Booder avait envie de revenir près de son public

Booder sera en spectacle ce samedi à Wattrelos. Photo Fifou

Présent ces dernières années aussi bien au cinéma (Le grand cirque), au théâtre (Pour le meilleur et pour le pire) qu’à à la télévision (Le nounou), l’humoriste Booder est aussi engagé depuis quelques années dans une tournée qui compte déjà près de 300 dates avec son spectacle Booder is back.

« J’avais à cœur de retrouver la scène. Je l’avais partagée avec des amis, j’ai beaucoup appris du monde du théâtre et j’ai voulu amener cette expérience dans mon spectacle en solo, explique-t-il. Au théâtre, il faut s’en tenir au texte. Là, il y a plus de place pour l’improvisation. » Et pour l’interaction avec le public, ce qui plaît beaucoup à ce comédien populaire, qui s’amuse de son physique atypique dans ce spectacle qui a pour décor une chambre d’enfants. Booder y déroule le fil de sa vie, de sa carrière. « Je raconte comment ça s’est passé, les déboires du début… » Il évoque aussi ses rencontres, son expérience dans le monde artistique, sa nouvelle vie depuis qu’il est papa, le tout rythmé par des blagues qui fusent et des mimiques impayables. « Je donne ma vision des choses, du monde dans lequel on est, sans être trop dans l’actualité », indique-t-il.

Après le Zénith de Lille ou l’espace Gérard Philippe de Wasquehal, c’est à la salle Roger Salengro que Booder est attendu ce samedi 18 mai. Une alternance de grandes et de petites salles que l’humoriste a souhaité : « J’avais envie d’aller dans toutes les salles sans regarder la capacité, qu’il y ait 200 personnes ou 3 000. Chaque soirée se suit et ne se ressemble pas. Quand il y a 200 personnes, c’est plus intimiste mais ce n’est pas moins drôle et le charme quand on vient dans le Nord, c’est que le public est toujours en communion avec l’artiste, on se marre, on y passe toujours de bonnes soirées. »

« Booder is back », ce samedi 18 mai (20 h), salle Roger Salengro à Wattrelos mais aussi le samedo 1er mars 2025 (20 h 30) à l’espace culturel les Lucioles d’Hallennes lez Haubourdin.

Morgane enceinte, HPI accouche d’une saison 4 encore pleine de promesses

Morgane (Audrey Fleurot) va faire la connaissance de Fred (Thomas Scimeca), son double masculin. Photo Nicolas Roucou/Itinéraire productions/TF1

Attention phénomène en approche. Dès ce jeudi 16 mai (21 h 10), TF1 va diffuser, à un rythme hebdomadaire les quatre premiers épisodes de la saison 4 de la série HPI, tournée dans le Nord. Il faudra ensuite patienter jusqu’à la rentrée pour suivre les quatre suivants.

Petite piqûre de rappel pour ceux ne font pas partie des 8 millions de téléspectateurs (avec un pic à plus de 10 millions en saison 1) qui ont suivi, en moyenne, depuis le début, les aventures de Morgane Alvaro, incarnée par la flamboyante Audrey Fleurot.

Dotée d’un haut potentiel intellectuel, Morgane est une mère célibataire de trois enfants qui travaille initialement comme femme de ménage mais qui va être amenée, grâce à ses incroyables compétences et intuitions, à prendre un poste de consultante au sein de la Direction nationale de la Police Judiciaire (DIPJ) de Lille. Son caractère haut en couleur, son excentricité, son franc-parler et ses méthodes peu conventionnelles désarçonnent néanmoins régulièrement les autres membres de la brigade et notamment le lieutenant Karadec (Mehdi Nebbou) avec lequel elle entretient une relation ambiguë.

La troisième saison s’étant achevée avec l’annonce de la nouvelle grossesse de Morgane, deux questions vont rythmer ces nouveaux épisodes : qui est le père et doit-elle garder cet enfant ? « Morgane se prend de plein fouet cette information et elle ne sait pas comment la gérer. Ses enfants ne souhaitent pas qu’elle le garde tandis qu’elle se demande qui est le père entre Karadec, Timothée et David (un autre collègue et un prévenu), pas tant pour avoir un père mais pour avoir une pension alimentaire », indiquait avec le sourire Audrey Fleurot lors du Festival Series Mania de Lille.

La comédienne a mis un point d’honneur à ce que Morgane ne vive pas sa grossesse de manière classique : « Je ne souhaite pas qu’elle fonctionne comme le ferait la majorité des femmes, j’ai très peur du côté normatif, poursuit-elle. C’est sa quatrième grossesse, elle est rodée. Une fois qu’elle a pris l’info de plein fouet, la vie l’emporte vite dans son quotidien de stimulations permanentes, elle a un tempérament hyperactif, elle n’a pas le temps de se regarder le ventre. C’est une super héroïne qui n’a pas de nausées et quand le bébé lui donne un coup pour la première fois, ça la ramène à une réalité dont elle n’avait pas pleinement pris conscience. »

Elle va d’ailleurs avoir beaucoup de mal à informer Karadec de sa potentielle paternité : « ça va être le running gag de cette saison, elle va avoir plusieurs opportunités de lui parler sans y arriver et, acculée, elle va finir par le faire mais comme si elle lui transmettait une information basique ».

Durant cette quatrième saison, Morgane accumule les galères. Un retour de karma qui va la pousser à se remettre dans le droit chemin ? « Elle n’a pas vraiment une prise de conscience, tempère Audrey Fleurot. C’est Daphné (Bérangère Mc Neese) qui lui balance qu’en raison de son comportement, son égoïsme, tout ce qui lui arrive est normal alors son côté pratique lui fait penser que si elle change, ça pourra améliorer les choses. Elle est un peu obligée d’envisager différemment son rapport aux autres. Une des gageures en termes d’écriture de la série, c’est de mettre éternellement Morgane dans la merde car on a envie de la voir se débattre et découvrir comment elle va s’en sortir. »

« Est-ce qu’on a vraiment envie que Morgane devienne une meilleure personne, abonde la scénariste Alice Chegaray-Breugnot. Elle nous amuse justement parce qu’elle est égoïste, débordante, sans gêne. On veut voir jusqu’où elle peut aller avec Ludo (Bruno Sanches), qui est toujours compréhensif avec elle, jusqu’où elle peut aller sans perdre Karadec. »

Cette saison 4 sera également marquée par les enquêtes policières et l’arrivée de Fred (Thomas Scimeca) un nouveau collègue dans la brigade qui ne va pas laisser Morgane de marbre. « C’est un peu son double au masculin, « un homme dont l’intelligence est de s’adapter à la personne en face à lui et qui va donc se créer un personnage rock’n roll, qui ne respecte pas trop les règles, proche d’elle, un anti-Karadec, précise la scénariste. Or, Morgane n’a pas trop d’intelligence sociale, elle peut vite se faire berner et quand elle va s’en rendre compte, elle va être très déçue. »

Ravie, en revanche, de la qualité de cette saison 4, Audrey Fleurot a confirmé, malgré tout, que la cinquième sera très probablement la dernière : « Ça va être dur pour moi de trouver un personnage qui m’inspire autant à l’avenir mais il vaut mieux arrêter avant de lasser les gens. »

HPI, saison 4, le jeudi (21 h 10) à partir du 16 mai. Avec Audrey Fleurot, Mehdi Nebbou, Bruno Sanches, Bérengère Mc Neese et Marie Denarnaud.

Christelle Reboul ne veut pas s’installer dans un registre

Ce samedi 11 mai, le public du Colisée de Lens va avoir le plaisir de découvrir Christelle Reboul dans la peau de Corinne, une femme qui va tout tenter pour raviver la flamme avec son mari Didier, leur couple étant usé par 25 années de vie commune. Ave César est une pièce de Michele Riml, mise en scène par Eric Laugerias, que le duo de comédiens aura joué pendant près d’un an et demi. « Une pièce qui a très bien fonctionné malgré les émeutes et les grèves, sourit Christelle Reboul. Une pièce super agréable à jouer avec des montagnes russes, on passe vite du drame à la comédie, du burlesque au pathétique. Il y a cette tonalité anglo-saxonne qui fait toute l’originalité. »

Passer d’une émotion à l’autre n’est pas un exercice forcément facile mais comme le souligne la comédienne, « C’est plus excitant, moins monotone, ça donne plus de marge pour créer, se renouveler d’autant qu’Eric Laugerias nous a donné une grande liberté. »

« En confiance », avec Frédéric Bouraly, avec lequel elle avait déjà travaillé, Christelle Reboul n’a pas hésité à pousser loin son personnage : « Corinne n’a pas froid aux yeux, on le voit quand elle met sa tenue de Catwoman mais elle se rend aussi compte à un moment donné qu’elle est un peu ridicule. C’est une pièce miroir où les gens se reconnaissent à différents niveaux, c’est une heure et demie d’introspection sur les fonctionnements hommes-femmes, d’ailleurs le décor miroir au dessus du plafond me faisait un peu penser à un microscope à travers lequel on observe tout ce qui impacte une vie de couple : les enfants, le travail, les déménagements… »

Très à l’aise au théâtre, où elle aime explorer différents registres, comme elle l’a fait en jouant du classique avec le Bérénice de Racine, Christelle Reboul a pourtant acquis, essentiellement, sa notorité grâce à la télévision et, notamment, ce personnage d’Amélie Dubernet-Carton, une mère de famille catho un peu coincée, dans la série de TF1 Nos chers voisins.

« On a fait jusqu’à douze millions de téléspectateurs, ça m’a amené une très jolie notoriété, confesse-t-elle. On a été diffusés pendant cinq ans (2012-2017) juste après le journal télévisé. C’est fou de voir à quel point la télévision peut rentrer dans l’intimité des gens, on a fait un peu partie de leur famille pendant des années. »

Ce programme court a aussi créé de formidables liens entre des comédiens très populaires (Gil Alma, Issa Doumbia, Martin Lamotte, Almaury de Crayencour…). « Il y a eu un avant et un après Nos chers voisins, on se revoit tous. Ce programme court nous a beacoup apporté. »

Les téléspectateurs de TF1 ont retrouvé Christelle Reboul dans une autre série phare de la chaîne mais cette fois dans un rôle secondaire, celui de Delphine Delobel, la maman maltraitante de Greg, un élève de l’institut de cuisine Auguste Armand dans Ici tout commence. « C’est la puissance de notre métier, aller tellement profondément dans l’humain, être ce passeur, ce révélateur d’émotions, apprécie-t-elle. J’aime faire des choses très différentes, ne pas m’installer dans un registre. »

Christelle Reboul est à l’affiche de la pièce de théâtre « Ave César » avec Frédéric Bouraly, ce samedi 11 mai au Colisée de Lens et le mercredi 29 mai à l’espace Casadesus de Louvroil.

Christelle Reboul a acquis sa notoriété avec la série Nos chers voisins. Photo Laurent VU/TF1
Christelle Reboul avec Frédéric Bouraly dans la pièce Ave César. Photo Fabienne Rappeneau

Neuilly-Poissy distille son message de paix, de fraternité et d’humour

Max Boublil voit sa vie de rêve virer au cauchemar. Photo Latika 2024

Passionné de films de prisons comme Les évadés, Au nom du père ou encore Le prophète, Grégory Boutboul rêvait depuis un moment de réaliser une comédie dramatique en milieu carcéral : « Je voulais mêler émotion et comédie dans un milieu qui ne s’y prête pas au premier abord, confie-t-il. Ce film a été inspiré par plusieurs histoires vraies et notamment les témoignages d’un aumônier juif qui avait célébré des fêtes de Pâques avec des détenus juifs et musulmans. J’ai adoré ce message de fraternité. »

Neuilly-Poissy, c’est l’histoire de la chute aux enfers de Daniel (Max Boublil), propriétaire d’une chaîne de restaurants qui mène la grande vie et qui suite à des malversations financières se retrouve en prison, dans un monde opposé au sien, dont il ne connaît pas les codes et où, en tant que juif, il va devoir apprendre à se faire une place au milieu des autres détenus (Malik Amraoui, Steve Tientcheu…) de différentes communautés et religions avec le soutien d’un aumônier (Gérard Jugnot) et d’une surveillante (Claudia Tagbo).

« Mon personnage est un gars qui se lève le matin dans un 300 m² aux côtés de sa femme (Mélanie Bernier, que Max Boublil retrouve ainsi dix ans après Les gamins) et qui se couche, le soir dans une cellule de 9m2 avec des gars moches ». Un passage du rêve au cauchemar qui paradoxalement va le sortir changé et grandi de cette expérience. Cette évolution était intéressante à jouer. »

Afin d’être le plus juste possible, le réalisateur Grégory Boutboul s’est beaucoup renseigné sur l’univers carcéral et a même pu bénéficier de conseils de certains comédiens, eux-mêmes ancien détenus, qui ont validé la crédibilité de différentes scènes. Plusieurs ont d’ailleurs été tournées dans une prison désaffectée. « Le décor fait 80 % du travail, assure Malik Amraoui. Quand tu rentres dans cette prison, tu ressens toute l’histoire qu’il y a derrière. Le bruit des serrures, les portes qui claquent, ça te met dans le bain. »

« Quand on a tourné la scène d’arrivée de Daniel (Max Boublil) dans la cellule, les trois autres comédiens qui jouaient ses co-détenus avaient eu le temps de se connaître et de créer une complicité entre eux, ce qui laissait forcément Max un peu de côté, indique Grégory Boutboul. J’ai laissé la caméra tourner et j’ai vu Max se laisser gagner par une vraie émotion, une larme est arrivée, c’était plus vrai que nature. »

Le fait de se pencher sur la question des tensions communautaires en prison n’était pas le sujet le plus simple à traiter mais avec les événements du 7 octobre et avec le décès du jeune Nahel, la mission était encore plus sensible. Un contexte qui n’est pas sans rappeler la sortie de Rabbi Jacob avec Louis de Funès en 1973 en pleine guerre du Kippour.

« On savait que ce serait un sujet difficile mais suite aux événements, j’ai eu la sensation que le message ressortait d’autant plus et lors des avant-premières, on a pu constater qu’il y avait beaucoup plus d’émotion dans les réactions du public », indique Max Boublil.

« Quand on reçoit un tel scénario on se pose bien sûr des questions, admet Steve Tientcheu. Mais c’est une comédie avec laquelle on essaie justement de casser les clichés et de véhiculer un message de paix  »

« L’avantage c’est que c’est très bien écrit. On a aussi eu la chance d’avoir beaucoup de liberté sur le tournage. On savait qu’on était sur une pente glissante mais on n’a jamais glissé, se réjouit Malik Amraoui. Il y avait peu d’egos, beaucoup de générosité, une très bonne ambiance sur le tournage, c’est rare et ça a été payant pour le film car ça se ressent à l’image. »

La présence de seconds rôles ou de guests comme Clotilde Courau, Gérard Darmon (déjà présent, pour l’anecdote, dans Rabbi Jacob), Claudia Tagbo et surtout Gérard Jugnot a évidemment ravi les comédiens. « C’est toujours bon de tourner avec ces personnes-là », apprécie Steve Tientcheu. Si par bonheur le message de fraternité peut être entendu, entre deux éclats de rire, l’objectif sera totalement atteint.

« Neuilly-Poissy », une comédie Grégory Boutboul, en salle ce mercredi 8 mai. Avec Max Boublil, Mélanie Bernier, Malik Amraoui, Steve Tientcheu, Gérard Jugnot…

Photo Latika 2024.

L’esprit Coubertin, dans les coulisses du village olympique

Paul (à gauche) incarne l'une des dernières vraies chances de titre olympique pour la France. Photo Bac Films.

Un film sur l’univers olympique à quelques mois des Jeux de Paris, ça ne ressemble pas à un hasard et pourtant Jérémie Sein ne savait pas, au moment où il a commencé à écrire son scénario, que la France accueillerait l’événement. Passionné de sport depuis son plus jeune âge, fils d’un journaliste sportif, le réalisateur a toujours été fasciné par les Jeux et en faire le sujet de son premier long métrage lui est rapidement apparu comme une évidence. Restait à trouver un angle d’attaque et les anecdotes de camarades journalistes sur la vie particulièrement animée des athlètes au sein du village olympique lui ont donné la matière première pour L’esprit Coubertin, en salle depuis ce mercredi 8 mai.

Jérémie Sein a ensuite tout mis en œuvre pour parfaire ses connaissances sur le sujet « J’ai échangé avec des journalistes qui connaissent bien les JO car je pense que l’on ne peut faire de la satire que si l’on maîtrise bien son sujet, précise-t-il. C’est la méthode South Park, on peut être outrancier, puéril, un peu débile mais il faut être carré sur ce que l’on raconte. »

Son travail fut tout aussi pointu pour découvrir le tir, la discipline qu’il a choisie de mettre en avant à travers son personnage principal, Paul, petit génie de son sport (incarné par Benjamin Voisin), beaucoup moins à l’aise dans ses relations sociales et embarqué dans un fonctionnement compliqué avec sa coach Sonia (Emmanuelle Bercot). « Trouver une discipline assez confidentielle était capital et dans le tir il y a quelque chose de la solitude qui était intéressant à traiter, poursuit Jérémie Sein. La vitesse olympique, c’est hyper beau à voir, c’est entre le musicien virtuose et quelque chose de très cinématographique dans la posture, un peu comme dans un western. »

Jérémie Sein avait la volonté de ne pas s’inscrire dans la lignée de la plupart des films de sport « où l’outsider se sublime, se transcende au fil de la compétition et finit par gagner ». Paul est à l’inverse un champion programmé pour gagner et sur lequel vont, en grande partie, reposer les derniers espoirs de médaille d’or de la nation au terme de deux semaines de résultats calamiteux.

Le réalisateur a aussi voulu surprendre par son casting : « Je ne voulais pas aller vers des acteurs qui feraient tout de suite penser à une comédie. J’ai choisi Benjamin Voisin qui a beaucoup l’esprit de compétition et qui, je pense, était finalement de tous les acteurs français le plus éloigné du personnage. En ce qui concerne Emmanuelle Bercot, même dans des films tragiques, j’ai toujours vu en elle un potentiel comique. »

L’esprit Coubertin de Jérémie Sein avec Benjamin Voisin, Emmanuelle Bercot, Laura Felpin, Grégoire Ludig… En salle ce mercredi 8 mai.

 Photo Bac films.