
L’heure n’est pas à la nostalgie, ni même aux adieux car des retrouvailles sous d’autres formes sont déjà évoquées pour les années à venir, mais c’est tout de même un chapitre majeur de l’histoire des séries françaises qui va progressivement se fermer avec la diffusion de la cinquième et dernière saison de HPI, dès ce jeudi (21 h 10) sur TF1.
Véritable carton d’audience durant les quatre saisons, HPI aura fait exploser la carrière, déjà riche, d’Audrey Fleurot avec ce personnage de Morgane Alvaro, une femme de ménage haute en couleurs, au franc parler et aux attitudes déroutantes, dotée sans en avoir conscience d’un haut potentiel intellectuel, qui va lui permettre de devenir consultante pour la police.
« On a souhaité s’arrêter avant de faire la saison de trop donc on va être cohérent et accepter que ça se termine mais ça va être hyper dur. Il y aura clairement un avant et un après HPI, concède Audrey Fleurot. J’ai eu la chance d’avoir fait plusieurs séries assez longues. La fin de « Un village français » avait été très émouvante ; celle de « Engrenages » avait aussi compté car elle avait été importante dans ma vie mais je ne suis pas de nature nostalgique. Après, j’espère me tromper mais j’ai conscience que cet espace de liberté, cette proximité avec le personnage, je risque de ne plus jamais le retrouver. Morgane, c’est le rôle de ma vie. »
Alors forcément, l’objectif des comédiens, des auteurs, des scénaristes était de ne pas manquer la sortie. « On s’est beaucoup interrogé avec Julien (Anscutter) sur comment finir cette saison, où emmener notre personnage, parce qu’on n’a pas envie de faire une fin dramatique, en même temps le but pour Morgane, ce n’est pas de se caser et d’avoir un chien. On a vraiment réfléchi à comment surprendre en étant cohérent avec le personnage de Morgane. On voulait une fin en feu d’artifice », indiquait l’une des scénaristes, Alice Chegaray-Breugnot, il y a quelques semaines, lors du Festival Séries Mania.
Dans cette cinquième saison, Morgane et Karadec (Mehdi Nebbou) ne sont donc plus simplement collègues, ils sont aussi désormais co-parents et colocataires. « L’idée géniale de nos auteurs, c’est de se dire effectivement qu’ils ont un enfant mais pas l’histoire d’amour qui va avec, et c’est assez drôle de les voir en coparentalité, surtout que cet enfant est le fruit d’une nuit dont ils ne se souviennent pas vraiment, sourit Audrey Fleurot. C’est assez chouette de twister la relation amoureuse mais aussi de parler de jeunes parents qui ne sont plus si jeunes que ça et qui n’agissent pas trop de la même façon. Lui, c’est son premier enfant, il veut tout bien faire comme c’est écrit dans les livres alors qu’elle en est à son quatrième, elle est donc déjà archi-rodée. »
Les deux comédiens apprécient cette inversion des rôles : « Morgane a toujours été un peu un boulet pour Karadec, avec ses galères de garde, en se pointant sur les scènes de crime avec ses mômes. Là, c’est elle qui le pousse à couper le cordon. Lui est dépassé, paniqué, il a peur de laisser le bébé à la crèche. L’anarchie s’est installée chez lui, avec les enfants de Morgane, il ne sait plus comment réagir face à cette tornade, qui prend de plus de plus de place, s’amuse Mehdi Nebbou. En même temps, ils laissent place à une intimité qui n’a jusqu’à l’heure jamais existé. Ils sont beaucoup plus ouvertement amoureux, même s’ils essaient de le cacher aux enfants de Morgane.» De quoi offrir encore quelques séquences mémorables.
HPI Saison 5, le jeudi (21 h 10) sur TF1 pendant 4 semaines.