Camille Berthollet cherche toujours à démocratiser la musique classique

Camille Berthollet sera seule ce samedi sur la scène du Colisée de Roubaix. ⓒ Simon Fowler

Sans sa sœur Julie, contrainte de renoncer pour le moment à la tournée en raison de soucis de santé, la violoniste et violoncelliste Camille Berthollet sera néanmoins bien présente ce samedi 25 janvier (20 h) sur la scène du Colisée de Roubaix. Accompagnée de Vincent Forestier (piano) et Maxime Ferri (claviers, percussions), elle assurera le spectacle comme prévu initialement : « La trame, le programme, les titres choisis restent les mêmes. Il y aura la belle scénographie, les jeux de lumière que nous avons mis en place avant la tournée, promet-elle. Après, il y a quelques ajustements au niveau des arrangements mais je le faisais déjà par le passé sur certains concerts donc il n’y a rien de problématique. »

Le public nordiste, que la jeune femme a hâte de retrouver, aura bien évidemment droit à une bonne partie du dernier album « Dans nos yeux » mais il y aura aussi beaucoup de clins d’œil aux albums précédents avec quelques titres incontournable, réarrangés et revisités pour l’occasion. « Il y aura forcément « L’été de Vivaldi » que les gens attendent puisque c’est ce qui m’a permis de gagner l’émission Prodiges et m’a fait connaître, précise-t-elle, mais j’aime bien amené quelques surprises donc il y aura aussi des titres inédits qui ne sont pas dans nos albums. »

La musique classique fait son retour en force : « On ne s’en est jamais vraiment éloignée car le classique c’est notre base même si on aime explorer plein de genres différents mais ça faisait un moment que l’on avait envie de rendre hommage aux grands compositeurs qui nous ont fait grandir musicalement », explique-t-elle.

L’ouverture à d’autres styles est néanmoins toujours bien réelle avec plusieurs titres de Queen : « Harmoniquement leurs chansons sont très intéressantes, ça permet de faire des choses très riches avec nos instruments.  Nous n’avons jamais voulu mettre de barrières entre les différentes musiques et on a aussi grandi avec la chanson française, la variété internationale, la pop… »

Un album déjà en préparation pour la fin d’année

Un éclectisme dont elle use volontairement depuis ses débuts pour démocratiser ses instruments et la musique classique de façon générale : « Les gens mettent des barrières quand ils connaissent moins et il était donc important d’amener le public par le biais de musique qu’ils connaissent, qu’ils ont déjà entendu dans des films, poursuit-elle. J’aime bien lors des dédicaces, après les concerts, échanger avec des gens qui venaient pour la première fois et à qui on a donné envie de revenir. Le classique est une musique ancienne, il faut la jouer avec les codes de notre âge, avec des jeux de lumière, des tenues dans l’air du temps. »

Heureuse du chemin accompli durant cette première décennie de carrière qu’elle n’a pas vu passer, Camille Berthollet se réjouit surtout «  de ce lien avec le public qui a grandi, qui est resté, tout ce que l’on a construit au fil de ces dix ans » ; tout en avouant avoir encore plein d’idées et de rêves en tête : « Je suis déjà en préparation d’un album pour la fin de l’année, annonce-t-elle. J’ai envie de duos avec d’autres artistes, ça me challenge à chaque fois, et d’aller dans des pays ou dans des salles que je n’ai pas encore pu découvrir. »

Concert de Camille Berthollet, ce samedi 25 janvier (20 h) au Colisée de Roubaix.

Photo Simon Fowler

Avec « Pistes » Penda Diouf sort de l’oubli le génocide allemand en Namibie

Penda Diouf est l'autrice de Pistes, une création proposée pendant quelque jours au théâtre du Nord.

Son nom est incontournable sur toutes les scènes de France et même à l’étranger. Révélation théâtre 2023 d’après la société des auteurs, Penda Diouf a multiplié les projets ces dernières années. « La grande ourse », « Soeurs ; nos forêts ont aussi des épines », « Sorcières », « Gorgée d’eau », qui traite de l’environnement, mais aussi « Harriet Tubman, passeuse de l’ombre » ou encore « May Landschaften » tournent ou sont actuellement montées un peu partout sur le territoire et même en Allemagne pour la dernière de la liste, une pièce qui rend hommage à May Ayim, une poétesse afrodescendante allemande, très militante et très engagée. L’engagement, un terme qui colle au parcours de Penda Diouf, installée depuis près de cinq ans à Lille, dont presque tous les textes permettent de mettre à jour des histoires oubliées, minorées, invisibilisées.

« Pistes » qui sera du 22 au 25 janvier à l’affiche du théâtre du Nord, en est un parfait exemple. Retenue comme artiste associée pour trois ans par la structure culturelle lilloise, la jeune femme y évoque l’histoire du génocide allemand sur les peuples namibiens. « Elle parle notamment du premier camp de concentration et d’extermination de l’histoire de l’humanité créé par les Allemands en Namibie, comme un espèce de laboratoire de ce qui se fera plus tard au moment de la Shoah », souligne David Bobée, le responsable des lieux.

L’histoire de « Pistes », c’est aussi celle d’une jeune femme qui a répondu à l’appel de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques pour écrire un texte d’environ dix minutes sur la question du courage. « Je me suis posée la question de savoir si je m’étais sentie courageuse à un moment donné dans ma vie et j’ai repensé à un road-trip effectuée seule, pendant un mois et demi, en Afrique sur les traces de Frankie Fredericks, un athlète nambien de très haut niveau (toujours détenteur du record du monde du 200 m en salle, réalisé il y a près de trente ans à Liévin). »

Partie d’un format initial d’une dizaine de minutes, Penda Diouf a ensuite élaboré une forme longue de son texte, portée sur scène par Nan Yadji Ka-Gara. « C’est un monologue, je le jouais moi-même au début mais je ne me sentais pas à ma place, là je suis bien plus à l’aise à la mise en scène, préciset-elle. Je voulais aussi dans ce spectacle évoquer la question du corps noir via notamment mon expérience de petite fille ayant subi des discriminations, des humiliations. »

L’autrice n’a rien laissé au hasard et a su s’entourer pour magnifier le moindre détail de sa pièce. Elle a ainsi fait appel à David Bobée et Léa Jézéquel pour la scénographie mais aussi à la chorégraphe Robyn Orlin « pour travailler cette question du corps et offrir des temps de respiration dans ce monologue assez dense »,

Au niveau du son, elle a sollicité Lundja Medjoun : « J’avais envie de travailler sur les dunes mugissantes, ce son particulier créé par les grains de sable qui roulent sur les dunes lorsque le vent souffle, explique-t-elle. Un son assez fantomatique assez intéressant puisque l’on parle de génocide, de mort. » Claire Gondrexon a été choisie pour reproduire au mieux la luminosité incroyable du ciel de Namibie. Enfin, Penda Diouf est partie une semaine, l’an passé, en Namibie avec Wojtek Doroszuk, pour faire des images qui accompagnent aussi le spectacle.

« Pistes » de Penda Diouf, du mercredi 22 au samedi 25 janvier au théâtre du Nord à Lille.

Sebastian Marx a réalisé son french dream

Sebastian Marx s'est fait une place sur la scène française. Photo Kobayashi

Installé en France pour suivre sa compagne depuis environ 20 ans, l’humoriste Sebastian Marx a rapidement intégré les codes de notre humour pour se faire une place de choix sur la scène française. Il explique son évolution à la veille de retrouver le public du Nord, ce mardi 21 janvier (20 h) au théâtre Sébastopol de Lille.

Sebastian, à quoi faut-il s’attendre dans ce nouveau spectacle ?

« Le précédent « Un New Yorkais à Paris » racontait un peu ma découverte de la France. Là, je voulais parler d’autre chose, davantage de ma vie actuelle. Le thème de ce spectacle est « La cigale et la fourmi » de La Fontaine. Ce n’est pas très drôle comme ça en apparence mais j’ai trouvé que cette fable faisait un joli cadre pour entourer toutes mes blagues. Je vais séparer les gens en deux parties : les fourmis plutôt prévoyantes, responsables, mais chiantes, et les cigales plutôt festives, spontanées, mais connes. On essaie de savoir qui est qui dans le public. »

Et vous, vous êtes plutôt cigale ou fourmi ?

« J’ai l’impression d’être cigale mais l’histoire de ma famille est très fourmi par obligation, mes grands-parents qui étaient juifs ont dû fuir les dictatures en Argentine et, forcément il faut prévoir les choses pour la suite. Il y a donc un peu cette « fourmitude » en moi, cet héritage familial. »

Les codes de l’humour ne sont pas forcément les mêmes aux États-Unis et en France. Qu’avez-vous retenu du premier spectacle pour construire le second ?

« J’ai appris que les Français aimaient bien que quelqu’un de l’extérieur se moque du pays, surtout un Américain. Je trouve qu’il y a une relation amour-haine entre la France et les États-Unis, donc j’ai voulu garder cet œil extérieur qui observe une culture. J’ai aussi appris comment jouer avec la langue et puis j’ai pris de la maturité, je suis plus à l’aise. Il y a 8-10 ans quand je faisais du stand-up je m’inquiétais beaucoup de ma diction. Là, je me suis dis que ça n’était pas grave si je faisais des fautes, je suis plus détendu sur scène. Sur le premier spectacle, je me prenais la tête pour bien prononcer les blagues. »

Quelles caractéristiques de l’humour français vous ont le plus marqué ?

« Ca fait déjà plus de vingt ans que je suis là, donc ça a beaucoup changé. Quand j’ai débarqué en France, je trouvais l’humour français assez théâtral, les one man show étaient très mis en scène et le stand-up que l’on connaît aujourd’hui n’existait quasiment pas à l’époque. Pour le public, l’important avant était que le gars sur scène soit un bon comédien, drôle et peu importe s’il écrivait ou pas ses textes. Ça a évolué petit à petit avec notamment le Jamel Comedy club et j’ai l’impression que même les gens qui font encore des sketchs écrivent désormais presque tous leurs textes donc ça devient de plus en plus personnel. Les Français donnent de l’importance à la sincérité et au texte. Ils veulent savoir qui est la personne sur scène ; ils n’attendent pas qu’il se cache derrière un personnage. »

Avant de venir, vous aviez des références dans l’humour français ?

« Sincèrement personne. Aux États-Unis, personne ne connaît les humoristes français. C’est difficile d’exporter son humour là-bas surtout si tu évoques des faits de société ou l’actualité du pays. Et puis il faut bien maîtriser la langue, adapter le spectacle. »

Vous parliez déjà bien le français en arrivant ici ?

« Non, je partais de zéro, c’était drôle. Les premières fois que je suis monté sur scène ce n’était pas catastrophique mais c’était très scolaire, j’apprenais phonétiquement juste pour sortir les blagues c’était très robotique, je ne pouvais pas m’amuser avec le texte. »

Vous écrivez vos textes seuls ?

« Je travaille avec Navo (Bruno Muschio), qui avait co-écrit la série télévisée « Bref » avec Kyan Khojandi. J’ai besoin de passer mes blagues devant les yeux d’un Français pour les valider. Ma compagne m’aide aussi beaucoup car je n’ai pas toutes les références culturelles et politiques. »

Vous continuez aussi à jouer aux États-Unis…

« Oui j’ai un spectacle en Anglais très différent. Depuis deux ans, je joue beaucoup en Californie pour des Français qui habitent là-bas. Je partage des vidéos dans les deux langues mais ça marche mieux en Français. Je fais les deux, pas spécialement pour les États-Unis, mais pour aller partout en Europe. J’ai joué les deux à Londres et bien qu’ils soient différents, ils ont tous les deux bien fonctionné. Je trouve qu’il y a une sensibilité qui reste la même. »

Vous retrouvez un public lillois que vous connaissez déjà bien désormais. Impatient ?

« Dans le Nord il y a une identité culturelle très forte. Je me suis bien amusé quand j’en suis venu à dire des gros mots en ch’ti. Lille, c’est un très bon public, qui a envie de rigoler. »

« On est bien là », spectacle de Sebastian Marx, ce mardi 21 janvier (20 h) au théâtre Sébastopol de Lille.

Photo Kobayashi

Alban Parmentier trace son chemin sans griller les étapes

Alban Parmentier trace sa route progressivement sur la scène humoristique régionale.

Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Encore étranger des scènes d’humour de la région, il y a cinq ans, Alban Parmentier se fraye tout doucement un chemin dans le petit monde des comédy clubs. Ce lundi 20 janvier, avec son camarade Adrien Bonan, ils se partageront même l’affiche pendant une heure au Spotlight de Lille. Une étape supplémentaire avant de se lancer seul dans le grand bain avec un spectacle complet. « Je pense avoir aujourd’hui plus d’une heure de texte mais il faut une cohérence, une mise en scène. Je ne peux passer de 15-20 minutes à 1 heure du jour au lendemain, c’est bien d’y aller progressivement de ne pas brûler les étapes. »

Fan dans sa jeunesse de Dany Boon et Courtemanche, Alban Parmentier s’est, en vieillissant, davantage tourné vers l’absurde : « J’aime bien les gens qui savent aller loin dans leurs délires, des gars comme Mathieu Fraise, Alexandre le Rossignol ou Julien Santini. J’aime quand je suis surpris. »

Le déclic pour monter sur scène s’est opéré grâce à Thomas Deseur qui est désormais un humoriste confirmé : « En fait, je suis arrivé sur le tard en faisant du théâtre d’improvisation à 30 ans, explique-t-il. J’ai croisé la route de Thomas qui m’a encouragé à essayer la scène. J’ai testé, pour le plaisir, mais pendant trois ans, j’ai dû jouer seulement une dizaine de fois. Je m’y suis réellement mis il y a deux ans en suivant un atelier hebdomadaire avec un autre humoriste, ça m’a permis de faire un gros bond en avant. »

Depuis, des portes ne cessent de s’ouvrir. Alban Parmentier devrait même se produire début février en ouverture du gala Lillarious. En parallèle de ses spectacles, ce grand sportif, ancien athlète sur piste devenu trailer (il a fait un trail de 100 km à La Réunion au mois d’octobre) à Villeneuve-d’Ascq, travaille à mi-temps comme kinésithérapeute. « Mes clients sont à la fois une source d’inspiration et il m’arrive de tester mes vannes avec eux, confie-t-il. J’en balance aussi quelques-unes discrètement lors des discussions avec des copains et je vois si ça prend. Ma compagne, Céline VDB est aussi humoriste donc il nous arrive de répéter ensemble, d’échanger des idées. »

Alban Parmentier et Adrien Bona, 30 minutes chacun, ce lundi 20 janvier (21 h) au Spotlight à Lille. Clémence Baron se chargera de la première partie.

Retour en Afrique pour les 20 ans de Pékin Express

Stéphane Rotenberge et les candidats de la 20e saison de Pékin Express sur les routes africaines. (c)Patrick Robert/M6

La vingtième saison de l’émission d’aventure de M6, Pékin Express, est diffusée à partir de ce jeudi 16 janvier (21 h 10) avec au menu un retour en Afrique sur la route des tribus légendaires. Un périple qui va emmener les candidats, dont un couple de jeunes nordistes, Judith Paris et Etienne Roux, originaires de la Pévèle, en Tanzanie, au Lesotho, au Mozambique ou encore en Afrique du Sud.

Le départ est donné du Kilimandjaro et l’arrivée est prévue à Johannesbourg. « Nous n’étions pas revenus en Afrique depuis 2011, c’est plus dur que l’Asie pour les candidats, à cause des conditions de vie et parce qu’il y a moins de véhicules dans certains pays » , confie le producteur Thierry Guillaume. « Le Lesotho est le pays du monde où il y a le moins de voiture par habitant, ils fonctionnent avec des camions, des bus, des animaux, il y a beaucoup de gens qui vivent dans les montagnes avec des troupeaux, dans des petites huttes. C’est assez fascinant à voir », assure l’animateur Stéphane Rotenberg.

Les candidats devront composer avec les animaux et évoluer dans des conditions très dures dès le premier jour. Les passages au sein des différentes tribus (maasaï, zoulous, swahilis…) ne seront pas simples non plus. « Ils seront à peine habitués aux codes sociaux, aux traditions culinaires, aux langages d’une tribu qu’il faudra passer à une autre, poursuit-il. C’est pour ça que l’on ne va pas dans les pays francophones, la difficulté du dialogue, c’est tout le sel de l’aventure. »

Pour cette saison anniversaire, la production a effectué un mixte entre des épreuves classiques, que les gens aiment comme les dégustations sur les marchés locaux, et d’autres inédites. « On ne veut pas que les gens se préparent trop donc on ne reprend pas trop des épreuves déjà effectuées », ajoute Stéphane Rotenberg.

Cette saison marquera aussi le retour du passager mystère dès le deuxième épisode. L’animatrice Elodie Gossuin, le comédien Bruno Solo ou encore le cuisinier Norbert Tarayre figurent parmi les personnalités retenues.

En vingt ans, le programme a forcément évolué, notamment grâce aux progrès technologiques : « Je me souviens de la première saison où nous étions sur la Place Rouge à Moscou pour l’arrivée, nous n’avions pas de nouvelles des candidats depuis trois jours, se souvient l’animateur. À l’époque, il y avait juste des balises argos à déclencher en cas de danger et ce qui était fou c’est qu’ils étaient tous arrivés avec une heure et demie d’écart entre les premiers et les derniers. Aujourd’hui avec les trackers GPS et les téléphones on peut suivre la course à la minute près. »

Pékin Express, 20e saison, à partir de ce jeudi 16 janvier (21 h 10) sur M6.