Rodrigue amène un nouveau souffle électro à sa musique

Rodrigue a sorti son sixième album avec des accents un peu plus électro..

Comme pas mal d’artistes, le Nordiste Rodrigue a été une victime collatérale de la pandémie mondiale de 2020 : « Mon précédent album était un bébé covid, ça m’a déprimé de ne pas pouvoir le défendre, avoue-t-il. Je devais jouer à Paris mi-mars 2020 et la veille du concert, on a été confinés, ça m’a coupé l’herbe sous le pied et j’ai mis du temps à tirer un trait sur cet album. »

Rodrigue est donc finalement réapparu musicalement avec un cinquième album studio au mois de mars, intitulé Nabuchodonosor, un album électro-pop : « C’est proche de la variété française mais je l’ai orienté vers des accents électro pour apporter un nouveau souffle, précise-t-il. Le texte est important comme dans tous mes albums. Ça parle de la mort ou plutôt de la transmission, ce qu’on laisse aux générations futures. Ce n’était pas forcément voulu au départ mais je me suis rendu compte que c’est le thème qui qui émergeait fortement de l’ensemble de mes chansons. On ne sait pas où va l’humanité mais elle y va et il y a cette notion de fuir la mort, le néant. »

Comme toujours, Rodrigue a écrit l’ensemble de ses textes, à une exception près, Les gens, un titre adapté d’un roman de Philippe Labro. « Il y a un passage du livre que j’ai particulièrement apprécié, j’ai cherché à le contacter pour obtenir les droits et il m’a répondu que ce que j’avais écrit était en totale cohérence avec sa chanson. »

Rodrigue assure également avoir pris énormément de plaisir dans l’écriture de cet album, « j’ai une plume assez sportive, je l’entraîne en écrivant un peu tout le temps mais là tout est venu très naturellement, c’était très agréable. »

A tel point qu’à l’inverse des opus précédents, l’artiste n’a pas jugé utile de soumettre ses textes à son comité de validation habituel. « C’était une sorte d’évidence, alors j’ai fait la sélection moi-même. C’est vraiment un projet coup de cœur donc j’avais envie de le maîtriser du début à la fin. »

Il s’est ainsi investi dans le scénario de ses clips réalisés par Alexandre Dinaut. « Avec le temps, on finit par connaître tous les corps de métier et on sait de plus en plus ce que l’on veut. En plus, c’est ma personnalité, j’aime toucher à tout, je suis un peu couteau suisse », sourit-il.

Son association Fragments des arts a d’ailleurs été créée dans le but d’explorer plusieurs domaines. Depuis 2014, il a ainsi aidé à la diffusion de la pièce Game over d’Eric Boscher, « On fait une douzaine de représentations chaque saison », dans laquelle il joue depuis trois ans. Et ce n’est donc pas un hasard s’il s’accomplit pleinement musicalement lorsqu’il est sur scène.

Durant trois semaines, Rodrigue est d’ailleurs parti en résidence du côté de Bully-les-Mines, Feignies et Denain pour construire son spectacle. « Ce n’est pas un projet studio, ça se décline sur scène. » S’il est attendu dans d’autres régions en cette fin juin, Rodrigue retrouvera le public du Nord, le 5 octobre au théâtre des Forges de Trith-Saint-Léger mais il reconnaît qu’il est de plus en plus difficile d’être programmé. « On demande de plus en plus aux artistes de produire leurs dates, louer les salles, organiser eux-même la billetterie. C’est un gros travail et il faudrait avoir encore plus de spectateurs. Une carrière c’est aussi une part de chance, de bonnes rencontres. J’ai eu un bon tourneur à une époque qui m’avait fait faire plusieurs premières parties, j’ai aussi eu un bon manager mais ils ont changé d’orientation et on voit vite que lorsqu’il manque une roue à une voiture, elle n’avance malheureusement plus. »

Disposant d’une belle notoriété dans la région, Rodrigue n’a pas abandonné son rêve de franchir le cap sur le plan national. Avec cet album baptisé Nabuchodonosor, Rodrigue n’a sûrement pas fini de bâtir son empire musical.

« Nabuchodonosor » de Rodrigue. Disponible sur toutes les plateformes d’écoute. Concert à Trith-Saint Léger, au théâtre des Forges, le 5 octobre (20 h).

Ancrages, un nouvel espace de partage et de transmission

La comédienne fatoumata Kaba est l'une des personnalités attendues sur le forum.

Présidé par Moussa Camara, l’association Les déterminés, qui aide au développement de l’entreprenariat dans les quartiers prioritaires et dans les milieux ruraux, a décidé de lancer le forum Ancrages dont la première édition aura lieu ce mercredi 12 juin à Lille, de 9 h à 19 h.

Un rendez-vous qui rassemble des hommes et des femmes porteurs d’une double culture, aux racines multiples mais aux perspectives communes, qui ont tous des parcours inspirants.

Tout au long d’une journée rythmée par des témoignages, des tables rondes ou encore des ateliers participatifs, des chefs d’entreprise, des créateurs de contenus, des sportifs mais aussi des artistes viendront parler de leur expérience et partager leur expertise sur des domaines comme l’innovation, la créativité, l’investissement,la transmission, le leadership, le financement…

Du côté des artistes qui ont répondu favorablement à l’invitation pour cette grande première on retrouve la comédienne Fatou Guinea, vue dans Validé et La Brigade mais aussi l’humoriste Just Riadh ou encore la chanteuse Lyna Mahyem, qui vient de sortir son troisième album studio Mon âme.

L’industrie musicale étant bien représentée sur cette journée, on pourra également croiser Badri Diakité, alias Diawala, le fondateur du label Wati B ; Mokobé Traoré qui a créé le groupe 113, Barack Adama, membre du groupe de rap Sexion d’Assaut ou encore Dadoué Blazi, dit Feuneu, le manager qui a lancé la carrière de Wejdene.

Forum « Ancrages », ce mercredi 12 juin, de 9 h à 19 h, dans les locaux d’Euratechnologies, avenue de Bretagne à Lille. Accès libre (dans la limite des places disponibles) sur inscription sur le site www.forumancrages.com

 

Roman Doduik dévoile la face cachée des réseaux sociaux

Roman Doduik cherche à toucher toutes les générations.

Il compte des millions de fidèles sur ses différents réseaux sociaux mais Roman Doduik est bien plus qu’un simple influenceur. Ses qualités de comédien et son sens de l’humour lui ont également permis de se faire une place sur scène et, depuis quelques semaines, les plus redoutables danses, du quickstep au tango en passant par la valse, le jive, la rumba ou le contemporain, n’ont plus de secrets pour lui grâce à son passage remarqué dans l’émission Danse avec les Stars sur TF1.

Une expérience qui l’a profondément marqué : « Je suis venu pour être un peu l’humoriste de l’émission et je me suis surpris à être le jeune dépressif qui chiale à tous les prime, sourit-il. Franchement, c’est un programme qui met les nerfs à rude épreuve avec sept heures d’entraînement chaque jour. J’ai essayé d’être le plus naturel, le plus sincère possible et ça m’a amené une confiance que je n’avais pas sur scène. »

DALS a également apporté un nouveau public à Roman Doduik, qui s’est toujours attaché à toucher toutes les générations. « Il y a clairement un avant et un après. C’est un peu la même démarche que pour ceux qui m’ont connu sur les réseaux sociaux ou aux Grosses têtes, les gens ont envie de voir en vrai le gars qu’ils ont vu à la télévision. »

Ceux qui ont pris leur ticket pour son spectacle ADOrable, ce dimanche 16 juin (17 h) au Splendid de Lille ne devraient pas être déçus : « Je ne dis pas que je fais un spectacle familial car les gens vont croire que je fais la princesse Disney sur glace mais plutôt que c’est multigénérationnel, précise-t-il. Il y a des références pour les jeunes comme pour les boomers, je fais en sorte que les gens s’y retrouvent et se marrent qu’ils aient 15 ou 70 ans. Je raconte la face cachée des réseaux, celle qui n’est pas très « instagramable ».

Avec l’aide de son co-auteur et metteur en scène de toujours, Jocelyn Flipo, Roman Doduik s’efforce aussi de mettre la jeunesse en garde contre les dangers d’internet : « Beaucoup me disent qu’ils veulent aussi être influenceurs, d’un côté ça fait plaisir mais ça me fait aussi peur car je sais à quel point il faut avoir les épaules solides. Je suis ambassadeur de la lutte contre le harcèlement scolaire, un sujet qui a été remarqué par les plus hautes instances de l’État et tant mieux car c’est un sujet important avec ce chiffre horrible de trois enfants qui ont fini par se suicider l’an passé, déplore-t-il. Ce sont souvent des choses insidieuses, sournoises, des petites phrases au quotidien qui ont des conséquences sur tout le reste de la vie. »

Un sujet délicat à aborder dans un spectacle d’humour : « Ce n’est pas évident de trouver la bonne approche mais il y a toujours moyen d’en rire, estime-t-il. Je parle de ce que j’ai vécu et j’ai suffisamment de recul pour aujourd’hui en faire des blagues. Je suis très fier du spectacle et très heureux de le présenter à Lille car jouer dans le Nord est toujours confortable pour un humoriste, c’est un bonheur de venir chez vous et je ne dis pas ça parce qu’il reste des places à vendre », plaisante-il.

Roman Doduik joue son spectacle « ADOrable », ce dimanche (17 h) au Splendid à Lille.

La pièce « Mon voisin nu » inspirée d’une histoire vraie

Arnaud Tsamère , Cyrille Eldin et Pauline Lefèvre plus qu'intrigués par ce voisin nu. Photo Paris Première

Êtes-vous du genre à regarder ce qu’il se passe chez vos voisins ? Si c’est le cas, peut-être avez-vous déjà vécu la même expérience que Patrice Leconte. Le réalisateur des Bronzés s’est, en effet, aperçu que dans l’immeuble en face de ses bureaux vivait un homme qui passait régulièrement son temps tout nu. « C’est au sixième étage face à mes bureaux. Je me suis rendu compte par hasard la première fois puis en regardant de nouveau, quelques jours plus tard, j’ai vu qu’il était toujours à poil, explique-t-il. Je dois dire que j’ai été intrigué par ce monsieur qui n’était à mon avis ni un obsédé, ni un exhibitionniste fou de son corps mais ça m’a donné l’envie d’en faire une pièce de théâtre. »

Si son expérience théâtrale est déjà riche de plusieurs pièces, c’est la première fois que Patrice Leconte a géré aussi bien l’écriture que la mise en scène. Il a choisi Cyrille Eldin pour incarner François, l’homme qui va apercevoir le voisin nu de l’immeuble d’en face. Perturbé et incapable de se remettre au travail, il va partager sa découverte avec sa petite amie Victoire (Pauline Lefèvre) et son meilleur ami Paul (Arnaud Tsamère).

L’observation de ce voisin, qui semble ne jamais quitter son appartement et ne jamais enfiler le moindre vêtement va devenir une véritable obsession pour ce trio qui va devenir voyeur et se poser une multitude de questions sur ce curieux inconnu mais aussi sur leur propre rapport à la nudité.

Un retour sur les planches qui a enthousiasmé Patrice Leconte : « Le théâtre est une démarche plus intime et quand vous répétez avec trois comédiens, on peut prendre le temps de discuter, d’aller boire un verre quand on en a marre avant de revenir travailler. C’est beaucoup plus souple que le cinéma, où on a un plan de travail à respecter, il faut avoir fini une séquence le soir, en démarrer une autre le lendemain matin. C’est une machine lourde, avec plus de monde et plus d’argent. »

Le cinéma reste néanmoins un terrain de jeu qu’il adore même si celui-ci réserve quelques déconvenues.  Le tournage d’une adaptation d’un album de Tintin Les bijoux de la Castafiore avec notamment François Damiens et Valérie Lemercier (dans la peau de la célèbre cantatrice) aurait dû débuter au printemps mais le projet est finalement remis au placard, faute d’avoir obtenu les droits.

« Mon voisin nu », ce samedi 8 juin (20 h 30) au Casino Barrière de Lille Une pièce de Patrice Leconte avec Cyrille Eldin, Pauline Lefèvre et Arnaud Tsamère.

« Sous la Seine », un message écologique sur fond de film catastrophe

Bérénice Bejo, spécialiste des requins, dans Sous la Seine. Photo Netflix

Des grands requins prêts à dévorer tout ce qui bouge autour d’eux, on s’attend à en retrouver un certain nombre cet été dans la Seine, à l’occasion des Jeux olympiques, que ce soit en natation ou en triathlon. Au sens figuré bien sûr, en songeant aux cadors de ces disciplines qui croquent sans pitié leurs adversaires pour filer régulièrement vers les succès.

Dans le film Sous la Seine, disponible depuis ce mercredi 5 juin sur la plateforme Netflix, le réalisateur, Xavier Gens, lui, n’image pas son propos. Un véritable requin a bien été repéré par Mika, une jeune activiste écologique, dans les profondeurs du fleuve. Alertée de la présence inopinée de ce requin mako, Sophia (Bérénice Bejo), une scientifique, qui connaît parfaitement l’espèce, va tenter à la fois de convaincre les politiques de l’imminence du danger (Anne Marivin excelle en maire de Paris incontrôlable) tout en s’efforçant de trouver des solutions pour éviter un drame avec le soutien d’Adil (Nassim Lyes), le commandant de la police fluviale.

« Qu’est-ce que ce requin fait là alors qu’il n’a rien à y faire, comment est-il arrivé jusque-là et surtout que va-t-il se passer ? », interroge, non sans une certaine délectation, Bérénice Bejo. Membre du jury lors du récent festival Séries Mania à Lille, la comédienne n’avait, en effet, pas caché à l’époque son enthousiasme d’avoir participé à l’aventure de ce film catastrophe qui ne va néanmoins pas arranger la réputation de dangerosité, largement surévaluée selon les spécialistes, des requins dans l’imaginaire collectif.

« Je suis hyper fière de cette collaboration avec Xavier Gens, un vrai travailleur qui s’amuse avec sa mise en scène, ça a été un régal, assure-t-elle. C’est un film catastrophe, c’est de la science fiction même si des événements de ce genre pourraient se produire dans un avenir pas si lointain si on continue de détruire les océans, de les polluer, de continuer à penser que la nature est à côté de nous au lieu de se rendre compte que nous en faisons partie. Nous ne sommes pas du tout dans la pédagogie mais je pense qu’on peut sensibiliser le public sur ces questions écologiques,. »

Tout lien avec les polémiques qui alimentent l’organisation des épreuves de natation en eau libre et de triathlon pour les prochains Jeux olympiques de Paris 2024 n’est évidemment ni fortuite, ni involontaire. « Quand on entendait tous ces débats au sujet de la pollution de la Seine, alors que nous étions en plein tournage, je dois dire que ça nous a fait sourire. On se disait qu’on aimerait bien nous aussi y faire un plongeon mais que vu l’état du fleuve, ça n’allait pas être possible. Sans doute que des solutions vont être trouvées pour les épreuves des JO mais quand on voit les photos de Paris en 1900 où les gens bronzaient et barbotaient dans l’eau, on n’y est pas vraiment. »

Pas d’inquiétude néanmoins pour les futurs concurrents olympiques, si on les retrouve décomposés dans les profondeurs… du classement, les vrais requins n’y seront pour rien.

«Sous la Seine », de Xavier Gens, disponible sur Netflix. Avec Bérénice Bejo, Nassim Lyes, Anne Marivin.

Photo Netflix.