Alice Nevers, un retour plein de surprises

Alice Nevers et le commandant Marquand en mission d'infiltration. (c) François Lefebvre/TF1

Alice Nevers (Marine Delterme) est de retour ce lundi 22 septembre sur TF1 (21 h 10). Et forcément, le commandant Marquand (Jean-Michel Tinivelli) n’est pas bien loin. On pensait, pourtant, le rideau définitivement tiré après un double épisode diffusé en 2022, conclu par le mariage tant attendu entre la procureure et le policier, mais, à la surprise générale et pour le plus grand bonheur des fans de la série, TF1 a décidé de les faire revenir pour un double épisode exceptionnel, intitulé « Le piège ».

« On a fait un double épisode extraordinaire, qu’on a voulu beaucoup plus drôle et où l’on met mon personnage ainsi que celui de Jean-Michel Tinivelli en immersion. On le souhaitait depuis des années, leur permettre de s’infiltrer quelque part sous une fausse identité pour démasquer quelqu’un. C’est une autre manière, bien plus ludique, d’enquêter », nous confiait Marine Delterme, au mois de mars, lors du Festival Séries Mania à Lille, où elle était venue évoquer l’œuvre de David Lynch, qu’elle avait eu la chance de côtoyer.

Cette épisode voit, en effet, Alice Nevers se mettre en danger pour arrêter un tueur en série de femmes riches, qu’il séduit, épouse et tue sans laisser se traces. Pour l’attirer dans ses filets, la procureure se fait passer pour une riche héritière prête à succomber à ses charmes et donc à se marier avec lui. Même s’ils sont divorcés, le commandant Marquand traînera évidemment dans les parages.

« Cela faisait environ trois ans que nous n’avions pas tourné ensemble et tout de suite, avec Jean-Michel (Tinivelli), qui est mon partenaire, mon frère, on s’est retrouvés, on s’est chamaillés, sourit-elle. On a tourné à Cannes das un hôtel de luxe avec notamment Philippe Lefebvre, qui incarne l’autre personnage principal. TF1 nous a vraiment fait un beau cadeau. Le tournage était vraiment très joyeux. »

Reste à savoir si ce double épisode sera vraiment une exception ou s’il ouvre la porte à un retour d’une série plébiscitée par les téléspectateurs pendant près de trente ans, dont une vingtaine avec Marine Delterme qui avait pris en 2002 le relais de Florence Pernel dans la version initiale, « Florence Larrieu : le juge est une femme ».

« Alice Nevers : le juge est une femme », double épisode inédit, ce lundi 22 septembre (21 h 10) sur TF1.

L’ex-militaire Olivier Destierdt a fait de l’humour sa nouvelle arme

Olive, dangereux mais serein, un spectacle à voir le 24 septembre au Spotlight. (c) Lonely_black_Sheep

Attention, si vous avez pris vos places pour le spectacle « Olive dangereux mais serein », le 24 septembre au Spotlight à Lille, préparez-vous, comme le dit si bien l’intéressé lui-même, à vivre un « One man choque ». Au premier regard, le bonhomme, ancien militaire, impressionne. « Quand ils me découvrent, les gens peuvent se dire que le mec fait peur mais ils se rendent vite compte que je suis hyper attachant », sourit Olivier Destierdt, qui n’avait jamais imaginé se lancer un jour dans une carrière d’humoriste.

Depuis six ans, les habitués de la salle de spectacle lilloise ont pourtant eu de multiples occasions de le voir à l’œuvre et d’assister à l’évolution d’un spectacle écrit avec la complicité de son camarade Thomas Boucheny et mis en scène par Michael Louchart.

« J’ai passé une quinzaine d’années dans l’armée de terre, j’ai été en Allemagne, j’ai fini au régiment de transmission de Douai mais j’ai aussi fait des opérations extérieures, des missions de courte durée un peu partout dans le monde, j’ai rencontré les forces spéciales. J’ai bien baroudé puis on m’a découvert un syndrome post-traumatique et j’ai eu du mal à me réinsérer dans la société », explique-t-il.

Après avoir notamment travaillé dans la sécurité, s’occupant ponctuellement de la protection de plusieurs stars dont Virginie Elfira, Dany Boon, Benoît Poelvoorde, Gérard Lanvin à l’occasion de leurs passages au Kinépolis mais aussi de Gérard Depardieu en Belgique, le Nordiste a donc franchi le cap en tentant sa chance sur scène : « La première fois j’ai cru que j’allais faire un malaise, avoue-t-il, mais j’ai appris de l’armée qu’il ne fallait pas rester sur un échec, que l’on apprend à chaque fois. Le plus gros risque c’est finalement de se prendre un bide mais plus on me disait que je n’y arriverais pas, plus j’avais envie d’y aller et de raconter mon parcours avec beaucoup d’autodérision. »

Fier du cadre que l’armée lui a donné, Olivier Destierdt a décidé d’amener un peu de son éducation et de son humour militaire sur scène : « J’ai des expressions particulières, un comportement particulier. Ça peut gêner parfois même outrer mais le but c’est de rester entier, d’être le plus spontané possible. Chacun son type d’humour, chacun son public », affirme le Nordiste, biberonné aux sketchs d’Albert Dupontel.

L’homme assure d’ailleurs ne pas courir après la notoriété : « Tout le monde a envie de percer mais tout dépend à quel niveau on situe la réussite. On peut faire une carrière sympa sans être une star. Je ne rêve pas forcément de faire un Zénith mais si je parviens régulièrement à remplir des salles entre 50 et 100 places, je serais déjà très content. »

La modestie n’empêche toutefois par l’ambition et Olivier Destierdt se projette déjà sur un deuxième spectacle : « Ce sera plus dramatique, un mélange d’humour et d’émotions. Je vais raconter ma vie, celle d’un enfant presque traumatisé, qui s’est retrouvé dans l’armée parce que toute sa vie on lui a dit que c’était un bon à rien et qui pensait, au départ, que mourir au combat était sa seule voie de sortie. »

Aujourd’hui, Olivier Destierdt trace petit à petit son chemin d’artiste, essentiellement sur scène mais aussi sur les réseaux sociaux avec la création, en compagnie de Michael Louchart, de la web-série « Section 22 » sur Youtube et même à travers différents petits rôles à la télévision et au cinéma, notamment dans « Les invisibles », saison 2, et « Les rivières pourpres », saison 3.

« Olive dangereux mais serein », le mercredi 24 septembre (19 h) au Spotlight à Lille et le vendredi 24 octobre (21 h) au Pont de singes à Arras.

Whities revient avec un single très personnel

Whities vient de sortir un nouveau single issu de son album La réalité n'existe pas.

Moins d’un an après la sortie de son album, « La réalité n’existe pas », Whities revient sur le devant de la scène avec une relecture de l’un des titres, « Je m’attache, pas toi », qui a le mieux fonctionné sur les plateformes d’écoute.

« J’ai la chance d’avoir un label indépendant qui me laisse pas mal de liberté et après « Tim Burton » qui était très universel, j’avais envie de quelque chose de plus personnel, explique-t-il. J’ai donc choisi « Je m’attache, pas toi », qui est le fruit d’une sale aventure amoureuse. J’ai été victime, comme c’est plutôt la mode en ce moment, de ce qu’on appelle un « ghosting », de la part d’une personne avec qui je parlais pourtant pendant des heures. Ça a été très violent. J’ai reçu un sms qui commençait par « Tu t’attaches, pas moi » et après plus rien. »

Si des artistes, comme Hoshi avec sa chanson « Tu vas me quitter encore longtemps ? », ont rapidement mis des mots sur une rupture amoureuse, Whities, lui, a eu besoin de davantage de temps. « Depuis « Black Summer » en 2020, je n’avais plus évoqué des expériences aussi personnelles , poursuit-il. La thérapie passe par des textes mais ça ne devient pas forcément des chansons. Là, c’est intime mais c’est aussi universel. On vit tous des ruptures, des amours pas réciproques. Ça aurait, malgré tout, été difficile de le sortir plus tôt, d’assumer certaines choses. J’ai d’ailleurs été victime de quelques posts haineux car on comprend bien que je parle d’un garçon. C’est fou de subir encore ça en 2025. »

Whities a néanmoins décidé de remettre en lumière ce titre, très apprécié de ses fans mais en lui donnant une nouvelle dimension : « C’était très variété, je l’ai amené dans un registre davantage pop, funk, électro, indique-t-il. J’aime faire redécouvrir les textes différemment. Le paradoxe dans mes chansons, c’est qu’il y a des textes noirs, tristes mais avec une mélodie assez fraîche. »

Sur un album de plus de vingt titres, c’est d’ailleurs l’un des seuls que l’artiste avait écrit avant d’en faire la mélodie. Son fonctionnemment habituel étant plutôt de faire les choses dans l’autre sens.

Fort de ce nouveau single, il espère désormais valider quelques dates en cours de négociation pour continer à faire vivre, en live, son album « La réalité n’existe pas » au moins jusqu’en 2026. 

« Dalloway » interroge notre rapport à l’intelligence artificielle

Cécile de France est ravie d'avoir obtenu un rôle aussi intense que celui de Clarissa dans Dalloway. © Mandarin & Compagnie - Gaumont

L’intelligence artificielle prend chaque jour une place croissante dans nos vies et de plus en plus de voix s’élèvent pour interpeller sur les risques que son développement fait peser sur la création artistique. Un thème qu’avait évoqué l’écrivaine Tatiana de Rosnay dans son livre « Les Fleurs de l’ombre », sorti en 2020, où elle avait imaginé une résidence ultra-moderne dans lequel des artistes en panne d’inspiration bénéficient du soutien d’une assistante virtuelle.

Un roman que l’on pouvait presque qualifier d’anticipation à l’époque mais dont l’adaptation cinématographique de Yann Gozlan, « Dalloway », sortie en salle ce mercredi 17 septembre, s’est de moins en moins apparentée à de la science-fiction. « Au début, je travaillais sur un film de science-fiction, dystopique mais l’arrivée de Chat GPT, fin 2022, a changé la donne, explique-t-il. J’ai compris qu’il fallait que j’actualise le film et plus le temps passé plus je rapprochais l’année où se déroulait l’action de notre époque. Finalement, c’est un miroir à peine déformé de ce que l’on vit aujourd’hui. J’ai juste monté un peu les curseurs. Après ce qui m’intéressait, c’était de parler dont l’IA rentre dans notre intimité. On a même eu des faits divers avec des gens qui ont développé une relation très obsessionnelle avec leur IA, qui les a poussés au suicide. Peut-être que dans un avenir proche, on dialoguera plus dans une journée avec une IA qu’avec un être humain. »

La comédienne belge Cécile de France ne cache pas sa joie d’avoir été retenue pour incarner Clarissa, cette romancière qui entretient un lien tellement particulier avec son assistance virtuelle, Dalloway, qu’elle finit par sombrer dans une paranoïa justifiée ou non. « C’est un rôle exceptionnel, très intense avec une large palette d’émotions puisqu’il faut jouer l’angoisse, la paranoïa, la folie, l’épuisement, explique-t-elle. En tant que spectatrice de thriller, j’étais aussi contente de travailler avec Yann Gozlan, qui est un spécialiste du genre. Le scénario m’a beaucoup interpellé, j’ai dû le lire plusieurs fois et à chaque lecteure, je découvrais des choses que je n’avais pas bien comprises auparavant. Ça nous interrige sur notre époque, sur ce monstre que l’on a crée et qui nous fascine, un peu comme le mythe de Frankenstein. »

Le choix de Mylène Farmer qui a prêté sa voix à l’assistante virtuelle s’est aussi avéré judicieux : « Je n’avais pas pensé à elle au départ, admet le réalisateur. Dalloway est un personnage clef au même titre que Clarissa. Je cherchais une voix envoûtante, fascinante qui crée à la fois de l’empathie et de la tension. Un soir, je suis tombé sur un reportage sur la carrière de Mylène Farmer avec un passage sur l’une des rares interviews qu’elle a données et j’ai été saisi par sa voix. Ça fonctionne d’autant mieux qu’elle a une vraie aura, ce truc un peu spécial d’icône. Son côté un peu mystérieux donne du sens à cette idée qu’elle puisse incarner une IA. J’espère que ce film ne sera pas considéré comme technophobe. Comme c’est un thriller, je souhaite qu’il y ait de l’angoisse, que les gens soient captivés. »

« Dalloway », un film de Yann Gozlan avec Cécile de France, Anna Mouglalis, Lars Mikkelsen et la voix de Mylène Farmer. En salle depuis ce mercredi 17 septembre.

« Les tourmentés », une sombre chasse à l’homme

Ramzy Bedia et Niels Schneider excellent dans Les tourmentés.

Il paraît que tout a un prix. Même la vie d’un homme ? C’est ce que semble penser « Madame » (Lihn-Dan Pham), une veuve fortunée, passionnée de chasse, qui, pour tromper l’ennui, demande à son majordome Max (Ramzy Bedia) de lui trouver un gibier humain. Ancien sergent dans la légion, Max pense avoir l’homme de la situation en la personne de Skender (Niels Schneider), un de ses anciens compagnons d’armes, qui vit dans la rue, et qui se voit ainsi proposer l’opportunité de récolter une énorme somme d’argent à offrir à son ex-femme (Deborah François) et ses enfants, qu’il termine cette chasse à l’homme vivant ou mort !

Le romancier belge Lucas Belvaux signe avec « Les tourmentés », une adaptation réussie de son roman éponyme, qu’il avait pourtant écrit dans un premier temps sans songer à en faire un film. « Je m’étais interdit de penser à une éventuelle adaptation au cinéma car je voulais retrouver la liberté d’écriture de mes débuts, ne pas penser aux acteurs, aux lieu de tournage , explique-t-il. Ce qui a été compliqué quand je suis passé à la réalisation, ça a été de trouver la bonne distance, de faire fi de ce que j’avais mis d’intime qui nourrissait un livre mais pas forcément un film, de simplifier parce que les images racontent déjà beaucoup. »

Dans cette volonté de faire un film de genre, une chasse à l’homme, un film noir, Lucas Belvaux a rapidement pensé à utiliser Ramzy Bedia à contre-emploi. « Je l’avais rencontré il y a quelques années et j’avais été troublé parce qu’il dégageait une dimension tragique, quelque chose de très différent de l’image que j’avais de lui. » Sur ce projet, le comédien a été associé à deux partenaires de jeu qu’il connaissait déjà bien, en l’occurrence Linh-Dan Pham, côtoyée sur « Astérix et Obélix : l’empire du Milieu » et dans la série « Or de lui », mais aussi Niels Schneider, avec lequel il a partagé l’affiche dans la série « D’argent et de sang ».

Le trio fonctionne à merveille et propose des personnages très sombres, à l’exception peut-être de Max, qui s’est ouvert à la beauté du monde en découvrant la musique, le théâtre ou la littérature, et qui va rapidement culpabiliser d’avoir embarqué Skender dans une telle aventure.

« Les tourmentés », un film de Lucas Belvaux avec Niels Schneider, Ramzy Bedia, Linh-Dan Pham et Deborah François. En salle dès ce mercredi 17 septembre.