« Amazing », l’incroyable nouvelle création d’Alexis Mériaux

Amazing, le nouveau spectacle du Casino Barrière de Lille.

Depuis plusieurs années, le Casino Barrière de Lille fait confiance à Alexis Mériaux pour monter de toutes pièces son spectacle annuel, et l’établissement lillois n’a pas à s’en plaindre, car chacune de ses créations connaît un franc succès, aussi bien au sein de la profession qu’auprès du grand public.
Le dernier-né de son imagination, baptisé « Amazing », n’échappe pas à la règle. Dans un monde où les machines et l’intelligence artificielle occupent de plus en plus de place, l’artiste s’est interrogé sur celle de l’humain, de la créativité et de l’inspiration.
« Je voulais avant tout parler de musique, précise-t-il. C’est ce qui nous rassemble, qui nous accompagne du début à la fin de notre vie, ce qui nous rappelle des souvenirs, qu’ils soient positifs ou négatifs. La musique a d’abord été assistée par l’ordinateur et maintenant, il y a l’IA qui pompe tout ce qui a existé avant pour te composer une chanson, avec les paroles et les mélodies, en à peine un quart d’heure. Comment a-t-on fait pour en arriver là, au point que les instruments sont de moins en moins utilisés, que les notes n’existent plus vraiment ? Il n’y a plus cette part humaine. Même s’il faut savoir vivre avec son temps, quand on écoute ce qui sort aujourd’hui, on est plus pauvre en harmonie que par le passé. »
Alexis Mériaux a donc imaginé que les principaux titans de la musique pourraient combattre pour leur survie. « J’ai choisi la soul, le rock, la pop et l’électro, avec l’idée que chacun se considérerait comme le pilier de la musique et le seul à même de la sauver, avant de comprendre que, pour s’en sortir, il fallait allier leurs forces, poursuit-il. C’est comme un fleuve et ses affluents : il y a différents courants et leurs émanations, comme le blues ou le gospel, le RnB, le jazz, le rap. On a créé des “mash-ups” (comprenez des mélanges de plusieurs chansons) avec trente musiques à l’intérieur. »
Au fil des années, le metteur en scène s’efforce de ne pas reprendre des morceaux déjà utilisés dans les spectacles précédents, tout en reconnaissant que la liste commence à être longue, ce qui ne l’empêche pas d’avoir encore des choix déchirants à faire.
Lors des auditions pour déterminer les artistes qui assureront le show, les décisions sont également parfois difficiles à prendre, mais les talents ne restent jamais très longtemps inexploités : « Pour les quatre titans de la musique, il y a une petite nouvelle, Maréva Poaty (soul). Elle avait déjà fait le casting pour des spectacles précédents : elle ne correspondait pas, à l’époque, à ce que je cherchais, mais je lui avais dit qu’on travaillerait un jour ensemble. C’est une pépite, elle est très jeune mais a déjà beaucoup de maturité et une voix puissante, assez exceptionnelle », s’enthousiasme Alexis Mériaux, qui a par ailleurs fait appel à de « vieilles » connaissances comme Manon Morgenthaler, déjà présente l’an passé dans « Fabricurious ». « Elle a cette fraîcheur, cette candeur, ce timbre pop qui lui permet d’atteindre certaines notes pas données à grand monde. En plus, elle danse énormément : c’était le combo qu’il me fallait pour le personnage. »
Lucile Luzely et Jérémy Plaesen, qui faisaient, eux, partie de la troupe « In my eighties », sont aussi de retour. « Lucile, c’était une évidence : elle incarne le rock avec cette voix saturée, cette énergie que je relie à une guitare électrique, à un éclair, indique Alexis Mériaux. Pour Jérémy, il me fallait cette voix qui passe du grave à l’aigu, parce que c’est aussi ça, l’électro. » Tous sont servis par des musiciens exceptionnels.
Du côté des danseurs, le renouvellement est en revanche plus important, pour répondre aux besoins des différents styles musicaux. « En termes de cardio, d’énergie, c’est le spectacle le plus dur de tous ceux que j’ai pu faire. » Un show survitaminé, où on chante, on danse et où l’on vient prendre, comme chaque année, sa dose d’énergie et de bonne humeur.

« Amazing », spectacle du Casino Barrière de Lille, en formule dîner, cocktail ou spectacle seul. Prix : 39 à 89 €. Prochaines dates : samedi 13 ; jeudi 18 au samedi 20 décembre ; puis 9, 10, 17, 24, 30 et 31 janvier ; 6, 7, 13 et 14 février ; 6, 7, 14, 21, 27, 28 mars ; 3 avril ; 29 et 30 mai ; 5, 6 et 19 juin, à chaque fois à 19 h 30.

« Blackout songs » explore les profondeurs de la dépendance affective

Fabrice Gaillard et Caroline Mounier dépendants à l'alcool et à l'amour. (c) Frédéric Iovino

Très friand des textes anglo-saxons, dont il apprécie souvent la singularité de la construction ainsi que l’humour et la folie qu’ils contiennent, Arnaud Anckaert, l’un des directeurs de la compagnie théâtrale nordiste « Le Prisme », s’est fait une spécialité de mettre en scène ceux qui le touchent plus particulièrement. Ça avait été le cas avec « Orphelins » de Dennis Kelly mais aussi avec « Séisme » de Duncan Macmillan.

Au cœur d’une rentrée 2025 chargée, avec également la mise en scène de la pièce « Le Songe d’une nuit d’été », l’homme s’est attaqué à une œuvre récente (2022) de Joe White, « Blackout Songs », qu’il a fait traduire et dont il signe la première création en France. « J’ai été séduit par cette écriture que je connais et par le sujet, confie-t-il. Ça faisait longtemps que je voulais monter un texte autour de la dépendance et de l’amour, cette histoire d’un couple lié par la relation à l’alcool mais aussi à l’art. »

Une pièce tragicomique qui n’a rien d’une campagne de prévention contre les dangers de l’alcool : « L’alcoolisme n’est ici que le symptôme d’un mal bien plus profond. Nous vivons dans un monde addictif, que ce soit à la boisson, à la drogue, aux nourritures, aux écrans, rappelle-t-il. Ce qui m’intéressait ici, ce sont ces relations humaines parfois vertigineuses, que certains qualifient d’excitantes ou d’intenses mais que d’autres définissent comme toxiques. On parle davantage de dépendance affective. »

Pour incarner ce couple qui se remémore son histoire avec une vision et une version différentes après chaque épisode trop alcoolisé, Arnaud Anckaert et sa complice et codirectrice de la structure, Capucine Lange, ont fait confiance à Fabrice Gaillard, l’un des acteurs avec lesquels une fidélité s’est installée au fil des années et des créations. Pour le rôle féminin, c’est en revanche une première collaboration avec Caroline Mounier, pensionnaire de la première promotion de l’École du Nord à Lille. « Elle a une voix et un tempérament qui, à mon sens, allaient coller avec le personnage, indique le metteur en scène. De fait, à la lecture, ça a bien fonctionné. Ils forment un duo touchant, attachant, avec des situations qui sont drôles même si elles sont souvent tragiques. »

« Blackout songs », mise en scène d’Arnaud Anckaert. Avec Caroline Mourier et Fabrice Gaillard, au salon de théâtre de la Virgule à Tourcoing, boulevard Gambetta. Du jeudi 11 au samedi 20 décembre, sauf les dimanche et lundi. Représentations à 20 h en semaine, à 17 h le samedi. Prix : 10 à 20 €.

« Chasse gardée 2 » promet quelques éclats… de rire

Maxime Gasteuil et Eden Ducourant ont rejoint le casting de Chasse Gardée 2. © Julien Panié

La hache de guerre ayant été enterrée avec les chasseurs (Didier Bourdon, Jean-François Cayrey, André Penvern…), Adélaïde (Camille Lou) et Simon (Hakim Jemili) mènent désormais une vie paisible à la campagne. Peut-être même trop paisible pour ces anciens Parisiens en déficit de vie sociale. L’installation dans le village de Stanislas (Maxime Gasteuil), le fils de Bernard (Didier Bourdon) et de sa femme Bénédicte (Eden Ducourant) apparaît comme une bouffée d’oxygène, jusqu’à la découverte de l’activité préférée de ce nouveau couple : la chasse à coure.

Après le conflit Paris-Province, les réalisateurs Frédéric Forestier et Antonin Fourlon explorent cette fois la lutte des classes avec Stan, venu étaler sa richesse à la face de son père et ayant derrière la tête l’idée de développer un business dans le village de ses parents . Le film s’amuse aussi et surtout des rivalités et moqueries entre la chasse classique et la chasse à coure, aussi appelée vénerie, qui consiste à traquer, à cheval et avec l’aide d’une meute de chiens, de petits animaux. « C’était un paramètre de plus à gérer pendant le tournage mais ça s’est bien passé avec les chevaux et les chiens, qui étaient très bien maîtrisés par leurs équipes . Ça a été simple aussi avec le loup qui était presque trop docile, sourit Frédéric Forestier. Pour le reste, on a dompté les animaux numériquement. »

Pas sûr, en revanche, qu’il ait été plus facile de gérer une bande de trublions qui n’a pas caché que l’ambiance sur le tournage avait été un moteur pour accepter de tourner ce deuxième opus de « Chasse gardée », sachant que tout le casting principal du numéro 1 a rempilé.

« Je savais que j’allais rigoler, avoir des barres de rire. Pour ma part, c’était déjà un argument très suffisant », assure Hakim Jemili. « On s’amuse, on raconte n’importe quoi en permanence, je ne pouvais pas refuser », confirme Jean-François Cayrey. « Eux s’amusent et nous on stresse avec Fred car on voit les heures passer et on se dit qu’on est foutus pour boucler les scènes dans les délais qu’on se fixait », en sourit aujourd’hui Antonin Fourlon.

Le rythme de tournage a néanmoins été intense : « On avait anticipé qu’il y aurait une suite mais on ne pensait pas que serait validé aussi vite, poursuit Frédéric Forestier. Ça a été facile de convaincre tout le monde de revenir sur le numéro 2 mais la fenêtre de tir où tout le monde était disponible pour le tournage était très réduite. »

Dans cette nouvelle aventure, on retrouve de nombreux clins d’œil au premier, notamment la scène du banquet, encore bien animé, et davantage de vannes. « On savait que le public voulait retrouver des personnages, des typologies de scène. La difficulté, c’est de ramener ces éléments-là sans raconte la même chose », confirment les réalisateurs.

Eden Ducourant qui forme donc le nouveau couple avec Maxime Gasteuil, était aussi face à un double challenge : s’intégrer et se mesurer à un nouvel exercice : « Ce n’est jamais simple de rejoindre une famille déjà constituée mais on a vraiment été très bien accueillis avec Maxime (Gasteuil) et Diane (Segard). Il y avait un esprit de troupe, joyeux sur le tournage, indique-t-elle. C’était en plus très excitant pour moi qui vient plus de la télévision et du drame de m’essayer à la comédie. Ce sont des codes de jeu différents. »

Parmi nos coups de cœur de ce film, on pense immédiatement à la relation entre Benjamin (Julien Pastel) et Sixtine (Diane Segard). « Globalement, il y avait l’envie de développer les personnages secondaires que les gens avaient beaucoup aimé comme Benjamin mais aussi Michel (Jean-François Cayrey) ou encore André (André Penvern), précisent les deux réalisateurs. On a voulu leur créer un passé ou leur donner une histoire d’amour. Il a donc fallu équilibrer à l’écriture et surtout au montage pour que tous les personnages existent, que tout le monde soit bien servi, en tenant une durée raisonnable d’environ 1 h 40, mais du coup, ça donne un film plus dense, plus rythmé. »

Si le succès est de nouveau rendez-vous, la porte d’un troisième volet ne semble pas fermée : « Tout dépendra de la volonté des producteurs, des comédiens et surtout du public, mais il y a encore de la matière à explorer, c’est une comédie de personnages donc on peut les faire évoluer et il existe encore plein de type de chasses différentes qui peuvent être très marrantes » , affirment les deux réalisateurs.

« Chasse gardée 2 », un film de Frédéric Forestier et Antonin Fourlon, en salle depuis ce mercredi 10 décembre. Avec Camille Lou, Hakim Jemili, Eden Ducourant, Maxime Gasteuil, Didier Bourdon, Diane Segard, Jean-François Cayrey, Chantal Ladesou…

Hélène Mannarino attendait avec impatience le retour de l’émission « C’est Canteloup »

Hélène Mannarino a retrouvé Nicolas Canteloup pour leur émission quotidienne. (c) Nicolas VU - TF1

Son retour s’est fait attendre mais l’émission « C’est Canteloup » a fini par revenir sur TF1, il y a quelques semaines, du lundi au vendredi soir vers 21 h, pour une quinzième saison. L’imitateur Nicolas Canteloup y revisite avec l’humour l’actualité, égratignant régulièrement les personnalités politiques, avec la complicité de l’animatrice et journaliste Hélène Mannarino.

La Valenciennoise que l’on retrouve également aux commandes de l’émission « Appels d’urgence » sur TFX a donc rempilé avec plaisir pour une quatrième année consécutive, elle qui avait pris le relais de Nikos Aliagas et Alessandra Sublet dans ce rôle. « On avait hâte que ça reprenne et comme on a une actualité très dense, il y a des rebondissements presque chaque jour, de nouveaux personnages, se réjouit-elle. Je suis très heureuse de faire partie de cette émission où il y a une liberté de ton à 21 h, un horaire de grande écoute.  Nicolas est un énorme bosseur, qui travaille vite et bien, qui maîtrise beaucoup de voix. Les auteurs font aussi un gros travail. Pour ceux qui suivent tous les jours, c’est comme un feuilleton, il y a une histoire, des codes, des personnalités récurrentes avec chacune leurs caractéristiques. »

Hélène Mannarino se réjouit d’y tenir son rôle de journaliste : « L’information c’est mon cœur de métier, c’est ma base, j’ai toujours voulu être journaliste, j’ai fait des études en ce sens, rappelle-t-elle. J’ai travaillé dans des rédactions et je suis donc contente de traiter l’actu même si elle est détournée par Nicolas. Au-delà de l’émission, pour comprendre le monde, les rapports humains, les opinions de chacun, c’est hyper important de suivre l’actualité. »

La Nordiste admet qu’il lui arrive d’être déstabilisée par certaines vannes de son camarade : « Je ne sais pas ce qu’il va faire donc mes réactions sont toujours spontanées, assure-t-elle. Si je trouve que c’est très drôle, je peux exploser de rire. Si je trouve que c’est abusé, je le montre aussi et si quelque chose me met vraiment mal à l’aise parce que je trouve que ça va trop loin, on en discute et on change. »

Déjà aperçue dans d’autres types de programme comme l’émission musicale « Dream Team » ou en tant que remplaçante d’Audrey Crespo-Mara pour les portraits de « Sept à huit », Hélène Mannarino considère comme « un luxe de pouvoir assumer plusieurs casquettes » et ne ferme aucune porte pour l’avenir. « L’interview et la radio me manquent, avoue-t-elle. Je suis à l’écoute de ce que l’on me propose mais je suis aussi à l’initiative de projets. Il y a des discussions en cours mais rien n’est finalisé. »

« C’est Canteloup », du lundi au vendredi vers 21 h sur TF1.

Alex Vizorek avait envie de renouer avec l’intimité des petites salles

Animateur radio sur RTL mais aussi comédien, Alex Vizorek a décidé de se lancer dans le stand-up. Thomas PADILLA/Agence1827/RTL

Animateur, chroniqueur sur RTL, comédien, Alex Vizorek a décidé de se lancer un nouveau défi en se mesurant pour la première fois à l’exercice du stand-up avec son spectacle « 2 1/2 » qu’il vient jouer de jeudi à samedi au Spotlight à Lille. « J’avais envie d’explorer une nouvelle forme de spectacle et, surtout, de retourner dans des petites salles avec juste un micro, sans avoir à me soucier du maquillage, de l’habillage, des projecteurs » explique-t-il.

Un rendez-vous intimiste, authentique, sincère, que l’humoriste apprécie autant que le public. « Si les gens rient, apprécient, ce ne sera dû qu’au texte et je trouve ça chouette et intéressant », poursuit-il. Sur scène, Alex Vizorek aborde une multitude de sujets, certains peuvent être connectés à l’actualité mais ce n’est pas la majorité. « Je ne fais pas une revue de presse comme le faisait Guy Bedos », et surtout aucune soirée ne se ressemble. « J’essaie d’amener des évolutions chaque soir avec l’espoir d’arriver un jour à la perfection, précise-t-il. J’enlève les plus mauvaises blagues, j’en ajoute des nouvelles. Je m’amuse beaucoup. Il y a désormais des parties complètes qui sont très efficaces et d’autres que je peux encore fluidifier, optimiser. »

S’il laisse une petite place à l’interaction avec la salle, l’artiste préfère garder les commandes : « Travailler le public, ce n’est pas ma spécialité, sourit-il. Je ne voulais pas arriver avec une demi-heure de texte et improviser le reste du temps, je ne sais pas faire ça, je trouve ça dangereux. Après si je dois sortir du texte 10 minutes parce qu’il y a des gens inspirants ou inspirés dans la salle, ça me va très bien. Quand ça arrive, j’essaie d’être créatif, d’être marrant mais plus ta trace est claire, plus c’est facile de faire du hors piste. »

La petite angoisse d’Alex Vizorek était qu’avec ce nouveau type de spectacle, on lui reproche de passer de la cuisine gastronomique au fast food. «Je dirais que c’est plutôt de la bistronomie, c’est quand même très bon mais c’est un peu moins guindé », s’amuse-t-il. Bonne nouvelle, depuis le début de cette tournée « de co-construction plus que rodage », un terme qu’il juge trop péjoratif, personne ne semble avoir trouvé la proposition indigeste. Bien au contraire…

Alex Vizorek joue son spectacle « 2 1/2 », du jeudi 11 au samedi 13 décembre (19 h) au Spotlight à Lille puis le mardi 10 mars 2026 (20 h) à l’Espace culturel Allende à Mons-en-Baroeul.