Le Spotlight, un bon laboratoire d’expérimentation pour Alex Ramires

Alex Ramires est prêt pour un nouveau spectacle sur le thème de la confiance en soi.

En pleine tournée de rodage de son nouveau spectacle « Panache » pour lequel il s’attelle aux dernières retouches, l’humoriste Alex Ramires est depuis mardi et pour trois soirs encore au Spotlight de Lille où il vient tester la réaction du public.

Un show, mis en scène par Alexandra Bialy, déjà bien en place, rythmé, drôle et percutant où l’artiste, révélé au début des années 2010 dans l’émission de Laurent Ruquier « On ne demande qu’à en rire », évoque la confiance en soi ou du moins l’illusion d’en avoir.

Après différents spectacles, dont le dernier Sensiblement viril, où il avait, avec finesse et autodérision, évoquer ouvertement son homosexualité, Alex Ramires continue de se raconter mais il se glisse aussi beaucoup dans la peau d’une multitude de personnages, s’interroge sur le moi, le surmoi et le ça et propose une hilarante chanson « Rythm and Blues » en mode positive attitude.

Parmi les moments savoureux de son spectacle, on a également retenu le passage où il se mue avec justesse en responsable de centre culturel lancé dans un discours d’annonce aussi interminable qu’ennuyeux mais aussi celui où il dépeint une soirée entre amis avec une partie de jeux de société qui, forcément, ne vas pas prendre la tournure attendue.

Pendant près d’une heure et demie, Alex Ramires a ainsi pu jauger la réaction d’un public lillois visiblement séduit, comme il le fera ces trois prochains soir, pour affiner, si besoin, quelques passages avant de se jeter dans le grand bain parisien au mois de janvier.

Alex Ramires est encore au Spotlight de Lille, ce jeudi 23/11, vendredi 24/11 et samedi 25/11 à chaque fois à 21 heures.

Grâce à son festival annuel, Alexis Hazard s’attache à mettre de la magie dans nos vies

Depuis plus de vingt ans, Alexis Hazard s’efforce de valoriser l’art magique sous toutes ses formes en proposant à travers son festival annuel des numéros réalisés par différents artistes à destination d’un public familial.

Depuis le lancement en mai 2001, au théâtre Sébastopol de Lille, avec Gérard Majax en tête d’affiche et Stéphane Bern comme parrain présentateur, le festival a vu défiler des dizaines de magiciens plus talentueux les uns que les autres.

Spécialiste des grandes illusions, Alexis Hazard apprécie la magie dans sa globalité : « Mon objectif est de montrer ce qui se fait de mieux, promet-il. On va dans des univers très différents et j’aime aussi mettre en avant des attractions visuelles qui se rapprochent de la magie. » ça avait été le cas ces dernières années avec le ventriloque Frank Wells, finaliste de La France a un incroyable talent, ou encore le peintre rapide Roy Neves. Ce le sera encore ce week-end avec des lancers de couteaux ou du tir à l’arbalette par le duo Vinkaly.

Le plateau monté pour ce festival 2023, programmé samedi 25 et dimanche 26 dans la Lys Arena de Comines, devrait d’ailleurs valoir encore le détour avec également Alpha, spécialiste mondial de la magie du feu ; Mervil, qui offre un numéro vraiment original avec des pigeons ; Mathieu Stepson, vu dans l’émission de TF1 Diversion, mais aussi Jérôme Murat, qui fut l’attraction vedette du Lido de Paris avec son numéro de la statue à deux têtes qui allie mime, magie et poésie. Sans oublier, enfin, le duo Zack et Stan qui ont également accepté l’invitation pour un show d’environ 2 h 30.

« Le festival tombe à pic, nous sommes dans une période tellement anxyogène. On est là pour apporter un peu de rêve », insiste Alexis Hazard, qui sera également seul sur scène dans Illusion(s) le 26 janvier (20 h) au théâtre des trois chênes à Le Quesnoy pour un spectacle où le spectateur devient acteur.

La relève familiale est déjà bien présente puisque Mathias et Julien Cadez, ses petits frères, ont créé Les virtuoses, et allient piano, magie et humour.

Festival de magie de Comines, salle Lys Arena. Représentations le samedi 25/11 à 14 h 30 et 20 h 30 mais aussi le dimanche 26/11 à 15 h 30. Prix : 10 € pour les moins de 12 ans et 18 € pour les adultes lors des inscriptions en ligne (2 € de plus pour les inscriptions sur place).

Photo Christophe Bonamis.

Merville va émerveiller le public de Comines. ©christophe bonamis
Alexis Hazard propose un superbe plateau de magie ce week-end à Comines.

Le violoncelliste Tonycello, virtuose de l’humour en musique

Il avait entendu des amis de ses parents dire qu’il s’agissait sans doute de l’instrument qui ressemblait le plus à la voix humaine ; alors, lorsqu’il s’est lancé dans la musique à l’âge de 7 ans, Antoine Payen, aujourd’hui connu sous son nom d’artiste Tonycello, a commencé avec le violoncelle. Depuis, il n’a plus jamais lâché.

Engagé en 2010 dans l’orchestre de l’opéra de Limoges, il vit, depuis, pleinement de sa passion, alternant les représentations avec l’orchestre et ses propres spectacles mais la musique a toujours animé son parcours professionnel puisqu’il fut par le passé professeur en collège à Faches-Thumesnil. « J’ai toujours eu à cœur de montrer que la musique dite classique pouvait vraiment être désacralisée, qu’on pouvait s’amuser avec un violoncelle. Dans mes cours, je voulais faire en sorte que ce soit abordable, j’ai trouvé la piste d’entrée et ça m’a mis la puce à l’oreille pour en faire un spectacle. »

Son angle d’attaque a été le personnage du clown : « C’est quelque chose qui parle à tous et mettre face à face le monde du clown et celui de l’orchestre, ça fait forcément du fracas, sourit-il. Mon public est clairement familial, avec beaucoup de visuel, il a beaucoup tourné dans le réseau scolaire. »

Virtuose, Tonycello se mue volontairement en musicien gaffeur pour épater la galerie autant qu’il ne la fait rire. Vendredi, l’artiste se frottera à une salle mythique de la région : le théâtre Sébastopol. « J’ai eu la chance d’y jouer plusieurs fois, précise-t-il. Lors de la première partie du groupe Les Blaireaux  mais aussi dans le cadre de ma fin d’étude au conservatoire. Là, c’est une première tout seul. J’espère être capable de le remplir. »

Après un premier spectacle, Chansons pauvres à rimes riches !, joué plus de 400 fois, puis un autre destiné à un jeune public Violoncelle ou grosse guitare ?, Tonycello tourne depuis 2018, en dépit de plusieurs coupures liées au Covid, avec un spectacle baptisé La migration des tortues, le parcours d’un violoncelliste qui veut rentrer dans un orchestre, au cours duquel il convoque Beethoven, Bizet ou encore Bach.

« Mon producteur aimerait que je commence à en préparer un autre », sourit-il. En attendant, Antoine Payen va aussi s’impliquer dans un projet avec l’orchestre de Limoges. « Je vais chanter du Brassens en remplaçant la guitare par le violoncelle ». Joli challenge.

Tonycello est en concert ce vendredi 24 novembre (20 h) au théâtre Sébastopol avec Thierry Fromet en première partie.

Photos Namas Photographie et F-J. Yzambart.

Tonycello sera ce vendredi au théâtre Sébastopol@Namas Photographie
Tonycello a appris à faire rire avec son violoncelle @FJ.Yzambart

DLGZ a repris le fil d’une histoire en plusieurs chapitres

DLGZ vient de sortir son nouvel album. Photo Nico Djavanshir

Vous n’êtes pas familiers avec le math rock, le post punk et l’anti-folk ? On vous rassure, nous non plus mais ça ne nous a pas empêchés de prendre rendez-vous avec Stephan Hayes (chanteur), Philippe Delgrange (bassiste et guitariste) et David Lamblin (guitariste), les trois membres historiques du groupe nordiste DLGZ, qui vient de sortir, ce vendredi 17 novembre, un nouvel album intitulé Setbacks and reversals.

Un groupe dont le genre musical n’est pas toujours facile à définir mais loin de se laisser enfermer dans une case, DLGZ revendique davantage une forme de philosophie. « On fait la musique que l’on a envie de faire sans se poser de questions, expliquent-ils. Notre premier critère, c’est de pas s’ennuyer, de ne pas se répéter, de se surprendre un peu à chaque fois, ce qui est exigeant et qui est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes toujours longs à sortir des morceaux. »

DLGZ n’a jamais ressenti la tentation de se laisser formater pour correspondre aux standards de l’industrie musicale : « Il n’y a rien de calibré dans ce que l’on fait, ce n’est pas comme ça que l’on résonne, poursuivent-ils. Nos titres ont la longueur qu’ils ont, une fois que l’on trouve que c’est la bonne. On ne se dit pas non plus qu’il faut accrocher le public avec un refrain qui tabasse. On fait avant tout ce qui nous plaît. Nous sommes réalistes sur le fait que l’on propose une musique qui n’est pas « mainstream » même si elle n’est pas difficile d’accès. »

Leur parcours n’était pas non plus tracé depuis des années. Fondé par quelques potes de lycées qui ont tous grandi à Villeneuve-d’Ascq, DLGZ se revendique, pour s’amuser, comme un groupe du XXe siècle  mais ce n’est qu’avec l’arrivée de leur batteur Fred L’Homme en 2002 que l’aventure a vraiment commencé.

Il a néanmoins fallu attendre 2005 pour voir sortir le premier EP et 2009 pour accoucher d’un premier album New Tricks For Old Dog , mixé aux Etats-Unis, à Chicago dans les studios SOMA de John McEntire, membre fondateur du groupe post rock Tortoise, qui constitue leur référence absolue, même s’ils assurent avoir été bercés par une centaine de groupes différents et des genres musicaux très variés. « On avait obtenu une subvention qui nous a permis de faire l’album là-bas, dans ces studios avec un son particulier, tout y est fait en analogique avec du vieux matériel. »

Deux ans plus tard, les événements familiaux des uns et des autres ont poussé le groupe à se mettre sur pause jusqu’en 2015. Une reprise de courte durée avant de repartir sur une longue coupure qui aurait pu être, cette fois, définitive. « On s’est revus il y a un an et demi pour décider ce que l’on faisait du mixage des morceaux que l’on avait enregistrés. Soit les laisser dans les tiroirs, soit les sortir et rester chez nous, soit les sortir et en profiter pour refaire des dates afin de défendre l’album et à la surprise générale, la décision collective a été de reprendre. »

Seul le claviériste Marc Bour a pris la décision de ne pas continuer et il a donc été remplacé par Paul Muszynski, guitariste d’un autre groupe lillois, Monsieur Thibault dont sont aussi membres Philippe Delgrange et Fred L’Homme.

Soutenus par différents petits labels, le groupe reconnaît qu’il n’est pas évident de monter une tournée sans perdre du fric et donc de s’exporter. Alors, en attendant de sillonner, peut-être, un jour, les routes de France, DLGZ se produit déjà devant son public nordiste. Une « release party » pour la sortie de l’album est d’ailleurs prévue ce vendredi 24 novembre (20 h) à La Bulle Café à Lille.

L’album « Setbacks and reversals » est disponible depuis le vendredi 17 novembre.

Photo Nico Djavanshir

Barnabé Mons rêve désormais de sortir un tube

En résidence à l’Aéronef, il y a quelques jours, pour préparer l’adaptation à la scène de son album Bunker Superstars, disponible depuis juin et sorti en vinyle ce vendredi 17 novembre, Barnabé Mons a bien voulu nous recevoir pour évoquer sa décision de se lancer dans une carrière solo ou presque.

« En fait, je ne suis pas vraiment seul, je n’ai pas vraiment quitté le groupe car je travaille avec les mêmes musiciens que dans « Sheetah et les Weissmuller », nous avons refait deux concerts ensemble depuis la rentrée et on ne s’interdit pas d’en refaire à l’avenir, précise-t-il. Disons que j’avais envie de vraiment défendre ce disque et quand on est dix, avec beaucoup de professionnels de la musique, tous très occupés, c’est compliqué de faire des interviews, des passages télé, des photos. Ça m’a semblé plus simple de le faire sous mon nom et peut-être aussi que je me suis autorisé plus de libertés. »

Très ancré, niveau influence, dans les années 1960 avec Sheetah et les Weissmuller, Barnabé Mons voulait proposer aussi quelque chose d’un peu plus actuel. « Je voulais également mettre des chansons plus mélancoliques que j’avais dans la tête depuis cinq à dix ans.  Je fais du rock garage, de la bossa nova, des choses un peu planantes. J’avais envie de faire un disque avec plein de palettes différentes mais qui ne soit pas indigeste. »

Pas de vraie rupture donc mais une transition en douceur pour le chanteur qui continue de jongler entre la musique et ses expositions. Dans sa « Galerie des confusions » à Saint-André, il continue de donner de la visibilité à des artistes qui n’en ont pas suffisamment comme actuellement Marie-Thérèse Chevalier, 84 ans. « Elle fait de la production d’arts textiles érotiques, des énormes vulves en textile qu’elle enferme dans des boîtes de Plexiglas, une affirmation de la féminité qui choque encore aujourd’hui mais une œuvre très forte à mon sens », poursuit-il.

Entre ses diverses activités, l’homme ne veut pas trancher et des ponts se créent parfois, à l’image de cette rencontre avec Kiki Picasso, croisé lors de l’exposition « Psychédélice », qui a réalisé la pochette de son album.

Pour le clip du single Bunker superstars, l’artiste a écrit le scénario mais il a fait appel à la créativité de Cyril Jean du Studio Woom pour le réaliser. « J’ai été marqué par le film Tron quand j’étais jeune et je voulais une ambiance dans le style du film, poursuit-il. Je suis parti dans un délire un peu conspirationniste et, avec l’amour, je vais sauver le monde tombé aux mains d’une élite puissante qui nous dirige par les technologies. »

Satisfait de cet album dans lequel il s’est beaucoup plus investi que dans les précédents, Barnabé Mons reste, en revanche, dans l’attente d’une diffusion beaucoup plus large. « Je sais que le saut qualitatif a été remarqué par beaucoup de monde, y compris dans le métier mais c’est un investissement de plusieurs années avec mon manager Julien Alba.

Longtemps, Barnabé Mons n’a eu qu’un rêve : faire la première partie d’un concert de The Cramps. Ce premier rêve enfin exaucé, il s’en est fixé un autre, encore plus élevé. « J’adorerais sortir un tube, qui rayonne auprès du grand public mais qui soit quand même exigeant. Mes références ce serait B initials de Gainsbourg, Gaby Oh Gaby de Bashung ou Le Jerk de Thierry Hazard, des tubes énormes qui ne sont pas cons. »

S’il apprécie beaucoup aujourd’hui Clara Luciani et Juliette Armanet, il avoue ne pas trop se reconnaître dans les musiques qui fonctionnent : « Je ne connaissais pas Aya Nakamura, j’ai écouté et j’en suis désolé mais j’ai été consterné, confie-t-il. Je me dis que je suis très loin de ce qui plaît aux gens en ce moment. Je me sens largué donc je ne sais pas si je réussirai mon rêve mais ça me fait avancer. »

Barnabé Mons ne renie rien de son passé mais admet ne plus être prêt à tout. « Là, on a hâte d’aller sur scène mais je veux le faire dans de bonnes conditions, prévient-il. Je n’emmènerai plus les musiciens dans des bistrots à jouer pour 3 verres. J’ai dû donner 1 000 concerts dans ma vie, dans l’underground, où on ne sait pas où on dort, ce que l’on va manger et où on repart, sans avoir de quoi payer le plein d’essence. J’exagère à peine. Je ne veux plus de ça. »

« Bunker Superstars ». Label Monstre sonore. Prix : 20 € (Vinyle à 30,79 €).

Photos Elodie Fougere et Fred Lovino.

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Barnabé Mons s'est lancé dans une aventure en solo. Photo Elodie Fougere