Un premier EP et bien des promesses pour Ninon

La chanteuse Lilloise Ninon Thomas a franchi un nouveau cap dans sa carrière. Photo Akabonny

Définir son genre musical n’est pas toujours une évidence et pour la Lilloise Ninon, qui a sorti mi-avril son premier EP, peut-être encore moins que pour d’autres artistes, tant la jeune femme a été bercée par des influences différentes. « Je suis dans une famille de musiciens donc j’ai toujours baigné dans la musique. Ma mère, pianiste, m’a fait écouter beaucoup de classique, mon frère Louis (membre du groupe Ladaniva) est trompettiste, mon grand-frère m’a fait découvrir le rap des années 1990 et j’ai aussi beaucoup écouté Camille et Emilie Simon mais aussi Barbara et Brassens. »

Sa reprise des Amoureux des bancs publics est d’ailleurs un petit bijou dans un répertoire plutôt mélancolique, sans être triste : « Les chansons de l’EP représentent une époque de ma vie mais le prochain sera peut-être lumineux », sourit-elle.

La carrière de la jeune femme qui avait déjà sorti quelques single sur internet s’est accéléré depuis deux ans : « Des personnes du collectif Bruit blanc sont venus me voir, ils sont très actifs dans le Nord, souligne-t-elle. Ils m’ont aidé sur la fabrication de l’EP et sur pas mal de dates de concerts ».

Les premiers retours ont été plutôt positifs, « mais ça reste encore modeste, c’est surtout une écoute régionale, ça reste encore dans un cercle assez fermé », glisse-t-elle avec humilité. Nul doute que son public s’élargira encore davantage lorsque Ninon défendra ses compositions en live.  Avec des textes, qu’elle écrits elle-même depuis l’âge de 19 ans, son flow et une élocution parfaite, elle capte très vite l’attention du public  Sur scène, on sent que l’artiste est à la maison, comme elle l’a prouvé lors de la « Release Party », qui avait accompagné la sortie de son EP, à la maison Folies de Wazemmes.

La suite, ce sera après l’été : « Pendant un an, j’ai fabriqué des chansons, on a enregistré l’EP et là j’ai fait une petite pause pour partir sur un autre projet, mais il devrait y avoir des concerts à la rentrée. » En attendant, Ninon partagera son talent, le mois prochain, avec les détenus de la prison de Sequedin. Des ateliers et un petit concert sont au programme.

La tendresse de Denis Podalydès pour Falstaff

Denis Podalydès a mis en scène cette nouvelle version de Falstaff. @Photo Simon Gosselin

Depuis une douzaine de jours, l’opéra de Lille accueille Falstaff, l’une des dernières œuvres de Verdi, dont la direction musicale a été confiée au chef d’orchestre italien Antonello Allemandi et la mise en scène au comédien et scénariste de la comédie française, Denis Podalydès.

«  C’est un opéra très étrange par sa grandeur comique, sa théâtralité, estime-t-il. Le sérieux s’infiltre dans la bouffonnerie, le grotesque se glisse dans le tragique comme un ruban de Môbius, ça ne cesse de tourner et de se retourner. » Denis Podalydès a ainsi décidé de situer son action dans un hôpital ancien, où Falstaff est un malade comme les autres : « Un lieu de maladie et de mort pour une action comique », sourit-il.

Séduit par la version cinématographique des années 1960 d’Orson Welles, « qui en avait fait un personnage démesurément gros, une sorte de sphère », Denis Podalydès a choisi d’aller moins loin dans les apparences physiques : « J’ai vite envisagé un Falstaff également assez épais mais quand même réaliste, en ayant la volonté de lui donner autant de volume que de grâce », confie-t-il.

L’homme ne cache pas une certaine tendresse pour son personnage principal : « Falstaff est à la fois un être massif, un ogre, un coureur de jupons mais aussi quelqu’un de raffiné, cultivé, maniant une langue merveilleuse, assure-t-il. Il est en fait le creuset de toutes les contradictions : la grâce et la graisse, l’art et le lard, le verbe ciselé et la masse protubérante, l’excès boulimique et la mesure spirituelle. »

Le metteur en scène évoque même « un vieil homme très émouvant », alors que son personnage est la cible de deux pièges, deux faux rendez-vous galant où il évite de peu la noyade, pour le premier, mais pas les coups, pour le deuxième. « Il a commis l’erreur d’écrire deux lettres d’amour en même temps à deux femmes qui sont amies et qui sont choquées par cette boursoufflure d’orgueil, rappelle-t-il. On pourrait voir en lui une sorte d’Harvey Weinstein mais il est en fait immensément sympathique. »

Falstaff est encore à l’affiche de l’Opéra de Lille,  les 16 mai (20 h), 19 mai (20 h), 22 mai (20 h) et 24 mai (20 h). Billetterie aux guichets, rue Léon Trulin à Lille, par téléphone au 03 62 21 21 21 ou par internet https://billetterie.opera-lille.fr

Stars 80, les raisons d’une incroyable longévité

Les stars des années 80 remplissent des salles partout en France depuis des années. @PHOTO ANTHONY GHNASSIA

Début avril, le Zénith de Lille avait fait le plein pour accueillir le nouveau spectacle de la tournée Stars 80 baptisé « Encore ».  Un show avec une nouvelle identité visuelle et recentré sur un collectif d’artistes plus restreint (Sabrina, Emile et Image, Jean-Pierre Mader, Joniece Jamison, Patrick Hernandez, Phil Barney, William de Début de soirée et deux petits nouveaux : Christiane de Zouk Machine et Vivien Savage) mais plus présent sur scène.

Fort de l’immense succès du début de tournée, un deuxième passage a été programmé le mercredi 29 novembre et ce second acte est déjà près de faire le plein lui aussi. Alors, avis aux retardataires, ne traînez pas pour prendre vos places, il n’y en aura bientôt plus.

Seize ans après le lancement de la « RFM Party 80 », dont dix sous l’appellation « Stars 80 », le succès est, en effet, toujours au rendez-vous. Une longévité phénoménale que même les premiers intéressés n’avaient pas vu venir. « Quand on me l’a proposé, au tout début, je n’aurais jamais pensé que ce serait pour une telle durée, c’est tellement rare dans le paysage musical », savoure Jean-Pierre Mader (Macumba, Disparue…). « Au début, notre public était presque composé à 100 % de nostalgiques mais très vite le public s’est élargi, grâce aux films je pense. A chaque date, on voit plein de jeunes qui connaissent nos titres par cœur et qui chantent toute la soirée », se réjouit Patrick Hernandez, l’inoubliable interprète de « Born to be alive ».

Miser sur les années 80 pouvait pourtant sembler, à la base, un pari osé. « Dans nos carrières nous avons tous connus des hauts et des bas. Nous avions été ringardisés par les Boys Band et l’arrivée du rap, poursuit Jean-Pierre Mader. Un peu comme des saumons qui remontent le courant, nous sommes toutefois revenus progressivement.  Je crois que nous sommes les repères d’une époque. Alors que l’on se trouve dans un monde plus anxiogène, notre décennie représente les jours heureux, nous incarnons la bande son des moments festifs, nous sommes dans tous les anniversaires, les mariages, les kermesses… »

Une reconnaissance tardive que Mario Ramsamy du groupe Image apprécie à sa juste valeur : « Dans les années 1980, des salles comme les Zéniths nous étaient presque interdites, nous étions considérés comme des artistes de « One shot », rappelle-t-il. On sortait des musiques des années 1960-1970, on découvrait les séquenceurs, les ordinateurs, il a fallu faire preuve d’inventivité. L’attente a été longue mais je trouve fantastique que la reconnaissance soit arrivée plus de trente ans plus tard. »

La petite troupe, unie comme une vraie bande de potes, comme une famille, a tout de même craint que la crise Covid lui soit fatale. « J’ai eu peur quand on a repris que ce soit la tournée de trop, d’autant que les budgets n’étaient plus les mêmes, confesse Jean-Pierre Mader. On a revu plusieurs choses à la baisse, on a réduit la voilure mais le fait d’avoir mis moins d’artifices nous a obligés à plus de présence, plus d’envie et ça a fonctionné ».

« Quand la nouvelle production a voulu tout chambouler après le Covid, on a été inquiets même si on lui faisait confiance et avec le recul on voit qu’elle a eu raison, elle a modernisé la formule et je crois que tout le monde préfère comme ça », confirme Jean-Louis Pujade (Image).

Cette évolution est également une clef du succès sans cesse renouvelé de Stars 80 aux yeux de Patrick Hernandez : « Ce n’est pas un spectacle statique, insiste-t-il. Une moitié reste presque inchangée puisque ce sont nos tubes que l’on reprend mais l’autre moitié, constituée de reprises d’artistes des années 80 qui ne font pas partie de la troupe, change régulièrement. On choisit à chaque fois de nouveaux titres que l’on chante en solo, en duo, en trio ou en collégiale. Les gens qui reviennent régulièrement n’ont donc pas l’impression de voir toujours le même spectacle. » A en juger, par l’ambiance qui régnait début avril au Zénith de Lille, aux voix presque aphones et aux yeux pétillants des spectateurs à l’issue du show, le phénomène n’est pas près de s’arrêter.

 « Stars 80 », au Zénith de Lille le 29 novembre 2023. Places en vente sur ticketmaster et dans tous les points de vente habituels.

Erick Baert, un artiste qui vous laisse 100 voix

Erick Baert est devenu un remarquable performeur vocal

 

Il a plus de vingt-cinq ans de carrière derrière lui mais le grand public ne le connaît pas forcément. Presque une hérésie vu le talent de ce Nordiste qui propose une centaine de voix dans son show « The voice’s performers ». Erick Baert, avec un K, comme pour marquer que l’artiste est un cas à part dans son domaine, « un imitateur différent » comme l’indique l’affiche de son spectacle, a sans doute trop longtemps douté de son talent.

« Je n’osais pas aller vers le public, j’étais traqueux, j’avais l’impression de ne pas être au niveau, avoue-t-il. Je faisais quatre ou cinq dates par an en public mais pour le reste je faisais des spectacles d’entreprise, ce qui était top mais quand le public choisi de payer pour venir voir spécifiquement un artiste et qu’il donne une ambiance exceptionnelle, c’est un partage magique. »

Le déclic est venu sur le tard mais depuis deux ans, Erick Baert vit comme une deuxième naissance artistique et ça le rend très heureux : « à force d’être sollicité par des grosses productions comme TF1, Canal+ ou Rires et chansons pour des beaux projets d’émission, j’ai eu une prise de conscience. J’ai longtemps laissé la place à des copains qui ont réussi et qui vont laisser une trace. Je me suis dit qu’il fallait que le grand public me connaisse avant que je n’ai plus de voix », sourit-il.

En quelques années, Erick Baert est passé de très bon imitateur à super performeur. Il est aussi devenu un travailleur acharné, passant parfois jusqu’à quinze heures par jour pour aller chercher le meilleur de ses capacités : « Avant, je ne me fatiguais pas forcément à peaufiner les voix. Là, je bosse jusqu’à tout maîtriser parfaitement, jusqu’à ce que la voix me vienne naturellement, insiste-t-il. Celle de Johnny Hallyday, par exemple, a été pleinement validée par son plus gros fan club en France mais je continue quand même à la travailler. A force, j’ai d’ailleurs gagné deux octaves et ça me permet d’être encore plus sûr de ce que je fais. »

Sur scène, comme ce fut le cas vendredi « Aux enfants terribles » à Marquette-lez-Lille et comme ce sera sans doute le cas ce dimanche (18 h) au Casino Barrière de Lille, Erick Baert tient à ce que chaque membre d’un public multigénérationnel trouve son plaisir. De Franck Sinatra à Orelsan en passant par Mike Brant, Serge Lama, Gims, Julien Doré ou Vianney, il traverse toutes les époques avec dérision et tendresse. Il n’hésite pas non plus à faire voyager son public pour l’emmener en plein cœur de la chaleur d’un stade en s’attaquant à des stars internationales comme David Bowie, The Cure, Depeche Mode ou Coldplay.

Le show est rythmé, souvent drôle, parfois émouvant, une centaine de personnalités artistiques défilent sous nos yeux et dans nos oreilles. Des voix qui lui ont, en partie, été soufflées, suggérées, réclamées sur ses réseaux sociaux, où il interagit énormément avec son public. « Il y a des voix que je suis frustré de ne plus faire mais que je ne veux plus faire même si on me les demande encore car je veux étonner. J’essaie de m’attaquer aussi à des voix rarement imitées. »

A la fin du spectacle, on regrette forcément qu’Erick Baert ait attendu si longtemps avant de se jeter à l’eau mais l’essentiel est, finalement, qu’il ait osé faire le grand saut.

Erick Baert sera ce dimanche 14 mai (18 h) au Casino Barrière à Lille et le 26 janvier 2024 au théâtre Sébastopol de Lille. Places en vente sur ticketmasters.fr et dans tous les points de vente habituels.

Mask Singer : l’alien et la sorcière éliminés

La sorcière était l'une des plus belles voix de la saison 5 de Mask Singer. PHOTO LAURENT VU/TF1

Deux nouveaux personnages ont été démasqués vendredi soir dans un nouvel épisode de Mask Singer saison 5, sur TF1. Et pour le coup, il n’y a pas eu trop de surprises puisque certains enquêteurs et de nombreux téléspectateurs avaient déjà identifié depuis quelques semaines les personnalités cachées sous les déguisements de l’alien et de la sorcière, deux candidats qui avaient fait forte impression au fil des émissions par la qualité de leurs prestations vocales.

C’est d’abord, Adeline Toniutti, une chanteuse lyrique que le grand public a découvert il y a quelques mois dans le rôle d’une nouvelle professeure de chant de la Star Academy, qui a quitté l’aventure. Dans sa tenue d’alien, elle avait été très vite été identifiée par Jeff Panacloc, qui avait ainsi activé son « prono d’or ».

Puis en fin d’émission, c’est la chanteuse Zaho qui a retiré sa panoplie de sorcière. Son nom circulait aussi depuis un moment et Kev Adams avait été le plus prompt à la reconnaître.

Ce nouveau prime a été marqué, comme ça avait déjà été le cas en cours de saison 4, par l’arrivée d’un nouveau concurrent, la plante carnivore, qui a donc résisté aux duels face à l’alien et la sorcière. Sans aucun doute l’attrait de la nouveauté.

Cette émission a confirmé les talents de chanteuse de la biche, qui a séduit avec son interprétation de « Calling you », la chanson du film « Bagdad Café », et la cote de popularité du chameau (dans lequel se cachent deux personnes), sans doute le mois bons chanteur de l’aventure mais plébiscité par les téléspectateurs pour son sens de l’humour.

Directement qualifié, suite au vote du public la semaine précédente, le husky n’a pas eu à défendre ses chances cette semaine. Il retrouvera donc vendredi 19 mai la méduse, la biche, le chameau et la plante carnivore pour la dernière ligne droite de la compétition.

  Les autres personnalités déjà démasquées précédemment dans l’émission: Martin Lamote (vautour), Laura Flessel (canard), André Bouchet (chenille), Jean-Marc Généreux (lama), Annie Duperey (phoenix), Cartman (zèbre).