Jean-Baptiste Guégan poursuit son émancipation sans rien renier

Jean-Baptiste Guégan sera en concert la semaine prochaine à Dunkerque et Boulogne. (c) Laura Gilli

Qu’il semble désormais loin le temps où Jean-Baptiste Guégan écumait les bars et les petites salles de Bretagne en reprenant les titres de Johnny Hallyday, bluffant à chaque fois le public avec cette voix tellement proche du taulier qui lui permit de remporter l’émission La France a un incroyable talent en 2018.

Depuis, le jeune homme construit patiemment son chemin, s’efforçant de se défaire de cette étiquette de sosie vocale pour acquérir son statut d’artiste à part entière sans trahir pour autant son parcours. « Le but n’est pas du tout de renier ce que je faisais auparavant et qui m’a permis d’en arriver là, insiste-t-il. De toute façon, je ne pourrais jamais changer mes cordes vocales, c’est un don du ciel mais je suis passé d’un interprète qui ne chantait que des titres de Johnny Hallyday à un interprète tout court avec sa propre personnalité. Je pense avoir évolué musicalement, je grandis avec mes propres chansons qui fonctionnent plutôt bien. »

L’évolution de son public est un indicateur intéressant : « Au début, j’avais un public de curiosité. Je n’ai jamais voulu imiter Johnny. Je sais qu’il y a encore des sceptiques, ce n’est pas grave, ça fait partie du jeu mais il y a désormais de plus en plus de gens qui viennent voir Jean-Baptiste Guégan et pas le sosie vocal de Johnny », apprécie-t-il.

Dans le milieu, l’artiste commence également à se faire une place et à susciter l’intérêt de ses pairs comme en attestent les multiples collaborations. Marc Lavoine et Slimane lui avaient déjà offert des chansons et sur son dernier album « De l’ombre à la lumière », il a poursuivi son travail avec Michel Mallory.

On retrouve aussi un duo avec Chimène Badi (« Est-ce que ça vaut la peine ? ») et des textes écrits par Ycare (« Lettre à ma voix ») et même Renaud (« Une chanson »).

« Michel a été aux côtés de Johnny pendant cinquante ans et je le remercie car il a compris qui j’étais et il a vu que je ne me prenais pas pour Johnny, précise-t-il. Pour Renaud, on a déjeuné ensemble. On a passé trois heures ensemble, il m’a beaucoup écouté et quand des artistes de ce standing s’intéressent à toi, c’est là que tu mesures les étapes franchies. »

Pour « Lettre à ma voix », la chanson d’Ycare, tout s’est fait par le biais de Patrick Fiori : « Un jour il m’a appelé en me disant qu’il travaillait avec Ycare sur son nouvel album et qu’il y avait un titre que lui ne pouvait pas chanter et qu’il avait pensé à moi. Ils m’ont envoyé la maquette et je suis carrément tombé sous le charme, cette chanson me collait à la peau. »

Toutes ces chansons, le public peut désormais les entendre sur scène dans le spectacle « Johnny, le show d’une vie », où Jean-Baptiste Guégan met désormais davantage en avant son répertoire : « Je continue de chanter des titres de Johnny et je pense que je le ferai toute ma carrière, il fait partie de mon ADN et le public ne comprendrait pas que je n’en fasse plus mais c’est vrai que j’ai désormais une cinquantaine de chansons à moi et j’ai de plus en plus de mal à choisir celles qui doivent aller sur scène et celles qui doivent rester dans les albums, sourit-il. Dans ce spectacle, je raconte tout simplement l’histoire de ma vie, celle d’un gamin qui a commencé avec rien du tout et qui s’est retrouvé propulsé médiatiquement dans la lumière grâce aux chansons de son idole. »

Jean-Baptiste Guégan sera en concert le jeudi 6 novembre au Kursaal à Dunkerque, le vendredi 7 novembre à l’Embarcadère à Boulogne-sur-mer et le mercredi 25 mars 2026 au Zénith de Lille.

Jouer « Un atelier pour deux », une évidence pour Véronique Jannot 

Laurie Peret va enregistrer son spectacle samedi à Lille (c )Olga Gasnier

Sabine (Véronique Jannot) et Bertrand (Jean-Luc Moreau) ne forment pas un couple dans la vie, il n’y a pas d’intimité physique entre eux, mais ils partagent une telle complicité artistique depuis des années au sein du même atelier que lorsque l’amour frappe à la porte de la première, le second s’en retrouve totalement bouleversé et pour l’amant (Emmanuel Guttierez), il ne va pas être si facile de se faire une place. Dans le cœur des Français depuis plus de quarante ans et son rôle d’assistante sociale pas comme les autres dans la série « Pause café », Véronique Jannot a accepté de se confier sur cette pièce, « Un atelier pour deux », qu’elle va jouer plusieurs fois dans la région, dont le vendredi 7 novembre au Zéphyr de Hem, mais aussi son lien avec la scène et avec le public… 

Véronique, qu’est ce qui vous a séduit dans cette pièce ?

« J‘ai tout de suite adoré ce texte que Jean-Luc Moreau m’a fait lire. Ça a été une évidence pour moi de jouer ce rôle de Sabine, de me glisser dans ses mots. J’ai aimé cette histoire qui parle d’amour, de passion, d’hésitations, de doutes, cette envie de passion, de folie, ces demandes qui ne sont pas les mêmes à 30 ans et à 60 ans. Ce questionnement sur le fait de lâcher la proie pour l’ombre, de savoir où se situe la limite entre l’amitié et l’amour. Le texte est riche et rare avec des tirades tellement bien chiadées. »

Vous retrouvez à cette occasion Jean-Luc Moreau avec qui vous avez déjà joué et qui vous a mise plusieurs fois en scène. C’était aussi un argument pour vous convaincre ?

« Oui, Jean-Luc est un comparse de longue date, idéal pour ce duo tellement fort. On a partagé l’affiche ensemble quand il a succédé à Michel Leeb dans « Inavouable », une pièce d’Eric Assous, un merveilleux auteur, hélas décédé depuis, qui n’a pas été suffisamment honoré à mon goût. Jean-Luc a un potentiel comique formidable, ses silences qui en disent long sont irrésistibles et c’est un bonheur de jouer avec lui cette pièce où il y a beaucoup d’émotions mais aussi de la comédie. »

On vous voit davantage au théâtre ces dernières années mais vous y étiez rare pendant une bonne partie de votre carrière, est-ce un exercice où vous vous sentiez moins à l’aise par le passé ?

« Il y a plusieurs raisons. On n’a pas toujours fait appel à moi, on m’a aussi parfois proposé des choses qui ne m’intéressaient pas. Pour être franche, je n’aime pas trop être bloquée à Paris, je ne supporte pas trop la grade ville (rires), il faut donc que je sois vraiment emballée par une pièce. »

Vous êtes particulièrement aimée du public depuis vos débuts mais ce rapport direct avec le public est-il aussi une motivation pour faire du théâtre ?

« J’ai la chance d’avoir une relation formidable avec le public. Je suis dans le circuit depuis près de cinquante ans et j’ai la chance d’avoir pu faire des tas de choses différentes dans ma carrière, d’être comédienne bien sûr mais aussi de faire de la chanson et d’écrire des livres. L’écriture et avec la radio, le seul endroit où on a le temps de développer des choses alors qu’en télévision, il faut que ce soit rapide, carré, efficace. J’ai pu rencontrer beaucoup de gens, de tout niveau social, dans plein de pays, ça m’a ouvert le cœur et ça m’a ramenée à l’essentiel. En allant dans tous ces domaines, j’ai pu créer un lien privilégié avec les gens. Et pour revenir au théâtre, c’est évident que le public participe avec nous, on le sent vibrer, rire. »

Avec un exemple comme Jean-Luc Moreau sous les yeux, aimeriez-vous également vous essayer à la mise en scène ?

« J’aurais peut être l’impression de pas avoir assez de connaissances du théâtre mais oui ça pourrait me tenter. Ce qui me passionnerait surtout, ce serait de diriger les comédiens, donner du sens à une scène… Travailler avec des acteurs qui sont des Stradivarius, ça doit être jouissif. »

« Un atelier pour deux », pièce de théâtre de Laurence Jyl, avec Véronique Jannot, Jean-Luc Moreau et Emmanuel Guttierez, le 7 novembre (20 h) au Zéphyr à Hem, le 8 nombre (20 h) à la cité des congrès à Anzin, le 12 décembre (20 h) au palais des congrès du Touquet et le 13 décembre (20 h) au Manège à Aire-sur-la-Lys.

Laurent Lafitte irrésistible pour séduire « La femme la plus riche du monde »

Dans son film La femme la plus riche du monde, Thierry Klifa a réuni un magnifique casting d'acteurs avec notamment Isabelle Huppert et Laurent Lafitte. (c) Mnauel Moutier

Intéressé comme la plupart des Français par l’affaire Bettencourt, Thierry Klifa a tout de suite eu une vision bien précise de l’adaptation qu’il pourrait en faire. Dans « La femme la plus riche du monde », le réalisateur a décidé d’explorer le thème de la famille dans ces milieux très aisés. « Si le but était uniquement d’illustrer le fait divers, je n’y serais pas allé, avoue-t-il. J’ai vu qu’il y avait une matière très riche, ça raconte une époque, un monde dans lequel on n’a pas vraiment l’habitude de pénétrer, qui a sa morale, ses codes, son bon goût. Un milieu où il y a évidemment de l’argent mais où il ne se voit pas nécessairement. Il y avait tout un travail à faire sur la direction artistique, on a beaucoup réfléchi aux décors et aux costumes avec mon chef opérateur. »

L’homme a rapidement décidé que « le ton de la comédie serait le mieux adapté une histoire qui relève autant du roman balzacien que de la tragédie shakespearienne et aide à faire passer des aspects plus sombres, plus noirs. » « Le comportement des personnages prête également à sourire, poursuit-il. Ils sont drôles sans le savoir, on rit de leur méchanceté, presque comme une protection. »

Le choix des comédiens est aussi une vraie réussite. Isabelle Huppert campe avec toute sa classe cette riche héritière d’un empire cosmétique qui trouve dans la folie et l’impertinence d’un jeune photographe, un moyen d’échapper à l’ennui du quotidien et l’opportunité de s offrir une nouvelle jeunesse. « ça faisait longtemps que j’avais envie de travailler avec elle , admet Thierry Klifa. Elle était toujours de bonne humeur, joyeuse avec de l’envie. C’était un plaisir similaire à celui que j’ai connu en travaillant avec Catherine Deneuve. »

Que dire de Laurent Lafitte, tout simplement exceptionnel dans la peau de ce jeune artiste photographe, un trublion fantasque qui envoie valser toutes les conventions et les bonnes manières, s’attirant tout autant les grâces de la femme la plus riche du monde que les foudres du reste de la famille et notamment de la fille jouée par Marina Fois.

Laurent Lafitte parvient à pousser les curseurs très loin mais jamais trop loin et réussit la prouesse de faire en sorte qu’on ne haït pas totalement ce personnage qui est pourtant détestable à bien des égards. « C’était tout l’enjeu, ce sont des équilibres qui sont assez ténus, confie-t-il. Je n’avais pas ressenti la nécessité de me replonger dans l’histoire Bettencourt mais j’ai parlé du vrai photographe, François-Marie Banier, dont mon personnage est inspiré, avec des gens qui le connaissent bien. »

Le comédien a néanmoins apprécié de pouvoir délivrer sa propre vision du personnage : « Il n’est pas jugé, pas condamné, il n’est pas non plus blanchi de tout. C’est aussi ce que j’ai aimé à la lecture du scénario, il n’y a rien de définitif sur les personnages, ça évite d’être top manichéen. C’est d’ailleurs intéressant de voir les réactions des gens après le film. Certains le prennent pour un Robin des bois, d’autres ne voient en lui qu’un escroc. »

Laurent Lafitte s’est aussi réjoui de retrouver Isabelle Huppert, avec laquelle il avait déjà connu « une intimité mais bien plus violente » dans le film « Elle » de Paul Verhoeven. « C’est toujours une chance de travailler avec elle, ça pourrait être intimidant mais quand vous êtes face à une partenaire qui est supérieurement intelligente, qui n’entretient pas ce qui pourrait vous mettre mal à l’aise et sait, à l’inverse, très bien ce qu’il faut faire pour que vous ne soyez pas impressionné et bien vous ne l’êtes pas. »

Au sein de cette galerie de comédiens remarquables, il convient d’associer Raphaël Personnaz qui évolue dans un tout autre registre. « Il fallait quelqu’un qui joue davantage sur les silences, le mystère. J’étais persuadé que Raphaël serait capable d’être le contrepoint de ces personnages qui ont chacun une sorte de folie en eux », indique Thierry Klifa.

« C’était très intéressant et en même temps parfois frustrant d’être spectateur de certaines séquences, confie l’intéressé. Je voyais et le jeu d’Isabelle, de Laurent et Marina se développer, tous les enjeux se créer devant moi et seulement après vient le moment où ce personnage va un peu plus exister et se donner une place que personne ne lui donne et qui finit par dépasser son rôle. C’est souvent le cas avec ces personnages de majordome qui se croient les garants d’une famille, de ses traditions, qui sont parfois encore plus nobles que leurs employeurs. »

« La femme la plus riche du monde », un film de Thierry Klifa, en salle depuis ce mercredi 29 octobre, avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Marina Fois, Raphaël Personnaz…

L’orchestre régional du Pévèle Mélantois ferme, ce week-end, la page des Misérables

L'Orchestre régional du Pévèle Mélantois joue pour la dernière fois les Misérables à Marquette. (c) Photo ORPM

En attendant le passage, du 23 a 26 avril 2026, au Zénith de Lille, de la comédie musicale qui a fait un carton sur Paris, les fans de l’œuvre de Victor HugoLes misérables , ont une dernière opportunité de voir la version proposée par l’Orchestre régional du Pévèle Mélantois ce samedi 1er (20 h) et dimanche 2 novembre (15 h) au Kiosk à Marquette-lez-Lille.

Directeur artistique et musical de l’orchestre qui existe depuis plus de trente ans, Hubert Gressier avait envie à la fois de travailler sur ce monument de la littérature mais aussi de trouver un sujet qui fasse sens avec le fonctionnement de l’orchestre. Celui-ci composé exclusivement d’amateurs collabore, en effet, avec des associations qui produisent le spectacle et qui, en contrepartie, récupèrent l’ensemble des bénéfices. Ce qui a déjà permis de récolter approximativement 70 000 € de dons.

Des spectacles devenus de plus en plus importants au fil des années avec en plus de l’orchestre, des chanteurs, des comédiens et même pour cette aventure des Misérables des danseurs. « Au départ, nous étions un orchestre d’harmonie classique, on a longtemps fait des concerts mais très vite j’ai eu le souhait d’évoluer en créant des spectacles, des comédies musicales confie Hubert Gressier. On a fait appel aux compétences des uns et des autres pour l’éclairage, le son, les costumes, les décors. Nous sommes des bénévoles mais on essaie de travailler de façon la plus professionnelle possible. Quand on joue au Casino Barrière à Lille, à l’Étoile à Mouvaux ou au théâtre à Béthune, ce sont quand même des scènes prestigieuses, on ne peut pas se contenter de tirer un drap entre deux poteaux pour faire le rideau. »

Après Billy Elliot (2015), Fame (2018) et Memphis (2022), Les Misérables, c’est la faute à Voltaire ! est donc le quatrième gros projet porté par l’orchestre depuis dix ans, le plus important avec une troupe de 80 personnes dont l’engagement est crucial. « Chez nous, il n’y a pas de contrat, c’est un engagement moral, insiste Hubert Gressier. C’est chronophage car on répète le dimanche matin et le mardi soir en plus des jours de spectacle. On prie donc à chaque fois pour qu’il n’y ait pas un désistement de dernière minute car on ne peut pas doubler tous les rôles ».

Si l’ORPM, dans le cadre du respect de la propriété intellectuelle, n’a pas touché au texte, ni aux mélodies de la comédie musicale parisienne, il a revanche complètement revu la mise en scène les décors, les accessoires, les costumes et la musique. « On a écrit une musique cadrée pour nous, un autre orchestre ne la jouerait pas de la même façon, précise-t-il. On a aussi pris le parti de ne pas mettre des moments musicaux en mode récitatif, qui sont très difficiles à chanter. On a plus de moments théâtre qu’il a fallu réécrire pour garder le sens et le rythme du spectacle mais c’est la seule entorese que l’on ait fait. »

Très heureux de cette aventure qui aurait dû initialement s’arrêter cet été, Hubert Gressier a bien sûr déjà en tête son futur projet qu’il garde pour l’heure secret, tout en assurant qu’il ne s’agira pas d’une création originale. « On sort de quelques années bien denses, on va faire une petite pause avant de se remettre en route mais ça ira vite car il faut continuer à alimenter l’orchestre pour qu’il ne disparaisse pas, conclut-il. Créer notre propre spectacle ? Il faudrait écrire la musique, je sais le faire mais je n’aime pas ça. Après si un jour quelqu’un veut écrire quelque chose et qu’on sent qu’il y a matière à faire quelque chose de bien, on ne ferme pas la porte mais, pour l’heure, ce n’est pas dans les cartons. »

« Les Misérables, c’est la faute à Voltaire ! » par l’Orchetre régional du Pévèle Mélantois, ce samedi 1er novembre (20 h) et dimanche 2 novembre (15 h) au Kiosk à Marquette-lez-Lille. Prix 25 €. Billetterie en ligne https://www.orpm-les-miserables.fr/agenda

Avec Yoroï, Orelsan joue aussi les premiers rôles au cinéma

Orelsan est à l'affiche au cinéma avec Yoroï

Le chanteur vient d’annoncer la sortie de son nouvel album, « La fuite en avant », pour le 7 novembre. Les places pour sa tournée qui passera par le Zénith de Lille, pour trois dates exceptionnelles du 16 au 18 février 2026, se vendent comme des petits pains. Cette semaine, c’est pourtant une autre facette artistique d’Orelsan que l’on va découvrir puisqu’on le retrouvera dès ce mercredi 29 octobre dans la peau d’un acteur pour son premier grand rôle au cinéma dans le film Yoroï, qu’il a co-écrit avec son complice de quinze ans, David Tomaszewski.

« On avait commencé à écrire une histoire d’armure en 2012 et David m’a contacté en 2021, j’étais en train de finir l’album Civilisation et il m’a présenté son pitch, mon départ au Japon avec ma femme et la découverte de cette armure qui attire les yokai et j’ai trouvé que ça pouvait être un bon emballage pour mettre des choses que e raconte dans mes chansons », précise-t-il.

Pur ceux qui ne comprendraient pas de quoi il s’agit, les yokai sont des monstres légendaires au Japon. Dans le film, ils correspondent aux démons, aux mauvaises pensées qui parasitent parfois l’esprit d’Orelsan. Dans le cas précis, l’action se déroule juste après la fin d’une tournée éreintante pour l’artiste. « L’idée du film, ce n’était pas de donner mes petits états d’âme, c’était plus de traiter de nombreux thèmes dont la célébrité fait partie, précise Orelsan. ça peut représenter ce que beaucoup de gens vivent quand ils ont une promotion, quand ils changent de classe sociale, sauf qu’on y met un amplificateur maximum avec la notoriété. » 

Déjà réalisateur du film « Comment c’est loin », en 2015, Orelsan à continuer à lire des bouquins, à se perfectionner, ce qui lui a permis de progresser pour attaquer ce nouveau chantier. « On m’a souvent proposé de jouer dans des films et là, je me suis dit que ce serait bien de faire notre propre projet », poursuit-il. « Aurélien (son vrai prénom) écrit les textes de ses chansons donc ce n’était pas envisageable que les dialogues soient écrits par quelqu’un d’autre, enchaîne David Tomaszewski. C’était bien qu’il puisse trouver ses punchlines. Pendant qu’on travaillait, on s’envoyait des messages et j’avais ma tablette trempée tellement je pleurais de rire. »

Dans Yoroï, usé après une longue tournée, Aurélien part donc se reposer dans une maison traditionnelle de la campagne japonaise et découvre au fond d’un puits des morceaux d’une armure qui vont subitement tous lui coller à la peau et engendrer l’arrivée d’étranges créatures, les yokai. Le film bascule alors dans le conte fantastique, où le héros doit combattre ses démons avec des scènes d’actions et des effets spéciaux spectaculaires. « Il y avait des cascadeurs pour certaines scènes mais j’ai du apprendre à tomber, j’ai pris des cours de MMA et avec ma partenaire (Clara Choï) on s’entraînait beaucoup, on faisait un moment jusqu’à six heures de sport par jour, c’est même monté une fois jusqu’à dix heures. Il y a notamment une scène de combat dans la rizière où nous ne sommes pas doublés. »

Presque comme une évidence dans une œuvre d’Orelsan, le film commence et s’achève par une chanson.

Yoroï, un film de David Tomaszewski et Orelsan . Avec Orelsan, Clara Choi et Kazuya Tanabe.