Avec « Joseph », Lucien Jean-Baptiste fait un beau clin d’oeil à Columbo

Lucien Jean-Baptiste, un policier pas comme dans les autres dans Joseph, la nouvelle série de TF1. (c)Jean-Claude Lother/TF1

 La série policière est un genre qui fonctionne très bien en France mais encore faut-il amener sa petite touche d’originalité pour se démarquer dans une offre de plus en plus conséquente. Ces derniers temps, les chaînes et les réalisateurs ont beaucoup misé sur le caractère du personnage principal. C’est le cas de « Joseph », incarné par Lucien Jean-Baptiste, qui débarque ce jeudi 5 mars (21 h 10) sur TF1. Un policier qui n’en a ni la tenue, ni le profil mais qui n’est pas sans rappeler l’un des inspecteurs les plus célèbres de l’histoire de la télévision.

« Cette série est, en effet, née de mon admiration pour Columbo mais c’est lié aussi au travail que j’aime faire dans mon cinéma avec ces anti-héros qui arrivent à faire des grandes choses, précise le comédien. Ça avait commencé avec mon film « La première étoile » et l’histoire de ce père de famille désargenté qui doit apporter du rêve à ses enfants. J’avais dit à Sébastien Mounier, le scénariste avec qui je travaille, que j’aimerais créer une série où un petit mec arrive chez les riches, des personnages un peu dédaigneux, et qu’ arrive à les retourner. »

Le principal écueil à éviter était évidemment de faire un copier-coller : « Ce serait stupide car Columbo est unique, Peter Falk est unique. L’objectif c’est de prendre l’ADN de la série, tout comme Columbo avait pris l’ADN d’Hercule Poirot, d’Agatha Christie, précise-t-il. De nombreuses séries sont des matrices non avouées de Colombo. Là, on a repris cet ingrédient de l’intrigue inverseé, cette partie d’échecs qui s’installe entre le criminel et l’enquêteur. »

Si Joseph travaille, lui aussi, en solo, il a, en revanche, une famille qui l’accompagne. Une ex-femme dont il n’arrive pas à divorcer, un fils et surtout une mère au caractère bien trempé. « C’est un peu le fil rouge et un élément de distanciation avec Columbo dont on ne voit jamais la famille », poursuit le comédien. Un policier qui n’a pas de collègues pour l’accompagner sur ses enquêtes et que l’on ne voit quasiment jamais dans un commissariat : « On s’est dit que ce serait bien de ne pas dire non plus son poste exact. Quand il arrive les gens ne pensent pas qu’il est de la police car il arrive toujours de façon un peu détourné. L’intérêt est de voir comment il va résoudre le crime et il a fallu trouver à chaque fois un petit élément, un détail qui va faire qu’il a tout d’un coup un soupçon et ensuite s’engage ce petit jeu où il va avancer ses pions pour faire commettre la faute au meurtrier. »

Lucien Jean-Baptiste désirait aussi soigner les différentes arènes de tournage : « Je souhaitais que l’on découvre différents milieux : celui de la cuisine, du golf, de la couse au large, de la musique. .. » Dan un souci de détails, même l’habillage du générique a été soigneusement pensée avec à chaque fois un petit élément dans le « O » de Joseph en lien avec l’univers de chacun des épisodes, comme une spatule pour la cuisine par exemple . Chacune des enquêtes a été validée par des consultants policiers afin que tout soit le plus crédible possible. Le tout saupoudré de belles touches d’humour.

« Joseph », dès ce jeudi 6 mars (21 h 10) sur TF1. Avec Lucien Jean-Baptiste, Claire Borotra, Firmine Richard…

Pierre-Louis Jozan, un « papa moderne » sur la scène du Spotlight

Pierre-Louis Jozian sera ce samedi 8 mars sur la scène du Spotlight. (c) Sébastien Vallée

C’est en conduisant son fils à l’école que le comédien Pierre-Louis Jozan a eu l’idée de se lancer dans l’aventure du seul en scène. « Je faisais jusque-là du théâtre mais en voyant tous ces papas le matin ou le soir à la sortie de l’école, je me suis dit que l’on était une génération charnière, que les choses commençaient à changer, explique-t-il. À l’époque de nos parents, les pères travaillaient beaucoup mais ne faisaient pas grand-chose à la maison et j’ai eu envie de parler de ça. »

Franchir le cap n’était pas forcément évident mais l’artiste a pu compter sur le soutien de Mathilde Moreau, directrice d’un café-théâtre à Nantes, habituée à travailler avec des humoristes « J’avais un trac immense mais c’était en même temps jouissif, j’avais besoin de me donner des challenges, faire ce saut dans l’inconnu, découvrir l’interaction avec le public, les improvisations, poursuit-il. Mathilde m’a aussi apporté un œil féminin sur ce que j’avais écrit. »

« Papa moderne » se veut un spectacle qui dépasse le stand-up : « J’ai essayé d’avoir les codes du stand-up mais en gardant un côté théâtral et en amenant des choses très visuelles, indique-t-il. Des programmateurs et humoristes aguerris m’avaient dit qu’un spectacle n’est pas prêt avant la centième et de fait il y a un rythme à trouver, je vois l’évolution au fur et à mesure. »

Dans son spectacle, Pierre-Louis Jozan ne cherche pas à réhabiliter les hommes : « Je veux juste dire que les choses vont dans le bon sens, indique-t-il. Les couples de mon âge cassent les codes, il y a une vraie volonté de changer le fonctionnement familial même si le modèle de la société patriarcale est très ancré pour tout le monde. »

Pendant toute la phase d’écriture, l’humoriste a donc guetté dans les moindre détails les conversations lors des soirées entre amis, les discussions entre parents de l’école : « J’ai une copine qui, sur la question de la charge mentale, m’a donné bien de la matière et j’ai aussi fait des recherches, j’ai regardé des conférences sur l’éducation, le fait qu’on nous demande d’être des parents parfaits, ce qui est impossible, s’amuse-t-il. J’évoque bien sûr l’éducation positive et j’offre aux spectateurs un concept unique pour gérer les enfants. Rien que pour ça, il faut venir me voir ».

Impatient de vivre sa grande première au Spotlight, Pierre-Louis Jozan se réjouit même d’un petit clin d’œil du calendrier : son spectacle à Lille est programmé le 8 mars, soit à l’occasion de la journée internationale du droit des femmes.

« Papa moderne », un spectacle de Pierre-Louis Jozan, ce samedi 8 mars (21 h) au Spotlight à Lille.

Avec Marc-Antoine Le Bret, l’imitation a aussi voix au chapitre au festival « Humour en Weppes »

Marc-Antoine Le Bret est l'une des têtes d'affiche du festival Humour en Weppes cette année.

L’édition 2025 du festival « Humour en Weppes » démarre ce jeudi 6 mars avec Laura Domenge en ouverture puis, dès vendredi, la salle Vox de La Bassée accueillera Marc-Antoine Le Bret, que les auditeurs peuvent entendre tous les jours de 18 h à 19 h 15 dans « Le Bret King News » sur RTL.

Les organisateurs ont réussi un joli coup en parvenant à programmer l’un des meilleurs imitateurs du moment pour un spectacle qui mêlera sketchs, improvisations et actualités, ce qui permet de livrer à chaque fois une performance différente : « Il y a tout un passage sur l’actualité de la semaine voire parfois du jour, sous forme de questions-réponses avec le public, c’est là que je fais souvent pas mal d’improvisations, précise-t-il. Sinon, il y a aussi une partie où j’imagine à quoi vont ressembles les médias en 2040 et notamment quelques émissions de télévision. »

Chaque événement est susceptible de faire évoluer le spectacle : « Tous ces changements de gouvernement, c’est intéressant car ça permet d’amener de nouvelles voix même si parfois ça ne dure pas longtemps, indique Marc-Antoine Le Bret.  J’avais facilement réussi à imiter Michel Barnier mais il n’est resté que deux ou trois mois donc je ne m’en suis pas servi longtemps. » L’humoriste a, en effet, pour habitude de mettre en retrait les personnages qui disparaissent de la scène médiatique. « Je ne faisais plus François Bayrou puisqu’on n’entendait presque plus parler mais là il a effectué un retour en force. »

Politiques, artistes, sportifs : l’imitateur explore tous les registres et termine d’ailleurs avec un sketch où il enchaîne un maximum de voix. Souffrant de trouble de l’attention, Marc-Antoine Le Bret avoue avoir généralement du mal à se concentrer longtemps sur quelque chose mais son cerveau s’active dès qu’il entend une voix intéressante. « Quand j’étais à l’école, je regardais mes professeurs, je ne les écoutais pas mais si certains avaient une intonation étonnante ou originale, je le retenais tout de suite. »

Parmi les nouveautés, on peut noter celle du chanteur Orelsan et parmi celles qui fonctionnent le mieux auprès du public, on retrouve Gabriel Attal, Vincent Cassel ou encore Jean-Claude Van Damme. « J’écoute beaucoup la radio et dès qu’on parle d’un nouveau ministre ou d’un nouveau sportif, j’essaie tout de suite de voir si la voix est intéressante, si elle est imitable ou non, explique-t-il. Parfois, ça vient très vite, parfois je mets énormément de temps comme ce fut le cas avec Nagui par exemple. »

Les autres spectacles du Fesival Humour en Weppes : Roman Doduick le 8 mars (20 h), Pierre Thévenoux, le 9 mars (17 h), soirée jeunes talents le 13 mars (20 h), soirée de gala le 14 mars (20 h), Elodie Arnould le 15 mars (20 h), Thaïs le 16 mars (17 h). Tous ces spectacles ont lieu salle Vox à La Bassée. Les Jumeaux le 21 mars (20 h), espcare culturel des étangs à Aubers. Booder le 22 mars (20 h) et Bernard Mabille le 23 mars (18 h 30), salle Gallicante à Hantay.

Jojo Bernard poursuit sa mue sans perdre ce qui a fait son succès

Jojo Bernard a fait un long voyage en Australie. Il en est revenu avec un tout nouveau spectacle.

Lors de l’ultime date de son premier spectacle « Sa m’sul tro ! », en décembre 2022 au théâtre Sébastopol de Lille, l’humoriste lambersartois Jojo Bernard avait annoncé à ses fans qu’il allait partir en Australie « à la recherche des plus gros beaufs de la planète ».

Pendant 456 jours, le jeune homme a réellement posé ses valises en Océanie et il en est revenu avec des idées plein la tête pour construire son nouveau spectacle « Tout le monde il est beauf » qu’il joue depuis quelques semaines dans la région et notamment au Spotlight de Lille, où il sera encore ce mercredi soir.

« En fait, j’avais tourné pendant six ans avec mon précédent spectacle partout en France, rappelle-t-il. Je me demandais à la fin si les blagues de 2016 fonctionnaient toujours en 2022. J’ai voulu faire une pause, prendre le temps de réfléchir, me ressourcer et je dois dire que ce voyage m’a bien aidé à trouver de nouvelles idées. Presque tout ce que je raconte dans le spectacle est vrai, ce sont des choses que j’ai vécues ou qui sont arrivées à des gens que j’ai croisés. Je me les suis appropriées et il y a bien sûr un peu d’extrapolation. »

Si l’objectif était de garder le Jojo « Cassos » mais en le plaçant dans un univers auquel il n’était pas préparé, encore fallait-il définir sous quel angle aborder le spectacle : Je me demandais s’il fallait que je raconte des histoires ou juste mon road trip mais je ne voulais pas non plus raconter mes vacances, sinon, autant mettre un diaporama, sourit-il. Et puis il fallait se remettre dans le coup, refaire une heure et demie tout seul, c’était ma grosse angoisse de faire trop court car les gens ont quand même payé une vingtaine d’euros, il faut qu’ils en aient pour leur argent. »

Dans ce nouveau show, l’humoriste nordiste a souhaité poursuivre son évolution : « Déjà entre les vidéos et mon premier spectacle, l’intonation de voix avait changé, confie-t-il. Je faisais une voix un peu moins débile. Là, j’ai décidé d’enlever le « dress code » qui faisait plus référence à mes vidéos. Ce n’était pas quelque chose auquel je tenais particulièrement mais c’était plus une accroche pour que les gens passent d’internet à la scène. Là, en rentrant, j’ai testé de jouer sans polo rose et sans lunettes. Je me suis aperçu que je n’avais pas forcément besoin d’accessoires. Je fais ma mue progressivement sans perdre ce qui fait ma touche, d’autant que je m’amuse très bien dans ce que je fais. »

En rodage dans les Hauts-de-France pour plusieurs mois, Jojo Bernard attaquera la tournée nationale en octobre 2025 avec notamment quelques passages au Point Virgule à Paris. En attendant, il se nourrit à chaque date des retours de son public pour continuer à peaufiner son spectacle.

Jojo Bernard jouera son spectacle « Tout le monde, il est beauf », ce mercredi 5 mars au Spotlight à Lille ; les 2 et 3 avril au Pont de singes à Arras ; le 5 avril au petit théâtre de Templeuve ; les 16 avril, 14 mai, 18 juin, 24 septembre, 29 octobre et 26 novembre et 17 décembre au Spotlight.

Entre dénonce et déconne, l’ADN de Marcel et son orchestre n’a pas changé

Le groupe Marcel et son orchestre est de retour avec un nouvel album toujours aussi haut en couleurs. (c) Simon Gosselin

Marcel et son orchestre est vraiment de retour. Séparé en 2012, le groupe nordiste avait remis le couvert sur scène en 2017-2018 et face au succès rencontré, la maison de disque avait alors sorti une énorme double compilation d’une cinquantaine de titres. Depuis quelques jours, un nouvel album « C’est pas à vous qu’ça m’arriverait » est disponible et une tournée va bientôt commencer avec des passages à l’Embarcadère à Boulogne le 31 mai et au Main Square Festival d’Arras le 6 juillet.

« Quand on a plié bagage en 2012, dans nos têtes c’était pourtant définitif, assure le chanteur Franck Vandecasteele. Pendant vingt ans, on était sur la route 200 jours par an. On ne se posait pas de questions car on n’avait pas spécialement d’obligations mais quand tu es en couple, que tu fondes une famille et que tu n’es jamais là, ça devient compIiqué. Quand tu mets plus deux mois à faire un morceau punk rock, tu dois te poser des questions. On avait toujours dit qu’on s’arrêterait quand ça nous saoulerait. »

Pendant cinq ans, chacun a mené son chemin de son côté, Franck Vandecasteele a notamment monté le projet Lénine-Renaud, et puis la vie a décidé de les réunir de nouveau. « On a rejoué pour le départ d’un copain, on s’est marrés comme des baleines. Des potes nous ont dit que ce serait bien de refaire un truc, explique-t-il. On a eu un local en prêt au Grand Sud pour répéter. On a mis des tickets en vente pour un concert. En deux heures 1 800 places étaient vendues et quelques heures plus tard, il y avait plus de 6 000 demandes non satisfaites, on a donc ajouté une date puis deux. On s’est sentis vraiment bien, le tourneur nous a dit qu’il y avait plein de sollicitations, on a donc fait une tournée de 18 dates. »

Le Covid est alors arrivé et Franck Vandecasteele s’est remis à écrire : « La société avait vraiment évolué depuis notre dernier album, donc j’ai proposé quelques bêtises aux copains, indique-t-il. Chaque époque à ses codes, son rythme, ses tonalités. Je suis militant, activiste depuis que je suis gamin mais je trouvais qu’il y avait quand même des raccourcis faciles. » L’impact des réseaux sociaux, le féminisme, la toxicité des chaînes d’information continue… Les thèmes possibles à aborder ne manquaient pas. « Est-ce que la justice fait son travail, est-ce qu’elle en a les moyens ? Est-ce que l’on valide les tribunaux et la vindicte populaires, interroge-t-il. On se dit progressiste mais on valide le fascisme. On me juge davantage sur mon enveloppe corporelle, le côté mâle blanc dominant, que sur la pertinence de ce que je raconte, mes valeurs. C’est tout ça qui nous a inspirés avec le ton un peu  gratte poil de Marcel, sachant que durant notre arrêt, on a perdu nos professeurs d’irrévérence chez Charlie Hebdo, ces gens qui ont donné des dessins pour tous les combats contre le racisme, les expulsions et pour le droit au logement. Ce qui m’embête dans le militantisme, c’est le côté manichéen avec les bons d’un côté, les méchants de l’autre. »

Dans ce nouvel album, les membres de Marcel et son orchestre ont surtout voulu conserver cet équilibre entre dénoncer et déconner qui a toujours été leur marque de fabrique, conscients de ne pas plaire à tout le monde. « Comme on a tous les artifices du carnaval dans nos costumes, les gens sont convaincus que l’on fait des chansons à boire, des chansons grivoises, précise-t-il. On a les codes du carnaval, c’est l’exutoire mais on n’en a pas le répertoire. »

De l’Afrobeat (Autocentré) au Ska-punk (Maudit Karma, Jean-Patrick), en passant par le rock (Bertrand, pas rassuré), le rythm’n blues (L’empathie), le disco punk (Étron flotteur), le cajun (Dans ma boudinette), la salsa muffin (Parasite) ou encore la pop (Les The place to be ), le groupe va puiser dans ses multiples inspirations musicales et se charge même d’en inventer comme le funky ch’ti styles de « V’la l’dégât ». « Je suis amoureux de la musique depuis que je suis gamin. J’ai mis trente ans à récupérer des disques de rock oriental ou de funk camerounais, confie-t-il. J’ai découvert qu’on parlait 6400 langues sur terre, je m’étais dit que c’était génial, qu’il y allait y avoir des sons de partout, qu’on allait faire des métissages extraordinaires mais l’industrie musicale fait que ça se normalise plus qu’autre chose. Nous, on est curieux de tout et spécialistes de pas grand-chose, donc on avait envie de mélanger tout ça, de marier des sons différents. »

Inclassable mais fidèle à son identité originelle, Marcel et son orchestre signe donc un retour pétillant et réconfortant qu’on a hâte de voir transposer sur scène.

L’album « C’est pas à vous qu’ça m’arriverait » est dans les bacs et sur les plateformes d’écoute. Marcel et son orchestre seront à L’Embarcadère à Boulogne-sur-Mer le samedi 31 mai et au Main Square Festival d’Arras le dimanche 6 juillet.