L’interview « Series Mania » de Jérémy Gillet

Jérémy Gillet était à Lille pour présenter la série Une amitié dangereuse. Photo Magneto Lionel Jean Kerguistel

L’édition 2024 du Festival Series Mania est achevée mais pendant quelques jours, nous prolongeons le plaisir avec quelques interviews de comédien(ne)s présents sur Lille ces dernier jours et qui ont accepté de nous confier leurs préférences en matière de séries. Aujourd’hui, le Belge Jérémy Gillet, qui vient d’achever le tournage de la saison 2 de la série Des gens bien ordinaires, récemment récompensée, dans la catégorie fomat court, à l’International Emmy Awards. Venu présenter Une amitié dangereuse, où il incarne le jeune roi Louis XIII en proie à des difficultés avec la gente féminine, il s’est vu attribuer le prix du meilleur acteur dans la compétition Française. On peut aussi le retrouver actuellement dans Nudes sur Amazon Prime Vidéo. 

Jérémy, quelle est la série qui a bercé votre jeunesse ?

« Desperate Housewives, je l’ai vue trois fois, en version originale, en version française. J’adore cette série et j’étais très heureux l’an passé, à Séries Mania de pouvoir croiser et échanger avec Marcia Cross (Bree van de Kamp).

Quelles sont les séries qui vous ont le plus marqué ?

« Il y en a beaucoup mais j’ai beaucoup aimé Kidding avec Jim Carrey, The Undoing et Big Little lies avec à chaque fois Nicole Kidman. Récemment je suis tombé amoureux de Furia et j’ai repris Succession et j’ai enfin compris pourquoi tout le monde trouvait ça formidable. Il y a quelques temps, j’avais regardé un épisode et je n’avais pas trop accroché, je ne comprenais pas pourquoi on en faisait un tel pataquès. En fait, la première saison est la moins bonne mais elle quand même excellente, c’est dire. »

Dans quelle série auriez-vous aimé jouer?

« Pour le côté surréaliste, je vais dire The umbrella academy, c’est un univers qui m’intrigue. »

Si vous aviez le choix, quel type de personnage aimeriez-vous jouer ?

« J’aime les personnages qui se battent pour faire entendre une vérité ; des personnes engagées, guidées par une conviction intime que rien ne peut perturber, portées par quelque chose qu’elles considèrent comme plus grand qu’elles. Ça pourrait être, par exemple, un militant politique, un journaliste, un avocat. »

Photo Magneto – Lionel Jean Kerguistel

Le salon du livre de Bondues devrait encore faire le plein

L'édition 2024 du salon du livre de Bondues devrait encore attirer la foule ce week-end.

Plus gros salon littéraire au Nord de Paris, avec plus de 200 auteurs, répartis en différents espaces sur 2 500 m² et environ 15 000 visiteurs sur le week-end, le salon du livre de Bondues devrait être encore une grande réussite cette année pour sa vingt-cinquième édition.

Parmi les auteurs à découvrir, un judicieux mélange comme chaque année entre des personnalités, des auteurs réputés dans la région et quelques anonymes qui gagnent à être connus. « On regarde les sorties de l’année, on sollicite certaines maisons d’édition et on reçoit également des propositions de leur part, ça fonctionne dans les deux sens », expliquent l’équipe d’organisation.

Au rayon des têtes d’affiche annoncées ce week-end et qui passeront présenter leur livre dans l’espace Forum, on citera pour ce samedi Annie Degroote, Valérie Benaïm, Marie Portolano, Jacques Pradel, accompagné du Tourquennois François Daoust ou encore l’incontournable auteur de polar nordiste Franck Thilliez ; Dimanche, des anciens champions comme l’ex-cycliste Luc Leblanc et l’ex-tennisman Henri Leconte sont programmés, sans oublier Paul El Kharrat, qui fut un immense champion de jeu télévisé et qui vient parler de son livre sur Les crimes et mystères de France.

Parmi les valeurs sûres de la région, on attend également Amélie Antoine (Un enfant sans histoire), Rosalie Lowie (La malédiction de Reggio) ou encore François Reynaert (La grande histoire de la Russie, de son empire et de ses ennemis).

Pour la première fois, cette année, le salon s’est ouvert au livre de poches. Tous les genres littéraires sont représentés : la littérature générale, les polars, les mangas, la new romance, le roman jeunesse, chacun pourra donc y trouver ses comptes.

De nombreuses animations, notamment pour les plus jeunes avec des ateliers créatifs et des temps de contes et lectures pour les 3-8 ans sont aussi prévus tout au long des deux jours.

Salon du livre de Bondues, espace Poher, ce samedi jusque 19 h 30 et dimanche de 9 h 30 à 18 h 30. Entrée gratuite.

Bérénice Bejo privilégie la mise en scène dans les séries

Bérénice Bejo a découvert avec plaisir l'univers de Séries Mania. Photo Olivier Vigerie

Membre du jury pour la compétition internationale, la comédienne Bérénice Bejo, César de la meilleure actrice pour The Artist avait déjà été sollicitée à plusieurs reprises pour venir sur le festival Séries Mania mais elle a longtemps refusé : « Mon attachée de presse, Nathalie Iund, qui est aussi celle du Festival, m’en parlait depuis des années mais je ne me sentais pas légitime car j’estimais ne pas regarder suffisamment de séries, avoue-t-elle. Comme je ne tournais pas cette année, j’ai accepté de venir, je ne le regrette pas et finalement je me rends compte que j’ai quand même vu pas mal de séries bien cotées. »

Sa référence ? « Les Soprano, je l’avais vue en 2008 et j’ai envie de la revoir. Breaking bad et Homeland m’avaient aussi tenu en haleine, j’ai beaucoup aimé True Detective et The Crown, dont j’avais adoré la mise en scène, les lumières, l’écriture. »

Un personnage qu’elle aurait aimé incarner ? « Celui de Carrie Mathison dans Homeland, une femme forte, intuitive avec un problème psychologique hyper intéressant à jouer ».

Toute la semaine, la comédienne a eu l’occasion de découvrir d’autres séries qui l’ont marquée : « Je critique une série comme je critique un film, j’aime qu’on me raconte des histoires, c’est aussi pour ça que je fais ce métier, poursuit-elle. La petite différence, c’est que je choisis de jouer un film avant tout pour le scénario alors que le plus important, à mes yeux, quand je regarde une série, c’est la mise en scène, comment le réalisateur va raconter l’histoire. Le scénario et le développement des personnages arrivent dans un second temps. »

Bérénice Bejo a aussi apprécié ses échanges avec ses partenaires du jury, la réalisatrice Charlotte Brändström, le comédien allemand Malik Bauer, le rappeur et acteur Sofiane Zermani ou encore le réalisateur américain Zal Batmanglij. « La connexion dans un festival ne se fait pas de la même façon que sur des tournages, peut-être qu’un jour je travaillerai avec certains d’entre eux. On a très vite été tous raccords sur beaucoup de points et même s’il y aura une petite discussion, je crois qu’on sera unanime pour la série que l’on va primer. »

Le jury a pu visionner deux épisodes à chaque fois mais n’a pas échangé avec les différentes équipes pour ne pas être influencé. Le verdict sera rendu ce vendredi soir, lors de la cérémonie de clôture.

Le grand public pourra, lui, retrouver Bérénice Bejo dans plusieurs longs métrages cette année : un film italien Another end ; un film de César Diaz, Mexico 86, tourné au Guatemala ou encore Sous la Seine, attendu avant l’été sur Netflix.

Photo Olivier Vigerie

Anne Freches, la musique comme fil rouge

Anne Freches a gardé d'excellents souvenirs de ses dix ans à Lille.

Reliée au théâtre du Nord depuis sa création en 2003, l’école professionnelle supérieure d’art dramatique de Lille, rebaptisée école du Nord en 2014, forme depuis vingt ans les comédien(ne)s et metteurs en scène de demain. Sous la responsabilité de David Bobée depuis 2021, après avoir été entre les mains de Stuart Seide puis de Christophe Rauck, elle a mis le pied à l’étrier à de nombreux talents. Après Julien Gosselin et Nine d’Urso, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Anne Freches, qui sera ce vendredi soir (20 h) en spectacle salle Grand Sud à Lille dans Héros (we can be) avec la compagnie rêvages.

Il y a quelques semaines, la jeune femme est revenue à l’école du Nord mais, cette fois de l’autre côté de la barrière, en qualité d’intervenante. Un retour aux sources qui lui a fait chaud au coeur : « Je suis trop contente de ce que l’école est devenue, la promo actuelle est excellente avec un très bon esprit et des profils très divers ».

Il y a vingt ans, la jeune femme a essuyé les plâtres avec la première promotion sous la direction de Stuart Seide : « L’école n’avait rien à voir avec ce qu’elle est devenue aujourd’hui mais nous avions une super promotion. J’ai passé le concours en 2023, il y a eu un stage avec trois groupes de dix personnes, l’alchimie a été incroyable et les dix membres de notre groupe ont été pris. Nous sommes encore tous très proches, la plupart de mes meilleurs amis actuels sont issus de cette promotion. »

Anne Freches évoque une expérience fondatrice, se souvient des matinées plutôt axées sur l’histoire du théâtre et le sport et des après-midi d’apprentissage avec différents metteurs en scène : « Je venais de Paris mais j’ai tout de suite adoré Lille, la ville, les gens… L’enseignement de Stuart était excellent, il nous a donné des outils concrets, une méthode que l’on pouvait ensuite appliquer partout. »

Le midi, elle profitait également de sa pause pour rejoindre le conservatoire de chant lyrique dans le Vieux-Lille : « La chanson était déjà très présente dans ma vie, j’ai pris des cours de formation musicale, des cours de chœurs, précise-t-elle. J’avais besoin d’être dans deux univers différents et le chant me permettait aussi d’être parfois un peu dans ma bulle. » Pour son premier spectacle, La dispute de Marivaux, elle a d’ailleurs chanté un air de Monteverdi.

La musique a toujours été un fil rouge dans une carrière déjà bien remplie : « J’ai joué l’opéra de 4 sous avec Vincent Goetals au théâtre du peuple à Bussang, j’ai joué avec mon groupe de Rock au Main Square festival d’Arras, j’ai chanté dans l’émission Taratata, j’ai réalisé plein de rêves mais j’en ai encore beaucoup d’autres  », sourit-elle.

Anne Freches a fait partie de plusieurs groupes JoAnne, Lolito ou encore Annette et Mathi, elle a réalisé des ciné-concerts pour enfants avec Xavier Leloux. Aujourd’hui, elle a intégré la compagnie rêvages de Sarah Lecarpentier, une autre ancienne élève de l’école du Nord, et elle travaille sur un ensemble totalement acoustique, dans une esthétique pop afin de « faire groover les gens, même s’il peut y avoir des moments contemplatifs ».

Anne Freches sera ce vendredi 22 mars (20 h), salle Le Grand Sud à Lille, dans le spectacle « Héros (we can be) » de Sarah Lecarpentier avec la compagnie rêvages.

Photo Manon Jalibert.

L’interview « Series Mania » d’Eléonore Bernheim et Nicolas Gob

Nicolas Gob et Eléonore Bernheim, le tandem de choc de l'art du crime.

Venus, mercredi, rencontrer leurs fans sur le village du Festival Series Mania à Lille, Eléonore Bernheim et Nicolas Gob ont été surpris par l’accueil qui leur a été réservé. « Il y avait des gens venus de Finlande, de Suède, des Pays-Bas, c’est vrai que nous sommes diffusés dans 70 pays mais grâce à ce rendez-vous, on voit des chiffres en chair et en os car habituellement on nous donne les audiences mais là c’est concret on voit les gens en vrai et ce sont tous des connaisseurs de la série », apprécie Eléonore Bernheim.

Plusieurs jeunes filles sont encore venues la voir pour lui dire que son personnage de Florence Chassagne leur a donné envie de faire des études en histoire de l’art.  « Ces rencontres concrétisent quelque chose qu’on ne mesure pas réellement le reste du temps, confirme Nicolas Gob, alias le capitaine Antoine Verlay. C’est super de voir l’impact que ça peut avoir sur les gens, la série s’installe au fil des années, elle prend une certaine ampleur. »

Après la comédienne et réalisatrice franco-belge Bérengère McNeese (HPI), et Laurent Kérusoré, le comédien historique de Plus belle la vie, le tandem de l’Art du crime (France télévisions), s’est prêté au jeu. 

Quelles sont les séries qui ont marqué votre jeunesse ?

Nicolas : « J’ai grandi en Belgique mais je regardais des séries françaises, des sitcoms plus précisément, c’était ma passion. Hélène et les garçons ou les Filles d’à-côté, j’ai passé du temps à regarder ça et aujourd’hui encore mon plaisir coupable c’est de parfois tomber sur les Mystères de l’amour et de rester devant. Il y avait un côté ultra-addictif, le jeu était appuyé mais ça marchait grave. »

Eléonore : « Je me souviens surtout d’une série animée comme Il était une fois l’histoire mais ensuite j’ai beaucoup regardé Beverly Hills et il y a quelques mois, j’ai d’ailleurs tourné avec Jason Priestley (Brandon) dans le téléfilm Mort sur la Piste.»

Quelles séries recommanderiez-vous à un ami ?

Nicolas : «  J’en ai plusieurs mais celle qui m’a vraiment marqué, c’est Dark, la plus travaillée, la plus complexe, ça a mis des années d’écriture. Une autre que j’ai adoré et que j’ai d’ailleurs vu deux fois, c’était Les papillons noirs, j’ai trouvé ça extraordinaire. »

Eléonore : « : Je vais citer Les Soprano car chaque épisode est un chef d’œuvre en soi. J’ai aussi adoré Mare of Easttown avec Kate Winslet, elle est dingue. »

Quel rôle vous aimeriez incarner ?

Nicolas : « J’ai adoré The Boys, une série irrévérencieuse sur des super héros qui pètent des câbles. Jouer un super héros en vrai dépression sociale qui a tous les pouvoirs de la terre, ce serait pas mal. »

Eléonore : « être à la place de Kate Winslet dans Mare of Easttown m’aurait vraiment plu sinon on me propose rarement des personnages plus sombres. J’aimerais aller explorer cette zone-là, ça me plairait bien. »

Photo France Télévisions.