Malika Benjelloun se réjouit d’avoir ouvert les portes de son univers grâce à la Star Academy

Malika Benjelloun, encore une prof de danse charismatique pour la Star Academy. Photo Benjamin Decoin/SIPA

Son parcours force le respect. Elle a travaillé avec des artistes comme Grace Jones, Billy Crawford, Soprano ou Puff Daddy, elle a fait la chorégraphie de plusieurs émissions télévisées comme les NRJ Music Awards, Robbie Williams a fait appel à ses services pour l’un de ses clips mais la notoriété de Malika Benjelloun a pris une ampleur encore supplémentaire auprès du grand public en devant la saison passée, la professeure de danse de la Star Academy.

Un progamme, dans lequel elle avait d’ailleurs été danseuse lors des premières éditions et pour lequel elle a décidé de rempiler cette année, ravie de l’exposition donnée à sa discipline : « ça nous permet d’ouvrir nos portes, de laisser le grand public rentrer dans nos univers qui sont souvent à huis-clos, apprécie-t-elle. Généralement, on ne voit pas les préparations des concerts, ce qui se passe dans les cours de danse ou de théâtre. Là, les gens nous voient toute la semaine préparer le prime, ça montre l’énorme travail qu’il y a derrière un artiste. »

Au sein de chaque nouvelle promotion, tous les élèves n’ont pas la fibre danse mais Malika Benjelloun s’en accommode facilement : « Certains viennent juste pour être chanteurs, je ne peux pas les faire devenir de vrais danseurs en trois mois mais j’ai envie que tous, qu’ils soient déjà bons ou débutants, se sentent à l’aise et puissent progresser, assure-t-elle. Je ne laisse personne sur le bas-côté, j’essaie de leur apprendre les fondations de la danse et je cherche à ce qu’ils repartent avec leur propre signature, une identité corporelle. »

Toujours en contact avec les académiciens de l’édition précédente, Malika Benjelloun se réjouit que plusieurs aient décidé de continuer après l’émission, que la danse ne soit plus une peur. » L’impact sur les téléspectateurs est également important : « Vous n’avez pas idée du nombre de gens qui m‘envoient des messages pour me dire qu’ils avaient arrêté la danse et qui ont recommencé en regardant l’émission, poursuit-elle. La danse amène de l’assurance, de l’estime de soi, faire la paix avec son corps, ça donne une posture. »

De son expérience de la première saison, Malika Benjelloun a retenu plusieurs leçons : « J’ai appris que des gens qui n’étaient pas du tout danseurs pouvaient atteindre des résultats fantastiques en quelques semaines, que des amateurs sont capables de faire un prime comme des professionnels. Je vous avoue qu’au départ, j’étais pourtant un peu sceptique mais la Star Academy, ce sont vraiment de belles surprises. »

Star Academy, ce samedi 7 décembre (21 h 10) sur TF1.

Marianne James donne une masterclass de chant

Marianne James aide son public à découvrir sa voix.

Les plus anciens l’ont connu sous les traits d’Ulrika Von Glott, un personnage de cantatrice allemande haute en couleur qu’elle avait créée pour ses spectacles dans les années 1990. D’autres, plus jeunes, ont souri ou vu rouge en entendant ses critiques tantôt cinglantes, tantôt admiratives dans le jury de Nouvelle Star, le télécrochet musical de M6. Enfin, des millions de spectateurs piaffent d’impatience chaque semaine de la voir verser sa petite larme ou, à l’inverse, rhabiller pour la semaine les candidats de La France a un incroyable talent.

Ce samedi 7 décembre à Petite-Forêt, ce sont les spectateurs de son spectacle « Tout est dans la voix » qui suivront à la baguette les consignes de Marianne James, transformée en professeur de chant pour une masterclass géante. « On a tous une voix que l’on utilise différemment pour chuchoter, crier, pleurer. Tout le monde du professeur d’école, à l’avocat lors de ses plaidoieries en allant jusqu’au président Macron a besoin de faire entendre sa voix », insiste-t-elle. « Durant le spectacle , je fais donc travailler la respiration, le résonateur, je fais en sorte que les spectateurs réveillent leur voix. On fait des choses très drôles, très ludiques mais parfois difficiles. Et si les gens n’y arrivent pas, ils se font engueuler. Alors ils n’ont pas le choix, ils le font », s’amuse-t-elle.

L’idée avait germé avant le Covid, l’artiste a profité des confinements pour peaufiner le concept, se rendre dans les bibliothèques pour se plonger dans les bouquins et étoffer ses connaissances.

Le tout a débouché sur un spectacle musical, très interactif et surtout très instructif : « Les gens me disent qu’il y a plein de chose qu’ils ne savaient pas, que ça leur donne envie de faire de la chorale, se réjouit-elle. Au début du show, je repère ceux qui sont venus pour faire les zouaves, je les prends quelques minutes pour faire rigoler. Certains sont vraiment à l’ouest, parfois même carrément au pôle Nord mais il y a aussi de très bonnes surprises, des chanteurs, des professeurs, les membres d’une chorale qui viennent assister au spectacle. Je me souviens d’une chorale de Rennes qui a chanté du Coldplay à trois voix, c’était sublime. »

Pendant près de deux heures, on chante, on rit, on apprend et Marianne James assure que « même quelqu’un qui chante faux peut améliorer son rapport aux notes. Le problème c’est que les Français pensent tout savoir et veulent tout, tout de suite. Ils veulent chanter d’emblée comme Aznavour ou Beyoncé mais il faut accepter de commencer petit, se refaire une base excellente. Il faut de l’humilité pour apprendre. 

« Tout est dans la voix », un spectacle de Marianne James, ce samedi 7 décembre (20 h), espace culturel Barbara à Petite-Forêt et jeudi 15 mai (20 h 30) à Aulnoye-Aymeries.

Les Sea Girls vous convient à découvrir l’envers du décor

Après avoir enchanté Dunkerque, les Sea Girls débarquent à Valenciennes les 6 et 7 décembre.

Après vingt ans de collaboration et cinq spectacles au compteur, les Sea Girls (Judith Rémy, Prunella Rivière et Delphine Simon) ont décidé de se livrer davantage et d’inviter les spectateurs dans les coulisses de leur carrière avec leur nouveau spectacle intitulé Dérapage. « On dévoile un peu notre intimité, l’envers du décor, les choses que l’on cache habituellement, confie Judith Rémy. C’est très divertissant, on avait envie de montrer ça depuis longtemps et comme nous sommes toujours dans l’auto-dérision, on se moque beaucoup de nous-mêmes. Ça nous tenait aussi à cœur de parler de ce que c’est que d’être des femmes de nos âges, car nous n’avons plus 18 ans, dans ce monde, dans ce monde du spectacle. »

Fidèles à leurs habitudes, les Sea Girls proposent un spectacle musical, joyeux, avec des musiciens sur scène, des chansons inédites et un nouveau metteur en scène, le sixième en six spectacles, en la personne de Pierre Guillois, sollicité pour sa maîtrise de la mécanique du rire, « sa capacité à être souvent sur un fil, à aller là où ça glisse un peu, où ça grince un peu, tout en ayant à respecter une consigne fondamentale : que ça reste un spectacle tout public ! »

« Généralement, c’est le metteur en scène qui choisit ses comédiennes mais avec nous c’est l’inverse et on en prend toujours un différent. Ça fait partie de nos particularités, avec le fait d’avoir des musiciens en plateau, ce qui est de plus en plus rare dans le théâtre musical, et de ne faire que des chansons inédites car je n’aime pas les reprises », sourit Prunelle Rivière, qui écrit l’ensemble des textes.

« On remarque les thématiques qu’on veut aborder, nos envies et après j’écris la mélodie, on voit si ça fonctionne et je travaille avec un compositeur, Fred Pallem, qui est aussi l’orchestrateur de nos spectacles depuis une vingtaine d’années », poursuit-elle.

Du chant, de la danse, de la comédie, des perruques, des costumes… Les Sea Girls embarquent le public dans un vrai show : « On a tous les atours du divertissement. Nous sommes très maquillées, il y a beaucoup de plumes, beaucoup de paillettes et comme l’emballage est chatoyant, ça nous donne l’occasion de faire passer des messages, mais toujours sous-jacents. Ce n’est jamais frontal, assurent-elles. Les gens sont très amusés, mais ils sont très touchés aussi. »

Récompensées de leur travail par une nomination aux Molières en 2017 dans la catégorie spectacle musical, les Sea Girls, qui ont créé leur compagnie en 2003, brillent sur scène mais ne rechignent pas à mettre les mains dans le cambouis en coulisses : « Nous sommes en auto-productions donc il y a effectivement aussi tout un travail de l’ombre à réaliser », admet Delphine Simon.

Leur récompense, c’est évidemment la reconnaissance du public, comme ce fut le cas mardi et mercredi au Bateau feu à Dunkerque, un lieu où elles sont plusieurs fois venues en résidence créer certains de leurs spectacles, et comme ce sera probablement encore le cas ce vendredi et samedi au Phénix de Valenciennes.

« Dérapage », un spectacle des Sea Girls, ce vendredi 6 décembre (20 h) et samedi 7 décembre (20 h) au Phenix de Valenciennes.

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La motion de censure impacte aussi Les Goguettes

Les goguettes seront ce jeudi 5 décembre au Colisée de Roubaix.

Que ce soit à gauche, à droite, ou au sein de la majorité présidentielle, tout le monde semble s’appliquer ces derniers temps à donner de la matière aux chansonniers des temps modernes que sont Les Goguettes, en trio mais à quatre. Ce groupe musical, spécialiste des reprises humoristiques et satiriques de chansons françaises, est attendu ce jeudi 5 décembre au Colisée de Roubaix.

L’actualité politique va même parfois tellement vite que les artistes sont obligés de revoir leur copie en urgence. C’est le cas pour Les Goguettes qui ne pensaient pas voir la motion de censure du gouvernement de Michel Barnier être adoptée aussi rapidement. « Parfois, on aime bien se mettre un peu en danger mais là on n’a vraiment pas le choix car on a une chanson dont la plupart des paroles deviennent obsolètes, confiait ce mercredi soir Clémence Monnier, quelques heures avant de monter sur scène à Amiens. On voyait plutôt ça dans une semaine mais là avec deux dates à Amiens et à Roubaix, ce jeudi soir, il a fallu réécrire. Une création en live de dernière minute, ce n’est pas un exercice habituel. »

Ce n’est pas pour autant une grande première pour le groupe qui avait déjà connu un événement similaire en décembre 2016 : « C’était encore pire à l’époque car François Hollande avait annoncé qu’il renonçait à se représenter à l’élection présidentielle de 2017 une demi-heure avant le spectacle mais à l’époque il n’avait pas fallu réécrire entièrement la chanson comme cette fois, se souvient-elle. En juin, la dissolution avait été annoncée quelques jours avant un spectacle donc on avait eu un peu plus de temps pour retravailler. »

à la différence de leurs cibles politiques, les Goguettes ne sont pas limités dans le temps pour l’exercice de leur activité et c’est donc avec toujours le même plaisir qu’ils entament un « Troisième quinquennat », nom de leur nouvel album et spectacle, en gardant les fondamentaux d’une recette qui fonctionne depuis plus de dix ans mais en amenant tout de même quelques nouveautés. « ça reste un spectacle de goguettes mais on a changé la scénographie, l’éclairage et on a désormais sur scène des escaliers qui se déplacent », poursuit Clémence Monnier.

Nouvelle scénographie

Avec ses camarades de jeu, Valentin Vander, Stanislas de Fournoux et Aurélien Merle, la chanteuse a conservé le même terrain de jeu. « La politique, les personnalités artistiques et médiatiques, l’actualité sociétale… Toujours à quatre, en chemise rouge, avec un piano, des guitares et des claviers ».

En revanche, le groupe ne s’aventure pas trop sur le terrain des personnalités étrangères : « Même si des gens comme Trump et Poutine sont connus de tous, on a l’impression que ça toucherait moins de gens et que ce serait plus difficile de faire rire », indique Clémence Monnier.

Le plus souvent, les thèmes priment et le groupe réfléchit aux chanson qui pourraient le mieux coller mais l’inverse est également possible. Ensuite, chacun œuvre dans son coin pour écrire les textes : « On a déjà essayé d’écrire à 3 ou à 4 mais c’est moins évident, assure-t-elle. En plus dans le spectacle , il y a des duos, des collégiales mais on a aussi tous quelques solos. Cela dit, on se soumet évidemment les textes les uns aux autres et si quelque chose n’est pas clair ou ne fonctionne pas dans l’écriture ou dans les blagues, on n’hésite pas à se le dire. » 

« Troisième quinquennat », spectacle de Les Goguettes, en trio mais à quatre, ce jeudi 5 décembre (20 h) au Colisée de Roubaix.

Escort Boys donne le pouvoir aux femmes

L'équipe d'Escort Boys était présente il y a quelques mois au Festival Series Mania à Lille. (c) Gaël Leitao

Après un joli succès populaire sur Prime Vidéo en fin d’année 2023 et avant la sortie d’une saison 2, à une date encore inconnue, la série de Ruben Alves, Escort Boys, débarque ce lundi 2 décembre sur TF1 en deuxième partie de soirée.

La série raconte les déboires de beaux jeunes hommes contraints de devenir escorts pour gagner de l’argent et ainsi tenter de sauver le domaine apicole de leur enfance. Un sujet pas franchement politiquement correct dont voulait s’emparer Ruben Alves (réalisateur de La cage dorée et Miss) : « J’ai une tendresse pour les personnes qui sortent des codes, qui sont un peu en marge de la société, expliquait-il lors de son passage au Festival Series Mania de Lille, il y a quelques mois. Dans Miss, j’avais évoqué la question de la quête d’identité, du genre. J’ai beaucoup de personnes autour de moi qui ont été confrontées à de la prostitution ou à de l’escorting et je trouvais bien d’en parler. »

Ses comédiens ont rapidement adhéré à ce discours : « On fait des films pour un peu bousculer les mentalités, estime Simon Ehrlacher, qui incarne Mathias, l’un des quatre « Escort Boys ». On aborde des choses sur la sexualité qui n’est pas l’âme de l’humain, mais qui est quand même son moteur. C’est fait avec qualité, on remet en question plein de choses, on se pose des questions sur nous-mêmes, sur notre rapport à l’autre. »

« Mon personnage est très fort, Ruben a voulu changer les habitudes, ce ne sont pas les hommes mais les femmes qui ont le pouvoir, indique de son côté Caterina Murino, qui apparaît dans les épisodes 4 à 6. Je suis un serpent dégueulasse qui abuse de l’un des garçons, lequel n’ayant pas d’autres choix que de tout accepter, comme le font des hommes dans les milieux où il y a du pouvoir. »

Ancienne Escort girl, elle-même, Zahia Dehar qui fait également partie du casting de cette première saison, connaît forcément bien le sujet et elle a apprécié la façon dont Ruben a présenté les choses. « Il a humanisé les Escorts alors que beaucoup ont tendance à les considérer comme des déchets de la société, comme s’ils ne méritaient pas le respect, estime-t-elle. À travers la série, on a de la tendresse pour eux. J’ai aussi apprécié que le plaisir féminin soit mis en avant alors qu’on a habituellement tendance à sacraliser le plaisir masculin. »

Face au succès de cette première saison, une deuxième a donc été validée alors qu’elle n’était pas initialement prévue : « J’ai fait cette série comme un film, sans penser à une éventuelle suite, assure Ruben Alves. Il y avait des choses ouvertes ou pas mais c’est surtout parce que j’aime laisser parler l’imagination du public, j’estime qu’il n’est pas nécessaire de tout dire, de tout expliquer. »

« Escort Boys » à partir de ce lundi 2 décembre, 22 h 55 sur TF1.