Lynda Lemay en passe de réussir son incroyable défi

Lynda Lemay sort deux nouveaux albums. Photo Sébastien Saint Jean
Lynda Lemay est proche de boucler son défi. Photo Sébastien Saint-Jean

Les projets les plus fous naissent souvent de façon totalement inattendue. En voyant apparaitre, il y a quelques années, sur le téléphone de sa fille le message « C’est le 11/11 make a wish », la chanteuse Lynda Lemay a ainsi eu cette idée incroyable de réaliser onze albums de onze titres en 1 111 jours, c’est-à-dire un peu plus de trois ans, le temps pris par de nombreux artistes pour sortir un seul nouvel album.

« J’ai fait ce que je fais depuis toujours mais en concentré, j’ai fait trente ans de carrière en un peu plus de trois ans, explique l’artiste québecoise. Ce projet est une quête de compréhension de la vie, j’ai conscience qu’elle peut basculer à tout moment, alors je me suis dit pourquoi ne pas raconter tout de suite les histoires dont j’ai envie, puisque c’est ce qui me rend rayonnante. »

Une aventure qui a pris tout son sens suite au décès de son papa, emporté par la maladie : « C’était particulier de pouvoir être dans la création avec lui, sur son lit d’hôpital, alors que son corps s’éteignait doucement, confie-t-elle avec émotion. Il m’a guidé vers ce qu’il faut comprendre de la vie, il m’a enseigné jusqu’à la mort. »

Si elle a globalement gardé les thématiques envisagées dès le départ, Lynda Lemay s’est autorisée à changer parfois d’idées. Des chansons sont parties, notamment celles qu’avec le temps elle ne sentait plus de défendre, d’autres sont arrivées. « Je me suis adaptée, je vogue avec le changement, je ne me bats pas contre », poursuit-elle.

Neuf albums sur les onze prévus sont déjà sortis, dont les deux derniers ce vendredi 16 juin, « Des bordées de mots » et « Critiquement incorrecte, mauvais goût et maux vécus », où l’artiste n’a pas hésité à se dévoiler sous un autre jour. « Je n’aime pas me prendre au sérieux, je pratique l’auto-dérision, je peux même être un peu grossière, m’amuser à trouver drôle quelque chose qui ne l’est pas nécessairement. Si vous voulez connaître cette partie de moi, je vous invite à écouter l’album numéro 9. »

Pour mener à bien ce défi, Lynda Lemay n’a pas ménagé ses efforts, disputant un marathon au rythme d’une sprinteuse : « C’est épuisant. En plus, dès le départ on a perdu quelqu’un d’important dans notre équipe qui est parti ailleurs pour diverses raisons. Puis ma sœur, ma complice, a fait un burn-out et au moment où elle est revenue, récemment, le pilier de notre équipe est aussi parti, indique-t-elle.  Ce ne fut pas simple, d’autant qu’on a dû apprendre sur le tas à faire de la production d’albums. Je pense que c’est l’amour du public, cette dose d’adrénaline, qui m’a permis de tenir malgré toutes ces nuits très courtes. Je crois que les gens n’imaginent pas le temps que ça prend, d’autant que j’ai fait les textes et les musiques de toutes les chansons des onze albums. Les quelques collaborations ont toutes été mises en bonus. »

Une chanson fil rouge « Mon drame » revient, certes, à chaque fois mais nécessite presque autant de travail puisque le texte est repris avec onze mélodies différentes en duo avec onze artistes différents. « Un même texte peut résonner différemment, l’émotion n’est pas livrée de la même façon, ce n’est pas la même énergie. Et quitte à choisir un seul texte, j’en ai pris un bien écrit,  facile à mettre sur d’autres mélodies et avec un thème, la transidentité, qui est resté longtemps sous silence, qui est encore tabou. »

La ligne d’arrivée est désormais toute proche, les deux derniers albums sont déjà bien avancés et devraient sortir avant la fin du mois de novembre, juste avant la tournée « La vie est un conte de fous », un nom parfaitement approprié à l’incroyable challenge que  Lynda Lemay est en passe de réussir.

Lynda Lemay sera en concert au théâtre Sébastopol de Lille le 7 décembre 2023.

« La fine équipe » s’offre un direct sur Paris Première

Alors qu’il vient de boucler avec son camarade Vincent Dubois la huitième année d’une tournée, qui ne devait initialement durer qu’un an, avec « Les Bodin’s grandeur nature », Jean-Christian Fraiscinet joue également, en parallèle, dans « La fine équipe », dont la représentation sera retransmise en direct ce samedi 17 juin à 21 h 10 sur Paris Première.

Un nouveau spectacle en plein air dont raffole Jean-Christian Fraiscinet. Une passion qui remonte à son enfance : « Dans mon petit village, il y a un château où étaient organisés des sons et lumières auxquels on participait en famille et qui occupaient tous nos étés d’enfance, confie-t-il. Quand je suis devenu comédien, j’ai eu envie de revenir à ces spectacles de plein air, ce côté très festival. La ferme de Bellevue était un lieu abandonné que l’on a restauré de notre propre main, on a construit un petit théâtre d’une centaine de places, j’y dirige une compagnie théâtrale et, en  juin, on peut faire des spectacles en plein air devant plus de 600 personnes. En plus, on peut se permettre des choses impossibles ou compliquées dans les salles comme faire venir des voitures, des animaux… »

En 2021, Jean-Christian Fraiscinet a donc créé « La fine équipe », un spectacle avec une dizaine de comédiens, 70 figurants, des animaux : « La région où l’on joue a énormément compté dans la résistance et c’est pour ça que j’ai voulu créer cette histoire d’un petit hameau, où vivent une bande de bras cassés qui font tout pour résister aux Allemands et qui voient soudain débarquer des aristocrates parisiens. On joue ce spectacle une dizaine de fois par an mais il plaît beaucoup donc on envisage de partir un peu partout en France avec », indique Jean-Christian Fraiscinet, qui a bâti un casting très familial puisque ses deux frères, son neveu et sa nièce font partie de la distribution.

Une adaptation théâtrale, une série télévisée et une bande dessinée sont même envisagées pour ce spectacle dépeint comme à mi-chemin entre « La Grande Vadrouille » et « La septième compagnie ». Jean-Christian Fraiscinet prévient tout de même qu’il s’agit « d’un spectacle très différent des Bodin’s même si on reste dans la même veine d’humour, dans la comédie très populaire ».

Une petite récréation que s’offre Jean-Christian Fraiscinet pendant que Vincent Dubois goûte à la chanson mais les Bodin’s n’attendront pas bien longtemps avant de se retrouver pour de nouveaux projets, au cinéma comme à la télévision.

« La fine équipe » de et avec Jean-Christian Fraiscinet, ce samedi 17 juin à 21 h 10 sur Paris Première.

"La fine équipe" est joué dans la ferme de Bellevue. Photo Bonne pioche
Les Fatals Picards, déjà plus de 20 ans de carrière. Photo Nathanael Masson

« Back to fever night » primé aux trophées de la comédie musicale

Régulièrement éligible dans de nombreuses catégories, le spectacle annuel produit par le Casino  Barrière de Lille était, cette fois, parmi les finalistes pour le prix du meilleur spectacle, celui de la meilleure chorégraphie et celui du public.

 Et comme en 2019 avec « Memphis show », c’est la production nordiste « Back to fever night » qui a décroché, en début de semaine, au Casino de Paris, le prix du public. Une belle récompense obtenue, par exemple, devant un mastodonte comme Starmania.

Une belle récompense pour le metteur en scène Alexis Meriaux qui s’attache toujours à ce qu’au-delà de l’aspect festif, le spectacle ait chaque saison une thématique forte, des messages à véhiculer.

« Cette année, je voulais traiter de la différence, de l’acceptation de soi, explique-t-il. On l’a fait à travers le personnage de Marlon Cooper, un jeune homosexuel qui doit apprendre à vivre avec sa différence, à s’assumer à une époque, les années 1970, où ce n’est pas forcément le plus simple, même si je trouve que sur ce thème la façon de penser n’a pas tellement évolué. »

Seize artistes dont sept musciens qui jouent en live ont été choisis pour ce spectacle : « J’ai une forte appétence pour la comédie musicale, je suis fan de ce qui se fait à Broadway et je trouve que des musiciens en live ça change tout, une bande sonore c’est beaucoup plus plat », poursuit le metteur en scène.

Ce dernier est allé puiser dans l’immense répertoire de la musique française et américaine des années 1970 avec beaucoup de funk, de disco mais aussi dans des chansons plus modernes : « En majorité ce sont des chansons de l’époque mais on a retenu aussi des chansons modernes que je réorchestre, il y a par exemple du Juliette Armanet remis à la sauce des années 1970, confie-t-il. En fonction de mon propos, je réfléchis à ce qui existe pour trouver des musiques qui véhiculent l’action, qui accompagnent les moments de doutes et de faiblesses ».

Déjà joué près de 25 fois, le spectacle sera donc encore proposé deux fois au public du Casino Barrière de Lille, ce vendredi 16 juin et le vendredi suivant.  Le show pour la saison prochaine est lui déjà sur les rails et sera plus axée sur les femmes dans les années 80  « Je veux traiter la féminité, l’épanouissement d’une génération de femmes qui ont pu commencer à s’accomplir dans leur carrière professionnelle. Le casting est déjà fait, on travaille actuellement les musiques, le livret, les costumes et le décor », précise Alexis Meriaux. Les répétitions commenceront, elles, fin octobre-début novembre pour une première programmée fin novembre 2023.

Deux dernières représentations de « Back to fever night », ce vendredi 16 juin (19 h 30) et vendredi 23 juin (19 h 30) au Casino Barrière de Lille.

Les Fatals Picards, des têtes d'affiche qui collent parfaitement à l'esprit des Bricos du coeur. Photo Nathanael Masson.
Alexis Meriaux a reçu le prix du public au Casino de Paris. Photo Casino Barrière Lille.

Un rayon de soleil nommé Annie Lalalove

Il faisait très chaud lundi soir sur Paris mais si l’atmosphère était bouillante dans la salle du Café de la danse, ce n’était pas seulement en raison de la température mais surtout à cause ou plutôt  grâce à la générosité, la bonne humeur et l’énergie déployée par Annie Lalalove, venue présenter les titres de son deuxième album « Dream catch me if you can ».

Un album paradoxalement initié dans une période de doute pour une artiste décrite par beaucoup comme un vrai remède à la morosité. « Si j’arrive à faire du bien aux gens avec ma musique tant mieux mais moi aussi j’ai des périodes où ça va moins bien et j’avais envie de montrer aussi cette facette de moi dans « Dream catch me if you can », confie-t-elle. Après c’est la seule chanson comme ça, toutes les autres sont solaires. »

Citoyenne du monde, née d’une mère guinéenne et d’un père breton, Annie Lalalove a vécu une partie de sa jeunesse en Afrique entre Guinée, Ethiopie et Côte d’Ivoire avec des passages réguliers en métropole et à la Réunion. De ses multiples voyages et ses nombreuses rencontres, elle a hérité une ouverture d’esprit, une richesse culturelle. « Je me suis aussi nourrie de différentes musiques, du jazz avec ma mère, de la chanson française avec mon père, de la motown en ce qui me concerne, précise-t-elle. J’aime faire un melting pop avec les sonorités que j’aime, du jazz, de la funk, de la soul… »

Annie Lalalove a aussi voulu puiser davantage dans sa propre histoire pour ce nouvel opus : « J’ai voulu y mettre davantage une part de moi, enchaîne-t-elle. Le premier album était surtout fait de reprises que je m’étais appropriées. Là, j’ai gardé le côté épuré, un peu de soleil mais il y a aussi plus de maturité. »

L’artiste a aussi fait appel à la chanteuse-parolière américaine Pascale Mason : « Elle m’a aidée là où mes textes pouvaient buter en Anglais pour les amener plus loin. Partager ma feuille avec quelqu’un c’était particulier car j’ai toujours eu l’habitude d’écrire seule mes textes mais ça a été une vraie réussite. »

Toujours adepte des reprises, elle a également remis à sa sauce « Chasing Pirates » de Norah Jones et s’est offert un duo avec Mister Mat sur « Moon River » d’Audrey Hepburn.

Après quinze ans de musique, Annie Lalalove touche enfin à une certaine forme de reconnaissance. « J’avais vu Juliette Armanet aux Francofolies en me disant qu’il fallait que j’y sois un jour et quand j’ai fait l’ouverture du festival, je me suis dit « j’y suis arrivée », sourit-elle. Je sais bien que rien n’est jamais acquis, dans la vie comme dans la musique, mais si je peux toucher encore plus de gens, ce sera top, on a toujours envie qu’il y ait une évolution mais j’ai déjà vécu des expériences incroyables. »

La sortie de ce deuxième album n’est que le début d’une nouvelle aventure qui l’amènera sur les différentes scènes françaises avec l’espoir, un jour, de pouvoir aller présenter ses chansons dans d’autres pays et notamment dans ceux où elle a grandi en Afrique.

« Dream catch me if you can », Annie Lalalove, Sony Music. Prix : 16,99 €.

Annie Lalalove vient de sortir son nouvel album. Photo PierGab
La chanteuse Annie Lalalove poursuit sa montée en puissance dans le paysage musical. Photo PierGab

Un premier album pour la maestro Elodie Vanpeene

Le premier album d'Elodie Vanpeeene. Photo Aurélia Cordiez
Elodie Vanpeene rêve désormais de défendre ses chansons sur scène. Photo Aurélia Cordiez.

La musique a toujours fait partie de sa vie mais jamais elle n’aurait pensé en faire son métier.  Elodie Vanpeene, candidate phare en 2016 de l’émission « N’oubliez pas les paroles » sur France 2, dont elle est devenue l’une des maestros, a pourtant récemment mis sa carrière d’enseignante entre parenthèses pour sortir, il y a quelques semaines, son premier album « En boîte ».

« Quand j’ai participé à cette émission, je n’avais aucune idée de ce qui allait m’arriver, je n’avais même pas le projet de la faire mais on m’a inscrite par surprise, rappelle-t-elle. Je n’avais pas l’intention de faire un album et encore moins de quitter mon métier. »

Gamine, elle rêvait bien sûr de devenir chanteuse : « J’ai fait partie de toutes ces jeunes qui ont chanté du Céline Dion, du Mariah Carey et du Lara Fabian dans leur chambre avec une brosse à cheveux en guise de micro, sourit-elle. Une professeure de musique au collège m’avait aussi encouragée à explorer cet horizon, j’avais même participé à des concours de chants mais au lycée puis en faculté  j’ai un peu laissé tomber tout ça », confie-t-elle.

La passion était néanmoins restée intacte : « J’étais la référente musique dans mon établissement, je gérais la chorale, des amis m’appelaient quand il fallait chanter sur des événements festifs mais ça n’allait pas plus loin jusqu’à « N’oubliez pas les paroles » qui a été un vrai tremplin. »

La Villeneuvoise n’a pourtant pas tout plaqué du jour au lendemain : « Au fil des années, on se retrouvait avec d’anciens candidats pour les Masters, des amitiés se sont créées et on s’est revus en dehors. Je me suis intéressée à ce que faisait Dorian Bedel, un maestro auteur-compositeur. Il m’envoyait ses maquettes car il appréciait mes critiques sincères et un jour durant le confinement, il m’a envoyé une chanson et j’ai tout de suite compris à travers le texte que ça parlait de moi. »

C’est ainsi que le premier single « Cliché de filles » a vu le jour. « On a fait l’enregistrement en studio, Dorian avait déjà tout un réseau, on a sorti le clip sur  Youtube. J’espérais 5 000 vues, on en a fait plus de 100 000, c’était bien au-delà de mes attentes, poursuit-elle. Puis, de fil en aiguille, Dorian m’a écrit d’autres chansons,  je lui ai passé commande sur des thèmes qui me tenaient à cœur. Le projet album est arrivé et je me suis rendu compte que ce n’était plus cumulable avec ce métier d’enseignante qui me passionnait aussi. »

La jeune femme s’est énormément investie, dans ses chansons mais aussi dans des clips particulièrement réussis et soignés comme celui du titre « En boîte », qui évoque la drague en mode lourdingue dans les discothèques.  Sensible à des questions comme le harcèlement scolaire, elle a tenu à tourner dans une classe de SEGPA dans un collège de Tourcoing en impliquant les élèves. On la voit également dans son ancienne école ainsi que dans des parcs villeneuvois ou à Oye Plage. « Je suis scénariste de mes clips, j’aime raconter des histoires, j’ai une idée précise de ce que je veux montrer. »

Sur l’écriture de ses textes, Elodie Vanpeene n’a pas encore franchi le cap mais « c’est du domaine de l’envie, comme pour la composition, avoue-t-elle. Depuis quelques mois, je prends des cours de piano et de solfège. J’ai toujours travaillé la musique à l’oreille, elle est bonne, mais je veux apprendre encore davantage ».

La Villeneuvoise a aussi découvert les plaisirs de la scène à travers des petites tournées d’une dizaine de dates avec différents candidats de diverses émissions télévisées comme  « La nouvelle star », « The voice », « The voice kids », « La France a un incroyable talent »… Son prochain défi ? Faire ses propres concerts pour présenter au public les chansons de son album. « Pour accomplir ce projet, il faut trouver des salles dans le Nord prêtes à m’accueillir ». à bon entendeur…

 « En boîte », Elodie Vanpeene. 15  €.  Commandes sur son site www.elodiemusique.com