Avec déjà plus de quarante ans de carrière, essentiellement au théâtre et à la télévision mais également au cinéma, Frédéric Bouraly est, à 63 ans, une figure incontournable du paysage artistique français.
Depuis quatorze ans, il est entré dans les foyers avec le personnage de José dans la série quotidienne « Scènes de ménage » sur M6, où il forme un couple haut en couleurs avec Liliane (Valérie Karsenti). « C’est une aventure incroyable, j’avais passé le casting en même temps qu’un tournage de film avec Gérard Lanvin (« Erreur de la banque en votre faveur ») et d’autres films. Des semaines sont passés et on m’a rappelé, je ne savais même plus pourquoi c’était, sourit-il. Et puis j’ai fait des essais avec des tas d’actrices formidables dont certaines très connues et je pensais à chaque fois que ça allait le faire jusqu’au jour où est arrivée Valérie Karsenti. Ça a été un vrai coup de foudre artistique. On a improvisé, on s’est amusés et nous avons été choisis. Je me souviens qu’au début on espérait tenir un an et finalement on attaque la quinzième saison. Nicolas de Tavernost était venu nous dire qu’il espérait que le programme fasse 2,5 millions de téléspectateurs, on a fait le double et même quelques pointes à 7 millions. »
Au fil des années, les personnages ont bien sûr beaucoup évolué, José est devenu maire. Avec sa femme, ils sont devenus grands-parents d’une petite fille : « des grands parents indignes qui n’en ont rien à faire de la petite. C’est ça qui est drôle », poursuit-il. Sa complicité avec Valérie Karsenti se ressent à l’écran : « C’est une grosse bosseuse, très perfectionniste comme moi, nous avons pu modeler, penser nos personnages, se les approprier en accord avec les réalisateurs. Nous travaillons dans des conditions de rêve. Chaque année, on fait un séminaire pendant quelques jours avec tout le monde, les comédiens, les auteurs, et chacun amène ses idées sur l’évolution des personnages. »
Autre bonus de la série, les acteurs ne tournent que deux ou trois jours par mois, des journées intenses avec entre quinze et vingt scènes à mettre en boîte mais qui leur laissent le temps de faire plein d’autres choses et dans le cas de Frédéric Bouraly, c’est notamment du théâtre.
« Ave César » en tournée en 2024
L’homme a ainsi joué pendant six mois à Paris la pièce « Ave César » avec la comédienne Christelle Reboul : « On a vécu un conte de fée, on a été prolongés, on a joué près de 150 fois. Là, on fait deux mois en fin d’année à Lyon avant de partir en janvier en tournée à travers la France. »
« Ave César » est une pièce sur le couple vraiment pas comme les autres : « Elle a été écrite par une femme Michele Riml et elle provoque chaque fois une charge émotionnelle très forte car on passe du rire aux larmes, ce qui n’est pas si courant au théâtre. C’est un cadeau de jouer ça, d’autant que Christelle (Reboul) est une magnifique partenaire. »
Le pitch ? Un couple atteint les 25 ans de mariage et pour casser l’usure du quotidien, la femme décide de louer une chambre dans un hôtel branché pour passer une soirée un peu pimentée mais, évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu. « Lui est maladroit mais touchant et on comprend au fil de la pièce qu’il y a des raisons profondes qui expliquent que leur couple ne fonctionne plus aussi bien. C’est un exercice théâtral vertigineux car nous sommes en permanence sur un fil. »
« Les Darons », une histoire de potes
En parallèle, dès qu’il en a un peu le temps, comme c’est le cas en cette rentrée, il retrouve des amis de trente ans, Olivier Mag, Fred Bianconi, Luc Sonzogni et Emmanuel Donzella pour le spectacle « Les Darons ». « C’est un spectacle qui a vu le jour à l’occasion de mon mariage, il y a sept ans, confie Frédéric Bouraly. On a improvisé un truc à 5 h du matin et on a décidé d’en faire un spectacle. Ce n’est pas du théâtre, pas du music-hall, c’est difficile à décrire, c’est notre univers, dans l’esprit des Monty Python ou des Nuls. il y a des sketchs, des chansons, parfois il y en a un sur scène, parfois deux, parfois cinq. On a tout fait ensemble, l’écriture, la mise en scène. Le il rouge, ce sont les darons, les papas… »
De Balzac à Perret
Dans ce planning déjà bien rempli, Frédéric Bouraly, fan de guitare et d’échecs, trouve toujours un peu de temps à accorder à des associations comme « ELA » ou « Epilepsie France » dont il est le parrain et fourmille de projets en cours ou en attente. Il a ainsi monté avec son ami Benabar un spectacle de lectures théâtralisées d’extraits d’oeuvres d’Honoré de Balzac : « Il est fan, ça m’a permis de relire Balzac, chaque phrase est une feuille d’or, sa peinture de l’âme humaine est aussi drôle que méchante. Pendant un an, Bruno a fait un travail autour de Vautrin, le premier personnage homosexuel de la littérature française. On a un échange, un peu comme s’il m’interrogeait ou m’interviewait. »
En compagnie du mari de Valérie Karsenti, il est aussi en train de monter un spectacle autour de Pierre Perret, un artiste qu’il idolâtre et dont il a redécouvert les talents d’écriture. Un futur spectacle à caser dans un agenda déjà bien rempli mais tant qu’il aura des problèmes de dates, Frédéric Bouraly sera un comédien comblé.
« Scènes de ménage » sur M6 du lundi au vendredi à 20 h 30. « Les Darons » au théâtre Sébastopol le samedi 7 octobre (20 h 30). « Ave Cesar » le dimanche 14 janvier (16 h) au théâtre Jean Ferrat de Fourmies ; le dimanche 21 janvier (16 h) à la cité des congrès de Valenciennes-Anzin ; le samedi 3 février (20 h 30) au grand théâtre de Calais ; le dimanche 25 février au théâtre Léo Ferré d’Aulnoye-Aymeries et le samedi 11 mai (20 h 30) au Colisée de Lens.