« Finalement », un road movie nostalgique et musical à la sauce Lelouch

15/11/2024 | A l'affiche, Ciné

Kad Merad rêvait de jouer dans un film de Claude Lelouch. C'est chose faite. (c) Metropolitan FilmExport

Depuis deux jours, le 51e film de Claude Lelouch, 87 ans, est dans les salles. Comme son titre ne l’indique pas, Finalement ne sera peut-être pourtant pas le dernier.  « Quoi qu’il arrive, personne ne pourra m’empêcher de tourner sauf le grand patron, là-haut, sourit le réalisateur. Un jour il va me dire stop. Je me rapproche de la ligne d’arrivée, je suis rentré dans une phase testamentaire. En général, les dernières paroles, on les prend un peu plus au sérieux que les autres même si on a dit des conneries toute sa vie. J’ai essayé de mettre dans ce film beaucoup de choses, que ce soit ludique, que ce soit une cour de récréation et pas une salle de classe. »

Finalement, c’est l’histoire de Lino (Kad Merad), un brillant avocat qui décide du jour au lendemain de fuir cette société qui ne lui convient plus et de se lancer dans un road movie, trompette à la main, sans prévenir ses proches Claude Lelouch offre à son personnage principal un joli voyage dans cette France qu’il adore, du Mont Saint-Michel à Avignon en passant par le circuit des 24 heures du Mans. « Je suis un vrai Parigot, je suis marié à Paris mais la France est ma maîtresse », avoue le réalisateur, qui propose aussi aux spectateurs une immersion dans sa filmographie à travers de nombreux clins d’oeil, notamment à L’aventure c’est l’aventure mais aussi La bonne année. « J’ai le sentiment de n’avoir fait qu’un seul film en 51 épisodes et c’est vrai qu’il y a plein de repères qui donnent un côté album de famille, je crois que personne n’avait jamais fait ça dans l’histoire du cinéma mais comme je suis auteur, réalisateur, producteur, j’avais tous les droits, sourit-il. Après, les gens peuvent aller le regarder sans avoir vu les précédents, ça reste un film indépendant avec sa propre histoire. »

Le message que le réalisateur a, cette fois, souhaité passer c’est que tout ce qui nous arrive dans notre vie, c’est pour notre bien : « Dans ma vie personnelle, tour ce que j’ai réussi, je l’ai d’abord raté. J’ai plus appris de mes échecs, de mes souffrances. Le bonheur, c’est un feu d’artifice, c’est très court », assure-t-il. « Je travaille avec un très grand scénariste qui s’appelle la vie, se plaît-il à répéter.Tous les personnages de mes films, je les ai croisés ; tous les dialogues, je les ai entendus. Je suis une sorte de reporter de mon temps. J’ai la conviction que l’on vit une époque charnière, que l’on a tous les outils pour fabriquer un monde nouveau ou précipiter la fin du monde, il ne faut pas se gourer de bouton. Lino c’est le portrait d’un personnage qui est lui aussi sur un fil et qui traverse, à sa façon, sa fin du monde à lui. »

Au sein d’un casting 5 étoiles comprenant notamment Elsa Zylberstein, Sandrine Bonnaire, Michel Boujenah ou encore Françoise Fabian, Claude Lelouch a convié quelques petits nouveaux dont Barbara Pravi, qui ajoute sa touche musicale à un film bénéficiant, par ailleurs, des talents de compositeur du trompettiste Ibrahim Maalouf.

Pour le rôle principal, le choix s’est tourné tardivement et avec la complicité du destin sur Kad Merad : « Je me suis retrouvé dans un train avec la femme de Claude et je lui ai expliqué que je rêvais de tourner un jour avec lui, explique l’heureux élu. Un peu plus tard, j’ai reçu un appel de Claude pour me proposer ce rôle. Je me suis régalé. Dans ses films, les personnalités des acteurs ressortent un peu plus, on peut apporter sa nature, peut-être plus qu’ailleurs. Claude, c’est un voleur mais au sens noble du terme. Bien sûr il y a les figures imposées (le scénario) mais aussi les figures libres. Il y a quelque chose d’écrit, de très imposé, et puis il y a la liberté. J’ai adoré sa méthode de travail. »

Claude Lelouch n’a pas non plus caché son admiration pour son acteur principal : « Kad, il se fout de son image, même les choses sérieuses, il les dit en déconnant et ça me plaît, insiste-il. On peut tout dire à tout le monde si on trouve la façon de le faire. Kad il peut dire des horreurs avec le sourire. J’ai eu la chance de toujours tourner avec des actrices que j’aurais pu épouser et des acteurs dont j’aurais pu être le pote. »

« Finalement », de Claude Lelouch. En salle depuis le 13 novembre. Avec Kad Merad, Michel Boujenah, Elsa Zylberstein, Françoise Gillard, Sandrine Bonnaire, Françoise Fabian, Barbara Pravi…

Patrick Chesnais présente ses excuses sur scène

Quelques semaines après avoir participé à un spectacle hommage à Raymond Devos avec « Il a la côte Devos », au Casino...

Eric Gregor s’est aventuré sur les traces de Roger Salengro

Planète Lille était ce week-end au salon du livre de Bondues. L’occasion d’échanger avec quelques auteurs présents et ainsi...

Jeanne Mas : « Il valait mieux être une artiste des années 1980 »

Star du hit-parade dans les années 1980, avec des tubes comme En rouge et noir, Toute première fois ou Johnny Johnny, que...

« Heure exquise ! » ou l’art de valoriser des œuvres méconnues

Créée en 1975 à l'initiative d'un collectif d'artistes, l’association Heure Exquise ! se donne pour mission depuis...

Du Splendid au Zénith, la fulgurante ascension de Thomas Marty

Il n’en a pas encore terminé avec la tournée de son premier spectacle « Allez, la bise », que le prochain est déjà sur les...

«  À l’ombre de Winnicott » ou les mystères d’un étrange manoir

Planète Lille était ce week-end au salon du livre de Bondues. L’occasion d’échanger avec quelques auteurs présents et ainsi...

« Piège pour un homme seul » marque le retour de Régis Laspalès au Colisée de Roubaix

Quelques années après une première collaboration réussie dans « Fric Frac » qu’ils avaient joué aux côtés de Julie...

« Après la nuit, un projet hyper enrichissant » pour Jérémie Poppe

Pour tous ceux qui n’étaient pas devant France 2, lundi passé, il est encore temps d’aller visionner les deux premiers...

La bande dessinée à l’honneur au salon du livre de Bondues

 Environ deux cents auteurs répartis sur une cinquantaine de stands: le salon du livre de Bondues qui fête sa vingt-sixième...

Rayan Ben Azzouz a inspiré le Pandore de Fabricurious

Bonne nouvelle pour tous ceux qui n’ont pas encore eu le plaisir d’aller voir le spectacle 2024-2025 du Casino Barrière de...
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x