Les guerres de Lucas, épisode 2 : « Un livre qui parle du succès et du prix du succès »
Plus de 120 000 exemplaires vendus, plusieurs prix attribués, des traductions dans 18 langues, le premier tome de la bande dessinée « Les guerres de Lucas », évoquant les coulisses de la création de la saga Star Wars, a connu un succès phénoménal et a été salué par le réalisateur américain en personne. Autant dire que le deuxième tome, consacré à l’épisode « L’Empire contre attaque » était très attendu. L’auteur Laurent Hopman et le dessinateur Renaud Roche seront en dédicaces ce vendredi 14 novembre (17 h) à la Fnac de Lille. Planète Lille s’est entretenu avec le premier nommé….
Revenons quelques années en arrière, comment est né cet intérêt pour Georges Lucas ?
« Je suis un grand fan de cinéma américain et de Star Wars et ce qui m’a donné l’envie d’écrire ce livre, ce sont les qualités de cet homme, l’histoire de la création d’un film. On connaît tous Star Wars mais on ne connaît pas grand-chose sur Lucas, il y avait tout a découvrir sur lui, sa personnalité, son entourage, comment ses films se sont faits. »
Était-ce évident que ça se ferait sous forme de bandes dessinées ou avez-vous, un moment, envisagé d’en faire un simple roman ?
« On l’a toujours conçu comme un roman graphique car la bande-dessinée permet de montrer les choses plutôt que de les raconter. Ce qui est intéressant c’est de montrer les interactions des uns avec les autres. Lire tout ça dans une biographie, c’est plus impersonnel, plus froid. »
Le tome 2 vient de sortir, un tome 3 sur « Le Retour du Jedi » est déjà en route. Aviez-vous en tête dès le début de réaliser une trilogie comme dans la saga au cinéma ou est-ce le succès du premier livre qui vous a poussé à continuer. Et pourriez vous poursuivre l’aventure avec les six autres films ?
« Dès le départ, il était prévu que ce soit comme une trilogie, il y a un ac narratif qui commence avec le jeune cinéaste George Lucas qui s’attaque à l’univers du cinéma et qui se conclut avec « Le Retour du Jedi », c’est un livre qui parle du succès, du prix du succès, c’est très intéressant. Après, si le premier tome avait fait un flop ça se serait arrêté-là, on avait quand même fait une conclusion qui tenait la route. Faire des livres sur les autres films de la saga serait moins intéressant car c’était un autre George Lucas, il était déjà reconnu et il possédait tous les moyens pour les réaliser. »
La bibliographie indiquée à la fin du livre est conséquente. Est-ce qu’au-delà de cette abondante lecture vous avez aussi rencontré des gens pour recueillir des témoignages et toute ces anecdotes de tournage ?
« Il y a eu quelques rencontres mais qui ont plutôt eu lieu après la sortie du livre, des gens dans l’entourage de Lucas, mais pour la réalisation des livres, ce n’était pas nécessaire car il y a déjà eu tellement de livres, d’interviews, quand les souvenirs étaient encore frais. »
Comment avez-vous fonctionné avec votre compère Renaud Roche ?
« J’écris le scénario, je lui donne, découpé par case et il le dessine. Il a bien sûr toute liberté pour adapter le découpage, s’il veut découper plus de cases sur une scène, il peut le faire et si certaines cases sont superflues, il peut rétrécir. Notre collaboration est très fluide, on a une très bonne entente et lui aussi est un grand fan de la saga. Il connaît les codes, l’univers de Lucas, c’était l’idéal pour ce projet. »
Dans ce tome 2, vous évoquez les multiples difficultés auxquelles ils ont été confrontés pour tourner « L’Empire contre-attaque » mais vous avez aussi choisi d’évoquer les difficultés personnelles de Lucas, son couple. Vous aviez envie de faire découvrir l’homme qui se cache derrière l’artiste ?
« Totalement parce que c’est une histoire profondément humaine, je voulais montrer tous ces personnages méconnus du grand public qui ont joué un rôle crucial, notamment sa femme mais ça s’est mal terminé entre eux, Lucas ne voulait plus entendre parler d’elle et elle a été effacée des biographies officielles, il était important de la remettre au cœur du récit. L’une des motivations était aussi de montrer les gens de l’ombre ; les techniciens, les collaborateurs, les alliés et les ennemis. »
Comment placez-vous « L’Empire attaque » dans la saga Star Wars ?
« Incontestablement c’est mon préféré, même si j’aime aussi les autres films de la trilogie de départ. Il avait une place inconfortable entre les deux autres, puisque l’on prend une intrigue en cours et qu’il n‘y a pas de fin, mais il est clairement au-dessus des autres. »
Vous avez pu échanger avec George Lucas, avez-vous réfléchi à le solliciter pour qu’il vous livre ses anecdotes pour le tome 3 ?
«Non. Déjà, le livre n’est pas parvenu jusqu’à lui de notre fait mais par le biais d’un artiste français, JR, avec lequel il travaille et George Lucas nous a envoyé un message avec une photo où il tient notre livre dans ses mains. Il l‘a apprécié et nous a demandé une version en Anglais. Puis, il y a un mois, nous avons pu aller visiter son ranch, les studios et faire une séance de dédicaces aux États-Unis. Sinon pour en revenir à la question, il était important de pouvoir faire nos livres de manière indépendante, sans avoir le sentiment de le brosser dans le sens du poil et sans souffrir de ses interventions. Il aurait pu avoir envie de raconter les choses à sa manière. »
« Les guerres de Lucas, épisode 2 », bande dessinée de Laurent Hopman et Renaud Roche. Éditions Deman. Prix : 25,90 €. La séance de dédicaces à la Fnac de Lille est prévue le vendredi 14 novembre de 17 h à 19 h.



