Julien Gosselin, l’un des premiers enfants prodiges de l’école du Nord

Julien Gosselin a mis en scène la fin du monde. Photo Simon Gosselin

Reliée au théâtre du Nord depuis sa création en 2003, l’école professionnelle supérieure d’art dramatique de Lille, rebaptisée en 2014 école du Nord, forme depuis vingt ans, les comédien(ne)s et metteurs en scène de demain. Sous la responsabilité de David Bobée depuis 2021, après avoir été entre les mains de Stuart Seide puis de Christophe Rauck, elle a déjà mis le pied à l’étrier à de nombreux talents que nous vous proposons de découvrir. On ouvre le bal avec Julien Gosselin, issu de la deuxième promotion. 

Déjà considéré par ses pairs comme l’un des metteurs en scène les plus doués de sa génération, Julien Gosselin, 36 ans, n’a pas hésité, depuis une dizaine d’années, à casser les codes pour imposer sa patte dans le monde du théâtre. Son dernier spectacle « Extinction », qui sera joué ce samedi 18 novembre (16 h) au phénix de Valenciennes, a séduit public et critique au festival d’Avignon avec notamment une ouverture inattendue d’environ 1 heure sous forme de bal électro mené par deux musiciens du coin, le Roubaisien Maxence Vandevelde et Guillaume Bachelé, partenaire de promo du metteur en scène.

Une heure de concert sur les cinq que dure cette apocalypse dont Julien Gosselin rêvait depuis longtemps : « Je voulais faire un spectacle sur la fin du monde depuis des années mais à chaque fois je renonçais ou je ne le faisais que partiellement, avoue-t-il. Là, j’ai eu envie de clore le chapitre. »

L’une de ses marques de fabrique réside dans les formats, toujours longs (de 4 à 11 h), de ses propositions théâtrales depuis la création de sa compagnie « Si vous pouviez lécher mon coeur ». Un nom donné en référence à un gimmick entre élèves de la deuxième promotion : « ça vient d’une phrase issue de « Shoah » qui dit « Si vous pouviez lécher mon coeur, vous mourriez empoisonné », explique Julien Gosselin. Stuart Seide nous répétait tout le temps que c’était très Shakespearien comme phrase. »

Un clin d’oeil aussi à ces trois « merveilleuses » années lilloises qu’il n’avait pourtant pas du tout envisagées : « J’ai commencé à travailler avec Pierre Foviau du Bateau feu à Dunkerque. À l’époque, je ne voulais pas d’un parcours passant par une grande école mais quand celle-ci s’est implantée dans la région, il m’a dit que c’était une chance et que même si je n’en avais pas envie, ce serait bien que je la fasse, sourit-il. Il a eu raison, Stuart Seide a été un professeur extraordinaire. Dès ma sortie, j’ai travaillé avec plusieurs acteurs de ma promotion et quelques uns des suivantes. j’habitais encore à Lille et je retournais régulièrement voir les travaux de l’école mais depuis que je vis entre Paris et Calais, je ne peux plus. » L’idée d’y revenir prochainement comme intervenant a néanmoins été évoquée avec David Bobée et lui conférerait un immense plaisir.

Il pourrait y transmettre son talent de la mise en scène: « je suis comme ces joueurs de quatrième division de football qui savent qu’ils vont finir entraîneur. Je n’étais pas un acteur extraordinaire, j’ai vite su que la mise en scène serait davantage pour moi », sourit-il.

Si le théâtre est sa passion, l’homme n’exclut pas de se tourner un jour vers le cinéma, la série ou l’opéra : « Ce sont aussi des domaines qui m’intéressent beaucoup et on me le propose donc je vais finir par m’y mettre mais ma vie, ce sont les salles de répétitions, utiliser la caméra, parler aux acteurs et actrices, travailler la lumière, le son, je ne m’en suis pas encore lassé, confie-t-il. Je voudrais que le théâtre ne s’arrête jamais, que les gens ne viennent pas juste passer 1 h 30 avant d’aller dîner. C’est pour ça que je suis un adepte des formats longs. Pour qu’ils puissent s’y fondre, un peu comme on rentre dans un très long roman, j’ai besoin de donner ça aux spectateurs. C’est plus complexe pour la disponibilité des salles mais ce n’est pas très grave de se compliquer la vie. Ce serait un peu triste de ne faire que des choses plutôt faciles. »

« Extinction » mis en scène par Julien Gosselin et proposé par le Théâtre du Nord, se jouera le samedi 18 novembre (16 h) au Phénix de Valenciennes.

Photo Simon Gosselin

Oldelaf continue de célébrer la tristitude

Alternant entre les concerts, sa pièce de théâtre et ses chroniques radio, Oldelaf, de son vrai nom Olivier Delafosse multiplie les challenges et c’est avec un véritable plaisir qu’il sera ce jeudi 16 novembre sur la scène du théâtre Charcot pour célébrer, avec un peu de retard, les dix ans de l’album Le monde est beau et surtout de la chanson culte, La tristitude, qui l’a fait connaître, en 2011, auprès du grand public.

Les festivités étaient programmées pour 2021 mais la pandémie de Covid est passée par là. « J’ai fait une tournée d’une date à guichets fermés puis les guichets ont fermé et je n’ai plus fait de dates », glisse-t-il, aujourd’hui, avec autant d’ironie que de dépit. « Cette épreuve là a été dure car je venais d’accoucher d’un album très important pour moi, enchaîne-t-il. On a été confronté à ce que l’on n’attendait pas, il a fallu vivre avec de nouvelles règles. J’ai entendu des choses moches du genre, « tant pis pour cet album, tu en feras un autre » mais je me suis battu, même si la tournée est venue sur le tard, je voulais le défendre, le porter vers le haut. Et pour le coup, les gens ont été au rendez-vous ».

Et si on lui parle encore presque tous les jours de La tristitude, Oldelaf ne s’en lasse pas : « ça n’a jamais été pénible, c’est même cool d’être connu pour une chanson. Il y a des gens heureusement qui aiment autant d’autres chansons mais ils ont connu le projet avec celle-là. Ce qui m’ennuie un peu, c’est quand on me réduit à ça, quand je suis invité sur une émission et qu’on veut absolument que je la chante alors que j’ai parfois une chanson plus adaptée au thème du jour. »

L’artiste a-t-il essayé de décortiquer ce succès ? « Oui on cherche forcément à comprendre mais je ne peux pas réussir à reproduire à mon échelle. C’est compliqué quand on veut faire un buzz, il y a une alchimie qui nous dépasse. »

Oldelaf est déjà à l’écriture d’un nouvel album, « Saint-Valentin » avec l’amour, sous toutes ses formes, comme fil directeur pour une sortie prévue en 2024. Le public marcquois aura ainsi la primeur de quelques titres au milieu de tous ceux du répertoire de l’artiste qui ont marqué sa première décennie de carrière.

En parallèle, il brille aussi au théâtre avec Arnaud Joyet dans une pièce initialement baptisée ‘Traqueurs de nazis » puis « La grande traque » et, enfin, depuis peu « Opération Breitzel ».

« On a été ennuyés par plusieurs choses sur les réseaux, ce qui nous a profondément déprimés car nous sommes en plus du bon côté de la barrière que c’est un spectacle d’humour pas pour passer un message politique, s’agace-t-il. On essaie de traquer des nazis en chansons, par le biais de différentes aventures. Le spectacle fonctionne très bien et il n’y a pas une question qui se pose pour les gens présents dans la salle. »

Ravi de varier les plaisirs, de changer de peau, de règles du jeu, Oldelaf entend bien s’attacher à conserver plusieurs cordes à son arc le plus longtemps possible. « Je continue d’apprendre, Il y a plein de choses que j’ai envie de faire, ça m’éclate mais mon temps n’est hélas pas extensible. »

Oldelaf sera en concert au théâtre Charcot de Marcq-en-Baroeul ce jeudi 16 novembre (20 h). Il jouera également sa pièce « Opération breitzel » le 24 janvier (20 h) à Béthune.

Photos Franck Loriou.

Oldelaf sera en concert jeudi 16 novembre à Marcq. Photo Franck Loriou
Oldelaf est aussi au théâtre en ce moment. Photo Francl Loriou

Des plateaux de DNA à la banlieue de Kiev, Adrien Rob comédien tout-terrain

Planète Lille a décidé d’aller régulièrement à la rencontre de comédien(ne)s qui tiennent des rôles récurrents dans différentes séries télévisées pour évoquer leur personnage mais aussi leur parcours et leurs différentes actualités.

Notre nouvel invité, Adrien Rob fait partie depuis l’été 2021 du casting de « Demain nous appartient », une série quotidienne diffusée du lundi au vendredi vers 19 h 10 sur TF1. Les téléspectateurs l’ont découvert dans le rôle de Damien Julliard, membre de la police technique scientifique au commissariat de Sète, qui est depuis devenu le mari d’Audrey Roussel (Charlotte Gaccio), serveuse au Spoon.

Adrien, connaissiez-vous la série Demain nous appartient avant de la rejoindre et quel regard portiez-vous sur ce genre de séries quotidiennes  ?

« Oui, je regardais quand je tombais dessus mais quand on m’a appelé pour passer des essais et surtout quand j’ai su que j’étais pris, je me suis mis à regarder plus assidûment. Je pense qu’au départ j’avais un a priori comme beaucoup de monde, j’avais en tête « Les feux de l’amour » et ce genre de choses mais j’ai tout de suite vu que c’était bien filmé, que les histoires tenaient la route, que ça alliait comédie et polar et surtout que ça jouait vraiment bien, ce qui m’a un peu mis la pression car je n’avais plus tourné depuis deux ans. »

Vous aviez passé tout de suite le casting pour le rôle de Damien ?

« Non, j’avais déjà fait quelques essais pour d’autres personnages présents sur une seule intrigue mais ça n’avait jamais fonctionné. J’étais aussi sur le coup pour le rôle de Louis Guinot dans « Ici tout commence », ça s’est joué entre Fabian Wolfrom et moi. Fabian a eu le rôle et il en a fait quelque chose d’incroyable je n’aurais pas pu mieux faire. De mon côté, je suis très heureux des refus précédents qui m’ont permis d’avoir ce rôle auquel je tiens énormément, ce personnage de Damien que j’adore. »

Pour être crédible en policier scientifique, avez-vous cherché à vous renseigner sur cette spécialité ?

« Mes parents étaient flics tous les deux, j’ai donc demandé à ma mère si elle avait gardé des contacts et parmi ses amies, il y avait une technicienne scientifique. Elle est venue à la maison, on a discuté, elle m’a donné plein de conseils notamment sur le maniement des objets. Je regarde aussi souvent des documentaires et j’observe la gestuelle des policiers scientifiques. »

Damien avait une personnalité assez extravertie au départ. Il s’est beaucoup assagi depuis. Comment avez-vous vécu son évolution ?

«  je pense qu’il a toujours cette folie en lui même si c’est moins écrit mais, c’est vrai, qu’il s’est posé. Il a d’autres priorités, un nouveau monde s’est ouvert à lui quand il a rencontré Audrey, il ne fait plus les choses juste pour lui mais pour la famille Roussel. Il a trouvé sa place dans cette famille nombreuse. Bien sûr, il fallait que ce soit un peu chaud au début, sinon ça n’aurait pas été marrant. »

On a aussi découvert quelques-unes de ses failles…

« Oui, les retrouvailles avec sa sœur et sa maman ont donné de belles scènes à jouer. Damien doit s’apaiser avec son passé, il a énormément souffert de culpabilité suite à la disparition de sa sœur. Ce qui est bien c’est que les Roussel ont été là pour le soutenir comme lui avait été là pour eux auparavant. »

Demain nous appartient possède un casting large mais chacun a sa partition à jouer. Comment vivez-vous cette répartition du temps d’exposition ?

« Il n’y a pas un seul rôle principal. Ingrid Chauvin et Alexandre Brasseur sont les piliers et après tout gravite autour d’eux. Il faut être prêt quand on est mis en avant mais aussi accepter d’être en retrait quand c’est le tour de nos partenaires. Après le fait de faire partie du commissariat est un avantage car nous sommes souvent au coeur des intrigues. »

Avez-vous eu peur avant d’accepter que votre personnage vous colle trop à la peau et vous ferme d’autres portes ?

« Quand on démarre sur une quotidienne, on se pose tous la question de l’étiquette mais je pense que l’image de la télévision à changé. Être comédien, c’est raconter des histoires, procurer des émotions, le job reste le même à la télé, au théâtre ou au cinéma. Je pense même que les comédiens de télévision sont des machines de guerre car le rythme de tournage est bien plus énorme qu’au cinéma. »

Vous y avez déjà goûté ?

«  Oui, j’ai eu un petit rôle dans le film « Patients » de Grand Corps Malade et Mehdi Idir mais aussi dans « Ami-ami » de Victor Saint-Macary ou encore « Les gardiennes » de Xavier Beauvois mais mon premier grand rôle de comédien, c’est celui de Damien. »

Vous auriez pu endosser d’autres carrières ?

« J’avais un bon niveau en basket, j’ai été dans les quinze meilleurs de ma génération, j’ai failli entrer à l’Insep mais ils en ont finalement préféré un autre à mon poste. J’aurais pu jouer en espoirs Pro A à Pau, au Mans ou à Cholet mais je suis finalement parti dans un club de N3. Ensuite, j’ai arrêté, j’ai fait du mannequinat, j’ai rencontré ma femme et je suis devenu comédien ».

Hormis DNA, y a-t-il d’autres projets sur le feu ?

« Il y a deux projets en théâtre mais c’est encore trop tôt pour en parler. Sinon, en télévision, je suis venu chez vous dans le Nord pour tourner un épisode d’une nouvelle série, « Le négociateur » avec François-Xavier Demaison, prévue pour 2024. J’ai aussi tourné, il y a quelques mois en Ukraine, un épisode d’une série, « In her car », qui parle de la guerre, des héros civils. Ça a été une expérience extraordinaire, intense, avec une équipe incroyable, on a tourné dans la banlieue de Kiev, parfois la nuit. Il y avait de l’humanité, de la chaleur humaine. Ça m’a touché d’autant plus que ma femme est Ukrainienne. Ça doit sortir le 24 février.  Et puis, j’ai aussi mon projet musical qui avance bien. »

Retrouvez sur notre site, les autres articles de cette avec rubrique avec Julien Aluguette (Ici Tout commence), Franck Monsigny (Demain nous appartient), Alban Aumard, Franck Adrien et Maxence Victor (Un si grand soleil) ou encore Charlotte Gaccio (Sam, Demain nous appartient).

Damien (Rob Adrien) en pleine enquête avec Karim et Sarah. Photo TelSete/TF1
Damien (Rob Adrien) est en couple avec Audrey Roussel -(Charlotte Gaccio). Photo TelSete/TF1

« Sambre », l’histoire folle d’un violeur en série passé sous tous les radars

Alix-Poisson-ici-avec-Theo-Costa-Marini-incarne-Christine-la-premiere-victime-du-violeur-de-la-Sambre.-©Whats-Up-Films

Pendant plus de trente ans, entre 1988 et 2018, Dino Scala a commis sur les bords de la Sambre plus d’une cinquantaine d’agressions sexuelles sans jamais être inquiété, sans même que le moindre soupçon ne pèse sur lui. Police, justice, politique, médias sont tous passés à côté de cette histoire. Trente années de calvaire pour les victimes dont la parole n’a pas été entendue. Trente années qui en disent long sur le regard porté par la société dans toutes ses composantes sur le viol.

« Certains faits divers deviennent universels car ils racontent mieux que n’importe quoi une société », indique Jean-Xavier de Lestrade, habitué à traiter des sujets sensibles (les affaires Véronique Courjault et Suzanne Viguier par exemple), qui a décidé de s’emparer de cette histoire pour réaliser la mini-série « Sambre », diffusée à partir de ce lundi 13 novembre sur France 2. « J’ai été sollicité par Alice Géraud qui a enquêté et écrit un livre sur cette affaire mais qui s’est aperçue qu’elle ne pourrait pas tout mettre dans son livre et que la série était un format qui pouvait mieux s’y prêter. »

Une histoire sordide dont le réalisateur n’avait que très peu entendu parler, tout comme d’ailleurs Alix Poisson, l’une des ses actrices fétiches, qui incarne la première victime, Christine, à l’écran. « J’ai été très étonnée quand j’ai eu le scénario car j’ai tendance à lire les articles qui concernent ce genre d’affaires et je n’avais pas l’impression qu’elle avait été couverte par les médias. Ça m’a questionnée, avoue-t-elle. C’est fou quand on y pense la responsabilité collective sur la mise sous silence des viols pendant toutes ces années, la difficulté d’entendre qu’un viol peut briser une vie. On parle essentiellement de la justice et de la police mais ces institutions sont juste les reflets de la société. »

En réalisant cette mini-série, Jean-Xavier de Lestrade n’a pas souhaité s’intéresser au parcours du violeur mais bien à celui des victimes, redonner une forme de parole à ces femmes qui n’ont pas été entendues, crues, prises en charge pendant trois décennies et essayer d’analyser les causes de tous ces dysfonctionnements. D’où l’idée de découper la série en six épisodes, chacun étant abordé du point de vue d’un personnage différent : une victime, une juge, la maire d’un village, une scientifique, un policier en charge des dossiers non élucidés et enfin, le violeur, ce monsieur tout le monde que personne ne voulait voir coupable car père de famille, ouvrier modèle, bien inséré socialement, entraîneur au club de football et ami de tous, des élus comme des policiers.

« On voulait traiter les trente ans mais pas sous la forme d’un polar racontant la traque du coupable, poursuit Jean-Xavier de Lestrade. Cette idée d’un personnage par épisode permettait d’avancer dans le temps en explorant différents domaines de la société. »

On mesure ainsi parfaitement les failles des uns et des autres : des policiers qui ne veulent pas s’encombrer de dossiers trop complexes à l’approche de la retraite, une jeune juge à qui l’on met des bâtons dans les roues, une politique qui se heurte au mur d’une opposition et de supérieurs qui lui reprochent de véhiculer une mauvaise image etc ..

Au-delà de ces institutions « Sambre » va même gratter plus loin en pointant la responsabilité de tous et même des proches qui ne veulent pas faire de vagues et souhaitent que leurs compagnes, victimes, gardent le silence pour éviter que ça ne parle sur eux dans le voisinage ou au travail. «  Il y a aussi cette scène entre les femmes de ménage qui est d’une violence dingue puisqu’elles reprochent à l’une d’entre elles d’avoir des avantages « juste » parce qu’elle a été violée », s’indigne le réalisateur. « Le pire c’est que tout ce qui a été écrit est vrai, ça s’est passé. Heureusement on progresse mais quand voit encore la dernière plainte prise en 2012, par une policière, par une femme, la façon dont elle a été mal reçue… La société demande aux victimes de viol de se reconstruire et de passer à autre chose mais je ne pense pas qu’on se reconstruise. Au mieux, on va apprendre à vivre différemment. La femme que vous étiez avant ne pourra plus jamais être la même », insiste Alix Poisson, qui s’est beaucoup documentée sur le sujet pour un court-métrage (1432) qu’elle a réalisé, de son côté, même si celui-ci est davantage axé sur les violences sexuelles faites aux mineurs.

Plus que le récit d’un fait divers, la mini-série « Sambre » de Jean-Xavier de Lestrade, est davantage la radioscopie d’une société avant l’ère « Me too ».

« Sambre », dès ce lundi 13 novembre (21 h 10) sur France 2.

Photo What’s Up films.

L’hommage et le merci de Mireille Mathieu à Edith Piaf

Mireille Mathieu rend un nouvel hommage vibrant à Edith Piaf (C) Propriete exclusive Abilene Disc tous droits réservés

Comme elle l’avait déjà fait par le passé, Mireille Mathieu a décidé d’honorer la mémoire d’Edith Piaf, à l’occasion des 60 ans de sa disparition, en sortant un double vinyle et un double album de reprises de ses plus grands titres mais aussi quelques surprises.

Mireille, que vouliez-vous proposer au public dans ce double album de 28 titres ?

« Quand on rend un hommage, on reprend forcément les plus grands titres, les plus connus, comme La vie en rose, l’hymne à l’amour ou Non, je ne regrette rien. Toutes les chansons ont été remasterisées et on a voulu y mettre quelques raretés comme Le Noël de la rue et Je sais comment. »

Il y a aussi et surtout une chanson inédite, L’amour en robe noire ?

« Oui, j’interprète cette chanson qui a été écrite par Claude Lemesle, un grand auteur connu de tous, qui a fait de la haute couture, un texte sur mesure, pour rendre hommage à madame Piaf, cette immense dame de la chanson française. »

Edith Piaf a beaucoup compté dans votre jeunesse. Pouvez-vous nous rappeler en quoi, sans le savoir, elle a accompagné votre début de carrière  ?

« Je ne l’ai jamais rencontrée mais on l’écoutait déjà beaucoup à la radio, à la maison, lorsque j’étais encore enfant. Ensuite, j’ai gagné un concours local à Avignon en 1964 avec La vie en rose mais c’est surtout le 21 novembre 1965 que les gens ont pu me découvrir à la télévision sur « Le jeu de la chance »,un radio-crochet en direct, un concours pour chanteurs amateurs. Le public décidait à chaque fois qui revenait et j’y ai chanté Jezebel, qui est d’ailleurs la première chanson de ce double album.  Quelques semaines plus tard, quand j’ai effectué la première partie de Sacha Distel à l’Olympia, je n’avais pas encore de répertoire et j’ai donc choisi deux chansons moins connues d’Edith Piaf, Le Noël de la rue et Je sais comment, qui figurent aussi dans ce double album. »

A l’époque, « France soir » vous avez d’ailleurs présenté comme la nouvelle Piaf ?

« Oui, je me souviens de cette « Une » du journal. Pour la débutante que j’étais, c’était un compliment incroyable mais pas facile à assumer. J’ai heureusement eu la chance de travailler ensuite avec le plus grand manager, Johnny Stark, qui m’a permis de collaborer avec les meilleurs comme Michel Legrand, Paul Mauriat ou encore Maurice Vidalin. »

« Mireille Mathieu chante Piaf » chez Sony Music.

Pour fêter ses soixante ans de carrière, Mireille Mathieu repart dans une tournée internationale (Canada, Allemagne, Autriche, Slovaquie, République tchèque) en 2024 avant de revenir à Paris à l’Olympia du 24 au 26 octobre 2025. Elle sera au Nouveau Siècle à Lille le 30 novembre 2025.

Photo album Mireille Mathieu (C) Propriété exclusive Abilene Disc tous droits réservés