Eric Antoine : « La France a un incroyable talent peut changer une vie »

Le jury de choc de la France a un incroyable talent est prêt pour une nouvelle saison. (c) Julien Theuil/M6

Depuis son lancement en France en 2006, l’émission « La France a un incroyable talent » a vu passer des centaines de candidats dont certains ont ensuite fait une jolie carrière, à l’image de Marina Kaye, Laura Laune, Lola Dubini, Jean-Baptiste Guégan, Gwendal Marimoutou, Klek Entos, Antonio le magicien ou Le Cas Pucine.

Lors de la première saison, les téléspectateurs avaient aussi découvert Eric Antoine, un grand gaillard de 2,07 m, un magicien aux allures de savant fou, devenu, depuis, un membre imminent du jury de l’émission, dont la vingtième saison sera lancée ce mardi 14 octobre (21 h 10) sur M6.

«  ça a vraiment changé ma vie , confie ce dernier. Lorsque j’ai fait la première saison, je jouais en même temps au théâtre Trévise une fois par semaine à 21 h 30, je suis allé jusqu’en demi-finale mais comme j’avais une bonne vibe, la productrice m’a fait revenir en finale même si je n’avais pas été qualifié. Je me souviens être allé au Mc Do et dans la file d’attente juste devant moi un groupe de filles parlaient de ma prestation de la veille et quand je suis arrivé au théâtre, c’était plein à craquer, il y avait la queue dans rue pour venir voir mon spectacle. »

Du jour au lendemain, l’existence de l’artiste a été totalement bouleversée : « J’étais dans une merde noire financièrement, j’étais avec un producteur véreux qui me faisait payer pour jouer, précise-t-il. J’étais donc obligé de travailler à côté pour gagner de l’argent et pouvoir faire mon spectacle. Quand ça a commencé à marcher, Thierry Suc, qui a produit plein de grands artistes, est passé en demandant qui était ce gars qui remplissait tous les soirs alors qu’avec des affiches partout dans Paris, il n’arrivait pas à en faire autant pour un autre artiste dont il s’occupait à l’époque. Il est venu me voir et m’a proposé que l’on travaille ensemble. C’est là que j’ai compris le pouvoir de la télé. »

Présent dans le jury depuis la dixième saison, tout comme Hélène Segara, Eric Antoine prend toute la mesure des responsabilités qui lui incombent : « J’essaie de toujours me remettre à la place de l’artiste qui vient se présenter, des enjeux énormes qui sont les siens, poursuit-il. Je pense que l’avantage de notre jury, que ce soit Hélène, Marianne (James), Sammy (Sugar) ou moi, on a en commun le fait d’aimer les artistes et de savoir à quel pont ce métier est terrible, très difficile. Il y a peu d’émissions où l’on peut encore voir du cirque, de la danse, du chant, de la magie, peu d’émissions où l’on peut percer. Celle-là en fait partie donc notre rôle est un peu sacré. »

La force du programme c’est de réussir chaque saison à surprendre les téléspectateurs mais aussi le jury. Même si tous n’ont pas les même sensibilités et doivent parfois engager de sérieux débats ou entamer des négociations entre eux pour faire passer un candidat pour lequel ils ont un coup de cœur, chacun reste bluffé chaque année par des choses qu’ils n’avaient jamais vu auparavant.

C’est le fruit du travail de l’équipe de casting qui traque tout au long de l’année, sans relâche les perles rares, en organisant des auditions partout à travers le pays ou en scrutant les réseaux sociaux. Si l’on y ajoute tous ceux qui font la démarche spontanément de présenter leurs candidatures, ce sont plus de mille numéros qui sont vus chaque année. Parmi eux, quelques prétendants à la rubrique « What the fuck », nécessaires à l’équilibre de l’émission. « Il faut qu’il y ait des hauts et des bas, des moments de respirations », assure-t-il.

Rassurez-vous, vous serez encore subjugués, charmés, émus. La production a concocté quelques belles surprises et travaille actuellement à l’élaboration d’une soirée anniversaire pour les 20 ans du programme. Le format, le contenu et la date de diffusion sont encore en cours de discussions. Tout juste sait-on qu’il y aura sans doute des anciens candidats mais aussi des nouveaux numéros et ce ne sera pas un concours mais bien un show. « On n’a pas voulu le faire tout de suite car le programme mérite une saison classique qui laisse la place aux nouveaux talents ».

« La France a un incroyable talent », début de la saison 20, ce mardi 14 octobre (21 h 10) sur M6.

Michel Bussi signe un roman historique en forme de devoir de mémoire

L'heure était venue pour Michel Bussi d'évoquer dans un roman le génocide au Rwanda. (c) Philippe Matsas

Présent il y a quelques semaines à Roubaix pour la soirée de rentrée littéraire de la Fnac, Michel Bussi est incontestablement l’un des plus grands vendeurs de livres en France. Spécialiste des thrillers, l’auteur de « Mourir sur Seine, « Un avion sans elle » ou « Nymphéas noir » était, cette fois, venu présenter un roman « Les ombres du monde », qui mêle fiction et histoire en évoquant le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.

« Cette histoire me hante depuis près de trente ans, il fallait que je l’écrive. En tant que professeur en géographie politique, je m’étais beaucoup intéressé au sujet mais je ne pouvais pas l’écrire juste après le génocide,explique-t-il. Il fallait un temps pour la mémoire, pour les rescapés, pour les historiens, pour la justice même si ce n’est pas fini et je pense qu’est arrivé le temps de la fiction. »

Dans « Les ombres du monde », Michel Bussi place les événements dès octobre 1990 et l’arrivée des Français au Rwanda et va jusqu’en 2024 : « C’est un récit évidemment historique car il parle de faits réels mais derrière cette grande histoire, il y a aussi un thriller, un roman d’espionnage avec cette rencontre entre Espérance, une jeune démocrate rwandaise et Jorik, un capitaine français en mission. Le pari était de trouver l’équilibre entre l’histoire et la fiction. Il fallait qu’il ait des twists, des rebondissements pour que ça fasse roman d’aventure. »

Afin d’être bien certain de la véracité de tout ce qu’il allait écrire, Michel Bussi n’a rien laissé au hasard. « J’ai visité le Rwanda avec Patrick de Saint-Exupéry, un grand reporter spécialiste de pays, j’ai aussi travaillé avec Hélène Dumas, une chercheuse du CNRS la plus compétente sur le sujet et dans le roman je défends une thèse: celle de la responsabilité de la France sur ce qu’il s’est passé là-bas et sur l’attentat qui a provoqué le génocide, annonce-t-il. Il y a eu du stress car je demande si mes lecteurs vont suivre sur ce thème particulièrement horrible. »

L’écrivain y a vu une sorte de devoir : « La mémoire, elle passe à un moment donné par les œuvres, l’art, les film, la peinture, la littérature, insiste-t-il. Ma génération s’est appropriée la Shoah, le génocide des Juifs pendant la guerre, grâce aux œuvres, tout autant que grâce aux témoignages de rescapés ».

« Les ombres du monde », Michel Bussi. Editions Presses de la Cité. Prix : 23,90 €.

 » Ubu président », une satire politique dans l’air du temps

Ubu président est actuellement à l'affiche du salon de théâtre de La Virgule à Tourcoing. (c) Elie Benzekri

Le triste spectacle offert par notre classe politique vous déprime ? Puisque parfois, il vaut mieux rire de certaines choses pour ne pas en pleurer, on vous suggère de faire un détour par le salon de théâtre de La Virgule à Tourcoing pour assister à l’une des représentations de la pièce « Ubu président », une réécriture modernisée par Mohammed Kacimi de la farce « Ubu roi » signée Alfred Jarry, qui avait fait scandale au point d’être censurée à sa sortie en 1896.

Une version contemporaine dans laquelle monsieur et madame Ubu, chômeurs, cherchent une solution pour sortir de la misère et se payer à manger et ne trouvent rien de mieux que de se lancer dans la course à l’élection présidentielle. Aidés par Hanounou et Sonia Prout de la chaîne News, il réussira a être élu devenant vite un dictateur.

Isabelle Starkier, qui signe la mise en scèe,  a choisi d’opter pour une version sous forme de comédie musicale, les personnages principaux (Stéphane Miquel et Clara Starkier) étant accompagnés par trois comédiens musiciens (Michelle Brûlé, Stéphane Barrière et Virgile Vaugelade) à l’accordéon, au piano et au saxophone.

« ça permet de donner une légèreté, un peu de peps, de fun sur quelque chose d’horrible, de faire passer par les sons des choses qu’on ne peut pas forcément faire passer par des mots, une sorte de cabaret politique autour d’un monde qui explose, poursuit-elle. On est dans une société qui part dans tous les sens, où les gens ne disent plus ce qu’ils pensent mais pensent ce qu’ils disent, c’est à dire qu’ils disent des trucs énormes, des conneries, il n’y a plus de réflexions, d’analyses mais pour eux ça devient une réalité. »

Le succès de la pièce, créée en début d’année à Avignon, tient aussi au remarquable travail sur les costumes d’Aurore Popineau : « Que ce soit le gros crâne de monsieur Ubu ou les gros seins et les grosses fesses de madame Ubu, ça renforce la bouffonnerie des personnages principaux », s’enthousiasme Isabelle Starkier.

« Le théâtre est une façon de regarder le monde autrement, de réfléchir différemment, conclut-elle. Le personnage d’Ubu est vraiment le mythe de celui qui veut être calife à la place du calife, c’est un personnage cruel, barbare mais parfois sympathique, qui peut nous faire penser à des gens autour nous, en train de prendre les rênes du pouvoir ou qui les possèdent déjà et sont très dangereux. »

« Ubu président », au salon de théâtre de la Virgule, boulevard Gambetta à Tourcoing. Ce samedi 11 et samedi 18 à 17 h, et du mardi 14 au vendredi 17 à 20 h .

En immersion dans l’univers des polars à l’école nationale de police de Roubaix-Hem

L'école nationale de police de Roubaix-Hem lance ce samedi son premier salon du polar.

Quel meilleur lieu qu’un bâtiment comme celui de l’école nationale de police de Roubaix-Hem pour découvrir des polars et échanger aussi bien avec ceux qui font la police qu’avec ceux qui la racontent. L’amicale des cadres de la police nationale et de la sécurité intérieure a eu cette brillante idée de profiter de la journée portes ouvertes de l’école pour y organiser un premier salon du polar, qui réunira une trentaine d’auteurs, qui se verront ainsi offrir « une immersion au sein de leur univers littéraire ».

Parmi eux des écrivains « classiques », mais aussi pas mal de personnes encore en activité dans la police et la justice ou y avant travaillé pendant de longues années à différents postes. Que ce soit des brigadiers, des membres de la BAC, de la PJ, un vice-président de tribunal ou encore un ancien directeur d’une cellule antiterroriste.

Des auteurs de la région seront bien sûr au rendez-vous comme Thibaud Benoit, professeur d’histoire dans le Pas-de-Calais ou André Soleau, ancien rédacteur en chef de La Voix du Nord mais aussi Luc Watteau, qui a fait toute sa carrière de policier dans le Nord, ce qui l’a inspiré pour son roman « Roubaix 70’s » ou encore Sacha Erbel, qui sera vraiment comme à la maison, puisqu’elle a été formée à l’école de police de Roubaix.

Certains invités ont déjà un joli parcours : Audrey Brière a été saluée par de nombreux libraires pour son premier roman « Les malvenus », Pierre Pichairet a vu son livre « Mortels trafics » adapté par Olivier Marchal, Didgé a travaillé pour Spirou et a dessiné les BD de la série « Caméra café » et on peut également citer, l’ex-commissaire divisionnaire Danielle Thiéry, scénariste pour la télévision (Quai n°1) et le cinéma.

Salon du polar, ce samedi 11 octobre de 10 h à 17 h, à l’école nationale de police de Roubaix-Hem.

DNA : Maxime Lélue voue une vraie tendresse au personnage de Jordan

Jordan (Maxime Lelue) est de nouveau très proche de Judith (Alice Varela) dans DNA. (c) Nicolas Lefevre - Capa Pictures

Le cœur des fans de Demain nous appartient vibre bien évidemment au rythme des intrigues policières mais aussi à celui des histoires d’amour des différents protagonistes. Sur ce point, le dossier brûlant du moment concerne le rapprochement de Jordan (Maxime Lélue) et Judith (Alice Varela). Les deux anciens amoureux se tournent autour depuis des semaines et nombreux sont ceux qui attendant la réunification de ce couple glamour.

Au lancement de la série, c’est pourtant pour un autre rôle que Maxime Lélue avait passé le casting : « J’étais allé assez loin pour le personnage de Bart mais c’est finalement Hector Langevin qui a été choisi, confie-t-il. Pendant quelques années, j’ai fait d’autres castings et puis un jour il y a eu cette opportunité d’intégrer une nouvelle famille, les Roussel. Ce qui est drôle, c’est que lorsque j’ai appris que j’étais retenu, je tournais avec Michèle Bernier sur un épisode de « Joséphine, ange gardien » et j’étais à coté d’elle quand elle a su que sa fille, Charlotte Gaccio était aussi prise, je me suis doutais qu’elle allait incarner ma maman. »

Rejoindre DNA en petit groupe a été, il le reconnaît, une véritable chance : « Même si tout le monde est d’une bienveillance extrême, c’était quand même plus simple de découvrir cette grosse machine ensemble, on était là pour s’épauler les uns les autres et je dois admettre qu’on a mis un peu de temps à s’ouvrir, on est beaucoup restés ensemble les premières semaines. »

Depuis, Maxime Lélue a appris à découvrir et apprécier les autres membres de cette grande famille : « ça fait quatre ans que je suis là, s’il n’y avait pas une si belle ambiance, ça ferait longtemps que je serais parti », assure-t-il. L’évolution de son personnage l’a également convaincu de rester. « J’ai une vraie tendresse pour Jordan. Lors de mes premières interviews, je disais que je n’aurais pas pu être copain avec lui au lycée car il était très différent de moi mais avec le temps j’y ai mis de plus en plus de ma personnalité, poursuit-il. Jordan était un gamin avec beaucoup de problèmes au départ, que ce soit avec la police, la justice mais grâce à ses proches, il a su en tirer les leçons pour évoluer dans le bon sens. Ses différentes histoires d’amour avec Jahia, Judith puis Violette lui ont permis de se remettre dans le droit chemin. »

Le comédien tient à ce qu’au-delà de divertir, la série puisse coller le plus possible à des phénomènes de la vraie vie et véhiculer des messages positifs « J’ai beaucoup apprécié des arches qui parlaient de grossophobie avec ma sœur Lizzie (Juliette Mabillat) et d’homophobie avec mon frère Jack (Dimitri Fouque). Je n’étais pas le personnage central mais j’étais là, à l’écoute, en soutien. »

Amusé par la décision des auteurs de le faire basculer un peu vers le mannequinat, Maxime Lélue apprécie aussi le rôle de soutien scolaire qui a été confié à Jordan « Je trouvais bien de donner cette mission à un garçon qui a été en difficulté avec l’école, même s’il a toujours eu de bonnes notes. Je l’aurais bien vu devenir prof mais déjà donner des cours de soutien, c’est intéressant. »

En revanche, il n’attend pas spécialement que les auteurs exploitent sa passion pour la musique à l’écran : « Si ça devait arriver, ce n’est pas un souci mais j’aime autant cloisonner, d’autant qu’on a jamais mis en avant dans la série l’intérêt de Jordan pour la musique », souligne-t-il. En parallèle des tournages de Demain nous appartient, il y consacre volontiers du temps. «  Je ne veux pas trop en dire par superstition mais j’ai déjà fait pas mal de choses, je suis en train de travailler avec des gens talentueux sur un projet avec une influence pop britannique et j’espère avoir quelque chose à proposer en 2026 ». Une année vraiment riche, en perspective, pour le jeune homme, qui pourrait également remonter sur les planches dans une version longue de la pièce « Faites mon enterrement », de Théophile Clément.

« Demain nous appartient », du lundi au vendredi à 19 h 10 sur TF1.