Aldebert fait un pas de côté pour partager son amour du métal

Helldebert sera en concert au théâtre Sébastopol de Lille ce samedi et dimanche.

Imaginez l’un des chanteurs préférés des enfants, Aldebert qui se présente sur scène avec son ukulélé et qui se fait envoyer promener par son jumeau maléfique Helldebert. Voilà comment en un instant vous basculez dans un univers métal : celui d’Enfantillages 666, le dernier album de l’artiste attendu pour quatre représentations ce samedi et dimanche au théâtre Sébastopol de Lille.

« On avait déjà fait cinq albums, c’était le moment de faire ce pas de côté, de sortir de ma zone de confort et de me mettre un peu en danger », explique-t-il. Le métal ne constitue toutefois pas un saut dans l’inconnu mais plutôt une mise en lumière d’une passion méconnue : « En fait, j’écoute du métal depuis que je suis en CM2 et ça ne m’a jamais quitté, avoue Aldebert. C’est aussi un genre qui m’a construit musicalement et j’avais envie de faire ça depuis longtemps. J’avais déjà saupoudré quelques clins d’oeil dans mon répertoire avec « On m’a volé mon nin-nin ! », « Hyperactif » ou « Le p’tit veut faire de la trompette ». Cette fois j’assume, j’y vais direct. »

Métal et enfance n’ont d’ailleurs rien d’antinomique : « Il y a une énergie commune, une authenticité, poursuit-il. Dès qu’on envoie une grosse guitare, les enfants sont debout, c’est naturel chez eux. Il y a diverses chapelles avec la science fiction, l’héroic fantasy et même les films d’horreur. On récupère tous les codes et le décor du spectacle va dans ce sens. Ce n’est pas glauque, ni violent. C’est énergique, enthousiaste, fun. »

Habitué comme spectateur de ce type de concerts, Adebert ne manque pas de références : « Je traîne au Hellfest depuis un moment, j’aime des artistes comme Ultra Vomit, Igorrr ou encore Mass Hysteria. Adepte des collaborations, Aldebert s’est même offert pour cet album un feat avec Serj Tankian, le chanteur de System of a down. J’avais envoyé des mails un peu comme des bouteilles à la mer mais je n’y croyais pas vraiment. C’était vraiment improbable qu’ils acceptent de faire ça avec un chanteur français qui fait du jeune public. »

D’autres artistes comme Amélie Nothomb, Yarol Poupaud, M ou plus inattendu encore l’humoriste Laura Laune ont aussi répondu à l’appel : « Laura a un univers qui collait bien avec Helldebert, estime-t-il. Sous ses apparences de petite fille gentille, bien propre sur elle, elle dit des horreurs dans ses textes et ses chansons. »

Helldebert, ce samedi (15 h et 19 h) et dimanche (11 h et 15 h) au théâtre Sébastopol de Lille. Il sera de retour au Zénith de Lille le samedi 4 octobre 2025 (16 h).

La compagnie Plumousica prête à enchanter les fêtes des petits comme des grands

La compagnie Plumousica propose des spectacles pour les grands et les petits en cette fin d'année.

Créée en octobre 2021, la compagnie Plumousica, présidée par Nathalie C et composée de plusieurs comédiens sous la direction artistique de Fred Tanto, qui cumule les fonctions de comédien, auteur et metteur en scène, propose depuis plus de trois ans des spectacles à destination des grands comme des petits, oscillant entre les pièces de théâtre, les « one man show », la lecture, la poésie et donc les spectacles pour enfants.

Habituée à tourner dans des écoles et dans des salles un peu partout dans la région mais aussi en Normandie, en Franche-Comté, en Alsace, en Lorraine ou encore dans la région parisienne, la compagnie nordiste s’installe pour deux semaines, en cette fin d’année, au théâtre Ronny Coutteure, ferme des hirondelles à Fretin pour y jouer, chaque week-end et le soir du réveillon de l’An, plusieurs de ses spectacles.

Pour les plus jeunes (1 à 5 ans), deux spectacles d’une trentaine de minutes, « Un petit conte de Noël » et « Le Noël de petit Patapon » sont au programme, ainsi que « Le fils du Père Noël », un rendez-vous familial d’environ 55 minutes.

Les parents auront aussi trois options, à commencer ce samedi par un spectacle de Saadi « Va t’en remonter la France », une succession de sketchs, une galerie de personnages prétextes à une critique de notre société.

Fred Tanto que certains ont peut-être déjà aperçu dans des séries comme Les petits meurtres d’Agatha Christie ou Sambre propose aussi son seul en scène « Et si la femme était l’avenir de l’homme ? ». « Je joue un personnage qui rêve que le monde entier se féminise, que les hommes se féminisent, précise-t-il. C’est une suite de sketchs et chaque argument est illustré par une chanson, c’est un « One musical show ». »

Enfin, reste la pièce « Planquez vos saints, nous ne sommes pas des anges », une autre création de la compagnie : « Dieu et Satan décident de partir en week-end sur Terre, le jour de la Toussaint en pensant qu’il n’y aura pas d’âmes qui arriveront au purgatoire, explique Fred Tanto. Ils laissent donc les anges et les diables gérer le paradis et le purgatoire mais rien ne se passe comme prévu ».

Spectacles pour adultes : « Planquez vos saints, nous ne sommes pas des anges », samedi 21 décembre (19 h), dimanche 22 (16 h), samedi 28 (21 h), dimanche 29 (16 h), mardi 31 (21 h 30) et « Va-t-en remonter la France », samedi 21 décembre (21 h) et dimanche 22 ; « Et si la femme était l’avenir de l’homme », samedi 28 décembre (19 h), mardi 31 (19 h).

Spectacles pour enfants : Le Noël de petit Patapon, samedi 21 décembre (11 h), dimanche 22 (11 h) et dimanche 29 (11 h) ; « Le fils du Père Noël », samedi 21 décembre (16 h), vendredi 27 (15 h) et samedi 28 (16 h).

Tous ces spectacles sont joués au théâtre Ronny Coutteure, ferme des hirondelles à Fretin.

Avec Fabricurious, Alexis Meriaux a voulu changer d’univers

La troupe de Fabricurious enchante le public du Casino Barrière.

Depuis quelques années, Alexis Meriaux enchante le public du Casino Barrière avec ses créations musicales. Après Memphis Show, Cubanista, Back to fever night et In my eighties, l’homme a décidé, cette saison, avec Fabricurious de se lancer un nouveau défi. « Je voulais changer radicalement de thématique, de ne pas être attendu sur un spectacle qui reparte sur une nouvelle décennie, confie-t-il. J’avais aussi envie d’offrir quelque chose de plus fantastique. »

Ce nouveau show est une invitation au cœur d’une ancienne fabrique de curiosités, où se trouvent encore quelques machines, quasiment humaines mais dépourvues d’émotions, créées sur mesure quelques années plus tôt pour répondre aux commandes des clients du maître des lieux. Un spectacle pour le moins actuel sur le sujet de l’intelligence artificielle du lien entre l’homme et la machine.

« Pour les noms des personnages, je me suis inspiré de la mythologie grecque et je suis allé puiser dans l’univers de Tim Burton pour le côté un peu étrange, poursuit Alexis Meriaux. Je voulais un spectacle très coloré, très haut en couleur ; une version un peu moderne et rock’n roll tout en ramenant une touche de Broadway. »

Fort du succès des spectacles précédents et de la relation de travail qu’il a pu construire avec ses équipes, le metteur en scène avoue être plus en confiance dans son processus de création. « Plus je prends de l’expérience, plus je vieillis, plus j’ai envie d’aller loin et connaissant la qualité des équipes avec lesquelles je travaille, je sais que je peux pousser le curseur un peu plus loin car on perd moins de temps dans la conception, on se connaît tellement qu’on n’a presque plus besoin de se parler. Je pense qu’au final cet univers me ressemble davantage parce qu’il est plus barré, plus loufoque. »

L’homme n’a pas hésité à s’amuser avec Xavier Bugaj et ses musiciens en réalisant des réorchestrations plus lourdes de différents tubes, mais aussi avec Rafaelle Lucania pour les chorégraphies. Pour son casting, il a repris des artistes avec lesquels il avait déjà travaillé sur le show précédent mais pas uniquement. « Quand quelque chose fonctionne, il peut y avoir la tentation de repartir avec la même troupe mais je sais très bien que les personnages ne conviennent pas à tout le monde et puis il est important d’amener de la nouveauté, assure Alexis Meriaux. J’aime bien aussi faire le casting avant d’écrire totalement mes personnages car j’aime découvrir les artistes et puiser en eux, m’appuyer sur leurs personnalités. »

Musicalement, le spectacle n’étant pas lié à une période précise, le choix a été plus ouvert : « Je n’étais pas bridé dans le temps mais il fallait que ce soit très éclectique, ça fait partie de mon cahier des charges, je veux que ce soit transgénérationnel, insiste-t-il. Il fallait surtout que ça colle à l’histoire, qu’il y ait du Français et de l’Anglais. Je pense que l’an passé, In my eighties, était plutôt un concert scénarisé qui collait bien au thème. Là, on est sur un format beaucoup plus comédie musicale. » Un show qu’Alexis Meriaux a d’ailleurs déjà fait évoluer en ajoutant un tableau par rapport à la version initiale.

« Fabricurious », ce vendredi 20 décembre (21 h) mais aussi les 10, 11, 17, 18 et 31 janvier ; les 1er, 14 et 28 février ; les 7, 8, 14, 15, 21, 22 et 29 mars, le 26 avril ; les 16, 17, 23 et 24 mai . Formule spectacle seul à partir de 32 €, avec cocktail à partir de 39 € et avec dîner à partir de 84 €.

.

Sarah Bernhardt, son féminisme, ses engagements, sa démesure…

Sandrine Kiberlain est parfaite dans le rôle de Sarah Bernhardt ©JeanClaudeLother Les Films du Kiosque

Première grande star internationale, première artiste à signer des autographes, Sarah Bernhardt fut l’une des plus grandes comédiennes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, une intime des grands écrivains de l’époque (Hugo, Zola, De Rostand…), une femme au caractère bien trempé, volage bien que folle amoureuse de Lucien Guitry, le père de Sacha. Une femme brillante, pleine de démesure qui méritait bien qu’un film s’attarde à certains aspects de sa vie. Entretien avec Guillaume Nicloux (La religieuse, Valley of Love, Les confins du monde), réalisateur de « Sarah Bernhardt, la divine », en salle depuis mercredi…

Guillaume, pourquoi avoir eu envie de vous intéresser à Sarah Bernhardt ?

«J’ai été sensibilisé au personnage par la scénariste Nathalie Leuthreau qui, peu à peu, a suscité en moi un désir de l’accompagner dans sa découverte et dans toute la documentation qu’elle a pu rassembler. J’ai été passionné par la ligne de vie de l’artiste, par ses engagements, sa singularité, cette avance qu’elle avait sur son temps, la façon dont elle a pu vaincre par la résilience toutes ses épreuves d’enfance, d’adolescence et mener une carrière avec autant de détermination, d’abnégation, de passion. »

Vous avez découvert une femme de convictions avec un caractère bien affirmé…

« J’ai aimé la façon dont elle s’engageait sur tous les fronts, pas simplement artistique mais aussi amoureux et amical. Elle était sans couleur politique mais engagée dans ses croyances et dans ses combats comme la sauvegarde des animaux. Je me suis laissé complètement happé par ce parcours de vie et l’aura qu’elle a pu susciter au-delà des frontières puisque ça a été la première artiste à s’exporter dans le monde. Elle n’a pas eu peur de partir deux ans en tournée, à provoquer émeutes et évanouissements alors que les gens ne comprenaient même pas ce qu’elle jouait. C’est impensable aujourd’hui. C’est vraiment ça, dans toute sa démesure, qui m’a interpellé chez elle. »

Vous n’avez pas opté pour un biopic traditionnel mais vous avez choisi de cibler certains moments forts de sa vie. Qu’est-ce qui a guidé cette décision ?

« On a en effet pris l’option de ne pas s’engager dans un biopic traditionnel de la naissance à son décès mais au contraire d’ancrer deux lignes de récits sur des événements très marquants qui sont son amputation de la jambe et une journée de célébration de son talent qui lui avait été consacrée en présence de tous ses amis. C’était une façon de rendre riches ces deux périodes et de ne pas survoler une totalité de vie, ce qui aurait été plus superficiel. Ça semblait finalement très sain de s’intéresser à sa vie plus qu’à sa carrière, même si sa vie n’était pas autrement qu’impliquée dans sa carrière. C’était une porosité permanente, une connexion, une interaction continue. »

La documentation à son sujet était-elle riche ?

« Oui mais très diversifiée dans la mesure où en dehors de ses propres mémoires qui sont comme elle le dit dans le film, à la fois fantasmées et mensongères, on est confronté à des récits de personnes qui l’ont côtoyée, puis ensuite d’écrivains, d’auteurs qui se sont inspirés d’une masse de documents qui appartenaient aux journaux, à des récits oraux. Il y un socle, mais qui n’est pas vérifiable parce que c’est une époque où les images n’existaient pas, les enregistrements non plus, donc il faut faire confiance à des recoupements. Certains sont évidents, très factuels, on peut se reposer à coup sûr dessus et d’autres sont plus flottants. Parmi toute cette masse, on essaie de reconstruire et d’installer le sentiment de vérité, beaucoup plus qu’une vérité historique. »

Pourquoi avoir choisi Sandrine Kiberlain pour incarner Sarah Bernhardt ?

« Il nous semblait évident que c’était un rôle dans lequel elle allait exceller parce qu’elle a une capacité à livrer une palette d’une rare ampleur qui peut aller du drame et de la comédie jusqu’à la loufoquerie. C’est très rare les acteurs et actrices qui peuvent avoir un éventail aussi ample et être aussi touchants dans toutes ces palettes d’émotions. Et pour elle, une actrice qui joue une actrice, il y a quelque chose de la mise en abîme qui est sans doute un questionnement très stimulant. »

Quand on fait ce genre de film, est-ce qu’il y a à côté devoir de mémoire, une volonté de faire découvrir aux nouvelles générations, la première grande star, la première à signer des autographes ?

« Ce n’était pas l’ambition première mais on est content de s’apercevoir que les gens réagissent et redécouvrent, qu’ils s’aperçoivent que même si le mot féminisme n’était pas encore utilisé à l’époque, elle était sans le savoir une représentante d’une forme d’affranchissement, d’une liberté qu’elle allait s’autoriser au nom des femmes. Elles étaient rares à l’époque à refuser le régime patriarcal, cette hégémonie masculine. Elle aurait pu se griller complètement auprès de beaucoup de directeurs de théâtre. C’est quelqu’un de très obstiné avec un talent exceptionnel. C’est pour ça qu’elle parvenait à rassembler les foules et à émouvoir jusqu’au dernier rang. »

« Sarah Bernhardt, la divine » de Guillaume Nicloux, avec Sandrine Kimberlain, Laurent Lafitte et Amira Casar. En salle depuis ce mercredi 18 décembre.

.

Le comte de Bouderbala avait envie de s’attaquer à des sujets plus sérieux

Le comte de Bouderbala se réjouit de retrouver le public du Nord. (c) Denis Tribhou

Sami Ameziane, plus connu du grand public sous son nom de scène, Le comte de Bouderbala, fêtera en 2025 ses quinze ans de scène. Son troisième spectacle, qu’il jouera ce jeudi 19 décembre au Colisée de Roubaix, a déjà réuni plus de 500 000 spectateurs en un peu moins de deux ans et reflète l’évolution de l’humoriste.

« Disons qu’on a grandi, on a pris de la bouteille, sourit-il. Le spectacle est plus élaboré que ce que l’on proposait au début, il y a des sujets plus profonds, plus matures. J’arrête un peu de parler des rappeurs, j’avais envie de me montrer sur des sujets plus sérieux mais il fallait d’abord les vivre, les digérer et bien les analyser pour être un peu plus piquant. »

L’artiste parle ainsi de parentalité, de familles recomposées mais il traite aussi des sujets comme les médias, le cinéma français et ses différentes expériences dans le septième art. Sa marque de fabrique consiste à réaliser des spectacles assez intemporels : « Je pense que l’on peut encore voir mon premier et mon deuxième show, qu’ils vieillissent plutôt bien. Je fais de l’humour d’anticipation. »

S’il prend plaisir à effectuer quelques incursions ci et là dans le monde du cinéma, Sami Ameziane reconnaît que rien ne remplace l’adrénaline de la scène : « J’aime le cinéma mais c’est incomparable. Au cinéma on peut refaire 20 fois la prise si elle est ratée. la scène c’est plus dur mais c’est vraiment jouissif, assure-t-il. C’est exceptionnel tout ce qui se passe avec le public ».

Celui de Roubaix n’a encore jamais eu l’occasion de le voir : «Je devais passer après la Covid mais il y a eu plusieurs reports et ça ne s’est pas fait, j’ai donc hâte d’y être. Je sais que le public du Nord est toujours incroyable. »

Le Comte de Bouderbala 3, ce jeudi 19 décembre (20 h) au Colisée de Roubaix.