La Valenciennoise Hélène Mannarino aux commandes de Dream Team

Hélène Mannarino aux commandes de Dream Team, la nouvelle émission musicale de TF1. Photo Laurent VU/TF1

Nouvelle émission musicale, nouveau concept, Dream Team  débarque ce vendredi 19 janvier (21 h 10) sur TF1. « Fox qui est un gros network américain est venu nous voir en nous proposant de développer ensemble une idée « Beat my mini Mes », explique Julien Degroote, directeur de la création et du développement du groupe TF1. Une compétition avec des enfants et des célébrités dont les enfants sont fans. »

Six artistes : Lara Fabian, Jenifer, Camille Lellouche, Black M, Claudio Capéo et Matt Pokora sont chacun à la tête d’une équipe de cinq enfants. Les jeunes ont d’abord été auditionnés par les équipes de production, il y a eu un premier écrémage Tout a été filmé et visionné ensuite par les artistes qui ont fait leur choix entre une vingtaine de candidats à chaque fois.

«  On a essayé de trouver des enfants dont les caractéristiques pouvaient coller aux artistes puisque l’objectif est que ce soit de minis eux. On a aussi choisi des célébrités qui n’ont pas besoin de faire de la promotion mais qui ont accepté de venir transmettre à la nouvelle génération avec beaucoup de bienveillance », poursuit Julien Degroote. Les habituées des émissions musicales retrouveront quelques visages aperçus dans The Voice Kids ou encore Zoé Clausure, lauréate de l’Eurovision junior.

Les équipes se défieront en chansons, chaque membre étant habillé de la même façon que l’artiste dont il est fan pour renforcer la cohésion d’équipe et le principe de mimétisme.

Pour les départager : un équilibre entre les voix du public, qui peuvent ramener jusqu’à 200 points, et celles du jury qui pèsent également 200 points (50 points pour chacun des quatre membres). Un jury composé de Chris Marques, Anggun, déjà vue comme jury dans Mask Singer, Michaël Jones et, enfin, Lorie Pester, qui a la particularité d’avoir, elle-même, démarré une carrière très jeune.

L’animation a, enfin, été confiée à la Valenciennoise Hélène Mannarino, ravie de se retrouver à pareille fête. «  C’est un énorme challenge pour moi qui vient de l’info même si je me suis rapprochée ces derniers temps du divertissement, confie-t-elle. Il y a une dimension très familiale, je suis un peu comme la grande sœur des enfants. Humainement, ça été très enrichissant. Participer à la création d’une émission était une expérience géniale, j’ai été très bien accompagnée par les équipes.  Et puis, c’était quand même fou de me retrouver avec tous ces artistes que j’écoute depuis des années. »

« Dream Team », ce vendredi 19 janvier (21 h 10) sur TF1.

Photo Laurent Vu/TF1.

Un voyage en pyjama culotté et rafraîchissant

Le voyage en pyjama, un road movie dans le passé amoureux de Victor (Alexandre Lafaurie). Photo numéro 7- les Films Français

Un moment suspendu, un peu hors du temps, une bulle de sérénité et de bien-être au coeur d’un monde qui dévale à cent à l’heure. Le voyage en pyjama, le dernier film de Pascal Thomas, sorti dans les salles obscures ce mercredi 17 janvier, nous fait un peu penser à ces après-midi un peu chauds du mois de juillet où l’on se réfugie à l’ombre du salon, les yeux rivés sur les étapes du Tour de France devant notre écran de télévision.

On se laisse enivrer par la beauté des paysages de nos campagnes, embarquer paisiblement dans ce road movie de Victor (Alexandre Lafaurie), professeur de lettres, abandonné par sa femme et qui va se retrouver dans la rue en pyjama prêt à partir retrouver son passé, ses amis, ses (nombreuses) conquêtes. Tantôt amusé, tantôt agacé par l’attitude désinvolte et dilettante de notre héros insaisissable, on passe un moment rafraîchissant, léger, en contemplant une galerie de personnages et notamment de femmes volontairement très différents : « J’ai voulu mettre beaucoup de contrastes car si beaucoup aiment regarder passer les gens dans les rues, c’est justement parce que personne ne se ressemble. Le cinéma est là pour fixer cette singularité et la donner à contempler aux spectateurs », précise Pascal Thomas.

De Constance Labbé à Anouchka Delon en passant par Barbara Schulz, sans oublier de merveilleux guests comme Annie Duperey, Pierre Arditi ou Hippolyte Girardot, Pascal Thomas réussit la prouesse de s’offrir un joli casting sans avoir déboursé trop d’argent pour un premier rôle phare. C’est, en effet, son beau-fils, Alexandre Lafaurie, habitué à de petits rôles dans ses précédents longs métrages, qui s’est plutôt bien glissé dans ce rôle de séducteur fantaisiste, hédoniste, pour lequel ses précédentes conquêtes vouent autant de ressentiments que de nostalgie.

« C’est sans doute le film le moins cher de l’année, sourit Pascal Thomas. Pour des raisons de financements, je n’ai pas pu avoir les acteurs connus auxquels j’avais initialement pensés mais j’ai, en plus, trouvé en Alexandre le charme que je n’arrivais pas à dénicher chez les autres.  Et ça a très bien fonctionné. »

En vespa, à bicyclette, en train, en péniche ou en voiture, on sillonne ainsi la France aux grès des rencontres de Victor, on se laisse porter par sa douce nonchalance et l’on ressort du film apaisé et détendu.

« Le voyage en pyjama » de Pascal Thomas. En salle depuis le 17 janvier. Avec Alexandre Lafaurie, Constancé Labbé, Lolita Chammah, Barbara Schulz…

Photo Numéro 7 – Les Films Français.

« Comme un prince » fait l’éloge de la deuxième chance

Souleyman (Ahmed Sylla) prend sous son aile Mélissa (la Nordiste Mallory Wanecque). Photo ISSA FILMS/YZE/ORANGE STUDIO/FRANCE 3 CINÉMA

Croire en ses rêves : un thème récurrent dans le cinéma. « Un discours qu’il faut continuer à marteler », insiste Ali Marhyar, réalisateur de Comme un prince, en salle depuis ce mercredi.

Passionné de boxe, le jeune homme a vu tout au long de sa vie de jeunes champions se blesser, apprendre à 20 ans que leur carrière était terminée et sombrer dans la dépression mais «  la vie ne s’arrête pas à 20 ans, il y a toujours un espoir, un moyen de rebondir », assure-t-il.

Cette deuxième chance, c’est celle dont il veut parler et qu’il a écrite, en parallèle, pour ses deux principaux personnages : Souleyman (Ahmed Sylla), un jeune boxeur dont le destin olympique se retrouve brisé suite à une bagarre dans un bar et Melissa (la Valenciennoise Mallory Wanecque), une jeune adolescente placée en foyer, contrainte de se construire une carapace de rebelle pour se faire sa place. Deux âmes un peu perdues dont les chemins vont forcément se croiser et qui, en dépit de quelques péripéties, auront beaucoup à s’apporter l’une à l’autre.

« Initialement, en tant que comédien, je voulais m’écrire un rôle mais le co-auteur m’a conseillé de plutôt le réaliser et comme c’était trop compliqué de faire les deux, j’ai choisi de ne pas jouer et j’ai tout de suite su que ce serait Ahmed Sylla », poursuit Ali Marhyar.

Bonne nouvelle, l’évidence fut réciproque : «Sur 10 scénarios que je reçois, j’en refuse huit, j’ai le doute sur un et puis il y a celui où je sais très vite que je vais faire le film, indique Ahmed Sylla. Ce personnage c’est un cadeau, je n’étais pas destiné à être acteur, humoriste, j’ai su enfoncer des portes, rencontrer les bonnes personnes. Pour chaque mal, il y a un bien. On se morfond ou on avance. Souleyman part dans l’idée de se morfondre puis il va décider d’avancer. »

Même si le film regorge de moments drôles (essentiellement grâce aux seconds rôles, Jonathan Cohen et Jonathan Lambert), c’est une autre facette d’Ahmed Sylla qui ressort de ce film. Davantage en émotions, en sensibilité. « Ali n’a pas joué sur ma palette humoristique, il m’a fait prendre en maturité dans mon jeu. J’ai dû faire confiance mais comme c’est un film à la fois drôle et touchant, je ne me dénature pas et ça peut être une belle transition vers d’autres choses. »

Pour ne rien gâcher, le propos est servi par de formidables images avec le château de Chambord en toile de fond. « Originaire de Nantes, j’étais familier avec le château des ducs de Bretagne que j’ai visité plusieurs fois avec l’école, sourit Ahmed Sylla. Le château est pour moi un personnage à part entière du film. On apprécie d’avoir ce patrimoine culturel de dingue en France et ça donne envie de s’intéresser à l’histoire, de visiter d’autres châteaux ». De s’ouvrir d’autres horizons…

Comme un prince d’Ali Marhyar, en salle depuis ce mercredi 17 janvier, avec Ahmed Sylla, Mallory Wanecque, Jonathan Cohen, Julia Piaton, Jonathan Lambert.

Photo ISSA FILMS/YZE/ORANGE STUDIO/FRANCE 3 CINÉMA

Caroline Vignal s’interroge sur la quête du plaisir 2.0

Vincent Elbaz et Laure Calamy, un couple plus tout à fait sur la même longueur d'onde. Photo Chapka Films.

Trois ans après avoir emmené Laure Calamy vers un César grâce à son road trip en pleine nature lors du film Antoinette dans les Cévennes, la réalisatrice Caroline Vignal a, de nouveau, fait appel à son actrice fétiche pour une immersion dans un monde qui lui est également totalement inconnu : la jungle des applications de rencontres.

Iris et les hommes, une comédie joyeuse et légère où l’on suit la quête du plaisir 2.0 initiée par Iris (Laure Calamy) quadragénaire ayant réussi sa vie professionnelle (elle est dentiste dans un cabinet qui tourne bien) et sa vie de famille (mariée, mère de deux jeunes filles) mais qui souffre, en silence, du désert sexuel qui s’est instauré depuis des années au sein de son couple.

Les applications de rencontre vont-elles lui permettre de trouver l’épanouissement physique et psychologique qu’elle recherche ?

«  L’idée de ce film est venue au moment où je cherchais les financements d’Antoinette dans les Cévennes, confie Caroline Vignal. J’avais mis 20 ans à faire un deuxième film et je ne voulais pas que ça recommence, je savais que lorsque l’on en finit un, c’est comme un accouchement, on est exsangue et qu’il vaut donc mieux ne pas repartir de zéro. C’est suite à une soirée avec une amie qui n’avait selon moi pas du tout le profil pour aller sur les sites de rencontres et qui m’avait raconté comment ça se passait. J’ai voulu aller voir par curiosité mais il y avait une obligation de s’inscrire. Je l’ai donc fait et comme le personnage d’Iris, j’ai reçu plein de « like » et de messages. J’ai tout compilé, j’ai des amies qui s’y sont mises et qui me faisaient aussi suivre leurs messages. »

Le nom de Laure Calamy lui est tout de suite revenue en tête : « Laure n’est pas du tout Iris dans la vraie vie, c’est un rôle de composition mais comme j’allais raconter l’histoire d’un point de vue unique, j’avais besoin de m’identifier à la personne qui allait incarner ce personnage. Et j’avais envie de donner à Laure ce rôle de bourgeoise, de femme accomplie, qu’on ne lui donnait pas jusque-là. Elle a un génie comique mais aussi une palette de jeu incroyable, capable d’amener toutes les émotions et elle est très charnelle, elle allie tout ce dont j’avais besoin pour Iris. »

Le casting de son mari Stéphane (Vincent Elbaz) fut plus complexe : « J’avais envie que le mari renforce le mystère, qu’il soit a priori parfait et qu’on s’interroge davantage. C’est un peu comme ces couples que l’on connaît tous, que l’on envie tant ils semblent unis en apparence et qui finissent par se séparer sans que l’on sache vraiment pourquoi », indique-t-elle.

La réalisatrice reconnaît avoir aussi volontairement écarté l’idée d’un film plus dramatique avec une rencontre qui se passerait mal. « J’avais clairement envie de faire une comédie même si ce qu’on comprend du personnage d’Iris et de ce que risque ce couple n’est pas si joyeux que ça mais j’ai toujours l’espoir que la comédie me permette de dire des choses à un public qui n’est pas forcément de mon avis et que ça passe beaucoup mieux. »

Porté par une Laure Calamy lumineuse et de très bons seconds rôles (Suzanne de Baecque et Laurent Poitrenaux), Iris et les hommes ne porte pas de jugements définitifs, ni même de réflexions poussées sur les utilisateurs de ces sites de rencontres mais le film permet de passer un moment agréable. Comme les applis ?

« Iris et les hommes », déjà en salle. Comédie réalisée par Caroline Vignal avec Laure Calamy et Vincent Elbaz.

Photo Chapka films.

Quand Joachim Lafosse interroge le silence, ça fait du bruit dans les consciences

Daniel Auteuil et Emmanuelle Devos forment un duo impeccable dans ce nouveau film de joachim Lafosse. Photo Films du Losange.

C’est le film coup de poing de ce début d’année 2024 et ce n’est pas une surprise qu’il soit signé Joachim Lafosse. Le réalisateur belge n’est pas du genre à se défiler à l’heure de s’attaquer à des sujets sensibles. Il l’a déjà prouvé avec Élève libre (2008) et Les intranquilles (2021).

Cette fois avec Un silence, il s’inspire d’un fait divers qui a touché la Belgique, pour emmener son public en immersion au coeur d’une famille bourgeoise où Astrid (Emmanuelle Devos) et son mari, le célèbre avocat François Schaar (Daniel Auteuil), spécialiste de pédocriminalité, vont voir leur quotidien basculer dans le drame lorsque leurs enfants se mettent en quête de justice.

Le parti pris du réalisateur est très clair : « Je n’ai pas voulu donner ma vérité sur cette affaire mais évoquer cette honte, cette culpabilité et ce silence qu’elles engendrent chez les victimes comme chez les témoins. Quels sont les effets de ce silence ? Qu’est-ce qui a fabriqué ce silence ? Le film est écrit pour la défense de l’adolescent mais aussi celle de sa mère car elle est aussi une victime, elle n’a jamais demandé à ce que ce crime ait lieu. J’avais la préoccupation de garder un lien empathique du spectateur envers ce personnage qui a un silence si grave. »

Même si l’installation de l’histoire dans la première partie du film peut donner quelques sensations de longueur, Joachim Lafosse parvient rapidement à instaurer une atmosphère glaçante en s’appuyant sur l’immense talent de ses comédiens et notamment du duo Emmanuelle Devos-Daniel Auteuil.

Impeccable dans ce personnage de monstre à sang froid, habile manipulateur, le comédien a accepté un défi que beaucoup d’autres ont refusé avant lui : « Il a été très courageux. 5 ou 6 grands acteurs français m’ont dit que le scénario était très chouette, mais que le film y gagnerait plus qu’eux à ce qu’ils jouent dedans, avoue le réalisateur. Daniel, lui, ne s’est pas posé la question une seconde. Il voyait les nuances à donner à ce personnage. Il était soucieux de la manière dont on allait pouvoir garder une empathie du public envers Astrid, ça disait pourquoi il était là. Son souhait était de faire un film sur l’horreur que représente ce genre de situation. »

Emmanuelle Devos reconnaît, pour sa part, avoir mis un peu de temps à accepter : « J’avais reçu un premier scénario, je trouvais le thème intéressant mais je ne m’y voyais pas. Et puis après beaucoup d’échanges avec le scénariste, la lecture du scénario définitif, je me sentais davantage de le faire et j’ai fini par être totalement convaincue. Le silence dans les familles, ça m’intéresse depuis longtemps. En parlant autour de soi, on découvre que des cadavres dans les placards, il y en partout, dans toutes les familles, dans tous les pays, dans toutes les religions. »

Et puis il y a l’acteur inattendu de ce film : le silence, un personnage à lui tout seul, omniprésent, oppressant. L’une des forces de Joachim Lafosse est d’avoir su donner plus de puissances aux non dits qu’à des mots. «  Ce qui est intéressant, c’est qu’il n’y a justement pas de silence dans la maison. Tout le monde parle et c’est en ce sens que cette famille est criminelle, elle autorise le crime, elle ne l’interdit pas. Cette manière qu’à le personnage de l’avocat, en éblouissant de sa lumière l’extérieur, de se cacher, au point d’amener les victimes, dont il dépend , à lui, quand il est lui-même accusé. C’est ce qu’il a réussi à faire avec Astrid : une femme qui est fière de l’aider. C’est du génie pervers. La perversion c’est sa logique défensive, je pense que le personnage de François n’a malheureusement pas accès à la honte sinon il s’effondrerait tandis que la logique défensive d’Astrid est le déni, tout aussi dévastateur. Le déni n’est pas un choix, c’est inconscient et tous les spécialistes vous diront que c’est très difficile de sortir quelqu’un du déni. Pour parler, il faut être solide, bien accompagné, dans une estime de soi suffisante, être capable de tenir face à ce qu’on va perdre. Astrid n’a pas ces ressources. »

Envisagé il y a déjà sept ans, ce film n’avait pas pu se faire à l’époque, les producteurs jugeant le sujet trop dur. Depuis la libération de la parole a avancé et a sans doute permis de faire éclore ce film avec l’espoir pour son auteur de continuer à faire évoluer les pratiques. « Aujourd’hui quand les femmes parlent, il y a une solidarité magnifique. Quand les hommes parlent, ils restent le plus souvent isolés, il n’y a pas de sororité masculine. Si les hommes évoluent et se dévirilisent, il serait temps qu’ils soutiennent ceux qui parlent. »

Un silence. En salle depuis le 10 janvier, réalisé par Joachim Lafosse avec Emmanuelle Devos, Daniel Auteuil, Jeanne Cherhal et Matthieu Galoux.

Photo Films du Losange.