«C’était mieux demain », un voyage dans le temps salutaire pour Elsa Zylberstein et Didier Bourdon

Didier Bourdon et Elsa Zylberstein, un couple des années 1950 qui va être subitement catapulté à notre époque dans le film C'était mieux demain © 2024 - LES FILMS DU 24 - UMEDIA - TF1 FILMS PRODUCTION

Les voyages dans le temps, on le sait, sont propices aux situations comiques. En transportant un couple des années 1950 jusqu’en 2025, la réalisatrice Vinciane Millereau a utilisé un formidable terrain de jeu pour son premier long métrage, « C’était mieux demain », sorti en salle ce mercredi 8 octobre.

Ses héros ne font certes pas un bond dans le temps aussi conséquent que dans « Retour vers le futur » ou « Les visiteurs » mais ça n’empêche pas les anachronismes et l’objet du film n’est pas de comparer deux époques pour déterminer laquelle est la meilleure mais bien d’offrir un voyage initiatique à ses personnages pour renforcer, au final, leur relation.

Hélène (Elsa Zylberstein) et Michel (Didier Bourdon) coulaient globalement déjà des jours heureux dans les années 1950 avec leur deux enfants mais leur séjour en 2025 va totalement bousculer leur vie et leur vision de la place de chacun dans la société et dans le foyer. « Je voulais écrire sur les rapports hommes-femmes, l’évolution au fil du temps sans émettre de jugements sur les époques et je souhaitais absolument y mettre beaucoup d’humour, de l’humanité et même de la magie comme dans E.T. le premier film que j’ai vu au cinéma. »

Vinciane Millereau a apporté un soin tout particulier à la direction artistique, aux lumières, aux décors : « J’avais été très claire avec le producteur et les partenaires financiers, je voulais un film chic et élégant, poursuit-elle. Il était hors de question que je maltraite l’image. On l’a beaucoup travaillée pour y mettre ce grain qui plonge d’emblée le spectateurs dans les années 1950. »

Le film est porté par deux comédiens remarquables, Didier Bourdon et Elsa Zylberstein. «  Je me suis beaucoup interrogée sur le parcours émotionnel de cette petite femme parfaite des années 1950, qui fait des petits gestes, qui est corsetée dans des costumes serrés, qui est peut-être frustrée, indique l’actrice. Pour citer Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme, on le devient ». Je me suis donc demandée ce à quoi elle rêvait et quand elle est catapultée à notre époque, on voit qu’au départ elle a peur de cette liberté qu’elle découvre mais elle va finir par s’épanouir et avec son mari ils vont vraiment se découvrir, mieux s’envisager, se rendre la vie meilleure pour tous les deux. »

« Ce qui fait la beauté du film, c’est que mon personnage n’est pas non plus un homme très libre, il est engoncé dans son costume et sous la coupe d’un patron à son travail . Je me suis un peu inspiré de mon père, notamment dans le rapport aux enfant. Avec mon père, les rapports physiques étaient compliqués au début mais ça n’empêchait pas que les sentiments étaient là. En vieillissant, il nous a davantage pris dans ses bras, confie Didier Bourdon. À la base, Mon personnage a ce relationnel un peu compliqué, il dit même à un moment des horreurs à sa fille ».

« C’est aussi un film sur la famille et je voulais qu’il y ait de l’amour un peu partout », confirme Vinciane Millereau, qui a mis un point d’honneur « à ne pas enfermer ses comédiens principaux dans un huis clos mais à les entourer de très jolis seconds rôles. » La réalisatrice livre donc une comédie féministe, qui réussit le double pari de divertir tout en faisant réfléchir.

« C’était mieux demain », une comédie de Vinciane Millereau avec Elsa Zylberstein et Didier Bourdon, en salle depuis ce mercredi 8 octobre 2025.

Billie Marten, Marguerite et Clinton Fearon en approche au Grand Mix

La Britannique Billie Marten et sa musique folk sont attendus ce jeudi 9 octobre au Grand Mix.

Lancée depuis quelques semaines avec le concert du rappeur Jewel Usain le 18 septembre, le premier trimestre de la nouvelle saison du Grand Mix à Tourcoing est encore marqué par une grande diversité musicale.

Le programmateur Julien Guillaume avec de la folk anglophone incarnée dès ce jeudi 9 octobre par la Britannique Billie Marten, petit phénomène de précocité, révélée sur Youtube à 12 ans, qui a sorti son premier EP à 15 ans et qui compte déjà cinq albums au compteur à seulement 26 ans. L’Américaine Alela Diane (3 novembre) et la Canadienne Tamara Linderman, alias The Weather Station (18 novembre) sont aussi très attendues.

Les amateurs de pop n’ont pas traîné à prendre leur billet pour la révélation française Marguerite, issue de la dernière promotion de la Star Academy (4 décembre). La Nordiste Blue Katrice sera, elle, sur scène, le vendredi 28 novembre, avec le groupe Vendredi sur mer dans le cadre du festival Haute Fréquence.

Autre date majeure à noter, celle du vendredi 7 novembre, avec la venue du Jamaicain Clinton Fearon, ancien membre des Gladiators, accompagné de son groupe, The Riddim Source pour une soirée reggae.

Fidèle à son ouverture à un large public, le Grand Mix a reconduit ses après-midi goûter-concert avec des shows d’environ 30 minutes à destination du jeune public et de leurs parents. Au programme Totorro (15 octobre), La Luz (29 octobre) ou encore Catastrophe (8 novembre).

Des concerts gratuits (mais avec réservations) en after work à 19 h sont également reconduits avec Erotic Secrets of PompeII (rock apocalyptique) le 24 octobre et Centre aéré (solo batterie), le 19 novembre.

En partenariat avec leurs amis du Tourcoing Jazz Festival, le jazz a évidemment aussi sa place dans cette programmation avec Butcher Brown (16 octobre), Too Many Zooz (31 octobre), le groupe qui s’est fait connaître dans le métro à New York mais Lagon Nwar (13 novembre) et les Britanniques de Vega Trails (29 onovembre).

La programmation complète est à retrouver sur https://legrandmix.com/

Michaël Cohen de retour sur les planches dans « Le bourgeois gentilhomme »

Michael Cohen a aussi tenté l'expérience de la série quotidienne avec Tout pour la lumière. (c) Olivier Martino/Capa Pictures/TF1

Depuis quelques jours, Michaël Cohen a renoué avec les planches et revisite « Le bourgeois gentilhomme » de Molière, aux côtés de Jean-Paul Rouve, au théâtre Antoine à Paris. Presque un retour aux sources pour le comédien qui a appris le métier dans la classe d’Isabelle Nanty, au cours Florent, aux cotés de celui que toute la France connaît désormais grâce au personnage de Jeff Tuche et qui a fait du classique à ses débuts, dans la pièce « La Mouette » de Tchekhov.

« C’est une comédie de Molière totalement déjantée que j’avais lue quand j’étais jeune mais que je n’avais pas vue à ‘époque. C’est intemporel, ça parle à tous », explique-t-il. « Monsieur Jourdain est un bourgeois qui rêve de noblesse mais il n’a pas du tout les codes, poursuit-il. Il essaie de les acheter, ce qui le rend à la fois grotesque et touchant. » Michaël Cohen incarne Dorante, un comte désargenté qui se lie d’amitié avec monsieur Jourdain dans le but de lui taxer son argent. «On n’a pas changé une ligne du dialogue mais on a l’impression que c’est moderne. Jérémie Lippmann a fait une mise en scène incroyable et on se délecte chaque soir de la jouer. C’est quand même une pièce du patron », sourit-il.

Les fans de « Tout pour la lumière » peuvent également encore le retrouver du lundi au vendredi à 17 h 30 dans la série quotidienne de TF1, dont la première saison s’achève le 17 octobre,

Une deuxième saison n’a pas encore été actée mais le comédien qui incarne Eric Verzeroli, patron du bar « Le comète » dans lequel se retrouvent les apprentis artistes à la fin de leurs cours. Prêt à rempiler, Michaël Cohen est ravi d’avoir pris part à ce projet qui lui a fait penser au film « Fame » qui avait marqué sa jeunesse : « J’avais dû le voir dix fois et ça m’avait donné envie de devenir un artiste », admet-il. Heureux de retrouver des camarades de jeu comme Joy Esther, Isabel Otero, Flore Bonaventura, Lannick Gautry ou encore Aurélien Wiik et… son cousin Gilles Cohen, il se réjouit tout autant de transmettre un peu de son expérience avec les jeunes talents qui l’ont bluffé en possédant déjà plusieurs cordes à leur arc avec notamment le chant et la danse. « Ils ont apporté de l’énergie, de la lumière et j’avais aussi envie de découvrir le rythme d’une série quotidienne. Je trouve que c’est bien écrit, les personnages sont touchants et comme le tournage se faisait sur quatre mois, ça m’a permis de ne pas me couper du théâtre trop longtemps. Quand j’ai rejoint le cours Florent, je me suis senti chez moi, à ma place et ça ne s’est jamais arrêté depuis. J’ai toujours la même passion, la même excitation, le même trac. »

A l’aise sur différents terrains d’expressions, l’artiste a aussi écrit des pièces de théâtre et des romans dont « La fraction du désordre » dont il vient de finir d’écrire le scénario pour adapter le roman en film et on le retrouvera dans quelques mois dans la saison 3 de la série « Master crimes » avec Muriel Robin et Anne Le Nen.

Michaël Cohen est au théâtre Antoine à Paris dans « Le bourgeois gentilhomme » jusqu’au 20 novembre, aux cotés de Jean-Paul Rouve. On le retrouve également du lundi au vendredi, à 17 h 30, dans la série de TF1, « Tout pour la lumière », jusqu’au 17 octobre.

Mikaël Mittelstadt multiplie les plaisirs dans « Montmartre »

Mikael Mittelstadt a retrouvé son ancienne partenaire d'ITC, Claire Romain dans la série Montmartre. Photo Julen Panié/Authentic Prod/Banjay/TF1.

Tous ceux qui l’avaient découvert dans « Ici tout commence », dans le rôle de Grégory Delobel, et qui regrettaient son départ de la série quotidienne de TF1, ont largement eu l’occasion de se consoler ces dernières semaines. Mikaël Mittelstadt était au casting de la fiction « Rien ne t’efface », on l’a également vu incarnant le leader des 2be3 dans « Filip » et, ce lundi soir, il fera son apparition dans la série Montmartre, dans la peau de Charles de La Lande, un jeune peintre qui cache quelques secrets concernant sa réelle identité.

Un rôle que le comédien a endossé avec un plaisir non feint : « J’habite Montmartre, c’était déjà une condition suffisante, s’amuse-t-il. Plus sérieusement, l’aspect épique, historique du récit me plaisait. En plus, je venais de voir le film Babylon et j’avais ces images en tête. J’étais comme un gosse en lisant le scénario. »

La personnalité mystérieuse de son personnage est venue renforcer son intérêt pour le rôle « C’est l’héritier d’une grande famille de la haute-aristocratique mais les mondanités, la vie de château ce n’est pas ce à quoi il aspire. C’est un artiste doué qui a envie de peindre, de se réfugier à Montmartre, qui a envie de simplicité, d’humilité, de modestie. »

L’autre bonne nouvelle, c’est que ce fameux Charles va tomber sous le charme de l’une des héroïnes principales, Rose, jouée par Claire Romain, qui fut l’une de ses partenaires de jeu dans « Ici tout commence ». « C’est comme quand tu arrives en vacances et que tu retrouves un copain, tu te sens moins seul. Jouer avec Claire et Benjamin (Baroche), c’était chouette. En plus, comme il y a quand même pas mal de scènes d’intimité, ça facilite les choses de le faire avec quelqu’un qu’on connaît bien, qu’on apprécie. »

Pour Mikaël Mittelstadt, « Montmartre » fut aussi l’occasion de se montrer dans un registre très différent : « C’est vrai que c’était plus facile pour moi d’aller vers des personnages comme Greg dans « Ici tout commence » ou Jonas dans « Rien ne t’efface » qui sont un peu plus rock, plus sauvage, mais le côté poli, bien éduqué je l’ai aussi d’une certaine façon en allant dans une école privée internationale, où j’ai côtoyé beaucoup de jeunes qui étaient plus « Charlesque » que moi. »

Pour ce rôle, il a fallu apprendre à se tenir droit mais les décors et surtout les costumes l’ont aidé à se mettre dans la peau de Charles : « Les costumes racontent déjà quelque chose et amènent un truc dans la posture, assure-t-il. Même le château en lui-même contribue à te mettre dedans car tu n’a pas une attitude habituelle, tu as peur de faire une bêtise, de casser un vase en porcelaine Ming. La lumière, le décor, la musique disent déjà des choses, l’acteur n’a qu’à se concentrer sur le texte. »

« Montmartre », épisodes 3 et 4, ce lundi 6 octobre dès 21 h 10 sur TF1. Les épisodes précédents sont disponibles en replay.

Devant le succès de « Nourrices », Séverine Cressan boit du petit-lait

Séverine Cressan connaît un franc succès avec son roman Nourrices.

Finaliste du prix du roman Fnac 2025, Séverine Cressan a donné tout son sens à l’expression «Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ». Passionnée d’écriture depuis son adolescence, elle a décidé de passer le cap et de faire de ses rêves une réalité. Pour son premier ouvrage, elle a décidé de s’intéresser aux nourrices. « C’est un personnage que je rencontrais souvent dans mes lectures mais dont on ne connaît rien, qui n’est généralement pas nommé, on évoque souvent juste sa fonction, explique-t-elle. Ça m’a toujours interpellé, quand on réfléchit à ce que ça représente vraiment d’allaiter un enfant qui n’est pas le sien et d’être payé pour ça. »

Séverine Cressan a préalablement entamé un gros travail de documentation. « Je me suis rendue compte que ça existait depuis l’Antiquité et ça a duré jusqu’à la première guerre mondiale. J’ai eu envie de savoir qui étaient ces femmes, pourquoi elles faisaient ça, quel était leur quotidien, poursuit-elle. Je voulais montrer l’exploitation de leur corps, leur marchandisation, d’autant qu’elles n’étaient pas forcément les premières bénéficiaires de l’argent qu’elles touchaient. J’ai lu tout ce que je pouvais sur le sujet, sur le lien mère-enfant et même sur la psychologie. »

La romancière bretonne n’a, en revanche, pas souhaité aller à la rencontre d’anciennes nourrices pour ne pas trop altérer sa créativité et laisser une part de fiction dans son roman. A une exception près tous ses personnages, dont Sylvaine son héroïne principale, sont le fruit de son imagination. « J’ai juste fait apparaître une vraie méchante, une nourrice normande qui, en l’espace de cinq ans, a tué 14 nourrissons dont elle avait la charge. »

En tant que mère ayant, elle-même, allaité longtemps ses deux enfants, Séverine Cressan avoue s’être posée pas mal de questions. « Je me suis demandé si je serais capable de prendre un bébé que je ne connais pas, de le mettre à mon sein, une partie très intime de moi-même et si je serais capable de me dévouer à lui pour de l’argent. »

Sur un petit nuage devant le succès de ce premier livre, cette professeure de Français se projette évidemment déjà sur un deuxième roman : « Je préfère encore garder le thème secret mais je l’ai déjà en tête depuis un moment, je fourmille d’idées, assure-t-elle. J’ai hâte de m’y remettre, écrire me procure tellement de plaisir. »

« Nourrices » de Séverine Cressan. Éditions Dalva. 272 pages. Prix : 21,50 €.