Entre dénonce et déconne, l’ADN de Marcel et son orchestre n’a pas changé

Le groupe Marcel et son orchestre est de retour avec un nouvel album toujours aussi haut en couleurs. (c) Simon Gosselin

Marcel et son orchestre est vraiment de retour. Séparé en 2012, le groupe nordiste avait remis le couvert sur scène en 2017-2018 et face au succès rencontré, la maison de disque avait alors sorti une énorme double compilation d’une cinquantaine de titres. Depuis quelques jours, un nouvel album « C’est pas à vous qu’ça m’arriverait » est disponible et une tournée va bientôt commencer avec des passages à l’Embarcadère à Boulogne le 31 mai et au Main Square Festival d’Arras le 6 juillet.

« Quand on a plié bagage en 2012, dans nos têtes c’était pourtant définitif, assure le chanteur Franck Vandecasteele. Pendant vingt ans, on était sur la route 200 jours par an. On ne se posait pas de questions car on n’avait pas spécialement d’obligations mais quand tu es en couple, que tu fondes une famille et que tu n’es jamais là, ça devient compIiqué. Quand tu mets plus deux mois à faire un morceau punk rock, tu dois te poser des questions. On avait toujours dit qu’on s’arrêterait quand ça nous saoulerait. »

Pendant cinq ans, chacun a mené son chemin de son côté, Franck Vandecasteele a notamment monté le projet Lénine-Renaud, et puis la vie a décidé de les réunir de nouveau. « On a rejoué pour le départ d’un copain, on s’est marrés comme des baleines. Des potes nous ont dit que ce serait bien de refaire un truc, explique-t-il. On a eu un local en prêt au Grand Sud pour répéter. On a mis des tickets en vente pour un concert. En deux heures 1 800 places étaient vendues et quelques heures plus tard, il y avait plus de 6 000 demandes non satisfaites, on a donc ajouté une date puis deux. On s’est sentis vraiment bien, le tourneur nous a dit qu’il y avait plein de sollicitations, on a donc fait une tournée de 18 dates. »

Le Covid est alors arrivé et Franck Vandecasteele s’est remis à écrire : « La société avait vraiment évolué depuis notre dernier album, donc j’ai proposé quelques bêtises aux copains, indique-t-il. Chaque époque à ses codes, son rythme, ses tonalités. Je suis militant, activiste depuis que je suis gamin mais je trouvais qu’il y avait quand même des raccourcis faciles. » L’impact des réseaux sociaux, le féminisme, la toxicité des chaînes d’information continue… Les thèmes possibles à aborder ne manquaient pas. « Est-ce que la justice fait son travail, est-ce qu’elle en a les moyens ? Est-ce que l’on valide les tribunaux et la vindicte populaires, interroge-t-il. On se dit progressiste mais on valide le fascisme. On me juge davantage sur mon enveloppe corporelle, le côté mâle blanc dominant, que sur la pertinence de ce que je raconte, mes valeurs. C’est tout ça qui nous a inspirés avec le ton un peu  gratte poil de Marcel, sachant que durant notre arrêt, on a perdu nos professeurs d’irrévérence chez Charlie Hebdo, ces gens qui ont donné des dessins pour tous les combats contre le racisme, les expulsions et pour le droit au logement. Ce qui m’embête dans le militantisme, c’est le côté manichéen avec les bons d’un côté, les méchants de l’autre. »

Dans ce nouvel album, les membres de Marcel et son orchestre ont surtout voulu conserver cet équilibre entre dénoncer et déconner qui a toujours été leur marque de fabrique, conscients de ne pas plaire à tout le monde. « Comme on a tous les artifices du carnaval dans nos costumes, les gens sont convaincus que l’on fait des chansons à boire, des chansons grivoises, précise-t-il. On a les codes du carnaval, c’est l’exutoire mais on n’en a pas le répertoire. »

De l’Afrobeat (Autocentré) au Ska-punk (Maudit Karma, Jean-Patrick), en passant par le rock (Bertrand, pas rassuré), le rythm’n blues (L’empathie), le disco punk (Étron flotteur), le cajun (Dans ma boudinette), la salsa muffin (Parasite) ou encore la pop (Les The place to be ), le groupe va puiser dans ses multiples inspirations musicales et se charge même d’en inventer comme le funky ch’ti styles de « V’la l’dégât ». « Je suis amoureux de la musique depuis que je suis gamin. J’ai mis trente ans à récupérer des disques de rock oriental ou de funk camerounais, confie-t-il. J’ai découvert qu’on parlait 6400 langues sur terre, je m’étais dit que c’était génial, qu’il y allait y avoir des sons de partout, qu’on allait faire des métissages extraordinaires mais l’industrie musicale fait que ça se normalise plus qu’autre chose. Nous, on est curieux de tout et spécialistes de pas grand-chose, donc on avait envie de mélanger tout ça, de marier des sons différents. »

Inclassable mais fidèle à son identité originelle, Marcel et son orchestre signe donc un retour pétillant et réconfortant qu’on a hâte de voir transposer sur scène.

L’album « C’est pas à vous qu’ça m’arriverait » est dans les bacs et sur les plateformes d’écoute. Marcel et son orchestre seront à L’Embarcadère à Boulogne-sur-Mer le samedi 31 mai et au Main Square Festival d’Arras le dimanche 6 juillet.

Sophie Marceau renoue avec le théâtre dans une tragédie de boulevard

Sophie Marceau prend un immense plaisir à renouer avec le théâtre aux côtés de François Berléand. © Bernard Richebé

C’est un rendez-vous précieux car extrêmement rare qui attend les spectateurs du Colisée de Roubaix ce mardi 4 et mercredi 5 mars (20 h). Sophie Marceau, l’une des plus grandes actrices françaises sera sur la scène nordiste pour jouer « La note », avec François Berléand, une pièce qui a convaincu l’inoubliable Vic de « La Boum » de revenir au théâtre après plus de douze ans d’absence.

Elle y incarne Maud, une pianiste de renom qui rentre chez elle plus tôt que prévu et découvre son mari, Julien (François Berléand) sur le point de se suicider. Une découverte choc qui va être l’occasion pour le couple de se dire tout ce que chacun a sur le coeur. Une pièce où les deux comédiens sont en permance sur un fil, suscitant tantôt le rire, tantôt les larmes, une « tragédie de boulevard » selon la définition qu’en fait l’auteure et metteur en scène Audrey Schebat. « Je crois que la vie est un peu comme ça aussi, on n’est pas que d’une couleur, estime Sophie Marceau. On peut rire à un enterrement, on peut être triste un mariage. Sur certaines scènes, il est en effet difficile de définir si c’est du drame ou de la comédie mais, en vérité, on pourrait tout inverser et ça fonctionnerait. C’est ce que me disait Audrey. On peut si on en a envie partir vers la comédie car le texte peut l’encaisser mais si on sent de le faire plutôt dans le drame, c’est tout aussi possible. Pour une interprète, c’est plutôt pas mal car ça laisse de la marge. »

La comédienne a été séduite par le thème abordé : « Tout ce qui concerne la nature est fascinant, confie-t-elle. Il y a cette question de santé mentale de plus en plus présente dans notre société, la nécessité de se parler au sein d’un couple, de se parler de tout car c’est finalement la seule façon de s’entendre. Je pense qu’on est plus intelligent quand on échange. L’art est là pour divertir mais aussi pour soulever des questions, évoquer des choses qui dérangent. »

Sophie Marceau assure également que « ce métier est avant tout une question de rencontres. On incarne des personnages, on croit à une histoire, on est dans l’échange humain. Il suffit de tomber sur des gens qui ont envie et qui déclenchent en vous l’envie ». La comédienne était également ravie de partager l’affiche avec François Berléand. « Il a toutes les qualités et pas trop les défauts des acteurs, sourit-elle. Il n’est absolument jamais cabot, c’est un professionnel, un bloc de marbre. Il adore jouer mais il a une rigueur, un maintien, c’est un socle sur lequel je peux m’appuyer si je veux partir en vrille. Il a un stoïcisme très rassurant. » Le duo fonctionne à merveille et mérite assurément une belle note.

« La note » d’Audrey Schebat avec Sophie Marceau et François Berléand, ce mardi 4 et mercredi 5 mars (20 h) au Colisée de Roubaix (complet).

Le Montreux Comedy fait son festival à Lille

La tournée du Montreux Comédy passe par le Zénith de Lille ce dimanche 2 mars.

En attendant la 36e édition au mois de novembre, le festival d’humour de Montreux innove en se déplaçant à la rencontre de son public et en effectuant une tournée des Zéniths de France dont celui de Lille ce dimanche 2 mars (18 h), après avoir rôdé le spectacle dans les Hauts-de-France, notamment au Touquet et à Maubeuge.

C’est le Nordiste Gérémy Crédeville qui a été choisi comme maître de cérémonie : « On m’a demandé d’écrire un gala, nous sommes huit humoristes sur scène, je suis un peu le papa du groupe puisque la plupart des artistes présents n’étaient pas nés lorsque le festival de Montreux a été créé il y a 35 ans, sourit-il. Je présente, je fais le lien entre les sketchs et le but de la troupe sera de me faire passer pour un « beauf » alors que j’essaie de faire un spectacle classe. »

En solo, en duo, en trio ou tous sur scène en même temps, les artistes choisis pour cette tournée proposent un show avec un véritable fil directeur. « Ce n’est pas un plateau d’humoriste où chacun fait son sketch et où on se contente d’annoncer le suivant », précise Gérémy Crédeville.

Un collectif cosmopolite avec des Français (Cécile Marx, Tristan Lucas, Yassine Hitsch et PV), des Belges (Laetitia Mampaka et Gaétan Delferière) mais aussi un Suisse (Thibaud Agoston) et un Canadien (Dolino).

« On se bidonne autant sur la scène qu’en dehors et je pense que les gens le ressentent pendant le spectacle, estime Cécile Marx. Ce n’est pas juste un plateau de stand up, il y a plein de scènes que l’on joue entre nous et pour moi qui vient du théâtre, c’est un plaisir de retrouver ce côté troupe ».

Une belle occasion pour le public nordiste de découvrir de nouveaux talents de l’humour.

« Montreux comedy, la tournée », ce dimanche 2 mars (18 h) au Zénith de Lille.

Booder ramène petits et grands sur le chemin de l’école

Booder a choisi le thème de lécole pour son nouveau spectacle

Cinéma, théâtre, télévision, seul en scène… Booder est sur tous les fronts et quel que soit l’exercice, le succès est généralement au rendez-vous, comme en atteste le succès d’audience, le mois dernier, du nouvel épisode de la fiction « Le nounou », où l’humoriste incarne un baby-sitter pas comme les autres. « Initialement quand j’ai eu cette idée, ça ne devait être qu’un unitaire, précise-t-il. En le lisant TF1 m’a dit que ça devait être une série où je passerai de famille en famille pour régler les problèmes que rencontrent les enfants et les parents. »

La clef de sa réussite de Booder ? Peut-être sa volonté et sa capacité à fédérer le plus grand monde autour de ses spectacles. « C’est vrai que lorsque j’écris un spectacle, j’ai toujours le souci de ne pas être communautaire, d’être universel, de ne pas m’adresser à une tranche d’âge spécifique, insiste-t-il. J’aime bien que ça parle à toute la famille, aux enfants, aux parents et aux grands-parents. Là, je me suis dit qu’il n’y avait pas mieux que l’école. »

Un thème qui a, en outre, le mérite d’être hélas dans l’air du temps : « J’ai lu les faits divers qui se passent dans les écoles, la violence, le harcèlement scolaire, poursuit-il. Je me suis dit que c’était aussi un peu ma place d’en parler car j’ai un public familial, des jeunes qui m’écoutent, qui me suivent, qui aiment ce que je fais donc si je peux les faire rire tout en essayant de les faire réfléchir, de leur expliquer certaines choses. Les deux bases d’un pays sont la santé et l’école. Et, ce sont quand même bases qui s’effritent actuellement en France ».

Afin de construire son spectacle, qu’il joue ce samedi à Hallennes-lez-Haubourdin et avec lequel il va revenir à plusieurs reprises dans la région, l’artiste est donc allé puiser dans ses propres souvenirs mais aussi dans tout ce qu’il voit et vit à travers son fils. « Je fais des comparaisons entre les deux époques, je parle des bulletins, de l’application école directe, des fables de la Fontaine, énumère-t-il. Les plus anciens se retrouveront dans mon école, les plus jeunes dans celle de mon fils. » Tous quitteront probablement la salle avec le même sourire et en décernant un tableau d’honneur ou sans doute même les félicitations à Booder.

Booder jouera son spectacle « Ah… l’école ! », ce samedi 1er mars (20 h 30) à l’espace culturel les Lucioles d’Hallennes-lez-Haubourdin ; au Colisée à Lens le samedi 10 mai (20 h) et dimanche 11 mai (16 h) ; à la Luna à Maubeuge le mardi 18 novembre (20 h) ; à la cité des congrès à Anzin le dimanche 12 octobre (16 h) ; au palais des Congrès du Touquet, le vendredi 31 octobre (20 h).

« Tout va très bien » sur scène pour Laurent Ournac

Laurent Ournac et Arthur Jugnot de nouveau réunis pour une pièce pleine d'imprévus.

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 Afin de mettre toutes les chances de leur côté, Tom (Laurent Ournac) et son épouse (Gaëlle Gauthier) font en sorte que tout soit parfait chez eux à l’aube de recevoir madame Potter (Lydie Muller), la directrice de l’agence nationale d’adoption.

C’était sans compter sur la présence plus qu’encombrante des deux frères de Tom (joués par Arthur Jugnot et Sébastien Pierre), l’arrivée inattendue de deux migrants (Zoé Bidaud et Michel Cremades) et d’un passeur russe peu recommandable, le tout sous les yeux d’un policier particulièrement zélé (Manu Rui Silva joue ces deux derniers rôles).

Le scénario de la pièce « Tout va très bien ! », écrite par Ray Cooney le maître de l’humour britannique, a immédiatement séduit Arthur Jugnot qui s’est chargé de la mise en scène en conviant quelques camarades de jeu (Laurent Ournac, Gaëlle Gauthier ou encore Sébastien Pierre) avec lesquels il avait déjà partagé une tournée sur « Espèces menacées », une autre pièce du même auteur.

« On avait envie de partir en tournée avec une bande de copans, on est huit sur scènes, ce qui est assez rare. L’effet bande m’a beaucoup plu, avoue Laurent Ournac. En plus cette pièce n’avait jamais été montée en France. J’aime beaucoup car c’est très rythmé, très dynamique, on est sur des situations de quiproquos mais pas totalement dans le boulevard français avec les marivaudages, les tromperies. On utilise les mêmes codes mais en partant des histoires variées. »

Dans la pièce, le personnage de Laurent Ournac doit déjà gérer deux frères originaux : « On n’a pas la même vision de la vie, l’un est peu le loser de service qui monte des petits coups pour essayer de faire des sous et l’autre travaille à l’hôpital, c’est déjà mieux, mais il arrive avec un idée un peu à la con qui va générer toute une série de quiproquos, poursuit-il. L’histoire c’est de savoir comment Tom va se débrouiller pour se sortir de cette mauvaise situation et de tous les mensonges qu’il a racontés, comment il va se rattraper aux branches au fur et à mesure. »

Arrivé à la comédie par le théâtre, même s’il a gagné en notoriété avec la télévision (Mon incroyable fiancé puis Camping paradis », Laurent Ournac est ravi d’être revenu sur les planches er de se construite une famille de théâtre. « Arthur (Jugnot) aime bien s’entourer des mêmes personnes, il a son cercle et ce qui est cool c’est qu’on s’imagine déjà sur un futur projet alors que l’on vient juste de commencer celui-là », poursuit-il.

Inspiré durant sa jeunesse par des pièces de Jacqueline Maillan, «Oscar » avec Louis de Funès ou encore « Panique au plaza » avec Christian Clavier, le comédien a toujours eu un faible pour le théatre populaire, au sens noble du terme.« Il y a une musicalité, un rythme à trouver qui m’a toujours fasciné, indique-t-il. Il y a aussi ce rapport direct avec le public, c’est très gratifiant ‘avoir tout de suite de sretours de la salle même si chaque soirée est différente. Certains publics démarrent au quart de tour, d’autres ont besoin de voir et comprendre la scène d’ouverture et puis parfois ça ne vient que plus tard et c’est vrai que lorsque ça a du mal à prendre sur la longueur ça nous fait un peu cogiter. L’avantage c’est que dans le Nord, c’est généralement un public réceptif».

« Tout va très bien », pièce de Ray Cooney, avec Laurent Ournac, Arthur Jugnot, Michel Cremades, Gaëlle Gauthier… vendredi 28 février (20 h 30), Grand théâtre à Calais ; samedi 1er mars (20 h 30), espace culturel Jean de la Fontaine à Calais ; vendredi 21 mars (20 h), palais des arts et loisirs à Cappelle la Grande.