Le monde n’existe pas, un thriller déroutant
Tournée dans le bassin minier et présentée au printemps lors du festival Series Mania à Lille, la série Le monde n’existe pas, actuellement disponible sur Arte.tv, est une adaptation du roman éponyme de Fabrice Humbert. « On a reçu le soutien de la Région et comme le récit d’origine se passe dans une petite ville aux états-Unis, je trouvais intéressant de faire comme pour mon personnage un trajet vers ce décor que je n’avais pas revu depuis mon adolescence, sachant que j’ai passé une partie de ma jeunesse à Brebières près de Douai », confie le réalisateur Erwan Le Duc.
Dans la série d’Arte, Niels Schneider se glisse dans la peau d’Adam Vollmann, un journaliste ayant pris une nouvelle identité pour fuir un passé douloureux, qui découvre à la télévision qu’un meurtre a été commis dans sa ville d’origine et que le principal suspect est une personne qu’il a très bien connu durant sa jeunesse.
Bien décidé à mener l’enquête, Adam Vollmann se rend sur place et effectue un retour aux sources qui va réveiller chez lui quelques vieux démons, croisant le chemin de personnages tous plus étranges les uns que les autres, certains fantômes du passé, qui vont instiller de plus en plus doutes dans son esprit et dans celui des téléspectateurs. Pas facile dans ces conditions de démêler le vrai du faux. Le tout dans une atmosphère à la David Lynch avec juste ce qu’il faut de saupoudrage d’humour décalé.
Le défi était donc de traduire au cinéma le trouble qui se crée dans le livre au fur et à mesure que l’enquête avance : « On a essayé avec le chef opérateur de jouer beaucoup sur les reflets pour accentuer cette sensation de flou à l’image », confie Erwan Le Duc.
Niels Schneider, brillant dans D’argent et de sang, confirme ici tout son talent dans un rôle exigeant physiquement et psychologiquement : « Erwan m’avait dit très tôt qu’il fallait que je me prépare physiquement. Il a fallu cinq mois pour que j’arrive sur le tournage avec un corps qui n’est pas le mien, explique-t-il. L’incarnation par le corps était une bonne porte d’entrée, ça raconte la construction d’un gamin victime d’abus, la violence qu’il a en lui et qu’il canalise par le sport, ce corps constitue une sorte de carapace et un contraste entre l’adolescent chétif qu’il était et l’adulte qu’il est devenu. J’ai aussi pris beaucoup de plaisir à jouer quelqu’un d’introverti, il y a beaucoup de scènes d’écoute où ma présence ne passe par les mots, j’ai essayé de me faire mon film intérieur. »
« Le monde n’existe pas »,une mini-série en 4 épisodes d’Erwan Le Duc, avec Niels Schneider et Maud Wyler. Disponible sur Arte.tv