C’est une rencontre que l’on n’imaginait pas vraiment : celle de deux artistes ayant bâti l’essentiel de leurs carrières dans des registres différents : Michel Leeb dans le music-hall et Francis Huster en grande partie au théâtre, surtout classique, malgré de nombreuses escapades télévisuelles et cinématographiques.
Les deux hommes sont pourtant depuis plusieurs mois unis avec succès sur les planches, dans la pièce Les pigeons. Ils y incarnent deux comédiens de seconde zone, Bernard et Serge, amis de longue date mais toujours rivaux lorsqu’il s’agit de courir le cachet, qui ont la surprise de se retrouver nez à nez au même endroit pour passer une audition pour le même rôle.
En découvrant le texte qu’ils devront jouer et surtout l’identité de la personne qui leur a envoyé une convocation, le casting va prendre une tournure pour le moins inattendue, les deux compères comprenant qu’ils sont, en fait, les dindons d’une drôle de farce. Ce ne sera pas le seul et surtout pas le moindre des rebondissements dans cette comédie qui interroge sur l’importance des acteurs et de leurs personnages. Une pièce qui ne se contente pas de faire tomber le fameux quatrième mur.
« Je me suis inspiré des rencontres, de ce que j’ai pu vivre, connaître, depuis 45 ans que je fais ce métier », confie Michel Leeb, qui a profité du confinement pour s’atteler à l’écriture, confiant ensuite la mise en scène à Jean-Louis Benoît.
En dépit de quelques longueurs dans la première partie, on se laisse happer par le ping pong verbal entre les deux comédiens principaux qui ont réussi à trouver une véritable complicité dans leur jeu et, surtout, on ne résiste pas, dans un deuxième temps, aux répliques du désopilant Philippe Vieux dans le rôle d’un auteur désabusé, au bord de la crise de nerfs.
« Les pigeons » de Michel Leeb avec Francis Huster, Michel Leeb, Chloé Lambert et Philippe Vieux, ce jeudi 7 mars (20 h) au théâtre Sébastopol à Lille.
Photo Cyril Bruneau.