddy Tougaux, Kody et Denis Richir se succéderont ainsi du lundi 6 au samedi 11 janvier. « On aime leur humour engagé, décalé, burlesque, on avait déjà fait des événements autour de la Belgique, des comédy clubs spéciaux mais jamais une semaine entière », confie Florian Hanssens, le directeur de l’établissement.

Un événement appelé à s’installer dans la durée ? « On verra comment ça fonctionne, c’est toujours le public qui donne le « la », poursuit-il. On propose environ 750 spectacles par an, on a toujours envie de surprendre les gens. On essaie de créer des thématiques. Il y a le festival en novembre qui a bien marché, on va faire une semaine autour de la douceur à la Saint-Valentin puis une autre avec de l’humour musical en juin. C’est dans cet esprit que l’on a fait cette proposition de la semaine de l’humour belge. »

Le choix des artistes sélectionnés a été effectué par la programmatrice Isabelle Baert, ancienne propriétaire des lieux : « Elle a essayé de trouver des spectacles qui reflètent bien cette diversité belge, des choses engagées avec Dena, du burlesque avec Freddy Tugaux, de la modernité avec Kody qui sera là pour deux dates et qui suscite pour l’instant le meilleur taux de remplissage, précise Florian Hanssens. Isabelle a vu la majorité des spectacles, certains artistes nous ont été recommandés et on a aussi remarqué des gens sur les réseaux sociaux. J’avoue que je vais, moi-même, en découvrir certains comme Greg Genart qui donne sa vision du monde professionnel et de la maladie du siècle qu’est le burn-out. »

Une occasion pour les habitués d’avoir un regard différent sur des questions sociétales et une opportunité pour le Spotlight d’attirer un nouveau public frontalier.

La programmation : Victor Ghesquière, lundi 6 (21 h) ; Dena, mercredi 8 (19 h) ; Greg Genart, mercredi 8 (21 h) ; Freddy Tougaux, vendredi 10 (19 h) ; Kody, vendredi 10 (21 h) et samedi 11 (21 h) ; Denis Richir, samedi 11 (19 h).