« Trois hommes et un couffin », 40 ans après, les petites histoires autour d’un grand film

Alexia Chardard tient l'un des rôles principaux du film Aux jours qui viennent, en salle depuis ce mercredi. (c) Lucas Welment

Dans le panthéon des grandes comédies du cinéma français figure notamment un film de Coline Serreau, « Trois hommes et un couffin », qui fêtait ce samedi 13 septembre, les 40 ans de sa sortie dans les salles obscures. Planète Lille avait profité de la venue, au mois de mai, de la réalisatrice et de l’un des comédiens principaux, Michel Boujenah, au Festival CineComedies de Lens-Liévin, pour revenir sur ce formidable succès.

Le pitch

« Trois hommes et un couffin », c’est l’histoire de trois célibataires et sans enfants, Jacques (André Dussolier), Pierre (Roland Giraud) et Michel (Michel Boujenah),  qui cohabitent dans un grand appartement, et qui vont se retrouver du jour au lendemain contraints de devoir s’occuper d’un bébé, qui s’avère être en réalité la fille de l’un d’entre eux. Le début d’une folle aventure pour ces trois camarades absolument pas au fait de la façon dont il faut s’occuper d’un nourrisson.

« J’’avais fait un rêve om je voyais trois garçons penchés sur un berceau, se souvient Coline Serreau. Et puis, je lis beaucoup, je parle avec les gens, je les observe. J’ai toujours essayé d’analyser la société et de sentir les évolutions. Il y avait de manière latente un ras-le-bol des rôles prédéfinis et je l’ai pris, non pas par la protestation des femmes, mais par l’ouverture des hommes. C’était quand même un film féministe, mais qui n’attaquait pas les hommes, qui leur montrait comment ils pouvaient être heureux à laisser parler leur part de fémininité. C’est tombé à un moment où les gens pouvaient l’entendre. »

Un démarrage compliqué

Si le film a été un immense succès populaire, on ne peut pas dire que celui-ci avait été pressenti par la profession puisque Coline Serreau a eu bien du mal à construire son casting. « Presque tous les acteurs de l’époque ont dit « non ». Je pense qu’ils se disaient que ça allait les déchoir de leur virilité de s’occuper d’un bébé. Même le producteur m’engueulait tout le temps en disant qu’il y avait trop de plans du bébé, que ça n’intéresserait personne », se souvient-elle.

Finalement, la réalisatrice a tout de même déniché un trio qui, avec le recul, était idéal. « J’étais allée voir Michel dans « Les magnifiques », j’avais adoré sa rigueur, sa présence, sa capacité à réagir comme un chat, une qualité rare chez les acteurs. J’étais tellement heureuse quand il a dit « oui » pour le film, c’était inespérée de pouvoir travailler avec lui. »

Cette belle collaboration a pourtant failli capoter au dernier moment. « J’étais amoureux du travail de Coline, j’avais vu tous ses films qui étaient marquants, courageux, drôles… Quand je l’ai eu au téléphone, je ne me suis même pas posé de questions, je lui ai dit oui sans même avoir lu le scénario . Elle parle des hommes et des femmes avec une telle justesse, apprécie-t-il. Et pourtant j’ai failli ne pas faire le film car je me suis blessé l’avant-veille du premier jour de tournage. La veille, je me faisais opérer et le jour J je tournais mais on a eu très peur. Heureusement qu’on avait répété avant, je savais où j’allais. »

La complexité de tourner avec un bébé

« ça a été une vraie galère, sourit aujourd’hui Coline Serreau. On faisait très attention à elle, on la dorlotait tout le temps, ses parents étaient là quand elle dormait, quand elle mangeait mais quand on tournait très vite la petite en avait marre, elle n’en pouvait plus. Il y a eu successivement deux bébés pour jouer le rôle. »

« Les bébés, c’était vraiment les patrons du tournage, confirme Michel Boujenah. Il y a plein de moments où on se demandait si on allait s’en sortir mais il y avait aussi plein de moments magiques. Coline alternait souvent entre un état de joie et d’angoisse, elle avait peur à chaque fois que l’on rate les bonnes prises. Aujourd’hui avec le numérique, on s’en fout de multiplier les prises mais à l’époque c’était de l’argentique, ça coûtait très cher. »

Une vie après la sortie

« Que le film soit un succès c’est déjà génial mais qu’il ait une telle vie derrière, avec des adaptations, une suite et il est même ressorti au cinéma au mois de mai en 4K, c’est forcément ce qu’on espère. Ça prouve que le message est passé. La génération qui l’avait vu à la télévision voulait le voir sur le grand écran et il y a toute une génération qui ne l’avait sans doute jamais vu et qui a un regard différent car il y a quand même davantage d’hommes qui s’occupent de leurs enfants et qui savent gérer désormais. »

« Il faut rendre justice à Roland (Giraud) qui pendant le tournage disait tout le temps que les gens allaient adorer et qu’on était en train de faire un film qui allait avoir un véritable impact , poursuit Michel Boujenah. En ce qui me concerne, je n’avais pas encore d’enfant quand on a tourné mais je suis certain que ce film a influencé ma vision des choses. Je n’avais jamais passé autant de temps avec un bébé, ça a bousculé ma vision de la paternité. Ça nous a appris tellement de choses humainement et c’est vrai que je n’ai jamais eu de problèmes à changer mes enfants. Quand je suis devenu papa, je me suis même rendu compte que j’étais une vraie mère (rires). »

« Trois hommes et un couffin », un film de Coline Serreau avec Michel Boujenah, André Dussolier et Roland Giraud.

Hugues Hamelynck partage avec humour et émotion sa passion pour la chanson française

Professeur de théâtre de la Star Academy l'an passé, Hugues Hamelynck sera en spectacle ce 17 septembre au Spotlight

Le grand public l’a découvert il y a un peu moins d’un an sur les écrans de TF1 mais celui qui a donné des cours de théâtre à la dernière promotion de la Star Academy était déjà bien connu de nos voisins belges pour son parcours artistique auréolé, notamment, d’un titre de champion du monde d’improvisation en 2009.

Si le mystère plane encore sur sa présence lors de la prochaine saison du célèbre télécrochet (le casting des professeurs sera dévoilé en fin de mois), le public lillois aura lui la chance de voir Hugues Hamelynck en chair et en os ce mercredi 17 septembre au Spotlight. Une grande première qu’il attend avec impatience. « Je connais davantage Lille comme touriste que comme comédien puisque ce sera la première fois que je vais y monter sur scène. Les Nordistes et les Belges ont en commun cette réputation de public chaleureux. Je me réjouis de découvrir ça. J’ai d’ailleurs eu un aperçu en venant deux fois au Zénith de Lille pour les concerts de la Star Ac. L’ambiance était folle. »

Mercredi, Hugues Hamelynck donnera lui aussi de la voix, même si ce n’est pas sa qualité première : « Je chante comme une patate, je suis un chanteur de salle de bain, sourit-il., Je suis obligé parfois pour illustrer mon propos et je le fais de façon très décomplexé ».

Dans son spectacle, « un faux air de », il partage avec le public sa passion pour la musique : « Je raconte la petite histoire de la grande chanson française des années 1960 à nos jours à travers une dizaine de personnages fictifs sortis de mon imagination. »

D’Aznavour à la Star Academy en passant par Gainsbourg, Fugain, Bruel ou Gims, l’artiste se veut le plus souvent drôle mais parfois aussi émouvant. Il laisse aussi la place à quelques interactions avec le public, des moments propices à faire parler son sens de l’improvisation.

Un spectacle en perpétuelle évolution depuis sa création, « pas pour être à la mode mais simplement pour gagner en efficacité », assure-t-il. Hugues Hamelynck a d’ailleurs privilégié les bonnes histoires à ses préférences musicales. « J’aime la plupart des artistes dont je parle mais je ne fais pas du stand-up, souligne-t-il. Ce qui prime c’est d’avoir une matière suffisamment riche que je pouvais exploiter au théâtre.» De quoi tenir en haleine ses fans de la première heure mais aussi de nouveaux adeptes, souvent plus jeunes, conquis grâce à la Star Academy.

Hugues Hamelynck jouera son spectacle « Un faux air de », ce mercredi 17 septembre (21 h) au Spotlight à Lille.

Jonathan Dassin : « Mon père fait partie du panthéon de la chanson française »

Jonathan Dassin sera à Douai ce mercredi soir pour reprendre les plus grands tubes de son papa.

Fils aîné de Joe Dassin, Jonathan Dassin tourne un peu partout dans le monde en reprenant les grands titres de son père. Attendu à Douai, ce mercredi 10 septembre, puis à l’espace Jean Vilar de Coudekerque-Branche le mardi 14 octobre, il sortira également un nouvel album avec ses propres compositions en fin d’année.

Jonathan, vous reprenez dans votre spectacles les chanson de votre papa. Était-ce un projet de longue date ?

« Non ce n’était pas du tout une évidence. J’ai commencé la musique à l’âge de treize ans mais quand je suis monté sur scène pour la première fois, c’était avec une chanson que j’avais écrite et composée. Je ne voulais pas me faire connaître en reprenant les chansons de mon papa. Ça a donc été un long chemin mais ayant sorti un album il y a quelques années et un deuxième étant prévu pour la fin d’année, je me sens désormais légitime et je prends plaisir à reprendre ses chansons et à porter la voix de la famille un peu partout dans le monde. Je suis allé, il y a quelques mois, au Kazakhstan ou en Lituanie. »

Vous parlez d’un deuxième album en fin d’année, ce seront des chansons inédites ?

« Oui, le nom et la filiation sont des portes d’entrées intéressantes pour amener du public mais ce qui compte pour un artiste c’est la création et j’ai hâte de faire découvrir mes nouvelles chansons, certaines que j’ai écrites seul, d’autres en collaboration. On a enregistré 24 titres, il y a de la matière. Ça parle de la vie, de l’amour, de la filiation, des thèmes qui parlent à tout le monde. On prépare aussi déjà la tournée qui passera en janvier 2027 par le théâtre Sébastopol de Lille que je vais découvrir à cette occasion. »

Quels sentiments vous animent en reprenant les chansons de votre papa ?

« Je savais que sa musique était beaucoup aimée. Je suis très fier, vraiment honoré, de reprendre ses chansons qui sont magnifiques. C’est une façon de perpétuer l’héritage familial et ce qui est marrant c’est que plus de la moitié des gens qui écoutent Joe Dassin aujourd’hui ont moins de 30 ans. La nouvelle génération a repris le flambeau et c’est la preuve que c’est un artiste multigénérationnel, qu’il fait partie du panthéon de la chanson française. »

Quels sont vos titres préférés dans le répertoire du paternel ?

« En fait, il y a une petite différence entre celles que j’aime le plus qui sont parfois restées plus confidentielles et celles que le grand public adore mais je reconnais que sur des titres comme « Et si tu n’existais pas », « Dans les yeux d’Emilie » ou « Les Champs-Élysées », il y a un partage merveilleux avec les gens et ça donne une énergie formidable. »

Certaines chansons de votre papa ont d’ailleurs fait partie de la bande son des Jeux Olympiques à Paris ?

« Oui c’était génial et même dans les salles de sport de façon générale. « Dans les yeux d’Emilie » est un hymne dans le basket. C’est important de voir aussi que son travail se transmet pas seulement dans la culture musicale mais aussi dans la culture sportive. La première fois que je l’ai découvert, c’était au milieu des années 2000 dans un match de basket féminin, j’ai trouvé ça dingue. Même si le texte n’a rien à voir avec le sport, ça fait passer une énergie qui fonctionne parfaitement. Puis, petit à petit, c’est arrivé dans le rugby et aux JO, on l’entendait partout. »

Vous pouvez reprendre tout son répertoire ou il y a des chansons qui vous conviennent moins bien vocalement ?

« C’est vrai que certaines sont exigeantes techniquement, comme justement « Dans les yeux d’Émilie » ou « Le petit pain au chocolat », ça demande plus de concentrations car il est évidemment important d’être à la hauteur mais j’ai à chaque fois repris la tonalité originale, absolument pas par snobisme, juste parce qu’on a finalement à peu près la même tonalité. »

Jonathan Dassin sera en concert à la foire de Douai ce mercredi 10 septembre, à l’espace Jean Vilar de Coudekerque-Branche le mardi 14 octobre mais aussi au théâtre Sébastopol de Lille le samedi 16 janvier 2027.

DNA : « C’est la première fois que Maud se trouve dans une situation aussi grave », avoue Sixtine Dutheil

Maud (Sixtine Dutheil) en très mauvais état après le séisme qui a touché Sète. (c) Nicolas Lefevre:/Capa Pictures/TF1

Depuis le tout premier épisode, il y a déjà plus de huit ans, le quotidien des personnages de « Demain nous appartient » a toujours été très mouvementé mais pour lancer la neuvième saison, ce lundi 8 septembre (19 h 10), les auteurs ont décidé de frapper un grand coup en imaginant un scénario catastrophe collectif puisque rares seront les protagonistes de la série quotidienne de TF1 qui ne seront pas impactés, plus ou moins directement, par le séisme qui va secouer Sète et menacer la vie de plusieurs personnes.

Parmi les personnages les plus touchés, celui de Maud Meffre va figurer en première ligne : « J’avais déjà eu droit à un empoisonnement mais jamais de choses très graves. Là, c’est la première fois que Maud se retrouve dans une situation très compliquée, qu’on me met du faux sang,. C’était vraiment une arche très forte à tourner. Il y a eu de beaux effets spéciaux et un super travail au maquillage. C’était un tournage très particulier, j’ai été impressionnée mais j’ai adoré faire ça », confie la comédienne Sixtine Dutheil, qui incarne Maud, la fille cadette de l’avocate Raphaëlle Perraud (Jennifer Lauret).

De belles scènes pour la jeune femme arrivée dans la série en mars 2021, aux côtés d’Elisa Ezzedine, qui joue le rôle de sa grande sœur Camille. « Nous étions stressées, se souvient-elle. J’avais déjà fait du cinéma et un peu de télévision mais le rythme de la série quotidienne, c’était nouveau pour moi mais nous avions été parfaitement accueillies humainement et professionnellement par les autres comédiens et toutes les équipes. »

Sixtine Dutheil apprécie l’évolution de son personnage au fil des années. « Quand Maud est arrivée, elle était très garçon manquée dans ses tenues vestimentaires, avec son skate et j’ai demandé si on pouvait faire évoluer ça, poursuit-elle. Maud s’est beaucoup féminisée, elle porte désormais des jupes et des talons. »

La comédienne ne serait désormais pas contre le fait que son personnage se lâche davantage : « C’est vrai que globalement Maud est plutôt sage, sérieuse. D’ailleurs, quand il y a eu cette arche où elle se droguait dans une soirée, je m’étais dit à l’époque que c’était dingue. Maintenant, ce serait pas mal qu’elle fasse quelques bêtises. Comme elle fait des études de droit, je l’imagine bien faire un stage dans le cabinet de sa mère, de son grand-père (le procureur Sébastien Perraud) ou même au commissariat avec son beau-père (le commandant Constant) et elle pourrait se tromper dans des dossiers. Après il y a son histoire d’amour avec Diego, il y aura peut-être aussi des choses à développer de ce côté-là. »

En attendant, tout comme son personnage, Sixtine Dutheil est étudiante. Après trois années passées à l’université catholique de Lille, elle est inscrite en deuxième année de Masters en sciences politiques à Paris et alterne donc les journées de cours et les tournages.

« Demain nous appartient », du lundi au vendredi, vers 19 h 10, sur TF1.

« Hibakushas », un roman qui irradie de suspense et de passion pour l’Asie

Benoît Lorsin signe un roman historique plein de suspense et d'amour.

Il y a 80 ans, le 2 septembre 1945, le Japon signait les actes de capitulation mettant officiellement fin à la seconde guerre mondiale, quelques semaines après le bombardement atomique d’Hiroshima, un événement qui a nourri la trame du dernier roman du Villeneuvois Benoît Lorsin, intitulé « Hibakushas », terme utilisé pour évoquer les survivants de cette tragédie.

L’ouvrage mêle faits historiques, suspense et amour. Le lecteur est immergé dans une véritable chasse à l’homme sur les traces d’Harald Hemmings, l’un des physiciens ayant contribué à la création de la bombe atomique, qui a réussi à s’enfuir de ce centre de recherches secret pourtant ultra-sécurisé.

L’intrigue nous fait voyager du Nouveau-Mexique au Japon en passant par la Chine et la Suède au contact d’une galerie de personnages truculents, que ce soit des agents infiltrés, des amours de jeunesse ou des hommes de main de triades chinoises .

« Je connaissais l’histoire du projet Manhattan et de ces scientifiques enfermés dans le désert à Los Alamos et j’ai décidé d’échafauder une histoire autour de l’évasion de l’un d’entre eux, confie Benoît Lorsin. J’aime bien écrire sur de vrais événements et d’y insérer des personnages de fiction en décrivant des lieux que je connais, où je suis déjà allé, comme c’est le cas ici avec le Japon, la Suède et la Chine. Shangai m’a toujours fasciné, rien que son nom me fait rêver, c’est une ville qui a eu mille vies. Alors bien sûr, je n’ai pas connu le Shangai des années 1940 dont je parle dans mon livre mais je me suis quand même appuyé sur mes souvenirs. »

Afin d’être le plus précis possible, l’auteur a aussi réalisé un gros travail de documentation : « Je maîtrisais moins les concepts de physique donc j’ai lu plusieurs livres, dont « Making the anatomic bomb », mais aussi des ouvrages sur les mafias chinoises et japonaises », confie-t-il. Sur le plan littéraire, le livre d’Elizabeth Gilbert « L’empreinte de toute chose », fut aussi une vraie source d’inspiration.

Benoît Lorsin signe ainsi un deuxième roman captivant, après « Hawaïan Blues », dans lequel transpirait déjà un peu sa passion de longue date pour la culture asiatique et notamment pour le Japon.

« Hibakushas » de Benoît Lorsin, éditions complicités, 250 pages. Prix : 22 €.