« Quelques jours pas plus », une comédie sociale qui sonne vrai

Benjamin Biolay et Camille Cottin tiennent les rôles principaux de cette comédie sociale. Photo bac films.

Quand Arthur, un critique rock égocentrique et hédoniste (Benjamin Biolay), plonge dans le monde des réfugiés par attrait pour Mathilde, une responsable associative très engagée (Camille Cottin), et accepte d’héberger Daoud, un Afghan, c’est le choc, le réveil d’une conscience. « Mon personnage vient dans ce milieu pour les mauvaises raisons, sans aucun fond moral et politique, juste par intérêt pour une jeune femme mais cette rencontre avec un réfugié le confronte à la vraie vie et provoque chez lui de l’empathie », confie Benjamin Biolay.

Pour son premier long métrage, Julie Navarro a le mérite d’attaquer un sujet maintes fois traité par un angle inhabituel, celui du réel. « Ce n’est pas quelqu’un qui a décidé par idéologie de faire un film sur ce thème, c’est une comédie romantique qui emmène sur un sujet qui existe vraiment », poursuit le comédien-chanteur.

Benjamin Biolay a été séduit par les parcours de vie des différents personnages, à commencer par le sien qui vit une aventure salutaire : « La musique a été son amour de jeunesse mais c’est fini, il n’aime plus rien, il se fout de tout, il critique tout. Ces rencontres avec les membres de l’association et ses bénéficiaires vont le transformer, fendiller son égocentrisme. Il va aider le réfugié, recréer des liens avec sa fille et avec Camille ils vont se soutenir. Elle va faire en sorte de le remettre dans le droit chemin et, pour sa part, il va l’aider à se réapproprier sa vie qu’elle avait trop laissée de côté. »

La rencontre avec Amrullah Safi, lui-même réfugié afghan, qui incarne Daoud dans le film, alors qu’il n’est pas comédien professionnel, a aussi été un grand moment pour Benjamin Biolay. « Daoud a amené quelque chose d’hyper frais, poursuit-il. Il ne se prépare pas comme un acteur professionnel mais il a beaucoup de talent et il est émouvant. Il était très étonné de la longueur de la journée de travail alors qu’il est cuisinier. Pour la petite anecdote, il devait être ivre pour une scène et il croyait qu’il devait vraiment boire. »

« J’ai la chance de passer une partie de ma vie en Argentine, un pays avec de nombreuses inégalités sociales, et, donc, de ne pas être trop déconnecté de tout ça comme de nombreux Européens. C’est aussi l’une des vertus du film, ceux qui iront le voir bénéficieront d’une petite remise à niveau de la réalité », précise Benjamin Biolay, qui n’a pas eu le droit de lire l’ouvrage dont est inspiré ce film avant le tournage. « Dans un livre on peut vite donner vie aux personnages, les imaginer, ça peut être déstabilisant. J’avais besoin de construire le mien et on m’a donc interdit de le lire pour ne pas être influencé. »

Également à l’affiche de la série La fièvre  sur Canal+, où il incarne un président de club de football embarqué, suite au dérapage de l’un de ses joueurs, dans une polémique qui va virer à la crise identitaire, l’artiste se prépare à se mettre en retrait. « L’année à venir sera une vraie année d’écriture, d’absence d’activités publiques, annonce-t-il. Il y a des moments où il faut savoir relâcher. J’ai besoin de voir des gens que j’aime et d’écrire des chansons. Au début, je partais sur les tournages avec mes guitares mais je rentrais à chaque fois sans avoir ouvert un étui. J’ai arrêté de le faire. J’ai réussi à créer le manque sans m’ennuyer en faisant quelque chose que j’adore. Quand je retrouve la musique, j’ai l’impression d’avoir 14 ans et de monter mon premier groupe. »

« Quelques jours pas plus », un film de Julie Navarro, en salle depuis ce mercredi 3 avril avec Benjamin Biolay et Camille Cottin.

Photo bac films.

L’interview « Series Mania » d’Hippolyte Girardot

Hippolyte Girardot venu dédicacer son livre à Lille a accepté de parler séries.

Venu dédicacer son livre Un film disparaît, inspiré d’un événement de sa jeunesse, le comédien Hippolyte Girardot est aussi un passionné de séries. Il a accepté de répondre à notre questionnaire…

Quelles sont les séries qui ont bercé votre enfance ?

« Déjà, la télévision était quasiment un objet extra-terrestre à cette époque et c’était en noir et blanc. Il y en avait une chez l’un de mes grands-parents et je me souviens que je regardais Thierry la fronde. J’étais fasciné par ce gars qui courait partout avec son petit collant. Ensuite on allait dans la forêt avec les copains et on s’amusait à l’imiter. J’aimais aussi Steeve Mac Queen qui incarnait Josh Randall, un chasseur de primes avec son fusil à canon scié dans la série Au nom de la loi. Il devait y avoir aussi Zorro mais c’était moins mon truc. »

Quelles sont les séries qui vous ont marqué ?

« 24 heures chrono qui a amené quelque chose de très nouveau en France. C’était un rendez-vous télévisuel pendant deux ou trois saisons, un langage commun avec d’autres personnes qui suivaient la série. Ensuite, il y a eu Les Sopranos. Au-delà de l’idée de génie de départ avec ce mafieux qui craque et qui va voir un psy, j’ai adhéré à la description de cette famille et j’avais l’impression d’être dans un livre. Puis, j’ai été engagé par Eric Rochant pour écrire dans Le bureau des légendes et je me suis mis du coup à regarder énormément de séries. »

Quelle est la dernière que vous avez regardée ?

« True Detective. J’ai aimé cette nouvelle façon de raconter une enquête. J’ai entamé Constellation mais j’ai laissé tomber. La question quantique est toujours intéressante mais là je n’ai pas été passionné. »

Quelles sont les séries que vous recommanderiez à des amis ?

« Il y a Justified, une très bonne série de personnages avec le héros, un shérif, qui revient dans sa ville natale et retrouve ses anciens camarades, ses anciennes copines. Il essaie de remettre de l’ordre dans une Amérique déréglée, ça nous emmène dans des questionnements intéressants comme dans Breaking bad. »

Quel type de personnage auriez-vous aimé jouer ?

« L’idéal c’est Colombo. Après ce qui est intéressant, c’est de pouvoir explorer un milieu, un univers mais à choisir je préfère écrire une série que jouer dedans. Là, j’ai un projet, celui d’un personnage qui se retrouve dans un monde imaginaire à l’intérieur de notre monde réel, il existe mais on ne le voit pas et le type va hésiter entre rester dans le premier ou revenir dans le secxond avec tout ce que son choix peut impliquer dans un sens comme dans l’autre. »

Vous avez sorti en fin d’année un livre intitulé Un film disparaît. Pensez-vous qu’il pourrait être adapté à l’écran ?

« C’est une histoire qui m’est arrivée lorsque j’étais jeune animateur culturel dans une banlieue parisienne. On a décidé de faire un film avec des jeunes kabyles nés en France et ce film a disparu. A-t-il été volé, plusieurs théories s’opposent mais c’est ce qui m’a fait devenir comédien plutôt que réalisateur. C’est un point de vue intime sur un événement traumatique mais c’est joyeux, drôle. C’est aussi le portrait d’une époque révolue, la France des années 1970-1980, l’arrivée de Mitterand au pouvoir, c’était avant l’arrivée de la came dans les banlieues. Je pense qu’on pourrait l’adapter à l’écran car l’intériorité de ce personnage est toujours métaphorisée. »

« Un film disparaît », éditions du Seuil.

La préparation palpitante de Jeanne Bournaud pour Le Négociateur

Jeanne Bournaud incarne la cheffe du raid dans Le négociateur. Photo Julien Cauvin/Caméra Subjective/TF1

Après un démarrage très positif avec plus de 4 millions de téléspectateurs le lundi 25 mars, Le négociateur revient avec deux nouveaux épisodes ce lundi 1er avril (21 h 10) sur TF1. Aux côtés de François-Xavier Demaison, on a pu apprécier le jeu de Jeanne Bournaud dans le rôle d’Hélène Barnier, cheffe du raid. Un rôle purement fictif, aucune femme n’ayant à ce jour réellement occupé ce poste.

Afin d’être crédible, la comédienne a, en revanche, eu la possibilité d’intégrer une unité spécialiste des interventions dans le milieu carcéral (mutineries, prises d’otage…) : «C’était une formation didactique pour savoir quel est le travail d’un chef, comment se passe l’interaction avec le négociateur et j’ai eu la chance de pouvoir suivre un exercice de A à Z, une simulation de prise d’otage, depuis l’appel d’alerte jusqu’à l’assaut. J’étais comme une gamine, c’était fascinant de voir ça et ça m’a beaucoup servi pour jouer cette cheffe du raid. »

Tellement à l’aise dans son rôle, Jeanne Bournaud aurait même aimé faire certaines de ses cascades elle-même : « Il y a un épisode où je saute d’une passerelle, je rêvais de le faire mais on m’en a empêché pour des questions d’assurances », regrette-t-elle.

L’actrice a, en revanche, fortement apprécié ce scénario où les clichés de genre son inversés : « J’ai un personnage dur, très carriériste, tellement à fond dans son boulot qu’elle n’a pas ou peu de vie sentimentale et qu’elle délaisse son fils par manque de temps ».

Sa relation avec le négociateur est bien évidemment, au-delà des différentes intrigues, l’un des fils rouges de la série : « Hélène n’est pas bien intégrée au départ, ses collègues rigolent en coin en attendant qu’elle se plante, le préfet menace de la faire sauter si elle ne résout pas le problème mais lorsque le binôme se crée avec le personne d’Antoine Clerc, les choses s’améliorent et d’ailleurs elle se radoucit à son contact, même s’ils se trouvent, l’un comme l’autre, à la fois charmants et agaçants. »

L’autre point positif à ses yeux de cette série, tournée, on le rappelle, en grande partie dans le Nord, c’est l’humanité donné aux différents personnages et même aux braqueurs ou aux preneurs d’otages : « Ce sont des gens qui ont de vrai soucis qui les font vriller, ce ne sont pas de gros méchants qu’on déteste, poursuit-elle. On finit même par s’attacher à eux. »

« Le négociateur », saison 1, épisodes 3 et 4, ce lundi 1er avril dès 21 h 10 ; premiers épisodes accessibles en replay sur TF1+. Photo Julien Cauvin/Caméra subjective/TF1.

Manon, la maestro nordiste qui n’a jamais cessé d’apprendre de nouvelles chansons

La Nordiste Manon dispute son deuxième tournoi par équipes des Maestros de N'oubliez pas les paroles. Photo Christophe Lartige./FTV

Il y a un peu plus d’un an, fin janvier 2023, la candidate nordiste Manon voyait son incroyable aventure dans l’émission N’oubliez pas les paroles s’achever après 48 victoires et 392 000 de gains. Un parcours qui a forcément changé la vie de la jeune femme, originaire de la métropole lilloise même si celle-ci a conservé la même activité professionnelle : « ça m’a beaucoup apporté au niveau de la confiance en moi et ça m’a permis de réaliser pas mal de voyages, confie-t-elle. Je suis partie comme je l’avais dit en Laponie mais aussi au Maroc, en Guadeloupe, en Provence. »

Cinquième plus grande maestro de l’histoire de l’émission, elle a gardé tout au long de l’année le contact avec plusieurs de ses camarades de jeu : « J’ai fait quelques concerts caritatifs avec certains et on a tissé des liens forts avec Caroline, Étienne, Alexandra, Christophe et bien d’autres encore. On a une bonne bande, on s’envoie des messages régulièrement et on essaie de se voir dès qu’on le peut. »

Dès ce samedi (21 h 10 sur France 2), plusieurs d’entre eux seront à l’antenne pour l’édition 2024 du tournoi par équipes des maestros, qui réunira seize candidats. Une compétition particulière à laquelle elle avait pris part l’an passé mais sans trop de réussite : « Il y avait pas mal de nouvelles épreuves et nous avions été battus au premier tour mais j’apprécie cette ambiance, on se soutient, on gagne ou on perd ensemble. J’aime bien échanger avec les autres. »

Manon n’a pas eu besoin d’une préparation spécifique pour l’émission puisqu’elle n’a jamais cessé de s’entraîner : « Je veux garder un bon niveau donc je consolide mes acquis, je continue à réviser mais aussi à apprendre de nouvelles chansons, c’est toujours sympa de découvrir de nouveaux textes, poursuit-elle. Le temps consacré dépend de mon emploi du temps mais j’essaie de faire une heure par jour et d’être efficace. »

Plutôt adepte de chansons françaises, notamment des titres anciens des années 1960 et 1970, elle aime aussi beaucoup Vianney dans la nouvelle génération. « Je connaissais déjà beaucoup de chansons avant de faire N’oubliez pas les paroles mais on ne connaît pas vraiment les textes mot pour mot, c’est ce qu’il a fallu travailler pour l’émission. »

Si elle n’envisage pas de faire une carrière en sortant un album, ni même un single, Manon chante néanmoins régulièrement au sein d’une chorale, baptisée « On s’était dit rendez-vous dans dix ans », qui réunit des personnes qui chantaient ensemble enfants à Marly et qui ont été rappelées, il y a quelques années, pour reformer une nouvelle chorale, dont la prochaine performance est programmée le samedi 6 avril (19 h 30) à l’église Sainte-Barbe d’Anzin.

Tournoi par équipes des maestros, à partir de ce samedi 30 mars (21 h 10) sur France 2. Manon passera surtout dans la deuxième émission le samedi 6 avril. Les gains remportés sont au profit du Secours populaire pour le premier prime et de l’association Petits princes pour le second.

L’interview « Series Mania » de Sofia Lesaffre et Yannick Choirat

Les comédiens de Home Jacking avec Sofia Lesaffre (2e à partir de la gauche) et Yannick Choirat (au centre). Photo S. Lelong

L’édition 2024 du Festival Series Mania est achevée mais pendant quelques jours, nous prolongeons le plaisir avec des interviews de comédien(ne)s présents sur Lille ces dernier jours et qui ont accepté de nous confier leurs préférences en matière de séries. Aujourd’hui, Sofia Lesaffre et Yannick Choirat, venus présenter la série Home jacking, qui sera diffusée sur OCS à partir du 29 avril. 

Quelles sont les séries qui ont bercé votre jeunesse ?

Yannick Choirat : « Il y en a plein : Dallas, L’amour du risque, L’homme qui tombe à pic, L’homme qui valait trois milliards, Drôles de dames… Je me rends compte que finalement je regardais beaucoup la télé quand j’étais petit. Si je dois en ressortir une, ce serait Hulk, j’adorais, ce mec qui avait toutes les fringues qui explosaient quand il se transformait, même si c’est vintage quand tu la revois. »

Sofia Lesaffre : « Je me souviens de Malcolm et de ce générique qui restait plusieurs jours en tête, ça me faisait marrer mais c’était parfois trop vulgaire donc je ne pouvais pas toujours regarder. Un peu plus tard, je ne ratais pas Medium avec Patricia Arquette. Et puis il y avait aussi Vampire Diaries. »

Quelles sont vos séries références ?

Sofia Lesaffre : « Si tu n’as pas vu Game of thrones, c’est grave. C’est un bijou cette série. Dernièrement, j’ai découvert Fleabag, j’en avais beaucoup parlé mais quand j’ai vu le premier épisode, je n’ai pas trop aimé. Je me suis quand même accrochée trois épisodes et, finalement, j’ai adoré. Sinon je me souviens de Wayward Pines, une ville où tout est bizarre, où les gens sont obligés d’être là. On rentre dans un univers un peu fou. La série m’avait marqué par son audace. » 

Yannick Choirat : « Il y a Breaking bad et La Servante écarlate mais la série que je trouve vraiment dingue c’est The Leftovers, une série de genre où . Ltu ne comprends rien au début mais ça vient petit à petit. Les scénaristes se sont permis beaucoup de choses. »

Hormis « Home Jacking », quelle est votre actualité ?

Yannick Choirat : « Diu 24 avril au 4 juillet, je retourne au théâtre de la Porte Saint-Martin pour la reprise du spectacle La réunification des deux Corées. Je vais aussi tourner Les disparues de la gare  pour Disney+. En fin d’année, il y aura la sortie du film Abime avec Sami Bouajila et Julie Gayet et sur OCS la deuxième saison de Sentinelles. »

Sofia Lesaffre : « Je n’ai pas de projets en cours mais j’ai tourné dans un film de Jérémy Clapin, Pendant ce temps sur terre, qui doit sortir cet été et j’ai un podcast sur France Inter, Outside Kaboul, ce sont deux Afghanes qui ont quitté leur pays sous l’occupation Talibane, qui communiquent avec une journaliste et lui racontent leur quotidien. Leur histoire m’a vraiment touché en plein coeur. Il y a Raha et Marwa, je double la première, je suis sa voix française.  »

La série «  Home jacking » sera diffusée sur OCS à partir du 29 avril.

Photo J. Lelong