Murder club s’intéresse aux fans de tueurs en série

Tiphaine Daviot (à gauche) et Eric Cantona, ici aux côtés d'Arielle Dombasle, forment un duo d'enquêteurs détonant. Photo Nicolas Velter/Mediawan/M6

Même s’ils inspirent essentiellement du mépris, de la colère voire de la haine, les tueurs en série exercent également une forme de fascination. Les succès d’émissions comme Faîtes entrer l’accusé  sont là pour en attester. Il existe même une communauté de fans qui se réunissent pour des « Murder party », des bals masqués accueillant parfois des criminels, ou sur des ventes aux enchères d’objets ayant servi lors de meurtres.

Nathalie Hug et Jérôme Camut, romanciers de polars noirs, qui connaissent toutes les arènes inexplorées dans ce domaine ont eu l’idée d’en faire, cette fois, non pas un livre mais une série, qui a été présentée lors du dernier Festival series Mania à Lille.

« On voulait regarder la fascination en face, se frotter à toute cette communauté qui est aussi très active en France, précise la productrice Nathalie Perus. Je crois que c’est la première fois qu’on fait une série sur ces passionnés mais on ne voulait pas  traiter ce sujet au premier degré et que ce soit glauque, très noire. On a tenté d’y mettre cette touche à l’anglaise qu’il peut y avoir dans des séries comme Bones, Blacklist ou Sherlock, qui sont des références pour nous. »

Dans Murder club, dont la diffusion est prévue ce mardi 29 octobre (21 h 10) sur M6, les scénaristes ont donc décidé de créer un duo d’enquêteurs improbables : deux parias qui ont été déclassés, qui ont échoué, et qui ont des choses à prouver. « L’idée de génie de Renaud Bertrand (le réalisateur), c’est d’aller vers Eric Cantona pour incarner Daniel Hanssens, ancien profiler, devenu risée de la profession après avoir fait mettre un innocent en prison.

« Prendre un mec comme Cantona qui est impressionnant, structuré pour jouer un mec délabré, dépressif, ça avait d’entrée un côté jouissif », confirme Renaud Bertrand. « On s’est dit qu’on n’allait justement pas écrire le personnage en pensant à lui, poursuit le scénariste Ami Cohen. On a fait ce qu’on voulait en se disant qu’il se l’approprierait à sa manière. »

Pour le seconder dans ces enquêtes, il va être contraint de faire équipe avec Amélia Delcourt (jouée par Tiphaine Daviot), débarquée de son unité suite à une énorme boude qui a fait capoter une enquête au long cours sur un tueur en série. Instinctive, spontanée, elle bénéficie du soutien de sa mère, Babeth (Catherine Hosmalin), une vraie passionnée du crime. « J’adore ça, j’ai déjà naturellement envie de comprendre comment fonctionnent les gens mais encore plus les assassins, à quel moment ça coince, comment des gens deviennent fans des tueurs en série. Pour moi c’était du miel à jouer », avoue cette dernière.

« C’est un peu morbide mais c’est vrai que comme beaucoup, je suis quand même fasciné, j’ai vu plusieurs films qui traitent de ce genre de sujets comme Seven ou Prisoners », confirme Vinnie Dargaud (Scènes de ménage), également au casting, qui livre une petite anecdote rigolote sur Eric Cantona : « Au premier abord il est très impressionnant, ne serait-ce que physiquement. Je lui ai dit qu’il paraissait moins grand à la télévision. Il a réfléchi et m’a répondu « C’est parce que ta télé, elle est petite ». C’est quelqu’un de drôle, authentique, généreux. Il y a tout de suite eu une bonne entente entre nous. »

« Murder club », mini-série sur M6, à partir du mardi 29 octobre (21 h 10). Avec Tiphaine Daviot, Eric Cantona, Vinnie Dargaud, Catherine Hosmalin.

Lucie Bernardoni garante de l’ADN de la Star Academy

Lucie Bernardoni est désormais associée à Fanny Delaigue pour les missions de répétitrices.

Vingt ans après avoir atteint la finale de la quatrième promotion, celle du regretté Grégory Lemarchal, Lucie Bernardoni est pour la troisième année consécutive répétitrice de l’émission, aux côtés cette année d’une petite nouvelle, Fanny Delaigue.

Marlène Schaff ayant pris de nouvelles fonctions au sein du château en devenant professeur d’expression scénique, la production de la Star Academy a, en effet, embauché une nouvelle répétitrice pour épauler Lucie Bernardoni. « Je suis tellement excitée d’accompagner les élèves sur ce programme qui est un hommage à la musique avec ces jeunes candidats qui partagent avec des artistes ayant plus ou moins d’expérience, un orchestre, des musiciens qui jouent en live, se réjouit Fanny Delaigue. Je regardais déjà l’émission quand j’étais petite, j’ai souvenir d’avoir voté pour certains candidats. Depuis que ça a recommencé, j’ai aussi suivi, j’imaginais un environnement bienveillant et en débarquant dans le programme j’ai vu que c’était la réalité. »

La jeune femme a tout de suite été merveilleusement accueillie par sa camarade répétitrice : « Elle fait tellement attention, elle m’a pris par la main, c’est un amour. J’espère que les élèves vont profiter de son expérience et de ma fraîcheur », poursuit la nouvelle venue.

Les deux jeunes femmes ont noué contact avant le début de l’aventure : « Humainement, il était obligatoire que le courant passe entre nous, insiste Lucie Bernardoni. On ne peut pas travailler correctement si on ne s’entend pas. Chaque année, je créée d’ailleurs le petit groupe de profs sur what’s app, où on peut échanger des petites choses rigolotes, c’est important car ça nous lie et ça rappelle qu’il faut donner le meilleur sans se prendre au sérieux, ne pas oublier la vie réelle que l’on amène au sein du château. »

Ce rôle de répétitrice, Lucie Bernardoni y tient particulièrement : « C’était ma demande quand j’ai rejoint le programme car mes plus beaux souvenirs de candidates sont avec les répétiteurs et notamment Matthieu Gonet, qui est d’ailleurs devenu un ami. Je tenais à les suivre toute la semaine, être au cœur de l’action. Et, en plus, je ne voulais pas d’un rôle où je devais noter les élèves. D’ailleurs, je garde le contact avec les candidats des précédentes saisons, on ne les lâche pas à la fin de l’émission. »

Un anniversaire riche en émotions

Son petit conseil pour sa jeune collègue ? « Malgré toute l’expérience scénique qu’elle peut avoir, une émission comme la Star Academy c’est un tourbillon, c’est toujours difficile à gérer sur le plan médiatique donc on travaille et le reste autour on ne s’en préoccupe pas, indique-t-elle. On coupe avec les réseaux sociaux. »

Vingt ans après son passage, cette édition 2024 aura forcément un goût particulier d’autant qu’une semaine sera consacrée à cette promotion et à son emblématique lauréat Grégory Lemarchal : « Il y a des souvenirs rangés dans un coin de ma mémoire qui vont peut-être ressortir, j’avoue que je pars dans l’inconnu sur la gestion de certaines choses sur le plan émotionnel. Ça donne un petit côté magique et j’ai envie que cette saison soit encore plus belle que la précédente qui était déjà exceptionnelle mais ce ne sera pas forcément simple pour moi. »

Si elle reconnaît que la télévision n’est plus la même aujourd’hui qu’à son époque, Lucie Bernardoni apprécie que l’ADN de la Star Academy ait été conservé malgré les quinze années d’arrêt de l’émission. « Je trouve beaucoup de similitudes entre la jeune fille de 17 ans que j’étais et les candidats que nous avons depuis que la reprise de l’émission. Les étoiles qu’ils ont dans les yeux quand ils rencontrent de grands artistes, ce sont les mêmes que celles que nous avions à l’époque. »

Star Academy, ce samedi soir (21 h 10) sur TF1.

Enzo Enzo a fini par prendre goût à la poésie

Enzo Enzo a tellement pris goût à la poésie qu'elle en a fait un album.

L’artiste révélée, il y a trente ans, par le titre devenu tube « Juste quelqu’un de bien », vient de sortir en digital (la version physique sera disponible le 15 novembre), un nouvel album intitulé Pantoum inspiré par des poèmes dont la lecture lui a procuré des émotions. Explications…

Comment est née cette idée ?

« Je n’étais pas particulièrement une lectrice de poésie, j’en goûtais de temps en temps mais certains poètes m’avaient laissée sur cette sensation que ce n’était pas très facile d’accès. Et puis un auteur avec lequel j’adorais travailler est décédé, je ne pouvais plus lui demander des chansons et je suis donc allée chercher dans des recueils de poésie. J’ai lu Anna de Noailles et Marie Noël, deux femmes différentes mais intenses dans la manière d’appréhender les choses. Leur regard sur les choses et leur manière de l’écrire m’ont plu. Je me suis dit que l’on pouvait passer de la passion, à la plénitude, l’inquiétude ou le chagrin. Initialement, je pensais que ce serait uniquement pour la scène et finalement on a décidé de faire cet album. » 

Vous avez retenu Frida Kahlo, Marguerite Yourcenar, Victor Hugo mais aussi des auteurs moins connus. Comment avez-vous procédé pour faire le choix parmi des milliers de poèmes ?

« Ça a été un travail colossal, je fonctionnais au coup de cœur, j’en mettais de coté et je me disais à telle période, il faudra avoir tant de chansons pour réaliser une première ébauche. Ça m’a obligée à chercher des parallèles entre les poètes et les thèmes de leurs écrits, ça m’a aidée à structurer mes recherches et mes pensées. Plus j’avançais plus le cadre s’élargissait, ça a été un travail de six années et on n’a, bien sûr, pas pu tout mettre. On a créé un spectacle puis j’ai demandé à mon producteur s’il voulait bien l’enregistrer. »

La mise en chansons des différents textes a-t-elle parfois posé problème ?

« Ce n’était pas donné à l’avance, j’avais proposé quelques textes à des compositeurs qui se cassaient les dents dessus et puis on a travaillé avec Hélène Weissenbacher et Romain Didier que je connais depuis de nombreuses années, ils ont fait le reste, ils ont été très productifs. »

Un deuxième opus est-il déjà dans un coin de votre tête ?

« Si Pantoum a du succès, évidemment que j’aurais envie de continuer. Le spectacle comporte d’ailleurs d’autres musiques qui n’ont pas été enregistrées car sinon il y aurait eu trop de titres sur l’album. »

Sur scène, vous êtes avec Hélène Weissenbacher au piano et Delphine Gosseries au violoncelle, il y avait une volonté de créer une atmosphère intimiste ?

« C’est l’amitié qui a parlé avant tout, ce sont des femmes qui pratiquent la musique de chambre. Les instruments et les arrangements font qu’il y a beaucoup de couleurs possibles. Nous sommes amies, j’adore leur mentalité, leur manière de jouer. »

Vous serez en concert au théâtre de la Tour Eiffel, le 19 novembre. Une tournée est-elle prévue avec un passage dans le Nord ?

« Ça dépendra de beaucoup de choses : du relais effectué par les médias, de la gourmandise du public mais aussi de l’accueil des théâtres qui peuvent parfois être inquiets de ne pas remplir. L’idée de la poésie peut faire peur à certains mais j’ose croire que mon nom d’artiste est associé à une certaine accessibilité et je l’espère à de la qualité. » 

Un petit mot pour finir sur votre chanson la plus connue, « Juste quelqu’un de bien », qui fête ses trente ans. Pouviez-vous imaginer lorsque vous l’avez enregistré que ça pourrait être un tel tube ?

« Pas du tout, bien malin est celui qui est capable de savoir ça. Les producteurs ont bien sûr des convictions sur des artistes ou des chansons mais ça ne suffit pas. Elle m’accompagne depuis le début de ma carrière, c’est une belle chanson pleine de sens qui parle à la majorité des gens, facile à comprendre et à aimer, avec des propos sensés et bienveillants ».

Alban Ivanov, un challenger plus que crédible

Louka (Alban Ivanov) avec son amie et manager Stéphanie (Audrey Pirault). (c) Alessandro Clemenza.

Comment réagit-on quand la notoriété frappe subitement à notre porte ? Quand un rêve de gamin est en passe de se réaliser ? L’existence de Luka (Alban Ivanov), petit boxeur amateur en quête de gloire mais réduit à éplucher des patates dans un restaurant pour gagner sa vie, bascule en un instant sur un concours de circonstances. Avec Stéphanie (Audrey Pirault) son amie et manager, il va falloir gérer l’emballement des réseaux sociaux, le changement d’attitude de l’entourage et surtout se préparer pour le défi d’une vie.

Varante Soudjian (Walter, Inséparables, La traversée…) réunit le duo Alban Ivanov et Audrey Pirault, dont l’évidente complicité sert le film, et offre à son acteur fétiche l’opportunité de jouer une sorte de Rocky à la Française. Un vrai cadeau pour le comédien fan de boxe et de la saga, qui n’a pas ménagé ses efforts pour être crédible à l’écran.

Les références au personnage qui a contribué à la renommée de Sylvester Stallone sont nombreuses et pleinement assumées mais Challenger amène sa touche de modernité en assénant quelques coups au passage à la folie des réseaux sociaux, à la culture du buzz. « Le film traite, en effet, aussi de la gestion de l’accès à une certaine notoriété et montre qu’il est très facile de vite ne plus toucher sol, surtout de nos jours, confie Alban Ivanov. Avec le buzz des réseaux, il est désormais possible pour tout le monde de devenir une star en deux jours. Après, il faut durer… »

Il a aussi apprécié le message de persévérance et de volonté délivré par son personnage : « Il y a un côté débrouille et le fait d’oser faire les choses qui me plaît bien. Là, on ne rêve pas d’aller dans l’espace, on veut juste montrer que réaliser même un petit rêve c’est déjà une vraie victoire. »

Si les scènes de combat ont été chorégraphiées, l’humoriste avoue qu’avec son adversaire dans le film, il y a parfois eu quelques ratés. « J’en ai quand même pris quelques unes, il y a eu des rougeurs mais j’ai quand même fait attention à ne pas être trop abîmé, poursuit-il. J’avais peur d’arriver sur scène avec un cocard et de passer pour le mec qui s’est battu dans un bar. »

Dans le ring, Alban Ivanov est un challenger plus que crédible, le film distille ce qu’il faut d’humour et d‘émotions et réussit même à nous surprendre. Le combat est gagné.

« Challenger », un film de Varante Soudjian. Avec Alban Ivanov et Audrey Pirault. En salle depuis ce mercredi 23 octobre.

Photo Alessandro Clemenza.

Barbara Pravi envoûtante et entraînante dans un Sébastopol en feu

Barbara Pravi était en concert ce mercredi soir au théâtre Sébastopol de Lille. ©Lisa Boostani

Un public debout qui clame son amour pour un artiste en l’applaudissant à tout rompre, c’est somme toute monnaie courante, surtout dans le Nord mais quand la scène se produit à peine la première chanson achevée, on bascule dans un moment d’exception.

Les spectateurs présents ce mercredi soir au théâtre Sébastopol de Lille pour le concert de Barbara Pravi ne sont pas près d’oublier cet instant de partage inattendu alors que l’artiste avait signé son entrée en scène avec Voilà, le titre qui l’a portée sur la deuxième marche du podium du concours de l’Eurovision et lui a permis d’obtenir la reconnaissance du grand public.

« J’ai l’impression d’être déjà à la fin du concert alors que ça vient à peine de commencer », s’en amusa un peu interloquée la jeune femme qui avait déjà conservé de merveilleux souvenirs de son premier passage dans la salle lilloise, il y a trois ans : « C’était ma première fois dans une grande salle et il y avait déjà un public complètement dingue », confia-t-elle.

Le ton de la soirée était donné. Barbara Pravi n’eut aucune peine à surfer sur la vague, douce (Maman, l’homme et l’oiseau) et envoûtante (Antoine, Fantasme moi), clamant son engagement pour le droit des femmes (Marianne, La femme), poussant le public à l’auto-congratulation (Bravo) ou faisant grimper la température en transformant carrément le Sébastopol en salle de danse (Exister, Si ce monde est fou).

Avant que la soirée ne se termine, elle a convié ses fans à un ultime voyage, dans les montagnes de Serbie, sur les traces de l’une de ses ancêtres du milieu du XVIIIe siècle, la veuve Milovanovic, une gitane rebaptisée par les habitants des villages qu’elle traversait « La pieva », ce qui signifie, la chanteuse en Serbe.

« La Pieva », c’est aussi le titre de son nouvel album, sorti début septembre. Comme son aïeule, l’artiste enchante son auditoire partout où elle passe. « Ne partez pas, j’vous en supplie, restez longtemps », implorait-elle dans sa chanson Voilà. Qu’elle se rassure, le public lillois n’était nullement pressé de la quitter mercredi soir et attend déjà avec impatience sa prochaine visite.

Bonne nouvelle, dès la mi-novembre, il sera de nouveau possible d’admirer son grain de voix tout en découvrant, si ce n’est déjà fait, ses talents de comédienne dans Finalement, le dernier film de Claude Lelouch, où elle partage l’affiche avec Kad Merad et Elsa Zylberstein.