La Poison veut faire transpirer le public lillois
Après avoir sorti un nouvel album Décadanse générale au mois de janvier, le trio La Poison vient défendre ses titres sur scène. Le public lillois, qui a rarement eu l’occasion de voir ce groupe pas comme les autres, va en prendre plein les oreilles et plein les yeux ce vendredi soir (20 h 30) à La Bulle Café. Explications de la chanteuse Moon.
Comment est venue l’idée de créer ces personnages hauts en couleur ?
« Au départ, je jouais dans un groupe pop rock exclusivement féminin, Le maximum Kouette, et puis les garçons sont arrivés dans l’histoire, on a continue à faire de la musique rock, ska et on a montré un spectacle théâtral le Maxi music monster show où l’on incarnait des monstres de foire, j’étais une femme à barbe et je me suis aperçue que le fait d’être costumée permet de s’oublier et d’aller plus loin sur scène alors quand a monté un projet plus sauvage, plus électro rock avec La Poison, on a gardé cette idée des personnages. »
Comment les avez-vous construits ?
« J’ai fait une école d’art, j’aime bien peindre et dessiner donc je me suis amusée sur ma tablette. J’aimais bien pour mon personnage le contraste de cette poupée un peu manga, petit écolière avec du maquillage trash. L’idée des trois couleurs blanc, vert et noir me plaisait aussi et le vert étant synonyme de malchance dans le monde du spectacle, c’était sympa de faire ce pied de nez en portant justement du vert. Pour David Menard, ce personnage de Lars Sonic collait bien avec le groupe, avec le poison et, enfin, le guitariste Daniel Jalmet n’était pas Fugu Shima au départ mais le personnage a évolué en deux ans. »
Le résultat est très réussi mais tout ça doit être très chronophage ?
« Oui le délire du maquillage c’est une bonne heure de préparation mais c’est un moment important car nous sommes tous les trois devant notre miroir, on met de la musique qu’on aime et c’est un temps de détente, de concentration. Un moment qui nous permet de rentrer dans l’univers de nos personnages. »
Votre nouvel album Décadanse générale est en Français, contrairement au précédent. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
« Ce n’était pas prévu mais j’écoute toujours les retours des gens, les critiques bonnes ou mauvaises et un jour quelqu’un m’a dit que ce serait génial de chanter en Français. On s’est un peu creusé la tête, on a travaillé les morceaux d’une autre façon en partant davantage sur le texte. J’avais pris des cours d’anglais pour la prononciation mais c’est vrai que là avec ma langue natale, c’est plus direct. »
C’est aussi une façon de faire mieux passer vos messages, sur notre monde égocentré, sur la haine des autres, sur les addictions….
« Oui c’est plus frontal, les gens le prennent plus directement et ça crée une osmose directe avec le public, notre univers est plus rapidement compréhensible. On véhicule un message mais on ne donne pas de leçons de morale. On essaie de le faire avec humour car nous sommes les premiers à passer des heures sur nos écrans. »
L’intelligence artificielle, c’est une thématique qui interroge l’artiste que vous êtes ?
« Oui d’ailleurs, je suis fan de peintures, de dessins et parfois je trouve certains artistes géniaux sur les réseaux sociaux et je me rends compte ensuite que c’est de l’intelligence artificielle, que je me suis faite avoir. Je n’ai jamais testé mais je me dis que ça va peut-être aider à écrire des textes de chansons en tapant des idées, des thèmes. La question c’est comment s’en servir sans que tout le monde fasse la même chose. »
Votre univers se prête particulièrement à la scène, à quoi doit s’attendre le public lillois ?
« Oui on a créé un univers qui nous est propre, un gars de l’éclairage nous a d’ailleurs dit qu’il n’y avait qu’avec nous qu’il pouvait mettre des spots verts. On projette aussi des visuels, on veut que les gens qui viennent nous voir soient en immersion, qu’ils oublient le réel, le quotidien. Je suis hyper contente de venir dans le Nord. Le but va être de se lâcher pendant une heure et demie. La Poison est là pour la décadence générale, il faut que ça bouge, que ça transpire. »
La Poison est à la Bulle Café à Lille, ce vendredi (20 h 30).