Manon, la maestro nordiste qui n’a jamais cessé d’apprendre de nouvelles chansons

La Nordiste Manon dispute son deuxième tournoi par équipes des Maestros de N'oubliez pas les paroles. Photo Christophe Lartige./FTV

Il y a un peu plus d’un an, fin janvier 2023, la candidate nordiste Manon voyait son incroyable aventure dans l’émission N’oubliez pas les paroles s’achever après 48 victoires et 392 000 de gains. Un parcours qui a forcément changé la vie de la jeune femme, originaire de la métropole lilloise même si celle-ci a conservé la même activité professionnelle : « ça m’a beaucoup apporté au niveau de la confiance en moi et ça m’a permis de réaliser pas mal de voyages, confie-t-elle. Je suis partie comme je l’avais dit en Laponie mais aussi au Maroc, en Guadeloupe, en Provence. »

Cinquième plus grande maestro de l’histoire de l’émission, elle a gardé tout au long de l’année le contact avec plusieurs de ses camarades de jeu : « J’ai fait quelques concerts caritatifs avec certains et on a tissé des liens forts avec Caroline, Étienne, Alexandra, Christophe et bien d’autres encore. On a une bonne bande, on s’envoie des messages régulièrement et on essaie de se voir dès qu’on le peut. »

Dès ce samedi (21 h 10 sur France 2), plusieurs d’entre eux seront à l’antenne pour l’édition 2024 du tournoi par équipes des maestros, qui réunira seize candidats. Une compétition particulière à laquelle elle avait pris part l’an passé mais sans trop de réussite : « Il y avait pas mal de nouvelles épreuves et nous avions été battus au premier tour mais j’apprécie cette ambiance, on se soutient, on gagne ou on perd ensemble. J’aime bien échanger avec les autres. »

Manon n’a pas eu besoin d’une préparation spécifique pour l’émission puisqu’elle n’a jamais cessé de s’entraîner : « Je veux garder un bon niveau donc je consolide mes acquis, je continue à réviser mais aussi à apprendre de nouvelles chansons, c’est toujours sympa de découvrir de nouveaux textes, poursuit-elle. Le temps consacré dépend de mon emploi du temps mais j’essaie de faire une heure par jour et d’être efficace. »

Plutôt adepte de chansons françaises, notamment des titres anciens des années 1960 et 1970, elle aime aussi beaucoup Vianney dans la nouvelle génération. « Je connaissais déjà beaucoup de chansons avant de faire N’oubliez pas les paroles mais on ne connaît pas vraiment les textes mot pour mot, c’est ce qu’il a fallu travailler pour l’émission. »

Si elle n’envisage pas de faire une carrière en sortant un album, ni même un single, Manon chante néanmoins régulièrement au sein d’une chorale, baptisée « On s’était dit rendez-vous dans dix ans », qui réunit des personnes qui chantaient ensemble enfants à Marly et qui ont été rappelées, il y a quelques années, pour reformer une nouvelle chorale, dont la prochaine performance est programmée le samedi 6 avril (19 h 30) à l’église Sainte-Barbe d’Anzin.

Tournoi par équipes des maestros, à partir de ce samedi 30 mars (21 h 10) sur France 2. Manon passera surtout dans la deuxième émission le samedi 6 avril. Les gains remportés sont au profit du Secours populaire pour le premier prime et de l’association Petits princes pour le second.

L’interview « Series Mania » de Sofia Lesaffre et Yannick Choirat

Les comédiens de Home Jacking avec Sofia Lesaffre (2e à partir de la gauche) et Yannick Choirat (au centre). Photo S. Lelong

L’édition 2024 du Festival Series Mania est achevée mais pendant quelques jours, nous prolongeons le plaisir avec des interviews de comédien(ne)s présents sur Lille ces dernier jours et qui ont accepté de nous confier leurs préférences en matière de séries. Aujourd’hui, Sofia Lesaffre et Yannick Choirat, venus présenter la série Home jacking, qui sera diffusée sur OCS à partir du 29 avril. 

Quelles sont les séries qui ont bercé votre jeunesse ?

Yannick Choirat : « Il y en a plein : Dallas, L’amour du risque, L’homme qui tombe à pic, L’homme qui valait trois milliards, Drôles de dames… Je me rends compte que finalement je regardais beaucoup la télé quand j’étais petit. Si je dois en ressortir une, ce serait Hulk, j’adorais, ce mec qui avait toutes les fringues qui explosaient quand il se transformait, même si c’est vintage quand tu la revois. »

Sofia Lesaffre : « Je me souviens de Malcolm et de ce générique qui restait plusieurs jours en tête, ça me faisait marrer mais c’était parfois trop vulgaire donc je ne pouvais pas toujours regarder. Un peu plus tard, je ne ratais pas Medium avec Patricia Arquette. Et puis il y avait aussi Vampire Diaries. »

Quelles sont vos séries références ?

Sofia Lesaffre : « Si tu n’as pas vu Game of thrones, c’est grave. C’est un bijou cette série. Dernièrement, j’ai découvert Fleabag, j’en avais beaucoup parlé mais quand j’ai vu le premier épisode, je n’ai pas trop aimé. Je me suis quand même accrochée trois épisodes et, finalement, j’ai adoré. Sinon je me souviens de Wayward Pines, une ville où tout est bizarre, où les gens sont obligés d’être là. On rentre dans un univers un peu fou. La série m’avait marqué par son audace. » 

Yannick Choirat : « Il y a Breaking bad et La Servante écarlate mais la série que je trouve vraiment dingue c’est The Leftovers, une série de genre où . Ltu ne comprends rien au début mais ça vient petit à petit. Les scénaristes se sont permis beaucoup de choses. »

Hormis « Home Jacking », quelle est votre actualité ?

Yannick Choirat : « Diu 24 avril au 4 juillet, je retourne au théâtre de la Porte Saint-Martin pour la reprise du spectacle La réunification des deux Corées. Je vais aussi tourner Les disparues de la gare  pour Disney+. En fin d’année, il y aura la sortie du film Abime avec Sami Bouajila et Julie Gayet et sur OCS la deuxième saison de Sentinelles. »

Sofia Lesaffre : « Je n’ai pas de projets en cours mais j’ai tourné dans un film de Jérémy Clapin, Pendant ce temps sur terre, qui doit sortir cet été et j’ai un podcast sur France Inter, Outside Kaboul, ce sont deux Afghanes qui ont quitté leur pays sous l’occupation Talibane, qui communiquent avec une journaliste et lui racontent leur quotidien. Leur histoire m’a vraiment touché en plein coeur. Il y a Raha et Marwa, je double la première, je suis sa voix française.  »

La série «  Home jacking » sera diffusée sur OCS à partir du 29 avril.

Photo J. Lelong

Booba fait ses premiers pas dans l’univers des séries avec Ourika

La série Ourika, co-produite par le rappeur Booba, est disponible depuis ce jeudi sur Amazon Prime Vidéo. Photo Mika Cotellon - Prime Vidéo

Selon ses partenaires de travail c’est avec beaucoup d’envie, de rigueur et surtout d’humilité qu’Elie Yaffa, plus connu sous le nom de Booba, s’est investi à de multiples niveaux dans la création de la série Ourika, dont la saison 1 est disponible depuis ce jeudi 28 mars sur Amazon Prime Vidéo.

« Tout est né d’une rencontre en 2016, confie Clément Godart, co-créateur de la série. Booba a été présent sur les différentes étapes de la création, il s’est mis au service de la série, sur la tonalité qu’on voulait lui donner, sur la musique évidemment, sur la dimension artistique. Ça parle de la banlieue, de notre France et surtout du développement du trafic de stupéfiants qui a pris une nouvelle ampleur à partir de 2005. »

2005, point de départ d’Ourika avec les émeutes de banlieue qui servent en réalité de toile de fond au véritable propos de la série. « On n’a pas choisi cette époque pour le plaisir de plonger dans un épisode de contexte tendu dans les banlieues mais parce que c’est le moment où il se passe des choses importantes dans le trafic de stupéfiants, c’est l’émergence dans les cités de voyous qui vont progressivement prendre une envergure internationale, précise Marine Francou, qui a aussi pris part à l’écriture. On voulait faire un polar réaliste, une série puissante, addictive avec une dramaturgie forte. Il y a ce grand classique du face à face flic et voyou avec plein de références mais aussi l’exploration de la névrose de la famille Jebli qui est très dysfonctionnelle. »

Ourika évoque l’évolution de deux jeunes hommes, Driss (Adam Bessa) et William (Noham Edje) dont les destins vont se croiser et finir par être liés. Le premier, membre d’une famille de trafiquants, qui avait pris ses distances avec l’entreprise familiale pour suivre des études de finances, va se retrouver contraint de revenir aux affaires suite à l’arrestation de son frère Moussa (Salim Kechiouche), malgré la volonté de le garder dans le droit chemin de sa petite amie, Inès (Sawsan Abès), avocate. Le second, William, est un jeune flic très ambitieux, prêt à tout pour se faire un nom.

La présence de Clément Godart, ancien policier, a permis d’amener de la crédibilité à la fiction d’autant que celui-ci a ouvert quelques portes inattendues aux comédiens. « Un jour, j’ai demandé à Clément s’il y avait moyen de rencontrer un vrai trafiquant, confie Adam Bessa. Je n’ai pas eu de réponse pendant deux semaines et un jour il m’a envoyé un message en me donnant une heure et un lieu de rendez-vous. » La rencontre a été puissante : «  On est dans un processus professionnel artistique et soudain la vie vous rattrape, poursuit-il. Cette personne n’avait rien à faire de qui j’étais, si j’étais un acteur… J’ai découvert que les trafiquants français figuraient parmi les plus réputés et les plus redoutés au niveau international. Avoir accès à cette source-là pour préparer mon rôle a été une opportunité incroyable. Il a fallu gagner sa confiance. La première fois, nous avons peu parlé, Clément faisait le lien et lui me regardait. Il analysait chacun de mes mots, de mes comportements mais quand la confiance a été gagnée, il a baissé la garde et on a pu partager. Je dois dire que j’ai été dans une fascination infantile. Je ne savais pas si je devais penser que c’était bien ou mal, je l’ai pris comme un artiste en m’efforçant de ne pas juger. »

« Clément a été d’un grand conseil, il m’a aidé à comprendre que le personnage de William était quelqu’un qui ne reculait devant rien », poursuit Noham Edje. « Je me suis complètement inspiré de mon vécu, du changement que j’ai pu observer au fil du temps, confirme Clément Godart. Il y a vingt ans trouver un kilo de cocaïne, c’était énorme. Aujourd’hui, des centaines de tonnes sont saisies chaque année. Après, je voulais que la série soit réaliste, elle raconte une réalité dure, il fallait donc ne pas être timoré sur le niveau de violence de certaines scènes. »

Pensée pour s’inscrire sur plusieurs saisons, Ourika devrait donc connaître une suite, si, bien sûr, l’accueil du public est favorable.

« Ourika », saison 1 (7 épisodes), disponible depuis ce jeudi 28 mars sur Amazon Prime Vidéo.

Photo Mika Cotellon/Amazon Prime Vidéo.

L’interview « Séries Mania » de Marie Réache

Marie Réache était de passage la semaine passée à Séries Mania. Photo Newen/TF1

Présente dans la série Plus belle la vie depuis la huitième saison dans la peau de Babeth Nebout, infirmière, la comédienne Marie Réache faisait partie des membres de la série présents à Lille, la semaine passée, pour le festival Séries Mania. On en a profité pour sonder ses goûts en matière de séries.

Marie, quelles sont les séries qui ont bercé votre jeunesse ?

« Mon père était anti-télé donc je n’en avais pas chez moi quand j’étais petite et j’allais regarder chez la voisine. J’adorais Jo Gaillard avec Bernard Fresson mais aussi Zorro ou encore Au nom de la loi avec Steeve Mc Queen. »

Quelles sont celles qui vous ont le plus marqué ?

Il y a bien sûr Game of Thrones mais j’ai aussi vu une série formidable Des gens ordinaires sur l’industrie du porno à travers un jeune homme (Jérémy Gillet) qui veut rentrer dans ce milieu. C’est bien filmé, c’est intelligent, les scènes et les dialogues ne sont pas trash. C’est une vraie réussite. »

Quelle est la série que vous regardez ou que vous venez de finir ?

« D’argent et de sang sur Canal+. J’aime beaucoup Vincent Lindon mais l’interprétation de tous les acteurs, notamment Ramzy, est remarquable, le montage est très tonique, c’est vraiment réussi. »

Quel personnage de série auriez-vous aimé incarner ?

« Peut-être celui joué par Jodie Corner dans Killing Eve, une criminelle qui n’arrête pas de tuer. Dans Plus belle la vie, je joue quelqu’un d’assez empathique et donc ça m’amuserait de jouer à l’inverse un personnage assez méchant. »

Si vous aviez carte blanche, quel type de personnage et quelle thématique choisiriez-vous ?

« Quelque chose qui se passe dans le social, un personnage double,qui paraît gentil au premier abord mais qui a, en fait, un pet au casque. Une schizophrène, ça me plairait bien ou une menteuse. Je le suis déjà un peu dans la vie donc je n’aurais pas de mal à le faire. »

« Plus belle la vie, encore plus belle », du lundi au vendredi vers 13 h 30.

Photo Newen/TF1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo France Télévisions

Pas de vagues, une forme d’hommage au difficile métier de professeur

François Civil est remarquable dans ce role de professeur idéaliste. Photo Kazak Productions- Frakas Productions - France 3

Entre des élèves de plus en plus difficiles, des parents menaçants ou démissionnaires, des collègues démotivés et une hiérarchie qui assume de moins en moins ses responsabilités, il ne suffit plus, de nos jours, d’avoir la vocation, il faut carrément avoir la foi pour devenir enseignant.

Le portrait sans concession de l’éducation nationale dressé par Teddy Lussi-Modeste dans son film Pas de vagues, sorti ce mercredi 27 mars dans les salles, est le parfait reflet du sentiment général. Il retranscrit hélas et surtout une triste réalité puisque cette fiction n’est que le récit de ce que le réalisateur, qui a aussi la double casquette de professeur, en collège en banlieue parisienne, a pu vivre et observer.

Le titre du film est inspiré de l’arrivée sur les réseaux sociaux du hashtag « Pas de vagues » apparu dans les années 2010 et revenu en force en 2018, qui avait accompagné un grand mouvement de libération de la parole dans le monde enseignant, dénonçant le silence de la hiérarchie face à la souffrance, la solitude des professeurs.

« Personnellement, il était important de raconter cette histoire pour que je puisse passer à autre chose. Tout ce qui est dans le film est vraiment arrivé, à moi ou à des collègues, précise Teddy Lussi-Modeste. Après, la présence d’Audrey Diwan, en co-réalisatrice, m’a permis de me décoller des événements pour aller vers la fiction et raconter comment ce professeur se retrouve lâché par une administration dépassée. »

Le film évoque Julien (François Civil), un professeur idéaliste, qui rêve de changer la vie de ses élèves et qui use, du coup, parfois, de méthodes un peu originales, dont la vie va basculer lorsque l’une de ses élèves, Leslie (Toscane Duquesne) l’accuse d’avoir des comportements inadaptés envers elle. Très vite la machine infernale s’emballe entre les rumeurs véhiculées par une bande de « mauvais » élèves menée par Océane (Mallory Wanecque), les menaces du grand-frère de Leslie, le manque de soutien de certains collègues et l’inaction du chef d’établissement.

La réussite du film tient à la richesse du scénario mais aussi à un casting de grande qualité avec la confirmation du talent de Mallory Wanecque, découverte dans Les pires, qui incarne ici parfaitement une petite peste mais aussi la révélation de celui de Toscane Duquesne dans le rôle tout en intériorité de Leslie.

Dans le rôle du professeur, François Civil est, comme toujours, impeccable : « J’ai été complètement happé par le scénario, cette histoire complexe, ce rôle passionnant, avoue-t-il. Mes deux parents sont professeurs donc ça me parle, j’ai hâte qu’ils voient le film et j’avais secrètement l’idée de jouer un prof un jour. C’est chose faite. C’est un personnage très intéressant à incarner psychologiquement, ce professeur qui sort un peu du cadre pour inspirer davantage. Pour tout dire, c’est la première fois qu’un personnage me dépasse un peu. Pendant un mois et demi, le temps du tournage, le matin en y allant et le soir en rentrant, j’étais comme alourdi de ce qui s’était passé durant la journée.  Je me suis senti une responsabilité, peut-être que ça vient du fait que c’était un morceau de la vie de Teddy. »

Peut-être aussi parce que ce film doit servir à réveiller les consciences et aider à repenser notre système éducatif plutôt que de laisser couler le navire avec pour seul souci, à chaque étage, de surtout ne pas faire de vagues… 

« Pas de vagues », de Teddy Lussi-Modeste et Audrey Diwan. Avec François Civil, Toscane Duquesne, Shain Boumedine, Mallory Wanecque… En salle depuis ce mercredi 27 mars.

Photo Kazak production / Frakas Production / France 3 Cinéma.