Une triple débauche d’énergie pour Sébastien Castro

Sébastien Castro et José Paul réservent des scènes hilarantes. Photo production

Inquiet de voir sa femme Marion (Laurence Porteil) tomber sous le charme de leur agent immobilier (Sébastien Castro), Arnaud (José Paul) pense avoir une idée géniale en tombant, par hasard, sur le sosie de son possible rival. Son plan : faire passer celui-ci pour le véritable agent immobilier mais ce qu’il ne sait pas, c’est que le fameux sosie a, lui-même, un frère jumeau. On vous laisse imaginer les quiproquos qui vont s’en suivre dans cette pièce hilarante portée par un Sébastien Castro irrésistible dans un triple rôle.

Pour sa deuxième pièce en tant qu’auteur, le comédien ne s’est pas épargné : « Pendant 25 ans, je n’ai été que comédien et puis j’ai découvert sur le tard que je pouvais écrire. J’ai longtemps trouvé de bonnes raisons pour repousser ce passage à l’écriture mais j’ai fini par me forcer et j’ai réalisé un fantasme de comédien en interprétant trois rôles. Une vraie prouesse d’autant que les personnages qu’il incarne sont parfois presque simultanément sur la scène .

« C’est une folie car je déteste habituellement me changer pendant une pièce mais c’est tellement jouissif de passer de l’un à l’autre, de voir le public rigoler mais aussi être surpris. Beaucoup de gens pensent d’ailleurs que nous sommes au moins deux à jouer, c’est un énorme compliment. »

Après le succès de sa première pièce, J’ai envie de toi, Sébastien Castro avait très envie d’écrire pour José Paul et de jouer en sa compagnie. Agnès Boury (la voisine) et Laurence Porteil (Manon) ont également vite été choisies. « ça m’a permis de réécrire un peu le texte et j’ai été très inspiré par les acteurs », assure l’auteur.

Le travail d’écriture et de création engendrent de vraies montagnes russes émotionnelles : « Je n’ai pas d’enfant mais je crois qu’il y a quelque chose de l’ordre la paternité, estime-t-il. Quand tout va bien, la joie est décuplée mais j’imagine que si ça se passait mal, la tristesse le serait également. »

Sur ce point, Sébastien Castro et ses camarades semblent à l’abri. Après un démarrage sur Toulouse en juillet 2022, la pièce s’est installée à Paris pendant près d’un an avec un immense succès et la tournée en province s’annonce déjà bien remplie, au point qu’une deuxième date a été ouverte en juin au Colisée de Roubaix. « C’est une pièce qui demande plus d’énergie, je dors donc davantage sans culpabiliser et j’assume de faire moins de choses dans la journée. Je dois arriver reposé car switcher entre trois personnages nécessite une concentration extrême. »

Loin de se limiter à ce succès, Sébastien Castro a déjà commencé à écrire une troisième pièce, où il s’est également attribué un rôle. On a hâte de voir.

« Une idée géniale », ce jeudi 21 mars (20 h) et le jeudi 13 juin (20 h) au Colisée de Roubaix. Une pièce de Sébastien Castro avec Sébastien Castro, José Paul, Agnès Boury et Laurence Porteil.

Guillaume Canet face à ses interrogations dans Hors-Saison

Mathieu (Guillaume Canet) retrouve le sourire en retrouvant Alice (Alba Rohrwacher). Photo Michael Crotto

Mathieu (Guillaume Canet), la cinquantaine, est un acteur reconnu, qui semble avoir réussi sa vie. C’est pourtant un homme mélancolique qui se rend, seul, en thalasso dans une station balnéaire déserte, dans un hôtel trop blanc, trop grand, trop aseptisé. Le hasard va pourtant le remettre sur le chemin d’un amour passé, Alice (Alba Rohrwacher), la quarantaine, prof de piano.

Ils se sont aimés, quittés et chacun a continué sa vie. Leurs retrouvailles vont faire remonter à la surface tout un tas de souvenirs, d’émotions mais aussi d’interrogations. Mathieu et Alice vont requestionner leur relation qui ne s’est pas terminée de la bonne manière : « Ils vont se dire les choses mais sans pugilat, ce n’est pas du règlement de compte, assure le réalisateur, Stéphane Brizé. Cette semaine hors-saison va faire office de bascule pour les deux personnages qui ne seront plus les mêmes après ça. »

« J’ai beaucoup aimé cet aspect de l’homme qui arrive à un stade de son existence où il se demande s’il est justement à la bonne place, s’il est bien avec la femme de sa vie. Il pensait passer toute sa vie avec une femme forte qui réussit mais il a fait le tour de cette histoire et il se rend compte qu’il n’est pas heureux », confie Guillaume Canet.

«  Je sortais de quatre films en six ans où chaque personnage est confronté à une désillusion et j’ai fait le même parcours qu’eux, avec la même désillusion sur le monde, ce qui me rend plus clairvoyant mais aussi plus mélancolique, indique Stéphane Brizé. J’étais parti sur un film social mais ça ne faisait pas sens, j’ai voulu y mettre une forme de douceur, prendre le temps de voir si on est à la bonne place, avec la bonne personne, si on a ouvert les bonnes portes. »

Pour Guillaume Canet, qui avait déjà interprété son propre rôle dans Rock’n roll, incarner de nouveau un acteur n’a pas été une contrainte. « J’ai pris du plaisir à tourner des séquences drôles dans le Spa avec les gens qui venaient me demander des selfies mais c’était aussi intéressant de montrer dans le film comme dans la vie que pour un acteur c’est parfois compliqué car les gens ont tendance à fantasmer nos vies, à penser que l’on a la vie de nos personnages, poursuit-il. Là, Mathieu veut faire comprendre à Alice qu’il est quelqu’un de banal, qu’il a des sentiments, des peurs comme tout le monde ; qu’il ne se sent pas au dessus de tout, pas plus fort, pas meilleur qu’un autre. »

« Pour les acteurs, ce n’est pas toujours simple, enchaîne Stéphane Brizé. C’est un métier qui m’émeut beaucoup. Ils reçoivent beaucoup de non, il faut encaisser les coups, je crois qu’on n’imagine pas à quel point ça peut être un métier d’humiliations. »

« Hors-saison », de Stéphane Brizé, en salle depuis ce mercredi 20 mars. Avec Guillaume Canet et Alba Rohrwacher.

Photo Michael Crotto

L’interview « Séries Mania » de Laurent Kérusoré

Laurent Kérusoré, alias Thomas Marci dans Plus belle la vie, encore plus belle, était ces derniers jours à Lille. Photo-Nedim-Imre/CAPA-Pictures/TF1

L’édition 2024 du festival Séries Mania bat actuellement son plein. Planète Lille a décidé de profiter de l’occasion pour sonder les goûts de certains invités en matière de séries. Après la comédienne et réalisatrice franco-belge Bérengère McNeese (HPI), on poursuit avec Laurent Kérusoré, comédien historique de Plus belle la vie, qui a repris son rôle de Thomas Marci depuis que TF1 a relancé la série désormais intitulée Plus belle la vie, encore plus belle.

– Quelles sont les séries qui ont bercé votre jeunesse ?

« Même si je n’étais déjà plus très gamin, j’ai envie de dire Friends. Sinon, je vais paraître un peu vieux jeu mais j’adorais et j’adore toujours Hercule Poirot, je suis un grand fan des romans d’Agatha Christie. Après, c’était plus moqueur qu’autre chose mais je me souviens qu’au lycée, on regardait tous Beverly Hills et on débriefait le lendemain entre potes. »

Quelles séries recommanderiez-vous à des amis ?

« Je ne suis pas très sûr qu’elle pourrait encore sortir de nos jours car c’est très irrévérencieux mais j’adore Absolutely fabulous. D’ailleurs quand je ne vais pas très bien, je me refais les saisons et je me marre. Les personnages sont très hauts en couleurs, c’était très moderne pour l’époque et un peu fou. Il y a aussi une série comme Le cœur a ses raisons, dont j’étais aussi très friand, qui se foutait des Feux de l’amour. »

La dernière série que vous avez regardée ?

« Lupin avec Omar Sy, qui est fabuleux dedans, il incarne un Lupin très touchant. à aucun moment on ne peut se douter de comment il va s’en sortir. J’ai été bluffé par la réalisation, le scénario. La prochaine devrait être The Gentlemen, qui m’a l’air plutôt pas mal. »

Dans quelle série auriez-vous aimé jouer ? 

« HPI, j’adore cette série que j’ai découverte tardivement sur une plate forme. Le duo entre Morgane et Karadec fonctionne vraiment bien. J’ai demandé à mon agent s’il n’y avait pas moyen de jouer dedans, un tout petit rôle, une apparition, je peux même faire un mort (rires). Ils vont diffuser la saison 4 dans les prochains mois et, cette fois, je crois que je ne vais pas attendre, je vais regarder directement sur TF1.  »

Si vous pouviez choisir le rôle de vos rêves, ce serait quoi ?

« J’aimerais avoir un rôle de vrai méchant. Si je peux choisir, on pourrait installer ça dans une île paradisiaque. Je pourrais jouer un homosexuel, très méchant, patron d’un cartel.. Quelque chose d’un peu décalé, un peu fou. »

Photo Nedim Imre/CAPA Pictures/TF1

Coup de foudre à Lille pour Clémentine Célarié

Clémentine Célarié était invitée ce lundi sur le Festival Series Mania.

Désignée meilleure actrice de la compétition française, l’an passé, pour son rôle dans la série Les randonneuses, diffusée depuis sur TF1, Clémentine Célarié avait marqué les esprits lors de l’édition 2023 de Séries Mania. Elle y est revenue ce lundi 18 mars pour effectuer une masterclass au théâtre du Nord sur sa carrière et ses divers engagements. Auparavant, elle avait accepté de livrer sa vision sur de nombreuses thématiques… » 

Son retour à Séries Mania

« L’an passé, j’ai eu un petit coup de foudre pour Laurence Herszberg, la directrice générale du Festival. J’ai trouvé incroyable et important qu’une femme comme elle existe, elle donne l’âme à l’événement. C’est une parfaite entremetteuse, elle nous introduit tous les uns aux autres et on se sent à l’aise, accueillie avec bienveillance. Je n’avais jamais fait de Masterclass mais je suis super heureuse de pouvoir parler longtemps de mon métier, ce que l’on ne fait jamais. Même quand on fait la promo d’une œuvre, c’est souvent assez court. Et puis ma présence constitue une suite logique après ma récompense l’an passé avec Les randonneuses. »

La transmission

« La passion a toujours guidé ma vie, sur le plan professionnel comme dans ma vie amoureuse. J’essaie de la transmettre. Je n’aime pas parler d’âge car ce qui importe c’est ce que l’on a en nous, on ne se définit pas par notre âge. Il y a des gens très jeunes avec des maturités incroyables et inversement. Certains jeunes acteurs ont un instinct et nous apprennent beaucoup. La maturité est une richesse incroyable dans notre métier mais il faut creuser la mine, donner de soi, sinon humainement il ne se passe rien. J’ai envie d’explorer ma maturité plutôt que de la subir. »

Des causes à défendre

« Il y a souvent quelque chose derrière, même si ce ne sont pas des thèmes très forts. Je n’aime pas les poncifs, les clichés. On vient de commencer la semaine du sidaction, il faut encore donner de l’argent pour la recherche, tendre la main aux gens qui sont séropositifs. La maladie c’est un truc terrible, les gens ont peur. En France, nous avons été très mal éduqués là-dessus, il y a du chemin. Tout le monde me parle toujours de ce baiser mais en fait il n’y avait rien d’extraordinaire. Si on considère que ça l’est, c’est que l’on pense toujours que les gens qui ont le sida sont dangereux. »

Les nouvelles expressions ?

« Sortir de sa zone de confort » ou encore « la charge mentale » sont des nouvelles expressions qui reviennent régulièrement dans les discussions et qui ont tendance à m’amuser. Si la charge mentale, c’est tout ce que l’on a dans la tête, j’ai une charge mentale monstrueuse depuis quelques années mais ce n’est pas grave. On est là pour faire plein de choses.  Après pour le confort, il est évident que dans notre métier, si l’on reste dedans, on ne peut pas avancer et faire bouger les lignes. »

Son lien avec les séries

« Durant ma jeunesse, passée en partie en Afrique mais aussi à Villeneuve-d’Ascq et à Lille, j’aimais Thierry La Fronde, Mannix, Colombo et bien sûr Zorro. Depuis, j’ai vu pas mal de bonnes séries comme I know this much is true avec Mark Ruffalo, une histoire de jumeaux où il joue les deux rôles, c’est assez incroyable. Il y a aussi Big little lies avec Nicole Kidman que j’ai regardée plusieurs fois  ou encore The morning show sur les coulisses d’une matinale télé aux USA même si j’étais très gênée au début par la chirurgie esthétique de Jennifer Aniston, mais ça reste une très bonne actrice et à ses côtés Reese Witherspoon est incroyable. Sinon j’ai aussi adoré Happy Valley, Broadchurch, The white lotus, The crown ou encore Slow horses avec Gary Oldman, un acteur très inspirant. »

Les projets

« Je joue une pièce dingue, «Je suis la mère du bourreau », toute seule sur scène, une tragédie sur l’amour d’une mère face à l’horreur que son fils, un prêtre ayant commis des actes de pédophilie, est devenu. J’y incarne Gabrielle de Miremont, une vieille dame de 75 ans, une aristo très croyante. Ce n’est pas toujours marrant car j’ai parfois envie de me faire belle mais je suis comédienne pas mannequin. C’est notre liberté de se vieillir ou de se rajeunir. Sinon je vais travailler avec Théo Curin sur une émission sur les aidants. Je vais également jouer dans Le remplaçant avec Joey Starr, le rôle d’une proviseure complètement folle, j’aime quand c’est dingue, un peu décalé. Dans le même esprit, on m’a aussi proposé une série avec M6 qui devrait s’appeler Esther sur une dame qui a Alzheimer et qui devient psychopathe. »

L’interview « Séries Mania » de Bérangère McNeese

Bérengère McNeese etait presente samedi avec l'equipe de HPI a Lille pour le festival Series Mania. Photo Manuelle Toussaint /Itineraire production/UGC/TF1.

Depuis vendredi, tous les acteurs du monde des séries ont le regard tourné vers Lille pour l’édition 2024 du festival Séries Mania. Le premier week-end a été marqué par les venues des équipes de HPI (Audrey Fleurot, Mehdi Nebbou…), Dans l’ombre (Karin Viard, Swann Arlaud, Melvil Poupaud…), Plus belle la vie encore plus belle (Laurent Kerusore, Cécilia Hornus, Marie Reache, Lola Marois…) ou encore Escort Boys (Simon Ehrlacher, Caterina Murino, Zahia Dehar…) mais aussi des masterclasses de Camelia Jordana et Kelly Rutherford.

Planète Lille a décidé de profiter de l’occasion pour sonder les goûts de certains invités en matière de séries. On commence avec la comédienne et réalisatrice franco-belge Bérangère McNeese, notamment connue pour son rôle de Daphné Forestier dans la série à succès HPI

– Quelles sont les séries qui ont bercé votre jeunesse ?

« Quand j’étais enfant, il y avait une série, dans l’esprit dessin animé qui s’appelait Barney le dinosaure, c’était un dinosaure violet, c’est un souvenir d’enfance assez précieux. Plus tard, adolescente, j’étais à fond sur Newport Beach (The OC). Avec mes copines, on se projetait dedans, notre vie semblait hyper fade en comparaison avec les personnages hyper riches qui vivaient en Californie, qui avaient des histoires d’amour trépidantes. Quand j’entends la musique du générique, ça me créé encore des petites palpitations mais je pense qu’il ne faut pas que je la regarde de nouveau car je risque d’être déçue. »

Quelles séries recommanderiez-vous à des amis ?

« La série anglaise This is going to hurt qui parle d’un médecin urgentiste en gynécologie. La mise en scène est fascinante, l’écriture incroyable, le jeu est fou. Il y a un humour très cynique, très britannique. Sinon, il y a aussi Succession, on avait un rendez-vous avec les copains pour regarder, ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. »

La dernière série que vous avez regardée ?

« C’est aussi mon dernier coup de foudre. J’ai vu D’argent et de sang, alors que je tournais un film avec Ramzy. J’avais adoré le documentaire sur Marco Mouly et Arnaud Mimran, les rois de l’arnaque. L’adaptation est très réussie, Ramzy est très fort dans son interprétation. L’écriture, la mise en scène, tout est très bien. »

Dans quelle série auriez-vous aimé jouer ? 

« Forcément dans Newport Beach (rires). Plus récemment, ce serait dans Big little lies avec Nicole Kidman, Reese Witherspoon et Laura Dern. Il y a 3 portraits de femmes, des personnages forts, j’aurais aimé jouer l’une d’elles. »

Si vous pouviez choisir le rôle de vos rêves, ce serait quoi ?

« Une série en costumes d’époque, un truc qui se passerait à Versailles, un peu science fiction avec un personnage qui aurait des pouvoirs magiques. »

Photo Manuelle Toussaint/Itinéraire Production/UGC/TF1