Un « Papy » dans le château de la Star Academy

Alain Degois, alias Papy, est le nouveau professeur de théâtre de la Star Academy. (c) Benjamin Decoin - Sipa - TF1

« La vie m’a toujours étonné. Alors, quand on est venu vers moi pour enseigner à la Star Academy, je me suis dit que c’était peut-être le moment, pour l’artisan de l’ombre que je suis, d’aller voir ce qu’il se passe dans la lumière, de rendre compte de toutes ces années d’expérience, de partage avec les gens. Je ne viens pas pour me faire un nom. J’ai deux fois 31 ans, ma carrière est derrière moi ».

Alain Degois est donc le nouveau professeur de théâtre de la promotion qui sera dévoilée ce samedi soir (21 h 10) sur TF1. Un homme de scène plus connu dans le milieu sous le surnom de « Papy ». « C’est une vieille histoire, sourit-il. Ça date du collège quand en classe de cinquième je n’avais rien trouvé de mieux que de faire le Guignol en imitant Papy Mougeot, le personnage du sketch de Coluche. C’est resté, c’était le nom que j’avais sur le dos quand j’ai fait de l’improvisation et puis à un moment c’est quelque chose qui m’a dépassé et qui est devenu mon nom de scène. »

Originaire de Trappes, l’ancien éducateur à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), s’est forgé une réputation en faisant éclore de nombreux talents de l’humour, à commencer par Jamel Debbouze, Arnaud Tsamère, Sophia Aram ou encore Issa Doumbia.

Des pépites avec lesquelles il a tracé son chemin devenant directeur artistique du Jamel Comedy Club et assurant la mise en scène des spectacles d’Issa Doumbia mais aussi d’autres artistes comme Blanche Gardin.

En intégrant la Star Academy, Alain Degois souhaite emmener son univers et un certain état d’esprit : « C’est une belle occasion de parler de l’improvisation, de certaines disciplines pas toujours très bien vues dans le monde de la culture, confie-t-il. L’objectif est de leur faire comprendre que monter sur scène c’est être libre et que leur imaginaire est important. Il faut créer. Je veux aussi qu’il y ait du rire, c’est important, que ce soit ludique. Je ne viens pas faire du théâtre, je viens jouer. »

Papy ne se voit pas faire de la résistance et se montrer autoritaire : « Je vais être le leader institutionnel de ces moments mais à mes yeux ce sont des collègues ou des futurs collègues, il faut que ce soit un partage, insiste-t-il. Je viens simplement avec un peu plus d’expérience qu’eux du théâtre et de la vie. Apprendre c’est travailler avec l’autre, je ne peux pas créer si l’autre n’est pas là. Si j’arrive à faire passer ce message, je suis au bon endroit. »

S’il confie ne pas avoir beaucoup suivi les éditions précédentes et être, de son côté, un piètre chanteur, Alain Degois ne débarque toutefois pas en terrain totalement inconnu : « J’ai pu en parler avec Pierre de Brauer, un de mes collègues, qui souhaitait que je le mette en scène. C’est un personnage formidable, un peu lunaire, c’est assez drôle que je vienne sur ce poste qu’il a lui aussi occupé il y a quelques années. » 

« Star Academy », lancement de la nouvelle saison, ce samedi 18 octobre (21 h 10) sur TF1.

Mahaut Drama : « Une femme sexualisable peut être drôle »

Mahaut sera en spectacle ce samedi à Lille Grand Palais. (c) FIFOU

Que ce soit à la radio dans ses chroniques pour « France Inter » ou à la télévision dans l’émission « Quotidien », sur scène ou via un roman, Mahaut Drama, qui sera en spectacle, ce samedi 18 octobre (20 h), au théâtre Louis Pasteur de Lille Grand Palais, multiplie les terrains de jeu.

La jeune trentenaire est devenue ces dernières années une figure de l’humour engagé, féministe et queer. « Je revendique d’avoir des gros seins et des gros neurones et qu’une femme « sexualisable » peut être drôle, il faut habituer le public », annonce l’artiste, qui enregistre actuellement une chanson avec le groupe Bagarre. « Ce sera un hymne des Bimbos pour venger Lolo Ferrari ».

Élue « prix nouveau talent humour 2025 », en succédant entre autres à Paul Mirabel et Laura Phelpin, Mahaut avoue avoir apprécié cette distinction : « ça m’a fait du bien d’être reconnue par une partie du secteur de l’humour qui m’a autant dit que j’étais de niche et qui m’a snobée. Ça apaise quelque chose d’avoir une légitimité reconnue.  »

Adepte du travail de ses camarades humoristes Tahnee, Noam Sinseau et Lou Trotignon, Mahaut Drama se sent à l’aise sur tous les terrains d’expression : « La seule chose qui change, c’est la forme, puisque dans chacun de ces exercices on met de soi. Je ne peux pas travestir ma nature ou mes idées, que ce soit sur du papier ou sur une scène, poursuit-elle. Il faut juste adapter son écriture au format. Si on fait de la télévision, il faut ouvrir son imaginaire à des blagues visuelles et on ne fait pas exactement les mêmes pour France Inter que pour Quotidien. On garde son âme mais on arrondit les angles pour parler au plus grand nombre. »

Dans son livre, « Que jeunesse se passe », une autofiction parue aux éditions Robert Laffont, Mahaut laisse transparaître son goût pour la fête et les excès qui peuvent l’accompagner. «  J’aimerais raconter une anecdote rue de la soif, mais je ne m’en rappelle plus », sourit-elle, en se réjouissant de retrouver un public lillois « bon camarade, qui rigole et interagit, mais dans le respect ».

Et puisque l’actualité politique « fournit sans cesse de la matière » et que « même si les personnages changent, les vices humains demeurent les mêmes », Mahaut fourmille d’idées et de projets. La bande du « Comédie love », qu’elle avait créée pour valoriser les humoristes féministes et queer, existe toujours. « ça a permis d’ouvrir une porte, pleins d’espaces « safe » se créent et nous sommes toujours très liées, assure-t-elle. Nous allons dans des festivals en province et un podcast arrive bientôt. »

Mahaut sera ce samedi 18 octobre (20 h) en spectacle au théâtre Pasteur de Lille Grand Palais.

Dans la vie comme dans ses romans, Ophélie Cohen mène l’enquête

Ophélie Cohen était ravie de revenir à l'école nationale de police de Roubaix pour dédicacer ses livres.

Il fleurait comme un parfum de nostalgie samedi à l’école nationale de police de Roubaix, où le premier salon du polar accueillait une trentaine d’auteurs dont certains ayant fréquenté les lieux durant leur parcours professionnel.

C’est le cas d’Ophélie Cohen, actuelle cheffe de la division de l’appui judiciaire de Vienne en Isère, auteure de trois romans, et très attachée à la région : « Je suis née à Lille, j’ai grandi à Dunkerque. J’ai suivi les traces de mon père et de mon grand-père qui étaient policiers, explique-t-elle. J’ai fait mon école de police à Vannes puis je suis revenue en 2005 à Lille, j’ai été formée à l’école nationale de police à Roubaix pour devenir cheffe, par une personne que j’ai énormément appréciée et qui m’a donné envie de faire la même chose. »

Après avoir réussi des tests, elle est ainsi devenue à son tour formatrice pendant cinq ans, à l’école nationale de police de Roubaix, de 2010 à 2015. « C’est beaucoup d’émotions de revenir ici », avouait-elle samedi entre deux dédicaces de ses ouvrages, dont le dernier « Sorginak », publié aux éditions Phénix noir. Un roman différent des deux précédents : « C’est le plus éloigné de mon métier. L’intrigue se passe au Pays basque, là où vit mon fils. Un soir, Maïder, l’une des dernières descendantes d’une lignée de sorcières disparaît subitement. On va revenir un an avant et essayer de comprendre pourquoi elle a disparu en faisant connaissance avec certains personnages et la mythologie basque. »

Passionnée de lecture depuis son plus jeune âge et ancienne blogueuse habituée à arpenter les salons du livre, elle peut donc se réjouir d’avoir suivi les conseils d’un auteur auquel elle avait fait lire le début de son premier roman « Héloïse ». « Il m’avait dit que j’avais une bonne plume, que je devrais écrire mes propres livres et ensuite il ne m’a pas lâchée de chapitre en chapitre ».

Aujourd’hui, Ophélie Cohen est une auteure reconnue. Son travail lui laisse peu de temps pour écrire mais lui fournit de la matière pour pimenter ses récits : « Mon deuxième roman, « Suspicion(s) », était très inspiré de mon expérience, poursuit-elle. Tous les jours, il se passe des choses incroyables dans les commissariats dont certaines que les gens ne croiraient pas si on les mettait dans nos livres. Je vous donne un exemple parmi tant d’autres, il y a quelques semaines, une femme est venue pour déposer plainte contre un rat qui l’avait mordue. »

Un quatrième ouvrage est déjà en cours d’écriture et la Dunkerquoise s’est promis de situer l’action de l’un de ses prochains romans dans son Nord natal.

« Sorginak » d’Ophélie Cohen. Éditions Phénix noir. 330 pages. Prix : 18,95 €.

Kev Adams débarque au cinéma « Le jour J » ou presque

Pour Kev Adams et ses camarades, le débarquement ne va pas se passer exactement comme prévu. © Marie-Camille Orlando - FIRSTEP - RADAR FILMS - Une société Mediawan - APOLLO FILMS - M6 FILMS

Déjà complices sur « Maison de retraite 2 », le réalisateur Claude Zidi Jr et Kev Adams se retrouvent dans « Le Jour J », un film d’époque comique évoquant deux soldats, un peu anti-héros, affectés dans une base militaire factice qui décident, après une soirée arrosée, de prendre eux aussi part au débarquement. Problème : ils se trompent de date et de lieu et se retrouvent en danger en plein cœur d’un village occupé par les nazis.

« On a tous adoré les films comme « La Grande vadrouille », « Papy fait de la résistance » ou « La septième compagnie » et j’avais envie depuis longtemps de surfer un peu sur cette vague pour évoquer cette période qui est le plus souvent traitée de façon dramatique », indique Claude Zidi Jr.

Les spectateurs avisés reconnaîtront peut-être le petit village de Noyers-sous-Serein où avaient été tournées quelques scènes de « La Grande vadrouille ». « C’est un village classé dans l’Yonne qui n’a pas été retouché depuis les années 1940 et qui est donc un vrai décor naturel pour le cinéma, précise Kev Adams. On a d’ailleurs quasiment tout tourné en Bourgogne, sauf la scène du débarquement sur les plages de Normandie ».

« Le jour J » est un bon divertissement familial avec une galerie d’acteurs qui prennent un plaisir évident à évoluer ensemble. Brahim Bouhlel (Zerkaoui) est un parfait compagnon d’aventure pour le personnage de Kev Adams, Jonathan Lambert excelle dans un rôle de prête résistant très rock’n roll, Jarry est quasiment méconnaissable en nazi avec une coiffure blonde, Cristiana Réali campe une mère ultra-protectrice et Chantal Ladesou livre quelques scènes dont elle a le secret. Les auteurs ont, par ailleurs, pimenté les dialogues de quelques références à la période Covid, offrant notamment une savoureuse tirade, pleine d’anachronismes, prononcée par des soldats allemands

« Le jour J », en salle depuis ce mercredi 15 octobre. Un film de Claude Zidi Jr avec Kev Adams, Brahim Bouhlel, Marie Parisot, Cristiana Réali, Chantal Ladesou, Jonathan Lambert, Jarry, Didier Bourdon…

Une web-série sur le gang de Roubaix sur France.TV

France Télévisions a réalisé une web série sur l'histoire du gang de Roubaix (c) Les Films Jack Fébus

France Télévisions met en ligne, sur sa plateforme, ce mercredi 15 octobre après-midi, une série documentaire, en 9 épisodes de 7 à 16 minutes, réalisée par Cécile Dolman et Anaïs Caura, consacrée au gang de Roubaix, qui a multiplié les braquages violents dans la métropole lilloise au début de l’année 1996.

Un documentaire qui colle doublement à l’actualité puisque s’ouvre, ce vendredi 17, aux assises du Nord, le procès de Seddikh Benbahlouli, dernier membre du gang à avoir été arrêté en août 2023 mais aussi parce que l’on a appris, il y a quelques jours , que l’un de ses complices, Lionel Dumont, a été interpellé en Grèce et que la Bosnie-Herzégovine, où il était également recherché, a demandé son extradition.

« Le point de départ, c’est l’envie de l’antenne Hauts-de-France de France 3 de parler de cette affaire qui date d’il y a bientôt 30 ans avec ce jugement du dernier membre du gang arrêté après 27 ans de cavale, précise Cécile Dolman. Et puis ce qui nous a intéressé avec ma co-réalisatrice, c’était de pouvoir traiter ce sujet plein de rebondissements sur des formats différents, vraiment pensés pour le web, pour la plateforme. »

Étudiante à l’école de journalisme de Lille, elle avait entendu parler de l’affaire à l’époque mais il lui a bien évidemment fallu se replonger dans une histoire complexe quelle ne connaissait pas très bien. « C’est un point de l’histoire du terrorisme en France qui est assez peu connu en France, un phénomène qui a des racines en Bosnie, poursuit-elle. Il y a donc eu un gos travail de documentation, de recherche, d’exploration des archives avec des images assez dingues qui m’ont permis de constater que les photographes avaient vraiment un accès proche à ce qui se passait. »

Il a ensuite fallu trouver des intervenants susceptibles de dire les choses avec un point de vue intéressant, des membres des forces, des journalistes. « On voulait raconter l’histoire à partie des témoignages de ceux qui l’avaient vécue ou qui en avaient été des témoins de premier plan, indique la réalisatrice. On a commencé la production en mai, donc ça a été cinq mois de travail acharné et on a accéléré dès qu’on a eu la date du procès. »

Même s’il y a une narration qui commence à l’épisode 1 et finit à l’épisode 9, les réalisatrices ont choisi ce format pour laisser aux téléspectateurs la possibilité de picorer et qui leur permettait d’explorer un aspect dans sa totalité.

Convaincue qu’il reste encore de nombreux éléments à traiter et que le procès pourrait aussi enrichir cette incroyable histoire, Cécile Dolman ne ferme pas la porte à une suite. Un format plus classique de deux fois 52 minutes est également dans les tuyaux pour une diffusion sur France 3 Hauts-de-France dans quelques mois. « On voulait déjà finir la série et on s’y attellera dans les prochaines semaines en réadaptant le récit pour la télévision », annonce-t-elle.

« Le gang de Roubaix », web-série de 9 épisodes, disponible sur la plateforme france.tv dès le mercredi 15 octobre après-midi.