Booba fait ses premiers pas dans l’univers des séries avec Ourika

La série Ourika, co-produite par le rappeur Booba, est disponible depuis ce jeudi sur Amazon Prime Vidéo. Photo Mika Cotellon - Prime Vidéo

Selon ses partenaires de travail c’est avec beaucoup d’envie, de rigueur et surtout d’humilité qu’Elie Yaffa, plus connu sous le nom de Booba, s’est investi à de multiples niveaux dans la création de la série Ourika, dont la saison 1 est disponible depuis ce jeudi 28 mars sur Amazon Prime Vidéo.

« Tout est né d’une rencontre en 2016, confie Clément Godart, co-créateur de la série. Booba a été présent sur les différentes étapes de la création, il s’est mis au service de la série, sur la tonalité qu’on voulait lui donner, sur la musique évidemment, sur la dimension artistique. Ça parle de la banlieue, de notre France et surtout du développement du trafic de stupéfiants qui a pris une nouvelle ampleur à partir de 2005. »

2005, point de départ d’Ourika avec les émeutes de banlieue qui servent en réalité de toile de fond au véritable propos de la série. « On n’a pas choisi cette époque pour le plaisir de plonger dans un épisode de contexte tendu dans les banlieues mais parce que c’est le moment où il se passe des choses importantes dans le trafic de stupéfiants, c’est l’émergence dans les cités de voyous qui vont progressivement prendre une envergure internationale, précise Marine Francou, qui a aussi pris part à l’écriture. On voulait faire un polar réaliste, une série puissante, addictive avec une dramaturgie forte. Il y a ce grand classique du face à face flic et voyou avec plein de références mais aussi l’exploration de la névrose de la famille Jebli qui est très dysfonctionnelle. »

Ourika évoque l’évolution de deux jeunes hommes, Driss (Adam Bessa) et William (Noham Edje) dont les destins vont se croiser et finir par être liés. Le premier, membre d’une famille de trafiquants, qui avait pris ses distances avec l’entreprise familiale pour suivre des études de finances, va se retrouver contraint de revenir aux affaires suite à l’arrestation de son frère Moussa (Salim Kechiouche), malgré la volonté de le garder dans le droit chemin de sa petite amie, Inès (Sawsan Abès), avocate. Le second, William, est un jeune flic très ambitieux, prêt à tout pour se faire un nom.

La présence de Clément Godart, ancien policier, a permis d’amener de la crédibilité à la fiction d’autant que celui-ci a ouvert quelques portes inattendues aux comédiens. « Un jour, j’ai demandé à Clément s’il y avait moyen de rencontrer un vrai trafiquant, confie Adam Bessa. Je n’ai pas eu de réponse pendant deux semaines et un jour il m’a envoyé un message en me donnant une heure et un lieu de rendez-vous. » La rencontre a été puissante : «  On est dans un processus professionnel artistique et soudain la vie vous rattrape, poursuit-il. Cette personne n’avait rien à faire de qui j’étais, si j’étais un acteur… J’ai découvert que les trafiquants français figuraient parmi les plus réputés et les plus redoutés au niveau international. Avoir accès à cette source-là pour préparer mon rôle a été une opportunité incroyable. Il a fallu gagner sa confiance. La première fois, nous avons peu parlé, Clément faisait le lien et lui me regardait. Il analysait chacun de mes mots, de mes comportements mais quand la confiance a été gagnée, il a baissé la garde et on a pu partager. Je dois dire que j’ai été dans une fascination infantile. Je ne savais pas si je devais penser que c’était bien ou mal, je l’ai pris comme un artiste en m’efforçant de ne pas juger. »

« Clément a été d’un grand conseil, il m’a aidé à comprendre que le personnage de William était quelqu’un qui ne reculait devant rien », poursuit Noham Edje. « Je me suis complètement inspiré de mon vécu, du changement que j’ai pu observer au fil du temps, confirme Clément Godart. Il y a vingt ans trouver un kilo de cocaïne, c’était énorme. Aujourd’hui, des centaines de tonnes sont saisies chaque année. Après, je voulais que la série soit réaliste, elle raconte une réalité dure, il fallait donc ne pas être timoré sur le niveau de violence de certaines scènes. »

Pensée pour s’inscrire sur plusieurs saisons, Ourika devrait donc connaître une suite, si, bien sûr, l’accueil du public est favorable.

« Ourika », saison 1 (7 épisodes), disponible depuis ce jeudi 28 mars sur Amazon Prime Vidéo.

Photo Mika Cotellon/Amazon Prime Vidéo.

L’interview « Séries Mania » de Marie Réache

Marie Réache était de passage la semaine passée à Séries Mania. Photo Newen/TF1

Présente dans la série Plus belle la vie depuis la huitième saison dans la peau de Babeth Nebout, infirmière, la comédienne Marie Réache faisait partie des membres de la série présents à Lille, la semaine passée, pour le festival Séries Mania. On en a profité pour sonder ses goûts en matière de séries.

Marie, quelles sont les séries qui ont bercé votre jeunesse ?

« Mon père était anti-télé donc je n’en avais pas chez moi quand j’étais petite et j’allais regarder chez la voisine. J’adorais Jo Gaillard avec Bernard Fresson mais aussi Zorro ou encore Au nom de la loi avec Steeve Mc Queen. »

Quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ?

Il y a bien sûr Game of Thrones mais j’ai aussi vu une série formidable Des gens ordinaires sur l’industrie du porno à travers un jeune homme (Jérémy Gillet) qui veut rentrer dans ce milieu. C’est bien filmé, c’est intelligent, les scènes et les dialogues ne sont pas trash. C’est une vraie réussite. »

Quelle est la série que vous regardez ou que vous venez de finir ?

« D’argent et de sang sur Canal+. J’aime beaucoup Vincent Lindon mais l’interprétation de tous les acteurs, notamment Ramzy, est remarquable, le montage est très tonique, c’est vraiment réussi. »

Quel personnage de série auriez-vous aimé incarner ?

« Peut-être celui joué par Jodie Corner dans Killing Eve, une criminelle qui n’arrête pas de tuer. Dans Plus belle la vie, je joue quelqu’un d’assez empathique et donc ça m’amuserait de jouer à l’inverse un personnage assez méchant. »

Si vous aviez carte blanche, quel type de personnage et quelle thématique choisiriez-vous ?

« Quelque chose qui se passe dans le social, un personnage double,qui paraît gentil au premier abord mais qui a, en fait, un pet au casque. Une schizophrène, ça me plairait bien ou une menteuse. Je le suis déjà un peu dans la vie donc je n’aurais pas de mal à le faire. »

« Plus belle la vie, encore plus belle », du lundi au vendredi vers 13 h 30.

Photo Newen/TF1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo France Télévisions

Pas de vagues, une forme d’hommage au difficile métier de professeur

François Civil est remarquable dans ce role de professeur idéaliste. Photo Kazak Productions- Frakas Productions - France 3

Entre des élèves de plus en plus difficiles, des parents menaçants ou démissionnaires, des collègues démotivés et une hiérarchie qui assume de moins en moins ses responsabilités, il ne suffit plus, de nos jours, d’avoir la vocation, il faut carrément avoir la foi pour devenir enseignant.

Le portrait sans concession de l’éducation nationale dressé par Teddy Lussi-Modeste dans son film Pas de vagues, sorti ce mercredi 27 mars dans les salles, est le parfait reflet du sentiment général. Il retranscrit hélas et surtout une triste réalité puisque cette fiction n’est que le récit de ce que le réalisateur, qui a aussi la double casquette de professeur, en collège en banlieue parisienne, a pu vivre et observer.

Le titre du film est inspiré de l’arrivée sur les réseaux sociaux du hashtag « Pas de vagues » apparu dans les années 2010 et revenu en force en 2018, qui avait accompagné un grand mouvement de libération de la parole dans le monde enseignant, dénonçant le silence de la hiérarchie face à la souffrance, la solitude des professeurs.

« Personnellement, il était important de raconter cette histoire pour que je puisse passer à autre chose. Tout ce qui est dans le film est vraiment arrivé, à moi ou à des collègues, précise Teddy Lussi-Modeste. Après, la présence d’Audrey Diwan, en co-réalisatrice, m’a permis de me décoller des événements pour aller vers la fiction et raconter comment ce professeur se retrouve lâché par une administration dépassée. »

Le film évoque Julien (François Civil), un professeur idéaliste, qui rêve de changer la vie de ses élèves et qui use, du coup, parfois, de méthodes un peu originales, dont la vie va basculer lorsque l’une de ses élèves, Leslie (Toscane Duquesne) l’accuse d’avoir des comportements inadaptés envers elle. Très vite la machine infernale s’emballe entre les rumeurs véhiculées par une bande de « mauvais » élèves menée par Océane (Mallory Wanecque), les menaces du grand-frère de Leslie, le manque de soutien de certains collègues et l’inaction du chef d’établissement.

La réussite du film tient à la richesse du scénario mais aussi à un casting de grande qualité avec la confirmation du talent de Mallory Wanecque, découverte dans Les pires, qui incarne ici parfaitement une petite peste mais aussi la révélation de celui de Toscane Duquesne dans le rôle tout en intériorité de Leslie.

Dans le rôle du professeur, François Civil est, comme toujours, impeccable : « J’ai été complètement happé par le scénario, cette histoire complexe, ce rôle passionnant, avoue-t-il. Mes deux parents sont professeurs donc ça me parle, j’ai hâte qu’ils voient le film et j’avais secrètement l’idée de jouer un prof un jour. C’est chose faite. C’est un personnage très intéressant à incarner psychologiquement, ce professeur qui sort un peu du cadre pour inspirer davantage. Pour tout dire, c’est la première fois qu’un personnage me dépasse un peu. Pendant un mois et demi, le temps du tournage, le matin en y allant et le soir en rentrant, j’étais comme alourdi de ce qui s’était passé durant la journée.  Je me suis senti une responsabilité, peut-être que ça vient du fait que c’était un morceau de la vie de Teddy. »

Peut-être aussi parce que ce film doit servir à réveiller les consciences et aider à repenser notre système éducatif plutôt que de laisser couler le navire avec pour seul souci, à chaque étage, de surtout ne pas faire de vagues… 

« Pas de vagues », de Teddy Lussi-Modeste et Audrey Diwan. Avec François Civil, Toscane Duquesne, Shain Boumedine, Mallory Wanecque… En salle depuis ce mercredi 27 mars.

Photo Kazak production / Frakas Production / France 3 Cinéma.

Un clip avant un nouvel EP pour Valhen

Valhen a décdé de se plonger dans des chansons plus sombres.

On avait quitté le groupe Valhen en pleine effervescence l’an passé après la reprise du titre Déjà vu  dans la play-list officielle de la série Netflix Emily in Paris ; on a retrouvé le chanteur du groupe Valentin Sillard toujours aussi enthousiaste après la sortie en clip d’une belle reprise de Creep de Radiohead.

« Ce n’était pas forcément prévu, explique-t-il. C’est un morceau que j’aime beaucoup, un classique dans ma famille. Je l’ai repris pour me faire plaisir, en le faisant différemment avec mon style et les gens qui l’ont écouté ont trouvé ça très bien. Et c’est suite à tout ça qu’est née l’idée de faire un clip. »

Valhen s’est rapproché de Margaux Verissimo, scénariste et réalisatrice. « Elle a fait un travail monstrueux. J’avais les idées de lumières, elle a construit un scénario autour de ça et on a tourné dans un bar « Le croque Bedaine » à Strasbourg.

Un premier clip en mode professionnel, particulièrement réussi, qui a déjà dépassé les 15 000 vues sur Youtube, que Valhen espère emmener dans des festivals et sur lequel il compte pour gagner en visibilité car l’artiste lillois ne manque pas de projets par ailleurs : « Creep sera a priori la seule reprise, on a des nouveaux morceaux qui sont presque prêts, je finaliste l’écriture de quelques titres avec Christian Vié et je pense qu’on en sortira un en juin, indique-t-il. Si tout va bien, il y aura un nouvel EP de 5 titres en fin d’année avec une tonalité un peu plus sombre que précédemment, des thèmes plus lourds. J’essaie d’aller sur des sujets dont personne ne parle ».

Pour la scène, il compte patienter encore un peu : « Je ne pense pas avoir assez de titres pour faire du live, je ne veux pas faire un truc tout bête, je veux monter un truc qui a un peu de gueule » , prévient-il. Produire un nouveau clip est, en revanche, dans les tuyaux. « J’aimerai faire quelques cascades, la prochaine ambition est de me mettre en feu, annonce-t-il. Je suis en train de travailler là-dessus.»

L’interview « Series Mania » de Sawsan Abès

Sawsan Abès (à droite) dans Ourika disponible dès jeudi sur Amazon Prime Vidéo. Photo Mika Cotellon - Prime Vidéo

Le festival Séries Mania 2024 a fermé ses portes, il y a quelques jours mais on prolonge le plaisir avec quelques interviews. Aujourd’hui, celle réalisée avec la comédienne Sawsan Abès dont l’actualité est très riche cette année. Dès jeudi, on la retrouvera dans la peau d’une avocate dans la série Ourika sur Prime Vidéo. Cet été, elle sera au cinéma dans Presque légal, où elle incarne une influenceuse très girly et haute en couleur. En fin d’année, il y aura le film Fils de avec François Cluzet, Karin Viard et Alex Lutz, où elle sera une journaliste en couple avec un jeune politique. Enfin, il y aura la saison 2 de la série Amours solitaires produite par Arte et France Télévisions, où elle campera une jeune geek, à la féminité très assumée, un personnage aussi très coloré.

Quelle est la série qui a bercé votre jeunesse ?

« J’ai commencé les séries assez tardivement mais celle qui m’accompagne depuis pas mal d’années c’est The office que je continue de regarder. C’est un peu ma madeleine de Proust, il y a un côté léger et accessible et en même temps une vraie qualité, un jeu d’acteur très précis. »

Quelle est la série qui vous a le plus marqué ?

« Je vais dire The white lotus, c’est une série chorale avec une multitude d’acteurs et pourtant on parvient à s’attacher à tous les personnages. Que ce soit la réalisation, l’image, le jeu des comédiens, la façon dont l’histoire est tenue… Tout est de qualité. »

Quelle est la série que vous êtes en train de regarder ?

« Je commence seulement à regarder Sex and the City, je n’ai pas grandi avec. C’est assez jouissif à voir, j’ai l’impression de revenir 20 ans en arrière. Je dois dire que je m’attendais à quelque chose d’assez lent et en fait ça joue très vite, c’est vraiment sympa. »

Quel personnage de série auriez-vous aimé incarner ?

« Je vais dire celui de Viola Davis dans Murder. Déjà, j’admire énormément cette actrice mais là elle joue un rôle de femme forte, c’est elle qui tient la série. C’est assez violent et dramatique mais il y a tout un panel d’émotions à jouer. »

Si vous aviez carte blanche, qu’aimeriez-vous jouer ?

« J’aime beaucoup explorer les extrêmes et je trouve la psychologie humaine très intéressante, je pense que nous sommes tous parfois très proches de la folie, cette limite-là doit être passionnante à travailler. »

Photo Mika Cotellon/Prime Vidéo.