Malik Bentalha vous embarque dans son « Nouveau monde »

Malik Bentalha est de retour sur scène pour son spectacle le plus personnel. (c) MisterFifou

Quand il consulte son calendrier de tournée, à l’heure de lancer un nouveau spectacle, Malik Bentalha nous le certifie : les premières dates qu’ils regardent sont celles dans le Nord. « Parce que je sais que c’est un public extraordinaire et que c’est dans ces villes là qu’il se passe toujours quelque chose de magique. Est-ce que j’aurais envie d’être Dany Boon ? Oui car il a la chance de vous avoir et j’en profite pour passer un message : est-ce que je peux devenir ch’ti d’adoption », sourit l’humoriste.

Le ton est donné, Malik Bentalha se réjouit de présenter son « Nouveau monde » au théâtre Sébastopol, ce vendredi 10 janvier. Un seul en scène qui part pourtant d’un événement pas très gai : la petite période de dépression qu’il a traversée. « J’ai connu des hauts, des bas, je suis passé par un moment difficile mais je m’en suis relevé et j’estime que c’est une chance de pouvoir en parler, explique-t-il. C’est mon spectacle le plus personnel car je me suis inspiré de mes échecs. Pour diverses raisons, que ce soit des soucis familiaux, d’argent, de harcèlement scolaire ou de santé, beaucoup de gens passent par des phases compliquées dans leur vie et j’avais envie de véhiculer un message positif en rappelant qu’après la pluie vient le beau temps et surtout qu’il faut parler, ne pas garder ses problèmes pour soi. »

Le comédien, que l’on peut aussi entendre actuellement au cinéma, puisqu’il prête sa voix au personnage de Sonic, est convaincu que le rire est un bon vecteur pour faire passer les messages et favoriser une prise de conscience. « On a besoin d’amour, de solidarité, à une époque où on essaie de plus en plus de nous monter les uns contre les autres, poursuit-il. Dans ce spectacle, j’aborde plein de choses, j’évoque aussi mes parodies vidéos qui ont cartonné ces derniers mois et qui ont constitué une sorte de renaissance. Sur mes précédents spectacle, j’avais parfois l’impression de rester un peu en surface. Là, c’est plus profond, il y a une surprise que je fais sur scène qui cueille généralement le public et rien que d’en parler, j’en ai des frissons. Ce qui se passe dans les salles me touche vraiment au cœur. J’ai l’impression que les gens se sentent plus concernés, qu’ils s’y retrouvent davantage. »

L’artiste a cette agréable sensation « d’avoir trouvé un bon équilibre, d’avoir touché quelque chose du bout des doigts » : peut-être bien un nouveau monde.

Malik Bentalha est en spectacle avec « Nouveau monde », ce vendredi 10 janvier (20 h) au théâtre Sébastopol de Lille.

Extra, la série qui interroge sur la sexualité des personnes en situation de handicap

Anne Girouard et Stéphane Debac vont voir leur vie de famille tranquille sérieusement bousculer. (c)2023 Les films du cygne

Présentée, l’an passé, au Festival Series Mania de Lille, la série Extra débarque ce mardi soir sur OCS et se révèle être l’une des belles surprises de ce début d’année. D’une part en raison de l’originalité et de l’audace de la thématique retenue, à savoir l’assistance sexuelle portée aux personnes en situation de handicap. Et, d’autre part, grâce à la qualité d’écriture de Matthieu Bernard et Jonathan Hazan.

Deux ingrédients qui ont convaincu les acteurs principaux, Anne Girouard et Séphane Debac de se lancer dans l’aventure. La première incarne Catherine, une femme dévouée à sa famille et à sa chorale inclusive jusqu’à ce qu’elle ait une révélation et se transforme en Cathy, assistante sexuelle. Une nouvelle activité qui va réveiller sa propre intimité et une double vie qui va forcément créer un certain chaos dans l’existence bien rangé de sa famille, notamment de son mari Antoine, interprété par Stéphane Debac.

« J’ai été séduit par l’écriture, le rythme, le sens des dialogues. Je ressentais vraiment la comédie qui pouvait se dégager de ces scénarios, confie-t-il. Je connaissais peu le sujet exploré mais je trouvais ça chouette que ça puisse faire l’objet d’une série. J’ai aussi aimé le choix de l’épanouissement d’une femme et donc d’avoir à jouer le mari de quelqu’un plutôt que ce soit une actrice qui joue la femme de… comme c’est le plus souvent le cas. »

Anne Girouard avoue avoir été, elle aussi cueillie par le scénario, malgré un intérêt réel pour le bien-être des personnes en situation de handicap : « J’étais déjà souvent révoltée en voyant leurs contraintes dans les transports en commun mais je n’avais jamais pensé à leur sexualité, je trouve que c’était d’utilité publique de questionner les gens là-dessus. »

« J’ai aussi été séduire par ce personnage principal, une femme qui n’a plus 25 ans mais dont on interroge l’intimité, c’est très rafraîchissant, poursuit-elle. Ce rôle de Catherine c’est un cadeau pour une comédienne. C’est un personnage qui évolue énormément, qui part à la rencontre d’elle-même à travers la rencontre des autres. C’est une série sur l’amour, l’échange, l’attention à l’autre. À partir du moment où on prend soin des autres, on prend soin de soi.  Ce qui est fort, c’est que ce n’est pas intellectualisé, tout passe par le corps, c’est totalement physique et c’est même violent ce que ça provoque en elle. »

Stéphane Debac a également apprécié la tonalité à donner à son personnage : « Antoine est un type dont l’objectif personnel a pris le pas sur sa vie privée. Sa vie ronronne et ça roule pour lui, explique le comédien. Il a tellement le souhait d’appartenir à ce microcosme de notables locaux qu’il ne perçoit rien dans sa vie privée et quand il réalise que ça ne va pas, il reste relativement égoïste dans ses choix. Il est tellement accroché à ce désir de trouver sa place dans la société qu’il ne se rend même pas compte qu’il s’est auto-posé comme un vase au sein de sa famille. »

« Extra », une série de Matthieu Bernard et Jonathan Azan, 10 épisodes de 52 minutes, disponible à partir de ce mardi 7 janvier (20 h 50) sur OCS. Avec Anne Girouard et Stéphane Debac.

© 2023 Les films du cygne

Le Spotlight dédie une semaine aux humoristes belges

Révélé dans l'émission belge 'Le grand cactus", Kody fait partie des talents belges qui seront au Spotlight.

De Raymond Devos à GuiHome vous détend en passant Benoît Poelvoorde, François Damiens, Virginie Hocq, Laura Laune, Stéphane De Groodt, Alex Vizorek ou encore Nawell Madani, nos voisins belges ont toujours su se faire une place de choix dans notre paysage humoristique.

Ce n’est donc finalement que logique de voir le Spotlight de Lille dédier une semaine spéciale aux nouveaux talents de la scène belge. Victor Ghesquière, Dena, Greg Genart, Freddy Tougaux, Kody et Denis Richir se succéderont ainsi du lundi 6 au samedi 11 janvier. « On aime leur humour engagé, décalé, burlesque, on avait déjà fait des événements autour de la Belgique, des comédy clubs spéciaux mais jamais une semaine entière », confie Florian Hanssens, le directeur de l’établissement.

Un événement appelé à s’installer dans la durée ? « On verra comment ça fonctionne, c’est toujours le public qui donne le « la », poursuit-il. On propose environ 750 spectacles par an, on a toujours envie de surprendre les gens. On essaie de créer des thématiques. Il y a le festival en novembre qui a bien marché, on va faire une semaine autour de la douceur à la Saint-Valentin puis une autre avec de l’humour musical en juin. C’est dans cet esprit que l’on a fait cette proposition de la semaine de l’humour belge. »

Le choix des artistes sélectionnés a été effectué par la programmatrice Isabelle Baert, ancienne propriétaire des lieux : « Elle a essayé de trouver des spectacles qui reflètent bien cette diversité belge, des choses engagées avec Dena, du burlesque avec Freddy Tugaux, de la modernité avec Kody qui sera là pour deux dates et qui suscite pour l’instant le meilleur taux de remplissage, précise Florian Hanssens. Isabelle a vu la majorité des spectacles, certains artistes nous ont été recommandés et on a aussi remarqué des gens sur les réseaux sociaux. J’avoue que je vais, moi-même, en découvrir certains comme Greg Genart qui donne sa vision du monde professionnel et de la maladie du siècle qu’est le burn-out. »

Une occasion pour les habitués d’avoir un regard différent sur des questions sociétales et une opportunité pour le Spotlight d’attirer un nouveau public frontalier.

La programmation : Victor Ghesquière, lundi 6 (21 h) ; Dena, mercredi 8 (19 h) ; Greg Genart, mercredi 8 (21 h) ; Freddy Tougaux, vendredi 10 (19 h) ; Kody, vendredi 10 (21 h) et samedi 11 (21 h) ; Denis Richir, samedi 11 (19 h).

Une nouvelle « Enquête parallèle » pour Florence Pernel

Florence Pernel dans la peau d'une journaliste dans la série "Enquête parallèle" sur France 3. Photo Nathalie Guyon/France TV

Après avoir incarné une femme de loi pendant de longues années dans des téléfilms comme Le juge est une femme ou Crimes àFlorence Pernel continue de résoudre des intrigues policières mais cette fois dans la peau d’une journaliste avec la nouvelle collection  Enquête parallèle dont le deuxième opus Un crime presque parfait, sera diffusé ce samedi 4 janvier (21 h 05) sur France 3. 

Florence, votre personnage, Fred Chaperot, est une ancienne reporter de guerre, reconvertie dans une TV locale pour s’occuper de sa fille mais on sent qu’elle a besoin d’un peu plus d’actions…

« Oui, elle a fait ce choix quand elle était sur les zones de guerre, après avoir croisé le chemin d’une petite orpheline, alors âgée de 3-4 ans mais qui en a désormais 17. Elle a adopté cette enfant, elle l’a emmenée en France mais c’est vrai que sa vie est moins trépidante alors elle mène des enquêtes parallèles à celles des gendarmes qui sont des amis à elle ou de la famille et à force de malice, de charme et en transgressant un peu les lois, elle parvient à ses fins. »

Dans cet épisode, sa volonté d’enquêter est renforcée par un sentiment de culpabilité puisqu’elle se demande si en sauvant un homme du suicide elle n’est pas du coup responsable de la mort d’une femme ?

« Oui, elle se demande si elle n’a pas provoqué une catastrophe, ce qui renforce son besoin de connaître la vérité sur ce qui s’est passé. »

Alors que les journalistes sont souvent dépeints de façon négative dans les films ou les séries, là on montre avec votre personnage un visage positif, elle est utile à la société…

« C’était aussi ça l’idée, arriver à créer des personnages sympathiques, des gens cool, car on a avant tout envie de passer un bon moment. Il n’y a pas la noirceur des personnages d’une série comme Engrenages qui sont passionnants mais là c’est une comédie policière. »

Vous formez un duo improbable avec Jean-Baptiste Shelmerdine. Vous êtes très énergique et lui plus à la cool. Parlez-moi de ce binôme ?

« Oui, ça contrebalance, mon personnage a une énergie qu’il utilise parfois sans s’en rendre compte, c’est aussi grâce aux côtés très laxiste du personnage de Manu, une sorte de Tanguy qui vit au milieu de cette famille de bric et de broc qui s’organise autour de trois femmes, la mère, ma fille et ma grand-mère. »

C’est le deuxième épisode de la collection. Un troisième a déjà été tourné, vous espérez que ça se pérennise ?

« Ça dépendra des téléspectateurs mais on a déjà deux tournages prévus en 2025 donc c’est bien parti. »

Un petit point pour finir sur votre actualité ?

« On a fini la tournée avec la pièce Le huitième ciel. Je serai à Avignon en juillet avec une pièce dont j’ai acheté le droit sur l’histoire d’un couple qui s’est follement aimé et qui s’est quitté violemment. Je vais jouer avec Bernard Malaka et ce sera mis en scène par Anne Bouvier. »

« Enquête parallèle : un crime presque parfait », ce samedi 4 janvier (21 h 05) sur France 3. Avec Florence Pernel, Jean-Baptiste Shelmerdine, David Mora….

« Six jours », un thriller psychologique qui tient en haleine

Julie Gayet et Sami Bouajila à l'affiche de Six jours, un thriller palpitant. Photo SND

Six jours, c’est le temps qu’il reste à Malik (Sami Bouajila), inspecteur de police, pour résoudre une ancienne affaire de kidnapping, ayant entraîné la mort d’un enfant, avant que le délai de prescription de dix ans ne soit passé.

Dix longues années durant lesquelles, Anna (Julie Gayet), la maman de la victime n’a cessé de se battre pour que le dossier ne soit pas enterré. Alors, lorsque de nouveaux éléments surgissent, la mère et le policier se lancent dans une course contre la montre effrénée pour retrouver le meurtrier.

« Six jours » est inspiré d’un film Coréen : « Des producteurs qui avaient participé à mon premier film sont venus me voir avec ce projet, explique le réalisateur Juan-Carlos Medina. Jusqu’en 2017, la France était l’un des seuls pays avec la Corée à avoir un délai de prescription relativement court pour des affaires aussi graves. Depuis c’est passé à trente ans. C’est pour ça que l’action se situe en 2015-2016.

Un film tourné en grande partie dans notre région, notamment à Lille et Dunkerque. « Les conditions climatiques étaient dures mais une ambiance extraordinaire, c’est l’un des meilleurs tournages de ma vie, assure-t-il. Et puis il y a dans la région une architecture industrielle incroyable, qu’on ne voit nul part ailleurs en France. » Séduits, eux aussi, par la région et notamment par la ville de Lille, Julie Gayet et Sami Bouajila, les deux acteurs principaux ont surtout adhéré au scénario et à la direction d’acteurs proposé par Juan-Carlos Medina.

« Ce qui m’a vraiment intéressé, c’était que ce film parlait des rapports entre la vérité et la justice. Est-ce que la vérité, c’est toujours ce qui sert le mieux à la justice ? Il n’y a rien de pire que de perdre un enfant. Cette douleur peut amener une grande violence, un grand détachement sur le monde, surtout quand on a un besoin de justice », indique Julie Gayet, qui s’est servie de son vécu pour se fondre dans le personnage.

« J’ai eu un fils très gravement malade qui a failli mourir, confie-t-elle. Et je peux vous dire qu’ il y a eu un avant et un après. J’ai eu cette chance qu’il guérisse mais sur le coup, un immeuble m’est tombé sur la tête. La douleur et la froideur de ce personnage qui ne voit plus le monde de la même manière, c’était très intéressant à jouer pour moi, qui suis plutôt toujours à chercher le côté positif dans la vie ».

« J‘aime beaucoup amener des comédiens dans des choses où je ne les ai pas encore vues, poursuit Juan Carlos Medina. Julie est une comédienne très solaire, qui a joué dans beaucoup de films romantiques, des comédies mais elle n’avait jamais été dans un registre très dur, très méchant, très sombre. »

Le réalisateur aime aussi être surpris par ses comédiens, ce fut le cas avec Sami Bouajila : « Malik est un personnage qui a un peu perdu tout espoir en  la nature humaine et la référence que j’avais donnée à Sami, c’était Morgan Freeman dans Seven. ce flic un peu désabusé qui a tout vu, qui en a vu trop mais qui, deux semaines avant la retraite, veut encore faire le bien et résoudre son affaire. Sami a créé des choses auxquelles je ne m’attendais pas du tout. J’ai découvert tout ce qu’il a apporté au montage, c’était assez incroyable. »

Le comédien n’a d’ailleurs pas cherché à rencontrer des policiers ayant vécu ce genre d’affaires avant de tourner : « Ce personnage de Malik, c’est purement de l’humain, explique-t-il. Fort de ce qu’il a traversé pendant dix ans, tout se passe entre lui et lui : lui et son abattement, lui et sa culpabilité mais bien que désabusé, il s’accroche quand même à la vie et je trouve ça assez chouette. »

« Six jours », un thriller de Juan-Carlos Medina, en salle depuis ce mercredi 1er janvier. Avec Julie Gayet, Sami Bouajila, Yannick Choirat, Philippe Resimont…

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