Erick Baert, un artiste qui vous laisse 100 voix

Erick Baert est devenu un remarquable performeur vocal

 

Il a plus de vingt-cinq ans de carrière derrière lui mais le grand public ne le connaît pas forcément. Presque une hérésie vu le talent de ce Nordiste qui propose une centaine de voix dans son show « The voice’s performers ». Erick Baert, avec un K, comme pour marquer que l’artiste est un cas à part dans son domaine, « un imitateur différent » comme l’indique l’affiche de son spectacle, a sans doute trop longtemps douté de son talent.

« Je n’osais pas aller vers le public, j’étais traqueux, j’avais l’impression de ne pas être au niveau, avoue-t-il. Je faisais quatre ou cinq dates par an en public mais pour le reste je faisais des spectacles d’entreprise, ce qui était top mais quand le public choisi de payer pour venir voir spécifiquement un artiste et qu’il donne une ambiance exceptionnelle, c’est un partage magique. »

Le déclic est venu sur le tard mais depuis deux ans, Erick Baert vit comme une deuxième naissance artistique et ça le rend très heureux : « à force d’être sollicité par des grosses productions comme TF1, Canal+ ou Rires et chansons pour des beaux projets d’émission, j’ai eu une prise de conscience. J’ai longtemps laissé la place à des copains qui ont réussi et qui vont laisser une trace. Je me suis dit qu’il fallait que le grand public me connaisse avant que je n’ai plus de voix », sourit-il.

En quelques années, Erick Baert est passé de très bon imitateur à super performeur. Il est aussi devenu un travailleur acharné, passant parfois jusqu’à quinze heures par jour pour aller chercher le meilleur de ses capacités : « Avant, je ne me fatiguais pas forcément à peaufiner les voix. Là, je bosse jusqu’à tout maîtriser parfaitement, jusqu’à ce que la voix me vienne naturellement, insiste-t-il. Celle de Johnny Hallyday, par exemple, a été pleinement validée par son plus gros fan club en France mais je continue quand même à la travailler. A force, j’ai d’ailleurs gagné deux octaves et ça me permet d’être encore plus sûr de ce que je fais. »

Sur scène, comme ce fut le cas vendredi « Aux enfants terribles » à Marquette-lez-Lille et comme ce sera sans doute le cas ce dimanche (18 h) au Casino Barrière de Lille, Erick Baert tient à ce que chaque membre d’un public multigénérationnel trouve son plaisir. De Franck Sinatra à Orelsan en passant par Mike Brant, Serge Lama, Gims, Julien Doré ou Vianney, il traverse toutes les époques avec dérision et tendresse. Il n’hésite pas non plus à faire voyager son public pour l’emmener en plein cœur de la chaleur d’un stade en s’attaquant à des stars internationales comme David Bowie, The Cure, Depeche Mode ou Coldplay.

Le show est rythmé, souvent drôle, parfois émouvant, une centaine de personnalités artistiques défilent sous nos yeux et dans nos oreilles. Des voix qui lui ont, en partie, été soufflées, suggérées, réclamées sur ses réseaux sociaux, où il interagit énormément avec son public. « Il y a des voix que je suis frustré de ne plus faire mais que je ne veux plus faire même si on me les demande encore car je veux étonner. J’essaie de m’attaquer aussi à des voix rarement imitées. »

A la fin du spectacle, on regrette forcément qu’Erick Baert ait attendu si longtemps avant de se jeter à l’eau mais l’essentiel est, finalement, qu’il ait osé faire le grand saut.

Erick Baert sera ce dimanche 14 mai (18 h) au Casino Barrière à Lille et le 26 janvier 2024 au théâtre Sébastopol de Lille. Places en vente sur ticketmasters.fr et dans tous les points de vente habituels.

Mask Singer : l’alien et la sorcière éliminés

La sorcière était l'une des plus belles voix de la saison 5 de Mask Singer. PHOTO LAURENT VU/TF1

Deux nouveaux personnages ont été démasqués vendredi soir dans un nouvel épisode de Mask Singer saison 5, sur TF1. Et pour le coup, il n’y a pas eu trop de surprises puisque certains enquêteurs et de nombreux téléspectateurs avaient déjà identifié depuis quelques semaines les personnalités cachées sous les déguisements de l’alien et de la sorcière, deux candidats qui avaient fait forte impression au fil des émissions par la qualité de leurs prestations vocales.

C’est d’abord, Adeline Toniutti, une chanteuse lyrique que le grand public a découvert il y a quelques mois dans le rôle d’une nouvelle professeure de chant de la Star Academy, qui a quitté l’aventure. Dans sa tenue d’alien, elle avait été très vite été identifiée par Jeff Panacloc, qui avait ainsi activé son « prono d’or ».

Puis en fin d’émission, c’est la chanteuse Zaho qui a retiré sa panoplie de sorcière. Son nom circulait aussi depuis un moment et Kev Adams avait été le plus prompt à la reconnaître.

Ce nouveau prime a été marqué, comme ça avait déjà été le cas en cours de saison 4, par l’arrivée d’un nouveau concurrent, la plante carnivore, qui a donc résisté aux duels face à l’alien et la sorcière. Sans aucun doute l’attrait de la nouveauté.

Cette émission a confirmé les talents de chanteuse de la biche, qui a séduit avec son interprétation de « Calling you », la chanson du film « Bagdad Café », et la cote de popularité du chameau (dans lequel se cachent deux personnes), sans doute le mois bons chanteur de l’aventure mais plébiscité par les téléspectateurs pour son sens de l’humour.

Directement qualifié, suite au vote du public la semaine précédente, le husky n’a pas eu à défendre ses chances cette semaine. Il retrouvera donc vendredi 19 mai la méduse, la biche, le chameau et la plante carnivore pour la dernière ligne droite de la compétition.

  Les autres personnalités déjà démasquées précédemment dans l’émission: Martin Lamote (vautour), Laura Flessel (canard), André Bouchet (chenille), Jean-Marc Généreux (lama), Annie Duperey (phoenix), Cartman (zèbre).

 

 

 

 

Fées, « un spectacle et un exercice pédagogique » au théâtre du Nord

Les étudiants du Studio 7 offrent leur version de "Fées". PHOTO @KALIMBA

Pour la dernière fois cette saison, les élèves du studio 7 de l’école du Nord jouent Fées, en alternance, ce vendredi (18 h) et samedi (16 h), au théâtre du Nord.

Un spectacle créé en 2004 par leur directeur David Bobée, qui connut un grand succès et qui a déjà vécu plusieurs vies avec une première réécriture en 2010 à Moscou, où l’homme était allé accompagner un groupe d’étudiants, puis une seconde en 2016 par Ronan Chéneau.   « C’est un spectacle qui a été monté à la base avec l’arrivée d’un libéralisme décomplexé en France puis avec  une version en Russie au moment où Poutine revenait au pouvoir », confie David Bobée.

Cette fois ce sont ses étudiants du Studio 7 qui se sont emparés du texte : « Les mots sont nouveaux, les problématiques également, poursuit le directeur de l’établissement.  On n’écrit pas dans le marbre, il n’y a rien de figé, tout peut se réinventer. Je ne sais pas ce que donnera ce spectacle mais sans doute qu’une autre réalité fera un jour qu’il se réimposera, la structure est  tellement souple qu’elle peut accueillir n’importe quelle thématique de la jeunesse au moment T. »

Mélange d’ancienneté et de modernité Fées propose un huis-clos avec une immersion dans la salle de bain, « lieu d’intimité par excellence, qui permet de créer un effet loupe », où un jeune homme se retranche pour ne plus voir le quotidien trop violent mais des fées malicieuses viennent lui souffler à l’oreille les bruits du monde extérieur.

«  Le dispositif reste toujours le même mais les mots sont nouveaux, les problématiques sont nouvelles, poursuit David Bobée. C’est très protéifome sur le propos. Il y a les questions liées au genre, l’islamophobie, Les élections présidentielles, le discours identitaire libéré  dans la sphère politique et médiatique », poursuit-il. « C’est à la fois un spectacle et un exercice pédagogique assez passionnant. Pour les élèves, jouer un spectacle et le rejouer un mois après en ayant la même exigence de qualité, c’est un travail intéressant. »

Un travail sur lequel David Bobée a accompagné ses jeunes talents, « en leur donnant des directions mais en leur laissant aussi beaucoup de libertés », conscient de l’incompatibilité des termes école d’art : « D’un côté, il y a la rigueur, les règles, les horaires pour le côté école, tout en composant avec la dimension libertaire et émancipée dont l’art doit receler. »

 « Fées » vendredi 11 mai (18 h) et samedi 12 mai (16 h), au théâtre du Nord, juste avant un autre spectacle « Penthésilé.e.s  Amazonomachie ».

Mehdi Nebbou annonce une saison 3 de HPI encore meilleure que les précédentes

Avec quasiment dix millions de téléspectateurs en moyenne, la saison 2 de HPI avec Audrey Fleurot a été un vrai carton d’audience. Alors forcément, c’est avec beaucoup d’impatience que l’on attend ce jeudi le lancement de la troisième saison sur TF1 et les retrouvailles entre Morgane Alvaro (Audrey Fleurot), Adam Karadec (Mehdi Nebbou) et leurs camarades.

Pour ceux qui seraient passés à côté jusqu’ici, rappelons que Morgane Alvaro est une femme à haut potentiel intellectuel mais pas vraiment conformiste, toujours haute en couleur, au parler franc et au grand cœur. Une mère célibataire avec trois enfants à charge, femme de ménage jusqu’à ce que le hasard et ses capacités hors normes pour résoudre des enquêtes ne l’amènent à prendre un rôle de consultante à la DIPJ de Lille.

Depuis deux saisons, elle joue à une sorte de cache–cache amoureux avec l’inspecteur Adam Karadec, interprété par le comédien Mehdi Nebbou, qui a bien voulu revenir pour Planète Lille sur le succès de la série et les attentes autour de cette troisième saison.

La pression est-elle plus forte lorsque les chiffres des saisons précédentes ont atteint des sommets ? « Les mauvaises langues disaient qu’on avait eu de la chance de sortir la saison 1 en plein confinement mais le succès de la deuxième saison a confirmé que ce n’était pas un « one shot », apprécie-t-il. C’est rassurant, l’ADN a pris mais il ne fallait pas pour autant s’endormir sur nos lauriers, rien n’est jamais acquis. J’ai été rassuré à la lecture du scénario, je me suis marré comme une baleine, ce qui n’est pas fréquent, et je n’étais pas le seul. Je remercie d’ailleurs les auteurs pour ce qu’ils ont su nous concocter. »

Mehdi Nebbou le promet, la saison 3 sera encore meilleure : « On a toujours peur de faire la saison de trop mais franchement ce n’est pas le cas, assure-t-il. Je trouve que c’est encore monté de niveau du point de vue du scénario, de la réalisation,  de la direction artistique et dans le  jeu on se connaît de mieux en mieux. Comme un bon vin, l’intimité avec les personnages gagne en profondeur, on s’améliore avec le temps. Les auteurs se sentent plus libres de tenter des choses, on passe d’une scène à l’autre du polar à la comédie romantique, du drame à la comédie. C’est ce qui rend cette aventure d’autant plus originale et plaisante à faire pour nous et, je l’espère, à voir pour les gens. »

Mehdi Nebbou admet pourtant ne pas avoir vu arriver le  succès : « Il y a tellement de facteurs, qui ne dépendent en plus pas tous de nous, l’alchimie, le timing de la diffusion, la chance. Un nouveau projet c’est toujours un pari, affirme-t-il. On ne peut pas prévoir un succès ou un flop, et tant mieux d’ailleurs. Entre le premier scénario et ce que c’est devenu, il y a eu beaucoup de travail en commun, chacun a apporté des choses, Audrey Fleurot a mis, par exemple, de la fantaisie dans son personnage. Mais au départ nous étions devant une forêt de questions sans réponse et le succès nous est tombés dessus. »

Au-delà des intrigues, on s’interroge forcément sur l’avenir de la relation entre Morgane et Adam : « Karadec et Morgane en couple ? Je ne sais pas ce que ça donnerait, sourit-il. Je pense qu’il faut conserver cette tension,  ce fantasme, ce fil rouge émotionnel entre deux personnages en apparence si opposés, si différents mais qui ont en réalité des points communs presque malgré eux : leur sensibilité, leur vulnérabilité, le fait de se sentir finalement seul même si, de son côté, elle a trois enfants. Ils passent leur temps à se passer à côté, se détester, s’aimer, se rejeter. » Pour le plus grand bonheur des fans de la série.

HPI Mehdi Nebbou (alias Adam Karadec) et Bruno Sanches (alias Gilles Vandraud). PHOTO TF1
HPI saison 3 Mehdi Nebbou et Audrey Fleurot. PHOTO TF1

Au Spotlight de Lille, Phayik Charaf récolte les fruits de sa persévérance

Phayik Charaf, nouveau talent de l'humour joue son premier spectacle mercredi au Spotlight.

Il aurait peut-être pu faire carrière dans le football ou s’imaginer évoluer dans une grande administration mais c’est finalement sur scène que Phayik Charaf a décidé de se construire un avenir. A force de persévérance, le jeune homme, natif des Comores, mais qui a grandi à Dunkerque, commence à se frayer un chemin dans l’univers très peuplé des humoristes.

Son spectacle « Blanc », à la fois drôle, touchant et lucide sur notre société, a conquis le public du Spotlight au début du mois d’avril. Son prochain passage, ce mercredi 10 mai, affiche déjà complet. Mais le jeune homme a déjà d’autres dates programmées dans cette même salle (29 mai et 1er juilllet) et il entend bien s’exporter également dans toute la France.

Pour en arriver là, il a néanmoins dû faire preuve de persévérance et d’humilité après un premier échec : « J’avais 17 ans, j’étais au lycée, j’avais eu un coup de cœur pour un humoriste américain Dave Chapelle, qui m’avait donné envie de faire de la scène. Et comme un ami organisait une soirée caritative, je lui avais demandé de me laisser faire des sketchs, il y avait un rappeur, des danseurs et moi. Pendant 25 minutes, je me suis pris un bide monumental. »

Le gamin qui avait grandi en regardant l’émission « Au théâtre ce soir », ou encore les sketchs de Chevallier et Laspalès dont « Le train pour Pau », son préféré,  a forcément pris un petit coup au moral mais il n’a jamais cessé de suivre différents humoristes et à se régaler des pièces de Laurent Baffie. « J’ai grandi dans un quartier populaire et l’accès au théâtre se faisait via la télévision. J’ai essayé d’embrigader mes frères mais ça ne les intéressait pas. »

Après avoir un temps brillé sur les terrains de football, étant même sélectionné par Les Comores pour disputer des matchs éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations contre le Mozambique, le Zimbabwe et l’Angola, – « une expérience folle à vivre, j’ai eu des frissons en entendant l’hymne national chanté a capella » -, Phayik Charaf a néanmoins donné la priorité à ses études et a décidé d’intégrer une licence en sciences politiques à Lille. « J’ai eu des professeurs qui ont cru en moi et je me suis senti capable de réussir des choses que je n’aurais pas imaginé être en mesure de faire, avoue-t-il. Et puis en venant sur Lille,  j’ai décidé de retenter ma chance lors de scènes ouvertes,sur des plateaux de stand up en parallèle de mes études. Après la coupure covid, j’ai vu que ce que je faisais commençait à plaire et la scène a pris de plus en plus de places. Heureusement des amis me filaient les cours. Bizarrement plus mon investissement diminuait, plus mes notes augmentaient. »

Sa licence en poche, il décida de continuer en Masters en faisant croire à tout le monde qu’il était très motivé par ses études alors qu’il avait, en réalité, surtout décidé de se donner deux ans pour créer son spectacle. « Je suis toujours étudiant, ça m’a apporté une rigueur, une méthodologie que j’applique à la scène et à l’inverse la scène m’a donné de l’aisance, je faisais d’ailleurs toujours des blagues dans mes exposés et ça suscitait l’attention des profs et des autres étudiants. »

Sur scène, les opportunités se sont alors multipliées, les premières parties d’artistes confirmés comme Tony Saint-Laurent, Redouane Harjane, Gérémy Credeville ou Olivier de Benoist l’ont aidé à prendre son envol. « J’en ai profité pour poser des questions, prendre des conseils afin de ne pas reproduire les erreurs que d’autres ont pu faire. Ils ont tous pris le temps de me répondre. »

Des conseils qu’il essaie d’exploiter au mieux : « J’écris seul mais j’ai toujours des humoristes qui me font un retour sur une vanne, une posture, une intonation. Ça m’a permis de progresser. » Et de donner encore un peu plus corps à ce rêve de faire carrière sur scène.

Phayik Charaf en spectacle au Spotlight de Lille le 10 mai, le 29 mai et le 1er juillet.