Alice Lombard fait résonner la petite musique de la vie dans « Karaoké »

L'humoriste Alice Lombard sera en spectacle au Spotlight le 14 janvier. (c) Joris Bazin

Son spectacle s’appelle « Karaoké » mais même si Alice Lombard, programmée le 14 janvier au Spotlight, aime « se moquer des gens qui se prennent trop au sérieux dans les karaokés », c’est surtout la petite musique de la vie que l’humoriste évoque sur scène. « Je parle de moi, du besoin d’attention, d’amour, de famille, des traumatismes que nos parents nous refilent et que l’on transmet ensuite à nos enfants », confie-t-elle.

Un show où l’on retrouve des choses assez différentes de ce qu’elle propose dans ses vidéos sur YouTube, et surtout très éloignées de ce qu’elle avait initialement imaginé. « J’ai fait un conservatoire de théâtre à Marseille, une formation en classique. Je me voyais plutôt dans des choses sérieuses, confie-t-elle. Le stand-up, ce n’était pas trop le projet quand je suis montée à Paris ; c’était plutôt un rêve de gosse, car j’ai été bercée par les sketchs de Gad Elmaleh et Florence Foresti. »

Pour tout dire, la jeune femme avait rejoint la capitale avant tout par amour, mais « l’histoire s’est terminée avec le garçon ». « De toute façon, dans l’humour, on se nourrit de nos échecs, poursuit-elle. Un jour, j’ai tenté une scène ouverte : c’était nul, mais j’ai eu envie de recommencer et, pendant plusieurs années, j’ai écumé tous les comedy clubs de Paris. J’ai joué dans des endroits un peu “underground”, dans des bars bruyants, où parfois le seul public, ce sont les autres humoristes qui vont passer, ou encore à côté des toilettes, mais c’était très formateur. »

Autre scène atypique dans son parcours : son propre salon. « Je préparais mon spectacle, je n’avais pas encore une heure, je jouais des 30-30 avec un autre artiste, se souvient-elle. Je n’avais pas de lieu pour jouer et ma meilleure amie, qui était ma colocataire à l’époque, a proposé qu’on le fasse dans le salon. On a fait plusieurs shows comme ça devant une trentaine de personnes, avec des gens comme Mahé, Lou Trotignon, Hugo Pêcheur ou encore Yacine Belhousse. C’était super, les gens aimaient le concept. C’était à la fois marrant et bizarre d’avoir de parfaits inconnus chez soi. Un jour, je me suis dit que je n’allais pas jouer éternellement dans mon salon et qu’il était temps de s’exporter. »

Depuis, Alice Lombard a donc construit un spectacle complet qu’elle a écrit seule : « J’adore écrire en collectif pour d’autres personnes, mais quand j’ai une idée pour moi, j’ai besoin de la développer seule, de la protéger. J’aime être dans le contrôle des choses. »

Alice Lombard jouera son spectacle « Karaoké » le mercredi 14 janvier (19 h) au Spotlight.

Un petit bout d’Avignon en mars à Seclin

Le spectacle Sur les pas de Léonard de Vinci fait partie de la programmation de l'édition 2026 du festival Seclin fait son Avignon

Si tu ne peux pas aller à Avignon, alors Avignon viendra à toi. C’était en tout cas le souhait de Didier Serrurier, l’adjoint à la culture de la ville de Seclin, lorsqu’il décida de lancer, il y a trois ans, le festival « Seclin fait son Avignon ».

« La première édition, on avait un peu de tout : du théâtre, de l’humour, de la variété, se souvient l’élu, mais dès la deuxième édition, on a choisi de se recentrer sur le théâtre en définissant un thème. » Cette année, l’homme avait opté pour la liberté. Pour 2026, il a décidé d’inviter la population à voyager dans le temps avec pour intitulé « Demain(s), d’hier et d’aujourd’hui… », en sélectionnant huit spectacles. « Je choisis des choses que les gens ne voient pas dans la région, en essayant de trouver une palette assez large pour amener les gens vers le théâtre, précise-t-il. On a quand même fait, l’année dernière, plus de 1 200 entrées. C’est une vraie victoire. »

C’est aussi le fruit d’une politique tarifaire très raisonnable puisque les pièces sont accessibles à 15,25 € (tarif réduit à 12,20 €), et les prix sont dégressifs si l’on va voir plusieurs spectacles. Il est ainsi possible d’assister à l’ensemble de la programmation pour 81,35 € (50,85 € pour ceux qui bénéficient du tarif réduit).

Présentation par Didier Serrurier des huit pièces retenues pour cette édition, qui se tiendra du 1er au 16 mars 2026…


Les cœurs andalous

« C’est une pièce évoquant une tradition andalouse où les femmes notaient leur vie la plus intime et la cousaient dans un cœur qu’elles transmettaient à leurs descendantes féminines. Celles-ci étaient chargées de garder ces secrets, et quelque part de les porter, sans savoir de quoi il s’agissait véritablement. Une des descendantes décide d’ouvrir le cœur et de voir ce qu’il y a à l’intérieur ; elle va ainsi découvrir tous les drames vécus par les femmes qui la précédaient. Il y a un aspect tragique, dramatique, avec la présence sur scène d’une danseuse et d’un guitariste de flamenco. »
Dimanche 1er mars (16 h), salle Ronny-Coutteure.


Sur les pas de Léonard de Vinci

« C’est un regard sur le passé. Lors d’une visite au musée du Louvre, deux jeunes se trouvent propulsés, grâce à la Joconde, en pleine Renaissance italienne, dans l’atelier de Léonard de Vinci. Ils vont découvrir tout ce qui était l’avenir des gens de l’époque à travers les inventions et les prédictions de Léonard de Vinci. »
Lundi 2 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.


L’Iliade

« C’est une plongée dans le berceau de notre humanité européenne, lui-même projeté dans notre époque. On va revenir dans l’Iliade, dans l’histoire de la guerre de Troie, mais avec des personnages habillés non pas en guerriers, mais comme des joueurs de football américain. Cette guerre sera commentée comme un événement sportif. C’est une vision à la fois très sérieuse sur le fond et très humoristique, voire loufoque, sur la forme. »
Mercredi 4 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.


Filles, mères, rebelles… Suffragettes !

« On retrouve Jimmy Daumas, un comédien exceptionnel, déjà venu à Seclin avec la pièce « Swing Heil ». On va le retrouver avec Manon Chivet pour une pièce qui parle de militantisme et qui retrace le combat des femmes en Angleterre en 1913 pour obtenir le droit de vote et l’émancipation. »
Samedi 7 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.


Climax

« Là, on bascule dans le burlesque. Ça a été difficile de les avoir car ils sont très demandés, au point qu’ils ont désormais trois troupes qui tournent pour assurer toutes les dates. Le but de Climax, c’est de faire rire pour faire réagir. On évoque évidemment le dérèglement climatique et, à la fin, il y a vraiment une morale, comme dans une fable de La Fontaine, qui nous dit ce que devient le monde. »
Lundi 9 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.


Gabor et les chapeaux rouillés

« C’est la pièce la plus légère, la plus accessible pour les enfants, même si, avec tous les effets spéciaux, c’est aussi un spectacle pour adultes. On se retrouve dans un monde fantastique qui pourrait faire très peur pour l’avenir ; c’est un peu du Frankenstein, sauf que le personnage, Gabor, qui doit construire une machine pour lui permettre de retrouver l’humanité, est très sympathique. En plus, il fait monter des gens sur scène : c’est un spectacle participatif. »
Mercredi 11 mars (19 h), salle Ronny-Coutteure.


Gauguin – Van Gogh

« On retrouve un grand comédien, William Mesguich, le fils de Daniel Mesguich. Cette pièce a connu un succès fou à Avignon, mais aussi au théâtre du Lucernaire. Ici, on parle de Gauguin et de Van Gogh, dont l’art a construit celui du XXe siècle. On voit un Gauguin très mal sur le plan neurologique et on assiste à leur confrontation, y compris l’épisode de l’oreille coupée de Van Gogh, qui a donné lieu au fameux tableau. C’est fantastique. »
Vendredi 13 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.


Des fleurs pour Algernon

« Avec cette pièce, on est dans la noirceur la plus profonde. Algernon, c’est une souris que des scientifiques ont réussi à rendre bien plus intelligente que les autres grâce à une opération du cerveau. Suite à ce succès, ils veulent faire le test sur l’Homme et trouvent Charlie Gordon, un simple d’esprit, moqué par tout le monde. Ils vont le trépaner et on découvre où tout cela va le mener. »
Lundi 16 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.


Tarifs : 15,25 € (plein tarif), 12,20 € (tarif réduit). 2 spectacles : 25,45 € (20,35 €). 4 spectacles : 45,75 € (30,50 €) ; 8 spectacles : 81,35 € (50,85 €).

David Salles doublement lié au succès de « La Petite Histoire de France »

David Salles et Karina Marimon et Grant Faved dans la saison 6 de La petite histoire de France. (c) Julien Cauvin - W9

Depuis quelques semaines, W9 diffuse chaque samedi (17 h 30) des épisodes de la sixième saison inédite de « La Petite Histoire de France ». Créée il y a dix ans, la série revisite avec humour l’Histoire de France, par le biais de personnages censés être les cousin(e)s de figures marquantes. Karina Marimon incarne ainsi Renata Bonaparte, la cousine de Napoléon, qui tient une auberge avec son mari Jean Plancher, joué par David Salles. Un couple particulièrement apprécié des téléspectateurs.

Outre son rôle de comédien, David Salles est également l’un des réalisateurs et le directeur artistique de la série. « On a la chance d’avoir une équipe, que ce soit au niveau de la technique ou des comédiens, qui allie en permanence plaisir et rigueur. C’est donc très plaisant de travailler dans ces conditions, confie-t-il. C’est incroyable de se dire que cela fait dix ans que nous sommes diffusés et que l’on a tourné une sixième saison. À chaque fois qu’on en termine une, je me dis que c’est peut-être la dernière, et puis on y retourne, et on y retourne encore. Toujours avec un bonheur intense. C’est fou de se rendre compte qu’il y a autant de gens qui nous suivent et qui aiment vraiment la série. »

« J’ai la chance d’avoir un personnage qui, au vu des retours, est très aimé. Je crois que cette bêtise constante et sa naïveté plaisent au public, qui me demande d’ailleurs toujours dans la rue des nouvelles de mon mari, comme si nous étions un vrai couple à la ville, sourit Karina Marimon. Malgré tout, ce qui me sidère le plus, c’est la reconnaissance de la profession. Il y a beaucoup de réalisateurs, producteurs et comédiens qui adorent la série et connaissent des répliques par cœur, c’est quand même génial. »

« On pourrait en effet penser que ce type de format court sur une chaîne de la TNT soit boudé par les professionnels, mais c’est exactement l’inverse qui se produit, confirme David Salles. C’est gratifiant. »

Tourner ce programme n’a toutefois pas suscité un engouement supplémentaire pour la matière chez Karina Marimon : « Pour être tout à fait honnête, de façon générale, je fais rarement un travail d’historienne quand je joue un rôle. Si le texte est bien écrit, si les scénaristes ont bien fait leur travail, je n’ai pas à faire ce genre de recherches, mais juste à jouer ce qui est écrit, comprendre la situation et trouver des conneries à faire et à partager avec mes camarades. »

Son partenaire ne tient pas tout à fait le même discours : « Je ne connaissais pas grand-chose à l’Histoire et cela m’a poussé à m’y intéresser davantage, assure-t-il. On commence par s’attacher aux personnages, à s’amuser, et puis on se prend au jeu et on essaie de creuser un peu les us et coutumes de l’époque. » Apprendre tout en se divertissant, c’est la jolie proposition faite aux téléspectateurs.

« La Petite Histoire de France », tous les samedis à 17 h 30 sur W9.

Faudel, le petit prince du raï rejoint la tournée « I gotta feeling »

Faudel intègre cette année la troupe de I Gotta feeling.

Forte du succès de la première tournée en 2024, la troupe de « I Gotta Feeling », qui réunit de nombreux artistes des années 2000 (Assia, les L5, Alizée, Billy Crawford, les Worlds Apart, Helmut Fritz, Nâdiya…), repart sur les routes de France dès le mois de janvier. Une nouvelle aventure avec quelques nouveaux visages, dont celui de Faudel.

Très vite surnommé le petit prince du raï, il se révèle véritablement auprès du grand public à la fin des années 1990, d’abord avec son tube « Tellement N’Brick », puis en 1998, en unissant sa voix à celles de Khaled et Rachid Taha au sein du groupe 1, 2, 3 Soleils. « On a eu une belle histoire et j’avais vraiment envie de retrouver le public français, assure-t-il. J’avais déjà eu des propositions dans ce sens par le passé, mais comme j’avais eu la chance d’exporter ma musique dans différents pays, je ne voulais pas m’enfermer dans un long projet. J’avais vu la première tournée, on en avait discuté avec le producteur Damien Nougarède, qui est aussi mon manager, et j’avais beaucoup aimé l’idée. L’opportunité s’est de nouveau présentée et j’ai accepté. »

Toujours très populaire sur les réseaux sociaux en France, Faudel est ravi de renouer avec des artistes qu’il connaît très bien, pour la plupart. « Je le fais vraiment parce que j’en ai envie. Je vais être content de monter dans les bus avec des potes et de faire la fête avec un public qui devrait être très familial, poursuit-il. Il y a une forme de nostalgie pour ceux qui nous ont écoutés et suivis dans les années 2000 et qui viennent désormais nous voir avec leurs enfants. Partager la scène avec des artistes, chanter des collégiales, j’avais eu la chance de le faire en 2001 avec Les Enfoirés et j’avais adoré. »

À cette époque, le jeune homme possédait des goûts très éclectiques. « J’avais la chance d’avoir, dans ma maison de disques chez Universal, des gens comme Florent Pagny, Marc Lavoine, Calogero ou Avril Lavigne, et j’écoutais beaucoup de musique anglo-saxonne comme The Police ou Scorpions. C’étaient aussi les débuts de Jay-Z. »

Impressionné par le succès et la longévité des tournées Stars 80, Faudel ne se projette pas, en revanche, avec « I Gotta Feeling ». « Aujourd’hui, je vis les choses avec dix fois moins de stress qu’avant et surtout je vis l’instant. Je prends le temps et je ne ferme aucune porte. »

Pas même celle d’un nouvel album en France. « Je ne vais pas le cacher : on prépare une date parisienne en solo pour la fin de l’année 2026 et j’ai déjà six nouvelles chansons. Mais je ne parle pas d’un retour, dans le sens où je ne me suis jamais vraiment arrêté. Avec 1, 2, 3 Soleils, on avait atteint une sorte de sommet (le groupe avait même obtenu une récompense aux World Music Awards), mais j’ai ensuite eu la chance d’exporter ma musique dans plusieurs pays et j’ai toujours continué à faire des concerts. »

À ses plus belles heures, Faudel a même touché au métier de comédien, au cinéma dans Le Battement d’ailes du papillon avec Audrey Tautou, Bab El Web aux côtés de Julie Gayet, ou à la télévision sur M6 avec le feuilleton Sami, le pion. Là encore, il demeure attentif aux différents projets qui pourraient lui être présentés.

« I Gotta Feeling », Zénith de Lille, le mercredi 25 février (20 h).

« L’âme idéale », une véritable ode à la vie

Dans l'âme idéale, Magalie Lépine-Blondeau et Jonathan Cohen forment un couple pour le moins atypique. (c) Gaumont - TF1 films productions

La période des fêtes de fin d’année est souvent propice à la sortie de comédies romantiques au cinéma. Avec son premier long métrage, « L’âme idéale », Alice Vial sublime le genre en penchant vers la comédie romantique fantastique.

Très connue dans son pays, l’actrice québécoise Magalie Lépine-Blondeau ne va pas tarder à l’être également chez nous, tant elle crève l’écran dans le rôle d’Elsa, infirmière en soins palliatifs, qui possède le don de voir et d’entendre les morts et qui joue donc les passeuses d’âmes. Un héritage familial qui ne facilite pas sa vie personnelle, jusqu’au jour où elle rencontre, par hasard, Oscar, un musicien en quête de reconnaissance, qui va lui redonner foi en l’amour.

Dans le rôle du prince charmant, Jonathan Cohen démontre, si besoin était, que le ressort comique est loin d’être la seule corde à son arc de comédien. « J’essaie de me coller aux besoins du film, précise-t-il. J’aime les comédies dramatiques parce qu’elles traversent plein d’émotions différentes, comme dans la vraie vie. Ces émotions simultanées, juxtaposées, c’est ce qui me touche dans les films que je vois et c’est ce que j’ai envie de jouer. »

L’acteur a tellement cru au projet qu’il a décidé, au-delà de son rôle, de devenir l’un des producteurs du film. « J’ai été séduit par le postulat de départ, assez unique dans notre panorama, mais aussi par tout ce qui se disait dans le film sur nous, les êtres humains. Ça a résonné très fort en moi. »

L’œuvre d’Alice Vial est, en quelque sorte, une ode à la vie. « L’idée, c’était de rappeler aux spectateurs que c’est déjà pas mal d’être vivant, qu’il faut en profiter et avoir la capacité d’aimer encore plus les gens, la vie », poursuit-il.

« Le cinéma que j’aime, c’est celui où l’on rit, où l’on pleure, je ne pouvais pas faire autre chose, confie la réalisatrice. C’est parfois sur un fil, il y a la dimension fantastique qui ajoute un risque, mais c’était un beau défi d’aller chercher la justesse, de mettre le curseur au bon endroit. » Le film évite plutôt bien cet écueil de la mièvrerie, du film trop « guimauve » ou trop « plombant ».

« Il fallait être très juste pour que les spectateurs croient à cette histoire. Nos personnages sont un peu dans leur petite bulle et ils existent chacun à leur manière à travers le regard de l’autre, à ses côtés, confirme Jonathan Cohen. Ce qui est beau, c’est de voir comment ils vont s’entraider mutuellement. »

« L’âme idéale », un film d’Alice Vial, en salle dès ce mercredi 17 décembre, avec Jonathan Cohen et Magalie Lépine-Blondeau.