Roch Voisine fête Hélène et bien plus encore

Roch Voisine sera en concert ce jeudi 10 avril à Lille Grand Palais.

En bientôt quarante ans de carrière, Roch Voisine a sorti une trentaine d’albums, live et compilations compris, mais c’est évidemment le titre Hélène qui lui a offert le succès et la notoriété. Une chanson et un album éponyme dont il fête depuis la fin d’année passée le trente-cinquième anniversaire au cours d’une immense tournée mondiale qui fait étape ce jeudi 10 avril (20 h) à Lille Grand Palais. Une occasion pour Planète Lille de revenir avec le Canadien sur cet incroyable succès et la carrière qui s’en est suivie…

Roch, pourquoi avoir choisi de faire cette tournée Hélène 35 et pas Hélène 25 ou Hélène 30. Quel a été le déclencheur ?

 « Je n’y avais pas pensé avant tout simplement. Lors des vingt ans ou des trente ans de l’album, j’étais dans d’autres projets. Ce n’est pas évident de nos jours de susciter l’intérêt du public, de remplir des grandes salles, de trouver des gens prêts à investir dans un grand show mais j’avais vraiment la volonté de le faire, cette fois, car je ne sais pas si j’aurais encore la pêche et la voix pour les 40 ans. »

A quoi faut il s’attendre pour ce spectacle, avez-vous prévu un mixte entre des chansons de vos débuts et des plus récentes, y a-t-il des titres de toutes les époques ?

« J’ai sorti 22 albums originaux dont une dizaine en Français, il y a donc de quoi faire des chansons que les gens aiment. Il y a plusieurs personnes sur scène, un sacré groupe de musiciens, c’est très important pour moi. Je ne vais bien évidemment pas faire 28 fois Hélène sur scène donc je présente certaines chansons qu’on n’a jamais fait sur scène, en acoustique, On n’essaie pas de recréer ce qu’on faisait à l’époque mais on espère rappeler des bons souvenirs aux gens pendant environ 2 h 15 de concert. Je chante des anciens titres, ceux qui sont passés sous le radar, ceux qui ressemblent à une vieille lettre jamais ouverte et retrouvée dans le tiroir d’un bureau, mais je pense que ce sont des chansons qui parlent quand même au public. Le plus dur, c’est de faire rentrer tout ce que l’on voudrait dans 2 h 15 de show. »

Quel regard le Roch d’aujourd’hui porte-t-il sur le Roch d’il y a 35 ans ?

« Je crois qu’il est sacrément chanceux d’avoir réussi un tube comme ça, tout de suite en démarrant. Ça ne se fait plus ce genre de carrière mais on a dû assurer derrière, pendant 35 ans et plus. »

A l’inverse, est-ce que le Roch de 1989 s’imaginait avoir une telle longévité ?

« J’étais partir sur l’idée de m’installer dans la longueur mais beaucoup croyaient que ce ne serait qu’un feu de paille mais un titre comme Hélène m’a permis de faire plein de choses, de sortir quasiment un album chaque année pendant 30 ans en tant qu’auteur, compositeur, interpréte mais le problème c’est que lorsque j’arrivais avec un nouveau single, c’était difficile d’attirer l’attention dessus car le phénomène vous colle à la peau pendant tellement longtemps,. J’ai sorti des titres qui méritaient mieux, je pense, mais qui n’ont pas eu la chance d’être bien mis en valeur. Si les gens ne se sont arrêtés qu’à Hélène, ils ont raté 29 albums de plus. ».

Selon vous, pourquoi Hélène a été un tel tube ?

« C’est incompréhensible, la seule explication du phénomène à mes yeux, c’est qu’en France, les gens étaient très fans des américains. Je suis arrivé en chantant en Français mais dans l’esprit, j’étais un vrai américain. Ce mélange de culture, ça fait partie de moi, je suis un Américain francophone. Hélène a été la porte d’entrée. »

Quels sont désormais vos projets ?

« C’est plus difficile de parler de musique aujourd’hui car plus personne n’achète de disques, les gens consomment la musique de façon très différente. Les administrateurs disent qu’l n’y a pas beaucoup de retour sur investissement, c’est un peu décourageant, surtout après avoir eu le privilège de justifier un album par an pendant trente ans. « J’aime ce métier pour découvrir de nouveaux projets pas pour faire des grands restaurants ou être considéré comme une star. »

Roch Voisine sera en concert ce jeudi 10 avril (20 h) dans le théâtre de Lille Grand Palais.

François Marry a choisi la musique pour vivres des aventures collectives

François and the Atlas mountains sont attendus à l'Aéronef le 17 avril. © Marco Dos Santos

Le groupe François and the Atlas Mountains sera le jeudi 17 avril à l’Aéronef pour défendre les titres de son dernier album Âge fleuve, sorti fin janvier. Une date importante pour le leader François Marry

François, vous êtes visiblement un grand voyageur. Est-ce que ça nourrit votre inspiration musicale ?

« Probablement. Je suis aussi très créatif quand je m’ennuie mais je pense que le fait d’aller voir ailleurs permet d’universaliser son propos. »

Est-ce aussi ce goût du mouvement qui vous pousse à ne pas vouloir être mis dans une case, à ne pas définir votre registre musical ?

« Oui mais je sais que c’est à double tranchant car c’est presque une aide et un outil d’être facilement identifiable. Cela dit, j’’aime la curiosité musicale et artistique, je suis très fan de plein de choses et on a donc du mal à cibler mon registre. »

Votre dernier album a mis du temps à maturer, 4 ans je crois, c’est inhabituel chez vous. Comment l’expliquez-vous ?

« C’est vrai qu’avant j’étais sur un rythme assez soutenu, J’avais l’impression qu’avoir une logique de rythme de sortie d’album avait du sens à l’époque. C’était une façon d’appréhender la sortie d’un album avec le label, le tourneur mais la crise Covid a révolutionné la façon dont on est connecté les uns aux autres. Je ressens vraiment qu’il y a un avant et un après dans le paysage musical. »

Vous avez fait appel sur cet album à plusieurs artistes comme Guillaume De Pourquery, Malik Djoudi, Rozy Plain pour des feats, ça signifie que la musique est de plus en plus une aventure collective pour vous après quelques expériences en solo ?

« Ce sont des collaborations qui se sont faites naturellement, des musiciens que je connais depuis longtemps. Quand j’ai eu envie d’ouvrir l’éventail des sons de l’album, je me suis tourné vers eux de manière plutôt intuitive. Thomas est solaire solaire, on avait échangé avec Malik, sa voix aigue et haut perchée. Enfin avec Rozy, on a partagé un moment de vie assez long, il était légitime de travailler avec elle sur le thème du souvenir. Le délire un peu solo, c’est surtout sur des projets un peu parallèles. François and the Atlas Mountains, c’est projet collaboratif, amené à être vécu ensemble sur scène, c’est primordial et c’est pour ça que j’ai choisi la musique plutôt que l’écriture et le dessin, des disciplines que j’aime bien mais ce que je préfère c’est partager des aventures avec les autres. »

On vous verra bientôt sur la scène de l’Aéronef à Lille, une région que vous connaissez bien…

« J’ai été plusieurs fois accueilli par le Grand Mix en résidence , je suis passé par l’Aéronef sur la dernière tournée mais j’ai aussi des liens familiaux à Lille, qui est aussi la ville de mon tourneur  A gauche de la lune. C’est donc une date que j’attends un petit peu. Venez nombreux. »

François and the Atlas mountains, jeudi 17 avril (20 h) à l’Aéronef à Lille. Tarif : 5 à 8 €.

Didier Paris marie ses passions pour l’urbanisme et les polars

Didier Paris est actuellement en promotion de son dernier roman policier Dunkerque paradise.

Professeur d’urbanisme à l’université de Lille, Didier Paris s’est lancé il y a sept ans dans l’écriture de polar. Trois romans sont déjà parus aux éditions Complicités et un quatrième est en cours de relecture. Après Cristal de fer qui emmenait les lecteurs entre Lille et Bruxelles et Abymes, entre Paris et Cannes, l’intrigue de son troisième livre Dunkerque Paradise, qu’il est venu dédicacer récemment au salon du livre de Bondues, se noue entre Dunkerque et Avignon. « J’enseigne l’urbanisme, j’aime donc que les villes soient présentes en toile de fond, qu’elles soient quasiment des personnages, indique Didier Paris. Ça permet de créer des atmosphères différentes et j’essaie de caler les ambiances urbaines avec la psychologie des personnages. »

Dunkerque constitue donc le nouveau terrain de jeu du duo d’enquêteurs, Marianne Weber et Alexandre Verstraete, que l’on avait découvert dans son premier roman. Il leur faut cette fois élucider les raisons de la mort d’un SDF, dont le corps a été retrouvé carbonisé dans les dunes de Leffrinckoucke, qui se faisait appeler Némo mais dont personne ne connaît la réelle identité. « Il était figurant sur le tournage d’un film, proche d’une association de migrants et on a retrouvé des doses de cocaïne dans ses affaires, précise l’auteur. Sa mort est-elle liée au tournage du film ? A-t-il été victime d’un groupe de bikers qui violentent les SDF ou de passeurs de migrants avec lesquels il se serait acoquiné ? »

Alors qu’une journaliste, Laure Hazebrouck mène aussi l’enquête de son dossier, un indice va envoyer nos policiers du côté d’Avignon, où ils vont commencer à assembler les pièces du puzzle.

« Dunkerque paradise », Didier Paris, éditions complicités, 17 €.

Lou Howard était, cette fois, des deux côtés de la barrière à Séries Mania

Lou Howard était, cette année, des deux côtés de la barrière à Séries Mania. © Marie Rouge - Séries Mania

Déjà huit jours que l’édition 2025 du Festival Séries Mania a fermé ses portes et la nostalgie de cet événement exceptionnel monte déjà en vous. Bonne nouvelle, en vous rendant sur la chaîne youtube de la manifestation vous pouvez depuis ce vendredi retrouvez la première partie du vlog (comprenez blog en format vidéo) de Lou Howard, qui retrace son périple durant les quatre premiers jours du Festival. La deuxième partie sera mise en ligne dans quelques jours.

La comédienne (Nos meilleures années, Mourir or not mourir) connaît désormais Lille comme sa poche puique c’est déjà la quatrième année qu’elle participe à Séries Mania. « J’ai une communauté sur les réseaux et le festival cherchait quelqu’un capable d’aller voir les gens, qui n’est pas timide, pour faire des vidéos qui étaient jusque-là des quotidiennes où on faisait un récapitulatif de ce qui se passait chaque jour. Là, on a fait évoluer le format avec deux vlogs où j’emmène vraiment les gens avec moi dans les coulisses. »

Si l’équipe technique, à ses côtés, est toujours la même avec Max, Manu, Arthur et la dernière venue Mélanie, le Festival, lui, ne cesse de grandir d’édition en édition. « C’est fou, la fréquentation augmente chaque année, la sélection des séries est toujours plus exigeante, toujours plus en phase avec l’actualité et il y a des invités de plus en plus prestigieux. Ça permet un accès à la culture pour tous, car il faut rappeler que c’est totalement gratuit. »

Cette édition 2025 était un peu particulière pour Lou Howard car la jeune femme s’est retrouvée des deux côtés de la barrière, la série Friendcast, dans laquelle elle joue, ayant été retenue dans la sélection format court. « Cette série, c’est l’histoire d’une bande de potes qui fait un podcast mais qui va un peu se déchirer et ce projet n’aurait sans doute jamais existé pour moi s’il n’y avait pas eu Séries Mania car c’est là que j’ai rencontré Maxime Gaudet, le chef opérateur de la série qui m’a présenté le réalisateur Raphael Marriq et celui-ci a pensé à moi, explique-t-elle. Quand j’ai lu le scénario, j’ai trouvé ça trop bien et j’ai donc dit « Je le fais, avec ou sans financement », car à l’époque on n’était pas sûr d’en avoir un et donc d’être payé. On a beaucoup travaillé en amont pour être prêts car on savait qu’on aurait peu de jours de tournage. Au final, c’est donc gratifiant que la série ait été retenue dans la sélection formats courts de Séries Mania. » C’est surtout une formidable exposition pour convaincre un diffuseur.

Lou Howard attend également des nouvelles de l’exploitation du film Mourir or not mourir, diffusée en séances spéciales dans certains cinémas dont le Kinépolis de Lomme, il y a quelques semaines, et qui pourrait être acheté par une plateforme. Elle devrait aussi tourner dans un autre cours métrage prochainement. On la retrouve également dans plusieurs plateaux de comedy clubs, essentiellement en région parisienne : « Pour l’instant, j’ai un huit minutes mais on travaille pour construire un format plus long et j’espère bien venir jouer un de ces jours sur Lille », annonce-t-elle. On guettera donc la programmation du Spotlight.

Anaon, un polar fantastique sur fond de mythes bretons

Anaon, un polar fantastique avec Guillaume Labbé et Capucine Mallare. © LouisAdrien Le Blay _ Gille Pointeau

La Bretagne est actuellement à l’honneur dans les séries mais si 37 secondes s’inspirait d’un fait réel avec le naufrage du chalutier Bugaled Breizh, Anaon s’aventure dans un genre bien différent : le polar fantastique.

Disponible depuis ce vendredi sur Prime Vidéo en attendant un passage sur France Télévisions, la série réalisée par David Hourrègue s’intéresse aux mythes breton et notamment celui du berger de la nuit, le Bugul noz, une créature visiblement imaginée par les parents pour faire peur aux enfants et éviter qu’ils ne sortent tard le soir.

Guillaume Labbé incarne dans la série un gendarme, qui reprend du service après le décès de sa femme, et doit enquêter sur la disparition d’une jeune femme. Sa fille Wendie (jouée par Capucine Mallare) assiste de son côté à des phénomènes terrifiants, avec ses camarades et elle se rend compte en menant l’enquête que tout ça relève du surnaturel. « Je crois que je n’ai jamais vécu un tournage aussi riche en émotions, il y avait celles du deuil, celles vécues avec ma filles, celles de l’incompréhension, celles de la peur avec toutes les choses qui te font flipper, énumère Guillaume Labbé. Psychologiquement, je finissais les journées totalement essorées. »

Pour le réalisateur David Hourrègue, Anaon ne fut vraiment pas un projet comme les autres : « Quand le scénariste Bastien Dartois me l’a proposé, je lui ai dit que c’était super mais que je ne pourrais pas le faire car j’étais déjà engagé par ailleurs mais le texte de Bastien m’avait bouleversé et j’avais une idée précise de ce que je voulais en faire, alors j’ai fini par annuler mon autre projet mais dans le même temps celui-ci l’a été également, confie-t-il. Heureusement les producteurs n’ont rien lâché et France Télévisions a accepté d’être diffuseur, avant que Prime Vidéo ne rejoigne également le projet. Il y a eu une passion totale de toutes les parties qui se sont battues pour monter cette histoire. »

Pour David Hourrègue, « ce projet est le croisement parfait entre les références qui m’ont construit et une dimension intime puisque j’avais l’âge de l’héroïne quand j’ai perdu l’un de mes parents. »

La cerise sur le gâteau fut la révélation de Capucine Mallare, parfaite dans le rôle de Wendie et la réussite de la création de la créature qui sème le chaos : « C’était un élément central , incontournable du projet », assure le réalisateur. On en frissonne d’avance.

Anaon, disponible depuis ce vendredi 4 avril sur Prime Vidéo.