« L’âme idéale », une véritable ode à la vie

Dans l'âme idéale, Magalie Lépine-Blondeau et Jonathan Cohen forment un couple pour le moins atypique. (c) Gaumont - TF1 films productions

La période des fêtes de fin d’année est souvent propice à la sortie de comédies romantiques au cinéma. Avec son premier long métrage, « L’âme idéale », Alice Vial sublime le genre en penchant vers la comédie romantique fantastique.

Très connue dans son pays, l’actrice québécoise Magalie Lépine-Blondeau ne va pas tarder à l’être également chez nous, tant elle crève l’écran dans le rôle d’Elsa, infirmière en soins palliatifs, qui possède le don de voir et d’entendre les morts et qui joue donc les passeuses d’âmes. Un héritage familial qui ne facilite pas sa vie personnelle, jusqu’au jour où elle rencontre, par hasard, Oscar, un musicien en quête de reconnaissance, qui va lui redonner foi en l’amour.

Dans le rôle du prince charmant, Jonathan Cohen démontre, si besoin était, que le ressort comique est loin d’être la seule corde à son arc de comédien. « J’essaie de me coller aux besoins du film, précise-t-il. J’aime les comédies dramatiques parce qu’elles traversent plein d’émotions différentes, comme dans la vraie vie. Ces émotions simultanées, juxtaposées, c’est ce qui me touche dans les films que je vois et c’est ce que j’ai envie de jouer. »

L’acteur a tellement cru au projet qu’il a décidé, au-delà de son rôle, de devenir l’un des producteurs du film. « J’ai été séduit par le postulat de départ, assez unique dans notre panorama, mais aussi par tout ce qui se disait dans le film sur nous, les êtres humains. Ça a résonné très fort en moi. »

L’œuvre d’Alice Vial est, en quelque sorte, une ode à la vie. « L’idée, c’était de rappeler aux spectateurs que c’est déjà pas mal d’être vivant, qu’il faut en profiter et avoir la capacité d’aimer encore plus les gens, la vie », poursuit-il.

« Le cinéma que j’aime, c’est celui où l’on rit, où l’on pleure, je ne pouvais pas faire autre chose, confie la réalisatrice. C’est parfois sur un fil, il y a la dimension fantastique qui ajoute un risque, mais c’était un beau défi d’aller chercher la justesse, de mettre le curseur au bon endroit. » Le film évite plutôt bien cet écueil de la mièvrerie, du film trop « guimauve » ou trop « plombant ».

« Il fallait être très juste pour que les spectateurs croient à cette histoire. Nos personnages sont un peu dans leur petite bulle et ils existent chacun à leur manière à travers le regard de l’autre, à ses côtés, confirme Jonathan Cohen. Ce qui est beau, c’est de voir comment ils vont s’entraider mutuellement. »

« L’âme idéale », un film d’Alice Vial, en salle dès ce mercredi 17 décembre, avec Jonathan Cohen et Magalie Lépine-Blondeau.

Sopico s’efforce de rester dans des rapports de narration sincères

Sopico est en concert ce mercredi 17 décembre à la Cave aux Poètes à Roubaix

Début septembre, Sopico était venu faire découvrir son univers en mode guitare-voix dans un décor inhabituel, celui de la rentrée littéraire de la Fnac, organisée au musée de la piscine à Roubaix. Il avait eu l’occasion d’offrir à un public qui ne lui était pas acquis un mixte entre les morceaux de son troisième album « Nuages » et d’autres du dernier né « Volez-moi ».

Ce mercredi, toujours à Roubaix mais dans une salle, La Cave aux Poètes, cette fois dédiée à la musique, il sera en terrain conquis avec des fans venus spécialement pour lui et pour écouter cet album, fruit de trois années et demi de création entre Paris et Rouen. « J’ai commencé à l’écrire en sortant d’une grosse tournée d’une centaine de dates. Cet album est une synthèse, ça raconte mes peurs mais aussi mes ambitions, cette envie permanente de faire de la musique. »

Un album bien plus personnel même si Sopico reconnaît que la mise à nu n’est pas évidente à réaliser : « ça peut me mettre dans des impasses émotionnelles, confie-t-il. Je suis assez pudique, je ne raconte pas grand-chose sur ma vie personnelle mais j’essaie plutôt de raconter ce que je ressens, de parler des sentiments qui sont propres à chacun mais qui ont une part d’universalité. »

Ravi que la musique urbaine soit de plus en plus reconnue, Sopico goûte avec beaucoup de prudence à la notoriété acquise au fil des albums : « Réussir à se développer, toucher un nouveau public, être sollicité par les médias , c’est compliqué et ça n’arrive pas au début mais quand on prend conscience les choses changent, je pense, qu’il faut impérativement garder le point de départ en tête, c’est ce qui permet de rester dans des rapports de narration sincères, estime-t-il. Ça nécessite d’avoir la capacité de se souvenir d’où l’on vient et celle de se projeter là où on veut aller »

Son avenir, il l’imagine toujours dans l’écriture de chansons bien sûr mais peut-être aussi un jour de romans. Après une expérience d’acteur dans le cadre d’une série pour Netflix « The Eddy », de Damien Chazelle, il s’imagine aussi volontiers derrière la caméra : « C’est ma base, j’ai suivi une formation de chef opérateur, précise-t-il. J’ai appris à capter les images, à monter la lumière maintenant est-ce que je passerai le cap ? Je ne sais pas.»

Sopico est en concert ce mercredi 17 décembre(20 h) à La Cave aux Poètes à Roubaix.

Une version dynamique et familiale de Pinocchio, ce mercredi au Zéphyr

La compagnie l'éléphant dans le boa propose sa version de Pinocchio au Zéphyr.

Vous connaissez probablement le Pinocchio de Disney, sorti en 1940, mais peut-être moins le roman pour enfants, initialement écrit en 1881 par l’Italien Carlo Collodi. C’est en partant de cette version originale que Florian Hanssens, gérant de la compagnie « L’éléphant dans le boa » a réalisé une adaptation destinée aux petits comme aux plus grands des aventures de Piocchio, ce pantin de bois, créé par le menuisier Gepetto, qui s’exprime comme un véritable enfant et dont le nez s’allonge à chaque fois qu’il profère un mensonge.

« On a choisi de faire preuve d’une grande fidélité, de ne jamais trahir l’œuvre de Collodi. Du coup, i y a des choses que les gens redécouvrent, explique-t-il. Après comme il s’agit d’un bouquin de plus de 200 pages, il a fallu faire des choix pour en faire une version théâtrale d’environ 1 h 20. On a retiré des passages qui pouvaient être effrayants pour rester sur un divertissement familial et on a essayé de simplifier. »

Le spectacle qui tourne depuis environ cinq ans sera présenté ce mercredi 17 décembre (17 h) au Zéphyr de Hem. Sur scène, dix artistes, des musiciens qui jouent en direct mais aussi six comédiens qui interprètent tous les personnages. « On a voulu faire un spectacle très rythmé, dynamique, chanté, dansé, avec cinq changements de décor, poursuit Florian Hanssens. On a aussi fait en sorte d’avoir un double niveau de lecture pour que le spectacle plaise aussi aux adultes. »

« Pinocchio, l’incroyable voyage », ce mercredi 17 décembre (17 h) au Zéphyr de Hem. À partir de 3 ans. Prix : 18 € (12 € pour les moins de 10 ans). 

« Amazing », l’incroyable nouvelle création d’Alexis Mériaux

Amazing, le nouveau spectacle du Casino Barrière de Lille.

Depuis plusieurs années, le Casino Barrière de Lille fait confiance à Alexis Mériaux pour monter de toutes pièces son spectacle annuel, et l’établissement lillois n’a pas à s’en plaindre, car chacune de ses créations connaît un franc succès, aussi bien au sein de la profession qu’auprès du grand public.
Le dernier-né de son imagination, baptisé « Amazing », n’échappe pas à la règle. Dans un monde où les machines et l’intelligence artificielle occupent de plus en plus de place, l’artiste s’est interrogé sur celle de l’humain, de la créativité et de l’inspiration.
« Je voulais avant tout parler de musique, précise-t-il. C’est ce qui nous rassemble, qui nous accompagne du début à la fin de notre vie, ce qui nous rappelle des souvenirs, qu’ils soient positifs ou négatifs. La musique a d’abord été assistée par l’ordinateur et maintenant, il y a l’IA qui pompe tout ce qui a existé avant pour te composer une chanson, avec les paroles et les mélodies, en à peine un quart d’heure. Comment a-t-on fait pour en arriver là, au point que les instruments sont de moins en moins utilisés, que les notes n’existent plus vraiment ? Il n’y a plus cette part humaine. Même s’il faut savoir vivre avec son temps, quand on écoute ce qui sort aujourd’hui, on est plus pauvre en harmonie que par le passé. »
Alexis Mériaux a donc imaginé que les principaux titans de la musique pourraient combattre pour leur survie. « J’ai choisi la soul, le rock, la pop et l’électro, avec l’idée que chacun se considérerait comme le pilier de la musique et le seul à même de la sauver, avant de comprendre que, pour s’en sortir, il fallait allier leurs forces, poursuit-il. C’est comme un fleuve et ses affluents : il y a différents courants et leurs émanations, comme le blues ou le gospel, le RnB, le jazz, le rap. On a créé des “mash-ups” (comprenez des mélanges de plusieurs chansons) avec trente musiques à l’intérieur. »
Au fil des années, le metteur en scène s’efforce de ne pas reprendre des morceaux déjà utilisés dans les spectacles précédents, tout en reconnaissant que la liste commence à être longue, ce qui ne l’empêche pas d’avoir encore des choix déchirants à faire.
Lors des auditions pour déterminer les artistes qui assureront le show, les décisions sont également parfois difficiles à prendre, mais les talents ne restent jamais très longtemps inexploités : « Pour les quatre titans de la musique, il y a une petite nouvelle, Maréva Poaty (soul). Elle avait déjà fait le casting pour des spectacles précédents : elle ne correspondait pas, à l’époque, à ce que je cherchais, mais je lui avais dit qu’on travaillerait un jour ensemble. C’est une pépite, elle est très jeune mais a déjà beaucoup de maturité et une voix puissante, assez exceptionnelle », s’enthousiasme Alexis Mériaux, qui a par ailleurs fait appel à de « vieilles » connaissances comme Manon Morgenthaler, déjà présente l’an passé dans « Fabricurious ». « Elle a cette fraîcheur, cette candeur, ce timbre pop qui lui permet d’atteindre certaines notes pas données à grand monde. En plus, elle danse énormément : c’était le combo qu’il me fallait pour le personnage. »
Lucile Luzely et Jérémy Plaesen, qui faisaient, eux, partie de la troupe « In my eighties », sont aussi de retour. « Lucile, c’était une évidence : elle incarne le rock avec cette voix saturée, cette énergie que je relie à une guitare électrique, à un éclair, indique Alexis Mériaux. Pour Jérémy, il me fallait cette voix qui passe du grave à l’aigu, parce que c’est aussi ça, l’électro. » Tous sont servis par des musiciens exceptionnels.
Du côté des danseurs, le renouvellement est en revanche plus important, pour répondre aux besoins des différents styles musicaux. « En termes de cardio, d’énergie, c’est le spectacle le plus dur de tous ceux que j’ai pu faire. » Un show survitaminé, où on chante, on danse et où l’on vient prendre, comme chaque année, sa dose d’énergie et de bonne humeur.

« Amazing », spectacle du Casino Barrière de Lille, en formule dîner, cocktail ou spectacle seul. Prix : 39 à 89 €. Prochaines dates : samedi 13 ; jeudi 18 au samedi 20 décembre ; puis 9, 10, 17, 24, 30 et 31 janvier ; 6, 7, 13 et 14 février ; 6, 7, 14, 21, 27, 28 mars ; 3 avril ; 29 et 30 mai ; 5, 6 et 19 juin, à chaque fois à 19 h 30.

« Blackout songs » explore les profondeurs de la dépendance affective

Fabrice Gaillard et Caroline Mounier dépendants à l'alcool et à l'amour. (c) Frédéric Iovino

Très friand des textes anglo-saxons, dont il apprécie souvent la singularité de la construction ainsi que l’humour et la folie qu’ils contiennent, Arnaud Anckaert, l’un des directeurs de la compagnie théâtrale nordiste « Le Prisme », s’est fait une spécialité de mettre en scène ceux qui le touchent plus particulièrement. Ça avait été le cas avec « Orphelins » de Dennis Kelly mais aussi avec « Séisme » de Duncan Macmillan.

Au cœur d’une rentrée 2025 chargée, avec également la mise en scène de la pièce « Le Songe d’une nuit d’été », l’homme s’est attaqué à une œuvre récente (2022) de Joe White, « Blackout Songs », qu’il a fait traduire et dont il signe la première création en France. « J’ai été séduit par cette écriture que je connais et par le sujet, confie-t-il. Ça faisait longtemps que je voulais monter un texte autour de la dépendance et de l’amour, cette histoire d’un couple lié par la relation à l’alcool mais aussi à l’art. »

Une pièce tragicomique qui n’a rien d’une campagne de prévention contre les dangers de l’alcool : « L’alcoolisme n’est ici que le symptôme d’un mal bien plus profond. Nous vivons dans un monde addictif, que ce soit à la boisson, à la drogue, aux nourritures, aux écrans, rappelle-t-il. Ce qui m’intéressait ici, ce sont ces relations humaines parfois vertigineuses, que certains qualifient d’excitantes ou d’intenses mais que d’autres définissent comme toxiques. On parle davantage de dépendance affective. »

Pour incarner ce couple qui se remémore son histoire avec une vision et une version différentes après chaque épisode trop alcoolisé, Arnaud Anckaert et sa complice et codirectrice de la structure, Capucine Lange, ont fait confiance à Fabrice Gaillard, l’un des acteurs avec lesquels une fidélité s’est installée au fil des années et des créations. Pour le rôle féminin, c’est en revanche une première collaboration avec Caroline Mounier, pensionnaire de la première promotion de l’École du Nord à Lille. « Elle a une voix et un tempérament qui, à mon sens, allaient coller avec le personnage, indique le metteur en scène. De fait, à la lecture, ça a bien fonctionné. Ils forment un duo touchant, attachant, avec des situations qui sont drôles même si elles sont souvent tragiques. »

« Blackout songs », mise en scène d’Arnaud Anckaert. Avec Caroline Mourier et Fabrice Gaillard, au salon de théâtre de la Virgule à Tourcoing, boulevard Gambetta. Du jeudi 11 au samedi 20 décembre, sauf les dimanche et lundi. Représentations à 20 h en semaine, à 17 h le samedi. Prix : 10 à 20 €.