Production, album, stand-up… Les élèves de « Seconde B » épanouis dans leurs vies professionnelles

Igor Butler, Ysa Ferrer et Pascal Jaubert, les acteurs de la série Seconde B ont ravivé de beaux souvenirs à Séries Mania© Olivier Vigerie

Le mois de mai 1993 restera à jamais une grande date dans l’histoire du sport tricolore avec la première victoire d’un club français, l’Olympique de Marseille, dans une coupe d’Europe. C’est également un mois qui aura marqué l’existence d’Ysa Ferrer, Igor Butler et Pascal Jaubert, trois des cinq comédiens principaux de la série Seconde B, lancée le 10 mai 1993 et diffusée pendant deux ans sur France 2, qui évoquait la vie de cinq lycéens.

Les trois camarades étaient présents, il y a quelques jours, au festival Séries Mania pour une rencontre avec leurs fans qui, trente ans plus tard, ont peut-être pris quelques rides mais ont répondu encore présents, en nombre, pour l’événement. « On ne savait pas trop à quel accueil s’attendre mais les gens étaient au rendez-vous, ils étaient adorables. Je crois que nous étions autant touchés qu’eux », avoue Ysa Ferrer, qui incarnait Nadia. « C’est fantastique de voir tous ces gens et de se rendre compte à quel point la série a marqué une génération, concède également Igor Butler, alias Michael dans la série. J’étais assez ému de voir l’émotion que ça procure. »

« C’est plaisant de voir que trente ans après les gens se souviennent de ce que l’on a fait et soient encore là pour nous poser des questions. On se voit parfois entre nous pour des événements privés mais en public, ça n’arrive jamais », apprécie Pascal Jaubert, qui jouait le personnage de Kader et qui, comme ses petits camarades, gardent d’excellents souvenirs de cette aventure. « J’avais 18 ans, j’étais sur des plateaux de tournage à faire ce que j’aimais avec des gens que j’adore toujours. C’était une fin d’adolescence exceptionnelle et je n’ai pas de nostalgie car j’ai vécu pleinement cette période », assure-t-il.

Bientôt un septième album pour Ysa Ferrer

De très bons souvenirs, c’est également ce que garde Ysa Ferrer de cette expérience télévisuelle : « On a vécu des choses extraordinaires, Je suis très fière de cette série, ce n’est absolument pas une casserole pour moi. Les sujets abordés dans la série étaient vraiment bien et ce qui est drôle c’est que j’ai depuis changé douze fois de look, je ne ressemble plus du tout à mon personnage mais des gens me reconnaissent encore dans la rue. »

Depuis, la jeune femme a été meneuse de revue dans le spectacle Îcones du Casion Barrière de Lille en 2013 puis elle a encore fait un peu de comédie, notamment une pièce de théâtre « On fait l’amour comme on tue », mise en scène par Oscar Sisto,  jouée au théâtre du Jamel Comedy Club en 2017 mais sa carrière a pris une nouvelle trajectoire avec la musique. « C’était ma deuxième passion et quand j’ai vu qu’on commençait à vouloir m’enfermer dans un certain type de rôle, je me suis tournée vers la musique, j’ai signé chez Polydor, où j’ai enregistré mes deux premiers albums.

Après avoir sorti un coffret collector pour célébrer ses trente ans de carrière, Ysa Ferrer est de retour avec des nouveautés mais toujours sur de la pop cosmique et, d’ici quelques mois, c’est l’opus numéro 7, co-composé avec Daniel Castano et lancé par le single « Pour de vrai », qui devrait sortir dans les bacs avant de partir, elle l’espère, dans une tournée. « J’étais passée par le Splendid de Lille en 2011, se souvient-elle. Ma dernière scène remonte à La Cigale en 2015, le Covid a ensuite stoppé certains projets donc j’ai hâte de revenir face au public. »

Pascal Jaubert s’est lancé dans le stand-up

Venir à la rencontre des gens en province, c’est également le souhait de Pascal Jaubert, le rigolo de la bande, qui s’est, pour sa part, tourné vers l’humour depuis quelques années. « J’ai créé un spectacle « L’amour en question » que je joue depuis un an et demi mais dont je propose une nouvelle version depuis janvier à La Divine Comédie à Paris. Pendant une heure, je réponds aux questions que l’on peut se poser sur les relations amoureuses, explique-t-il. C’est un prolongement sur scène de ce que j’ai fait pendant six ou sept ans dans un podcast « Les gentilshommes ». J’espère partir en tournée avec ce spectacle et passer par Lille.

Fan de Kyan Khojandi, de Naïm, Redouane Bougheraba ou Elsa Barrère, qui envoie des punchlines de tueuse mais surtout des Américains Dave Chappelle, Chris Rock, Bill Burr et Louis CK, « même si ce n’est pas très politiquement correct de le citer », Pascal Jaubert est également en ce moment sur l’écriture de séries, d’un film et il diffuse régulièrement sur son compte Instagram des épisodes de la série « A tes amours », un complément de son spectacle.

Igor Butler produit Jonathan Dassin

Fier du parcours artistique accompli par ses camarades de jeu, Igor Butler était, de son côté, ravi de retrouver le public de Lille, de lire l’émotion dans le regard des gens rencontrés lors du Festival Séries Mania, même s’il n’aime pas trop se replonger dans le passé. « Je n’ai jamais revu des épisodes de Seconde B, confesse-t-il. Je n’en ai jamais montrés à ma fille mais je pense qu’elle a vu quelques extraits. »

L’homme est, en revanche, attaché aux liens qu’il a noués avec les autres comédiens de la série : « Nous sommes toujours amis trente ans plus tard, on a vécu tellement de choses ensemble, à la sortie de l’adolescence, c’était comme une colonie de vacances, précise-t-il. Ce qui me rend triste, c’est qu’en trente ans, les problématiques de racisme, d’homosexualité, de maladie que l’on évoquait dans la série sont toujours d’actualité. »

S’il n’a quasiment plus joué la comédie depuis la fin de la série, Igor Butler reste intéressé par l’écriture et il a surtout gardé un vrai fil rouge avec sa vie d’avant et son personnage de Michael. « Le rocker raté est devenu un producteur de musique, sourit-il. Ça fait 25 ans que je travaille dans ce milieu, je conçois des shows, j’accompagne des artistes en tournée. Je suis passé de l’autre côté de la barrière. En ce moment, je voyage à travers le monde avec Jonathan Dassin, le fils de Joe Dassin. On a beaucoup de dates à l’étranger donc ça prend pas mal de temps mais on va aussi évidemment faire des concerts en France et le hasard fait qu’on vient d’officialiser une date au théâtre Sébastopol de Lille pour le 16 janvier 2027 (on en reparlera prochainement sur ce site avec l’intéressé). » Leurs enseignants de l’époque peuvent se réjouir : les élèves de « Seconde B » ont réussi leurs vies professionnelles.

Kaboul, une série internationale sur le retour en force des Talibans

La série Kaboul est diffusée à partir de ce lundi soir sur France 2.

Produite dans le cadre de l’alliance européenne par une dizaine de pays dont la France, Kaboul, la série en 6 épisodes de 52 minutes, diffusée à partir de ce lundi 31 mars (21 h 10) sur France 2, nous replonge dans un événement récent de l’histoire : le retour en force des Talibans en Afghanistan avec la prise de Kaboul le 15 août 2021 suite au retrait des troupes armées américaines.

« Notre première idée était d’aller sur une famille afghane et de raconter une histoire d’exil puis dans la première version, on était plutôt sur le point de vue de la France, expliquent les créateurs de la série, Thomas Finkielfraut et Olivier Demangel. Quand c’est devenu un projet européen et qu’il a fallu intégrer d’autres trames, on a décidé d’aller voir ce qui s’était passé dans les autres pays, ce que nous ne faisions pas forcément en tant que simple citoyen, et on a découvert des trajectoires de vie aussi extraordinaires à raconter chez nos voisins allemands ou italiens. »

Tournée dans des conditions de chaleur importante au Maroc et à Athènes, la série revient donc sur la prise de Kaboul avec différents points de vue, ceux de diplomates, de militaires, de familles contraintes à l’exil avec un casting lui aussi international comprenant des acteurs belges (Jonathan Zaccaï, Thibaut Evrard), américain (Eric Dane), français (Olivier Rabourdin), libanais (Darina Al Joundi), iranien (Vassilis Koulakani), britannique (Hanna Abdoh) ou même de double nationalité comme l’actrice franco-allemande Jeanne Goursaud.

« Il y avait beaucoup d’acteurs, de trames, de personnages donc il fallait trouver un rythme émotionnel et dramaturgique pour faire avancer ces histoires, confie la metteur en scène Kasia Adamik. C’était, malgré tout, une expérience magnifique de bénéficier de ces différentes perspectives et de les unir dans une même histoire émotionnelle. »

Divers consultants et une documentation abondante ont été utiles pour préparer la série même si comme le rappelle Kasia Adamik : « On voulait évidemment être crédible mais il ne fallait pas oublier que l’on réalisait une fiction pas un documentaire. » « On a toujours cherché le bon équilibre entre ce qu’il s’est réellement passé et ce que notre série devait raconter », précisent les créateurs de la série.

Invités, pour certains, au festival Séries Mania à Lille, la semaine passée, plusieurs comédiens n’ont pas boudé leur plaisir de prendre part à une telle aventure. « C’est sûrement l’une des histoires les plus importantes que j’ai racontée depuis que je tourne, admet Jeanne Goursaud. Ce rôle (agente des services de renseignement allemand) est vraiment différent de ceux que j’ai pu faire auparavant. Une série, ça peut avoir l’objet de divertir les gens mais aussi parfois de revenir sur des choses importantes de l’histoire. Je voulais en tant qu’actrice toucher le public mais aussi offrir une perspective différente sur certaines choses et je pense que cette série a permis de le faire. »

« C’est probablement le meilleur rôle de ma vie, confirme l’Italien Gianmarco Saurino. C’était vraiment un tournage intense, je sentais que c’était important, c’est ce genre de rôle (un diplomate italien) que je veux faire comme acteur, faire le lien entre la culture et la politique. »

Jonathan Zacc, qui incarne le chef de la sécurité de l’ambassade de France, en charge de l’évacuation, ne cache pas, pour sa part, son admiration pour son personnage : « On se demande toujours qui on serait en temps de guerre mais je crois que je n’aurais pas le courage de prendre des décisions aussi importantes, de risquer ma vie à ce point, admet-il. Je ne vois pas ce qu’il aurait pu faire de mieux que ce qu’il a tenté pour sauver un maximum de gens lorsque la ville a été envahie par les talibans. »

La Libanaise Darina al Joundi fut sans aucun doute l’une des personnes pour laquelle il fut le plus aisé de se fondre dans son personnage de procureur dont les Talibans veulent la peau : « J’ai vécu aussi la guerre dans mon pays, des choses semblables, il fallait juste ressortir des moments de ma vie personnelle pour servir le personnage. Partager son vécu est parfois très dur mais si c’est pour le rapprocher de ce que l’on est en train d’essayer de jouer dans la série, c’est un honneur. »

« Kaboul », série en 6 épisodes de 52 minutes, à partir de ce lundi 31 mars (21 h 10) sur France 2.

Équinoxe met en lumière le talent des artistes de Music’Hall

La troupe 2025 de Music'Hall a fini les répétitiions. Place au spectacle au théâtre Sébastopol de Lille et au Colisée de Roubaix.

L’association Music’Hall de l’Edhec de Roubaix fêtera l’an prochain ses trente ans d’existence. En attendant ce bel anniversaire, toute l’équipe est sur le pont pour peaufiner les ultimes réglages avant les représentations du spectacle 2025, intitulé Équinoxe, et qui sera joué ce mardi 1er et mercredi 2 avril au théâtre Sébastopol de Lille ainsi que le dimanche 6 avril au Colisée de Roubaix.

Un spectacle créé par une équipe de trois scénaristes et un metteur en scène, choisis sur casting en mai 2024. « En tout on a un staff d’une douzaine de personnes qui forme l’équipe artistique, avec des responsables dans les différents domaines (choristes, solistes, danseuses…) mais il y a bien 70 personnes qui travaillent sur ce projet, explique l’un des scénaristes Rémi Tartare. On avait tous écrit une histoire pour le casting et on avait le choix de mettre notre travail en commun ou de s’arrêter sur l’un des textes proposés mais on a finalement décidé de tout reprendre à zéro »

Le premier point fut de définir le thème du show : « On voulait se baser autour d’un concept du jour et de la nuit : comment sont les gens le jour et comment ils peuvent révéler une autre personnalité la nuit, explique Rémi Tartare. On a essayé d’articuler tout ça autour des bars, des discothèques, de cette période des années 1980, en reproduisant les coiffures, les costumes ».

Musicalement, le spectacle ne se limite pas aux années 1980 et traverse plusieurs décennies, de Dalida à Ben Mazué, en passant par Mika. Près de 35 artistes, des choristes, des danseuses, des solistes, des acteurs, des musiciens sont sur scène et ont aussi dû passer des castings.

Tous doivent être étudiants mais pas obligatoirement à l’Edhec. L’école fournit les instruments de musique, les espaces de répétition mais le projet artistique primant sur tout, la priorité est d’assouvir les attentes des spectateurs en offrant un spectacle vraiment qualitatif. Des perles rares en provenance des facultés et grandes écoles de la région sont recherchées chaque année. « Certains ont parfois déjà un petit vécu, notamment pour les musiciens dans des groupes régionaux mais beaucoup n’ont aucune expérience de la scène », précise Anne Pheulpin, qui gère les quatre solistes.

Tout ce beau monde est à pied d’œuvre depuis le mois d’octobre avec d’abord un bloc de formation individuelle accélérée jusqu’en fin d’année comprenant trois heures de théâtre et une heure de chant. Ce n’est que début janvier que débutent les répétions générales sur 8 week-ends avec des journées intenses (9 h-18 h, samedi comme dimanche).

Ces spectacles ont aussi la particularité d’avoir une dimension inclusive puisque chaque année des personnes qui souffrent de déficience mentale font partie de la troupe. Cette fois, ce sont cinq jeunes du Dame du Roitelet à Tourcoing, qui prendront part à l’histoire sur quatre tableaux.

Preuve de la qualité du travail effectué, plusieurs anciens artistes de Music’hall mènent aujourd’hui une belle carrière à l’image de Rayan Ben Azzouz que l’on peut admirer dans le spectacle du Casino Barrière de Lille, Fabricurious, mais aussi Antoine Nya, danseur dans Molière, le spectacle musical et qui a même monté son propre spectacle Fantasmagloria ou encore Marine Romain qui a intégré la MB Dance company, finaliste de l’émission La France a un incroyable talent.

Equinoxe, un spectacle proposé par l’association Music’Hall de l’Edhec de Roubaix, ces mardi 1er et mercredi 2 avril (20 h) au théâtre Sébastopol de Lille et le dimanche 6 avril (18 h) au Colisée de Roubaix. Prix : 25 €, 15 € pour les moins de 26 ans et 10 € pour les moins de 10 ans.

Avec « De là-haut », Amélie Antoine nous plonge dans une relation complexe mère-fille

Amélie Antoine a présenté son dernier livre, De là haut, au salon du livre de Bondues.

Planète Lille était, il y a quinze jours, au salon du livre de Bondues. L’occasion d’échanger avec quelques auteurs présents et de vous suggérer quelques idées de lecture au fil des prochains jours et des prochaines semaines. On poursuit avec l’une des autrices les plus en vogue de la région, Amélie Antoine, venue présenter son dernier roman De là-haut.

« C’est l’histoire de deux femmes, Adélie, la cinquantaine, et sa fille Julia, qui a une trentaine d’années, qui ont une relation très compliquée, explique-t-elle. Elles ne sont pas brouillées, il n’y a jamais eu de conflits ouverts entre elles mais elles se contentent de se voir deux ou trois fois par an et de s’appeler une ou deux fois par mois. Une relation de façade, où elles se parlent de la pluie et du beau temps mais jamais de choses profondes et encore moins de ce qu’elles ont à se reprocher l’une l’autre. Forcément, il va se passer quelque chose, qui fait que ça ne va pas pouvoir rester ainsi. Adélie va apprendre qu’elle souffre d’une maladie incurable et dégénérative et elle va donc faire une demande à sa fille. »

Oscillant depuis le début de sa carrière entre roman de littérature générale et thrillers psychologiques ou romans noirs, Amélie Antoine range ce treizième ouvrage dans la première catégorie.

Plusieurs flash-back avec des passages dans l’enfance et l’adolescence de Julia vont permettre aux lecteurs de comprendre pourquoi celle-ci en veut autant à sa mère. Amélie Antoine saisit ainsi l’occasion de montrer à quel point des rancœurs peuvent naître et grossir, si les choses ne sont pas dites, suite à la mauvaise interprétation que l’on peut se faire de certains discours, de certaines attitudes. Le tout sans jamais prendre partie pour l’une ou pour l’autre. « Je crée toujours mes personnages de manière à ne pas être dans le jugement avec eux, confie-t-elle. Je ne souhaite pas que le lecteur se place dans un camp ou dans l’autre. Je les comprends toutes les deux avec chacune leurs défauts, leurs failles, des erreurs mais aussi des mauvaises réactions. On découvre ainsi des scènes avec le point de vue d’Adélie et plus tard on voit Julia se souvenir de la même scène et l’interpréter d’une façon qui n’a rien à voir avec la réalité. »

Un autre personnage joue un rôle majeur dans ce roman : l’astronaute Thomas Pesquet. « Je voulais que le personnage d’Adélie soit tellement fan de quelqu’un qu’elle en oublie sa propre vie et que ça l’éloigne encore plus de sa fille qui ne comprend pas que sa mère en sache plus sur un « inconnu » que sur elle. Adélie a une profonde admiration pour lui et pour tout ce qui concerne l’espace. Elle sait ce qu’il aime manger et les morceaux qu’il sait jouer au saxophone alors qu’elle ne sait rien de sa fille.

Pourquoi Thomas Pesquet ? « Je ne voulais pas que ce soit un chanteur ou un acteur que l’on peut attendre à la fin d’un concert ou voir à l’avant-première d’un film, précise-t-elle. Je n’ai pas pris non plus de sportifs car je n’avais pas trop envie de faire des recherches dans ce domaine, donc Thomas Pesquet cochait un peu toutes les cases, il était inaccessible et j’étais prête à lire des bouquins et regarder des documentaires sur lui, même si depuis j’ai presque tout oublié mais il faut dire que lors de l’écriture, il y a quelques années, il n’était pas aussi connu qu’aujourd’hui ». 

« De là-haut », un livre d’Amélie Antoine, éditions Le Muscadier. 392 pages. Prix : 21,90 €.

Elsa Guedj rayonne dans « Le sens des choses »

Elsa Guedj récompensée pour son rôle dans Le sens des choses. (c) Raoul Gilibert

Disponible depuis ce vendredi sur la plateforme Max, la nouvelle série écrite par Noé Debré Le sens des choses, nommée dans la catégorie compétition française au Festival Séries Mania n’est pas repartie les mains vides de Lille. Elsa Guedj a en effet reçu le prix de la meilleure actrice pour son rôle de femme rabbin.

« Je trouvais génial d’interpréter un personnage que je n’avais jamais vu avant. Dans la réalité c’est très rare des femmes rabbins et donc il fallait en quelque sorte inventer un nouveau personnage de fiction explique-t-elle. J’avais été séduite par la qualité de l’écriture et je trouvais drôle ce mélange de comédie et de quelque chose de plus spirituel, philosophique. Il y avait dans le ton d’ensemble de la série et dans le caractère de mon personnage, une variété assez savoureuse. »

Librement adapté du roman de Delphine Horvilleur, Vivre avec nos morts, la série a tout de suite été pensée comme une comédie. « On ne voulait pas faire une adaptation littérale. On a rencontré plusieurs fois Delphine, on a beaucoup discuté avec elle de son quotidien et on a travaillé avec ce que l’on avait récolté avec les comédiens, confie le créateur de la série, Noé Debré. Je pense qu’à l’arrivée de le personnage de Léa est assez éloignée d’elle. Initialement, on voulait aussi aller plus loin dans la comédie, tirer vers la farce mais finalement on a amené un peu plus de gravité, de solennité. »

Pour se préparer à son rôle, Elsa Guedj a travaillé avec un spécialiste du judaïsme, elle est allée à la synagogue, elle a rencontré des rabbins et des rabbines avec des parcours différents. « Même si les parties rituelles et liturgiques sont assez limitées et que la série parle au fond surtout de thèmes existentiels qui concernent tous les humains comme la mort, la famille, comment trouver sa place, comment vivre sa vie, je trouvais important en amont de me familiarise avec la pensée, la philosophie, les textes dits par les rabbins, indique-t-elle. Après quand on tournait, je ne pensais pas forcément au Talmud (texte fondamental du judaïsme) en jouant mes scènes »

« La série évoque une petite révolution dans la religion et c’est plutôt chouette, estime, pour sa part, Solal Bouloudnine, qui incarne Joël le frère de Léa dans la série. C’était audacieux de mettre en avant une femme rabbin. Je suis juif, donc forcément le sujet me parlait. Je suis issu d’un milieu assez traditionaliste et depuis quelques temps je suis plutôt libéral mais la religion n’est pas non plus le thème central, c’est aussi et surtout une histoire de famille. » De liens particuliers avec un père (Eric Elmosnino) athée, et toute une galerie de personnages hauts en couleur (Manu Payet, Noémie Lvovsky). Le sens des choses est avant tout une quête de sens pour une jeune femme censée guider les autres mais en proie, elle-même, à de nombreux questionnements sur la vie.

« Le sens des choses », 8 épisodes d’une trentaine de minutes. Avec Elsa Guedj, Eric Elmosnino, Manu Payet, Noémie Lvovsky, Solal Bouloudnine… Disponible sur Max