« Après la nuit, un projet hyper enrichissant » pour Jérémie Poppe

Jérémie Poppe a pris plaisir à incarner un personnage à l'opposé de ce qu'il est dans la vie. © François LEFEBVRE - FTV - Elephant Story

Pour tous ceux qui n’étaient pas devant France 2, lundi passé, il est encore temps d’aller visionner les deux premiers épisodes de l’excellente série « La nuit d’après » afin de se mettre à jour avant la diffusion de deux nouveaux épisodes ce lundi 17 mars (21 h 10).

Le comédien Jérémie Poppe n’y va pas par quatre chemins : « J’ai déjà fait plein de personnages que j’adorais mais c’est clairement l’un des plus beaux projets que l’on m’a proposé à ce jour, confie-t-il. J’ai adoré l’histoire en elle-même, elle est sordide mais c’était fabuleux à traiter. C’était hyper enrichissant de travailler sur un sujet aussi grave, de montrer ces femmes qui ne bénéficient pas de l’écoute dont elles ont besoin, ces politiques qui tentent d’étouffer les affaires, qui font en sorte que les services de police ne communiquent pas pour ne pas ternir l’image de leur station balnéaire ».

Jérémie Poppe incarne justement un de ces gendarmes qui met en doute la parole des victimes : « C’était assez jouissif de jouer un personnage à l’opposé de ce que je suis dans la vie, poursuit-il. Dès le casting, j’ai discuté avec le réalisateur, je voulais qu’il m’emmène très loin dans la direction d’acteur. Mon personnage fait galérer l’enquête mais il tombe de très haut lorsqu’il se rend compte de toute sa bêtise à un moment de l’histoire. C’est aussi cette évolution qui m’a plu. C’est riche à jouer. Il n’est pas méchant, il n’est pas dans un matraquage mais il a juste été éduqué comme ça donc il y va un peu sans réfléchir. »

L’acteur a aussi adoré l’ambiance sur le tournage : « C’est l’intérêt de ces séries chorales, nous sommes tous dans le même bateau, il y a une cohésion d’équipe, c’est bien quand on travaille tous au service d’un même projet et quand on a le temps de construire son personnage. »

Une belle aventure pour celui que l’on retrouvera prochainement dans une autre fiction avec Yannick Noah et Florent Peyre, « Mort sur terre battue », où il incarnera le kinésithérapeute de l’équipe de France de tennis.

 

« Après la nuit », épisodes 3 et 4, ce lundi 17 mars (21 h 10) sur France 2.

 

 

La bande dessinée à l’honneur au salon du livre de Bondues

Gilles Legardinier (à gauche) et François Boucq (à droite) ont inauguré le salon de Bondues, en compagnie du maire Patrick Delebarre, ce vendredi soir.

 Environ deux cents auteurs répartis sur une cinquantaine de stands: le salon du livre de Bondues qui fête sa vingt-sixième édition sera, ce week-end, la capitale française du livre avec un prévisionnel d’environ dix-sept mille visiteurs.

Parmi les auteurs les plus attendus ce week-end, il y aura forcément foule sur le stand du chanteur Marc Lavoine qui dédicacera son nouveau livre « Quand arrivent les chevaux » aux éditions Fayard. Sophie Tal Men (« La tendresse des autres »), Serena Giuliano (« Villa Gloria »), Zoé Brisby (« Hollywood-land), Dorothée Ollieric (« Maman s’en va-t-en guerre ») ou encore la Lilloise Amélie Antoine  (« De là haut ») devraient aussi rencontrer un grand succès.

Les invités d’honneur de cette édition sont Aurélie Valognes, présente seulement dimanche, et Gilles Legardinier qui présentera son roman « J’ai commencé par mourir » et qui était présent dès l’inauguration vendredi soir, pour sa première visite à Bondues. « Je suis heureux de rencontrer votre public, qui est peut-être un peu le mien, expliqua-t-il. J’aime cette synapse entre le moment où nous sommes seuls, préparant notre cuisine en espérant que les gens viendront manger et cet autre moment où les gens seront seuls chez eux avec notre livre. Ils viennent à notre rencontre, ils viennent nous donner notre chance et j’ai hâte de les voir. Les livres sont des ponts entre les gens et eux-mêmes mais aussi entre les gens car ceux qui lisent parlent, communiquent, partagent, c’est aussi une des fonctions de la lecture. »

Cette année, à l’occasion des 50 ans de Fluide glacial, la bande dessinée est mise à l’honneur avec un espace de 300 m2 qui lui est dédiée et la présence de plusieurs auteurs comme Franck Margerin et l’autre parrain de cette édition, François Boucq qui, en préambule du salon, a illustré en direct vendredi soir une histoire contée par la comédienne Marie Burigat. « J’avais envie de « spectaculariser » le dessin, confia-t-il. C’est un métier très difficile d’être auteur de bandes dessinées. Il y a le dessin mais aussi l’aspect narratif, raconter une histoire en image, c’est un terrain de jeux très différent de la littérature. Il est intéressant de comprendre comment on fabrique une image pour qu’elle soit intelligible. »

Comme chaque année, quinze à vingt auteurs se succéderont chaque jour sur les espaces de rencontre pour échanger avec les visiteurs. Différents ateliers (écriture, manga, aquarelle, dictées intergénérationnelles) mais aussi des contes pour les plus petits sont également au programme.

Salon du livre de Bondues, ce samedi 15 et dimanche 16 mars, de 9 h 30 à 18 h 30, à l’espace Poher. Entrée gratuite.

Rayan Ben Azzouz a inspiré le Pandore de Fabricurious

Rayan Ben Azouz incarne un magnifique Pandore dans Fabricurious. (c) Casino Barrière Lille

Bonne nouvelle pour tous ceux qui n’ont pas encore eu le plaisir d’aller voir le spectacle 2024-2025 du Casino Barrière de Lille, il reste encore une dizaine de représentations de Fabricurious, ce spectacle né de l’imagination débridée d’Alexis Meriaux. Regulièrement Planète Lille vous fait découvrir l’un des artistes de la troupe. Après Manon Morgenthaler et Flavie Lévêque, on s’intéresse aujourd’hui à Rayan Ben Azzouz qui incarne Pandore, un personnage repensé spécialement pour lui.

« Quand j’ai passé l’audition, il n’y avait qu’un rôle masculin, celui d’Eclipse, un personnage mi-lune, mi-soleil et d’après ce que m’a raconté Alexis, en voyant ce que je dégageais sur scène, il a visualisé le personnage de Pandore. Il m’a rappelé en me me disant qu’il ne me voyait pas en Eclipse mais que Pandore me collait à la peau, se souvient-il. Initialement, Pandore, dans la mythologie grecque est une femme, ça devait aussi en être une dans le spectacle et finalement Alexis a réécrit le rôle pour en faire un jeune homme. C’est une belle histoire. »

Dans Fabricurious, Rayan Ben Azzouz joue donc le fils de Jacques Salicorne, un créateur de machines destinées à être vendues à des humains et créées en fonction des besoins et des envies des acheteurs. « Le créateur a voulu avoir un jour sa propre machine, se créer un fils idéal et comme toutes ces machines pouvaient faire, reproduire et copier des émotions mais sans les ressentir, il a donné à Pandore un élixir d’humanité pour qu’il puisse avoir de l’amour pour lui, explique-t-il. Les autres humanoïdes vont alors l’envier et chercher à comprendre comment il fait justement pour ressentir des émotions. »

Un rôle qui ravit le jeune artiste qui rêvait de fouler la scène du Casino Barrière après avoir assisté au spectacle Cubanista, il y a quelques années, pour y voir un ami danseur. Après plusieurs spectacles (Du vent dans nos voiles, Chimère, Révolution…), il y a quelques années, au théâtre Sébastopol et au Colisée de Roubaix ,avec l’association étudiante Music’Hall, Rayan Ben Azzouz étudie le chant, et le théâtre dans une classe de comédie musicale du Conservatoire de Paris.

Il a également tenté l’aventure « The Voice », se hissant jusqu’aux auditions à l’aveugle. Aucun coach ne s’était retourné sur son interprétation de « Grace Kelly » de Mika, « une chanson où l’on pouvait s’amuser avec de la technicité », mais tous d’Amel Bent à Big Flo et Oli en passant par Vianney et Zazie avaient loué ses qualités vocales.

Passé par Lille pendant quatre ans pour ses études en école de commerce, le jeune homme est d’autant plus ravi de retrouver le Nord à chacune des représentations avec déjà plein de rêves dans la tête : évoluer dans d’autres comédies musicales telles que Molière, l’opéra l’Urbain et prendre part à un spectacle Disney.

« Fabricurious », au Casino Barrière de Lille, ce vendredi 14 et samedi 15 mars puis encore les 21, 22 et 29 mars, le 26 avril, les 16, 17, 23 et 24 mai, à chaque fois à 19 h 30.

Eve Gilles à la relance dans Danse avec les Stars

En difficulté lors du dernier prime, Eve Gilles et Nino Mosa vont tenter de repartir de l'avant ce vendredI. Photo Pixeline/TF1

Si devenir miss France 2024 pouvait avoir des allures de conte de fées pour la Nordiste Eve Gilles, son incursion dans l’univers de Disney lors du dernier prime de l’émission Danse avec les stars sur TF1 n’a, en revanche, rien eu de magique. Sa performance en rumba avec son partenaire Nino Mosa sur une musique de Pocahontas lui a même valu de se classer à l’avant-dernière place.

Pas très réjouissant pour une jeune femme qui annonçait à son entrée dans le programme « vouloir casser la malédiction des Miss », aucune n’ayant remporté le concours jusque-là. Eve Gilles figurait même parmi les candidats qui s’étaient auto-attribués l’une des meilleures notes. « Je crois que j’ai répondu que je valais sans doute 7/10, je me suis peut-être surestimée pour flatter mon ego ou pour m’obliger à me donner aux entraînements afin de justifier cette note », avait-elle expliqué lors du lancement de l’émission.

Passionnée de modern jazz, une discipline qu’elle a pratiqué quelques années, donnant même pendant quelques années des cours à des jeunes filles de 6 à 12 ans dans son club de Wormhout, la jeune femme espère quand même aller assez loin dans la compétition. Fan de Dirty dancing , c’est néanmoins sur la musique culte d’un autre film, Grease, qu’elle tentera donc de se relancer, ce vendredi, dans un prime dédié au cinéma et aux séries puisqu’elle devra séduire le jury en se glissant dans la peau d’Olivia Newton-John sur le titre You’re the one that I want. Eve Gilles souhaite profiter de l’expérience Danse avec les Stars pour se montrer au grand public sous un autre jour. « Je me suis dit que ce serait une opportunité de me faire connaître autrement, que les gens puissent découvrir ma personnalité. Mon plus grand défi sera de ne pas bloquer mes émotions. » Ce sera aussi l’une des clefs pour durer dans l’aventure.

Danse avec les stars, le vendredi à 21 h 10 sur TF1.

 

Lambert Wilson privilégie désormais les projets musicaux

Lambert Wilson sera dimanche au Nouveau-Siècle avec l'orchestre national de Lille. (c) Igor Shabalin

Attendu ce dimanche 16 mars (16 h) au Nouveau Siècle à Lille pour être récitant, au coeur de l’orchestre national de Lille, sur l’œuvre de Schoenberg, « Un survivant de Varsovie », le comédien Lambert Wilson nous a confiés sa passion pour la musique et la difficulté de cet exercice.

Vous aviez déjà tenu ce rôle de récitant pour la même œuvre en 2001 avec déjà l’Orchestre national de Lille. Quels souvenirs en gardez-vous ?

« Je l’ai fait avec Jean-Claude Casadesus et pour tout dire quand j’ai revu la partition, que j’ai réécoute les enregistrements, je me suis aperçu que je n’avais pas tant de souvenirs. Je me rappelais évidemment du sujet, du texte, de la difficulté rythmique de la partition mais j’avais l’impression que c’était beaucoup plus long, qu’il y a des choses que je n’avais pas spécialement travaillées. C’est un nouveau chef, des éléments de l’orchestre sont différents donc ça va être une autre aventure. Ce qui est intéressant, c’est que j’ai travaillé avec l’Orchestre de Lille, l’un des meilleurs de France, il n’y a pas si longtemps. C’était juste avant l’interruption du Covid, sur un spectacle autour du compositeur allemand Kurt Weill, qui a justement a été très influencé par Schoenberg. C’est vraiment une école viennoise très spécifique. »

Parlez-nous de ce rôle de récitant ?

« C’est un peu particulier, super court, très rythmé sur la partition. Le texte est en anglais et en allemand. En anglais, c’est le récitant qui parle de la personnification, la voix de ces juifs du ghetto de Varsovie et puis c’est interrompu par la voix extrêmement brutale du SS qui veut les envoyer dans la chambre à gaz. C’est l’histoire de cette prière qui s’empare de tout le monde et qui se termine par ce chant antique, le Shema Israël. C’est une œuvre particulière, un peu coup de poing. »

Est-ce que tenir un tel rôle nécessite de se replonger dans les livres d’histoire ?

« Non, nous sommes suffisamment nourris par les célébrations du 80e anniversaire de la découverte du camp d’Auschwitz , par les films. Il se trouve que récemment, j’ai eu un grand choc cinématographique. Parfois, on passe à côté d’énormes chefs-d’œuvre et on ne sait pas pourquoi on ne les a pas vus. Je viens seulement de regarder La liste de Schindler. Ce n’est pas Varsovie, c’est un autre ghetto, mais c’est la même chose. C’est la même horreur. Le film est vraiment fabuleux. Il donne tellement la sensation d’y être. Steven Spielberg a filmé les gens d’une façon tellement proche. On ressent ce danger permanent de la mort, cette injustice absolue. »

Comment fonctionnez-vous avec le chef d’orchestre ?

« Pour le récitant, ça ne rigole pas, il faut lire la musique. Il faut être absolument à l’aise sur la partition. Il faut rassurer le chef, parce que c’est placé très spécifiquement par les compositeurs. La parole est dite et rythmée d’une façon très spécifique. Il y a des intonations. C’est le fameux parlé-chanté, le Sprechgesang, que Schoenberg utilisait beaucoup dans des œuvres comme « La nuit transfigurée ». La mission, c’est avant tout de rassurer le chef et de lui dire, ne vous inquiétez pas pour moi, je maîtrise la situation. Après, on devient instrumentiste, on devient soliste, on est une voix.

Certaines œuvres nécessitent une complicité entre le chef et le récitant. Il y a des chefs qui aiment cette complicité, et il y a des chefs qui sont complètement fermés. Généralement, les chefs d’orchestre n’aiment pas les parties avec voix parlées. Pour vous dire clairement, ça les emmerde un peu. D’abord, ils sont obligés d’attendre et, en plus, parfois, ils ne comprennent pas le langage. Ils attendent que ce soit terminé pour faire leur musique. Et puis, il y en a d’autres qui sont passionnés par le drame, c’est-à-dire par l’attention dramatique que l’acteur peut créer, et aussi par la musique que l’acteur peut créer. C’est là où, moi, j’apporte ma formation de chanteur et d’écouteur de musique. »

Vous faîtes régulièrement ce type d’exercice ?

« Je donne beaucoup la priorité à ces projets-là. D’ailleurs, ça devient problématique. J’accepte tellement souvent ces propositions musicales que mes agents de cinéma sont parfois un peu gênés car je suis peu disponible pour des tournages mais j’adore être avec des musiciens et surtout avec un orchestre harmonique. Quand je suis avec les musiciens, et à fortiori avec les chefs d’orchestre, j’ai la sensation que ce sont des gens qui ont énormément travaillé pour en arriver là. S’ils sont dans l’orchestre et solistes, c’est qu’ils sont vraiment à un certain niveau alors que chez les acteurs, vous pouvez être en première ligne parce que vous êtes beaux, dans l’air du temps. Vous pouvez ne rien connaître de l’histoire du théâtre, ne rien savoir de l’histoire du cinéma et être propulsé sur le devant de la scène. Dans mon quotidien en tant qu’acteur, je fréquente des gens qui n’ont pas le bagage qu’ont les musicien et pourtant ces derniers sont généralement plutôt dans l’humilité que dans l’orgueil. »

La montée de l’antisémitisme a-t-elle participé à votre envie de participer à ce projet avec l’orchestre national de Lille et avez-vous l’espoir de faire passer quelques messages ?

« Non car ça fait très longtemps que les contrats ont été signés. C’est vrai que c’est un sujet de nouveau très préoccupant mais je ne suis pas arrivé là pour ces raisons. En revanche, le fait d’être dans ce contexte est une occasion de se dire que ça a d’autant plus d’intérêt de faire réfléchir. Je vais peut-être faire une pièce qui traite du problème de l’antisémitisme, de l’antisionisme, autour d’un personnage et de toutes ces questions qui sont très brûlantes en ce moment. »

Concert symphonique, « Un survivant de Varsovie », dimanche 16 mars (16 h) au Nouveau Siècle à Lille.