Entre dénonce et déconne, l’ADN de Marcel et son orchestre n’a pas changé

03/03/2025 | Actualités, Concerts, Musique, Sorties d'albums

Le groupe Marcel et son orchestre est de retour avec un nouvel album toujours aussi haut en couleurs. (c) Simon Gosselin

Marcel et son orchestre est vraiment de retour. Séparé en 2012, le groupe nordiste avait remis le couvert sur scène en 2017-2018 et face au succès rencontré, la maison de disque avait alors sorti une énorme double compilation d’une cinquantaine de titres. Depuis quelques jours, un nouvel album « C’est pas à vous qu’ça m’arriverait » est disponible et une tournée va bientôt commencer avec des passages à l’Embarcadère à Boulogne le 31 mai et au Main Square Festival d’Arras le 6 juillet.

« Quand on a plié bagage en 2012, dans nos têtes c’était pourtant définitif, assure le chanteur Franck Vandecasteele. Pendant vingt ans, on était sur la route 200 jours par an. On ne se posait pas de questions car on n’avait pas spécialement d’obligations mais quand tu es en couple, que tu fondes une famille et que tu n’es jamais là, ça devient compIiqué. Quand tu mets plus deux mois à faire un morceau punk rock, tu dois te poser des questions. On avait toujours dit qu’on s’arrêterait quand ça nous saoulerait. »

Pendant cinq ans, chacun a mené son chemin de son côté, Franck Vandecasteele a notamment monté le projet Lénine-Renaud, et puis la vie a décidé de les réunir de nouveau. « On a rejoué pour le départ d’un copain, on s’est marrés comme des baleines. Des potes nous ont dit que ce serait bien de refaire un truc, explique-t-il. On a eu un local en prêt au Grand Sud pour répéter. On a mis des tickets en vente pour un concert. En deux heures 1 800 places étaient vendues et quelques heures plus tard, il y avait plus de 6 000 demandes non satisfaites, on a donc ajouté une date puis deux. On s’est sentis vraiment bien, le tourneur nous a dit qu’il y avait plein de sollicitations, on a donc fait une tournée de 18 dates. »

Le Covid est alors arrivé et Franck Vandecasteele s’est remis à écrire : « La société avait vraiment évolué depuis notre dernier album, donc j’ai proposé quelques bêtises aux copains, indique-t-il. Chaque époque à ses codes, son rythme, ses tonalités. Je suis militant, activiste depuis que je suis gamin mais je trouvais qu’il y avait quand même des raccourcis faciles. » L’impact des réseaux sociaux, le féminisme, la toxicité des chaînes d’information continue… Les thèmes possibles à aborder ne manquaient pas. « Est-ce que la justice fait son travail, est-ce qu’elle en a les moyens ? Est-ce que l’on valide les tribunaux et la vindicte populaires, interroge-t-il. On se dit progressiste mais on valide le fascisme. On me juge davantage sur mon enveloppe corporelle, le côté mâle blanc dominant, que sur la pertinence de ce que je raconte, mes valeurs. C’est tout ça qui nous a inspirés avec le ton un peu  gratte poil de Marcel, sachant que durant notre arrêt, on a perdu nos professeurs d’irrévérence chez Charlie Hebdo, ces gens qui ont donné des dessins pour tous les combats contre le racisme, les expulsions et pour le droit au logement. Ce qui m’embête dans le militantisme, c’est le côté manichéen avec les bons d’un côté, les méchants de l’autre. »

Dans ce nouvel album, les membres de Marcel et son orchestre ont surtout voulu conserver cet équilibre entre dénoncer et déconner qui a toujours été leur marque de fabrique, conscients de ne pas plaire à tout le monde. « Comme on a tous les artifices du carnaval dans nos costumes, les gens sont convaincus que l’on fait des chansons à boire, des chansons grivoises, précise-t-il. On a les codes du carnaval, c’est l’exutoire mais on n’en a pas le répertoire. »

De l’Afrobeat (Autocentré) au Ska-punk (Maudit Karma, Jean-Patrick), en passant par le rock (Bertrand, pas rassuré), le rythm’n blues (L’empathie), le disco punk (Étron flotteur), le cajun (Dans ma boudinette), la salsa muffin (Parasite) ou encore la pop (Les The place to be ), le groupe va puiser dans ses multiples inspirations musicales et se charge même d’en inventer comme le funky ch’ti styles de « V’la l’dégât ». « Je suis amoureux de la musique depuis que je suis gamin. J’ai mis trente ans à récupérer des disques de rock oriental ou de funk camerounais, confie-t-il. J’ai découvert qu’on parlait 6400 langues sur terre, je m’étais dit que c’était génial, qu’il y allait y avoir des sons de partout, qu’on allait faire des métissages extraordinaires mais l’industrie musicale fait que ça se normalise plus qu’autre chose. Nous, on est curieux de tout et spécialistes de pas grand-chose, donc on avait envie de mélanger tout ça, de marier des sons différents. »

Inclassable mais fidèle à son identité originelle, Marcel et son orchestre signe donc un retour pétillant et réconfortant qu’on a hâte de voir transposer sur scène.

L’album « C’est pas à vous qu’ça m’arriverait » est dans les bacs et sur les plateformes d’écoute. Marcel et son orchestre seront à L’Embarcadère à Boulogne-sur-Mer le samedi 31 mai et au Main Square Festival d’Arras le dimanche 6 juillet.

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