Simon Wass et Rocco Mathy, réunis pour le meilleur et pour le rire

Simon Wass et Rocco Mathy vont partager à l'affiche ce jeudi 17 avril au Fort de Mons.

Dans l’univers de plus en plus concurrentiel de l’humour, Simon et Alex, les créateurs de Badin ! Productions se démènent depuis quelques mois pour faire du restaurant du Fort de Mons-en-Baroeul, un haut lieu de divertissement dans la métropole lilloise.

Les deux hommes multiplient et testent les concepts. « L’idée c’est de diversifier les soirées, abonde Simon Wass, tantôt sur les planches en tant qu’humoriste et souvent aussi comme maître de cérémonie, tantôt en coulisses sous sa casquette d’organisateur. On essaie de varier les formats pour voir ce qui plaît le plus aux gens, on se demande aussi quelle est la bonne fréquence. » Faut-il proposer beaucoup de choses au risque de lasser ou faut-il espacer les soirées mais avec, cette fois, le danger d’être moins identifié ? Pas facile de trouver le bon équilibre.

Simon Wass poursuit ses expérimentations, ce jeudi 17 avril en se prêtant à l’exercice du 30-30 avec le comédien belge Rocco Mathy, déjà aperçu lors de soirées précédentes. Un enchaînement sans véritable fil directeur. « On écrit ensemble donc on sait ce que chacun fait mais il n’y a pas eu de coordination sur les thèmes à aborder ou le type de blagues à faire, précise Simon Wass. On n’a pas le même humour mais on propose une ambiance quand même assez similaire. Nous ne sommes pas trop dans l’absurde ou dans le « What the fuck » mais on raconte des scènes de vie, on partage notre expérience. Après, c’est assez courant de ne pas avoir de fil directeur. Quand on fait des plateaux avec huit humoristes, on fait des choses très différentes donc il n’y a aucune obligation. On a tout de même un point en commun : une Céline chacun en première partie : Céline Charmion et Céline VDB.

« Simon et moi, on n’a pas la même énergie, pas les mêmes angles mais on n’a pas un humour diamétralement opposé, ça reste du stand-up pur et dur, confirme Rocco Mathy. On va présenter chacun son univers mais j’avoue que ça peut être sympa de monter un spectacle avec une vraie unité. Je vais d’ailleurs essayer de le faire sur un 3 x 20 minutes avec Robby et Thibaut », deux de ses compatriotes, eux aussi déjà aperçus à Lille.

Comédien depuis une dizaine d’années avec une formation plutôt en théâtre classique, le Belge s’est lancé dans le stand-up il y a un peu plus de trois ans : « J’ai beaucoup joué au théâtre, j’ai fait de la mise en scène, je me suis formé à plusieurs choses comme la danse, la pose de voix, le chant. J’ai aussi fait des choses sympas en télévision mais ce n’est pas trop mon truc, il y a trop de temps d’attente. Le stand-up, j’en avais envie depuis longtemps mais ça me faisait très peur. Monter seul sur scène, c’est ce qu’il y a de plus difficile. Quand tu fais une blague au restaurant avec tes potes, si ça ne fonctionne pas, ce n’est pas top mais ça reste tes amis. En revanche sur scène, si les gens ne rigolent pas, c’est violent. Il faut prendre son ego et vite le déchirer. En revanche, si ça rigole, c’est un moment incroyable. »

Rocco Mathy le reconnaît, le stand-up est aujourd’hui devenu « une passion dévorante ». Au point de venir régulièrement jouer dans le Nord mais aussi d’ouvrir ses propres Comédy clubs dans plusieurs villes de Belgique.

« Banal », une heure de blague (30 minutes chacun) par Simon Wass et Rocco Mathy, ce jeudi 17 avril (20 h) au restaurant du Fort de Mons. Prix : 7 €.

Frédéric François, l’inusable messager de l’amour

Frédéric François, un artiste à l'incroyable longévité.

Rares sont les chanteurs qui traversent les décennies, les générations. Frédéric François, le plus Français des chanteurs italo-belges en fait partie. Soixante-cinq ans de carrière, une quarantaine d’albums studio et plusieurs centaines de chansons à son actif : les chiffres donnent le vertige. « Moi, je ne les compte pas, sourit-il. Je dis juste merci à la fidélité du public qui fait que mes chansons se transmettent de génération en génération, chantées par les parents à leurs enfants, entendues peut-être dans des fêtes d’école, des fêtes des mères ou des fêtes de fin d’année. Je fais ainsi parfois un peu partie de la famille. »

Depuis 65 ans, Frédéric François qui vient de sortir ce vendredi 11 avril son nouvel album « Tout s’oublie un jour », est, en effet, rentré dans des tas de foyers, au propre comme au figuré. «  Il y avait eu un jour une émission sur TF1, les caméras étaient dans la maison d’un couple où il avait un mur rempli de Johnny Hallyday et un autre de Frédéric François. La dame avait un tatouage de moi et le mari un de Johnny. Ils avaient tous les deux des tas de gadgets nous concernant et même dans la chambre à coucher, il y a avait un coussin Johnny et un autre à mon effigie, j’avais trouvé ça génial mais je me suis aussi demandé ce qui fait qu’ils se soient autant accrochés à deux artistes comme nous dans leurs vies. »

Laisse-moi vivre ma vie, Je t’aime à l’italienne, Mon cœur te dit je t’aime sont autant de tubes qui ont fait la notoriété de cet artiste qui a toujours chanté l’amour, l’espoir, le bonheur… « Mes chansons sont raccrochées à des souvenirs de la vie des gens, ce qui importe ce ne sont pas les millions de disques vendus mais les millions de gens que j’ai pu rendre heureux », assure-t-il. Son dernier titre, Tout s’oublie un jour, « parle bien sûr des peines de cœur, que seul le pouvoir du temps peut effacer progressivement mais aussi de tous ces gens touchés par l’anxiété, le stress, les burn-out, même dans la jeune génération, et cette chanson est là pour dire que la vie continue et que les moments de bonheur vont arriver. »

Pour ce nouvel album, Frédéric François s’est entouré de l’un de ses auteurs fétiches, Frédéric Zeitoun, mais aussi de petits nouveaux comme Lionel Florence, parolier de plusieurs tubes de Florent Pagny et Pascal Obispo mais aussi de comédies musicales comme Les dix commandements ou Le roi soleil. « Ils n’écrivent pas de la même façon et ça me permet de dire des choses différentes », que le public va s’approprier un peu partout dans le monde car s’il a su traverser le temps c’est aussi parce qu’il a su s’adapter aux évolutions de l’industrie musicale. « Il y a des gens qui m’entourent dont un informaticien qui s’occupe de mes réseaux sociaux, ma fille qui a travaillé dans le cinéma fait mes clips, le dernier a dépassé les dix millions de vues et je me tiens au courant des streamings, confie-t-il. Ça marche fort en France et en Belgique bien sûr mais aussi au Brésil, aux États-Unis, en Australie. Je sais que les jeunes consomment la musique autrement mais j’ai la chance de vendre encore beaucoup de disques physiques grâce à mon public. »

Le petit Francesco Barracato, devenu Frédéric François, en a donc parcouru du chemin tout au long de sa riche carrière, réalisant le rêve de son père qui clamait à qui voulait l’entendre, dans les bistrots siciliens, que son fils allait devenir un grand artiste. « La mode du disco a bien failli m’emporter mais l’ouverture des radios libres dans les années 1980 a permis de revenir sur le devant de la scène. » Les disques d’or et les concerts dans les salles mythiques comme l’Olympia se sont ensuite enchaînés. Son public ne l’a jamais lâché. La belle aventure continue et même si tout s’oublie un jour, Frédéric François ne semble, lui, pas près de sortir du cœur de ses fans.

Le nouvel album de Frédéric François « Tout s’oublie un jour » est disponible depuis ce vendredi 11 avril. L’artiste sera en concert le 28 février à la Cité des Congrés de Valenciennes-Anzin et le 1er mars au théâtre Sébastopol de Lille.

La proximité avec le public a fait le succès des Cowboys fringants

Les cowboys fringants promettent un superbe show au public lillois. (c) JF SAVARIA

Le groupe rock folk québécois des Cowboys fringants pose ses valises ce samedi 12 avril (20 h) au Zénith de Lille. Entretien avec l’un des principaux auteurs des chansons, le guitariste et chanteur Jean-François Pauzé…

Jean-François, lorsque vous avez créé ce groupe en 1995 avec Karl Tremblay alors que vous étiez encore étudiants, vous ne pouviez pas imaginer exister encore trente ans plus tard ?

« Ce n’était, en effet, pas dans nos plans immédiats puisqu’au départ on avait monté ce groupe pour faire rire nos copains. On ne pouvait pas imaginer que ça allait durer une si longue période. C’est dur d’analyser les raisons de ce succès mais je pense que la proximité avec le public lors de nos spectacles est vite devenue notre marque de commerce et qu’il y a eu beaucoup de bouche à oreille, d’abord au Québec puis dans l’Europe francophone. Nos textes ont aussi su fédérer une certaine partie de notre public, même si nos références ne parlent pas forcément à tout le monde en Europe. »

Le groupe a vécu plusieurs secousses avec le départ du batteur Dominique Lebau à la fin des années 2000 et, surtout, le décès de Karl Tremblay, il y a quelques mois. Il a fallu se relancer à chaque fois, est-ce que ça a toujours été une évidence de continuer cette aventure ?

« Après le départ de Dom, il a en effet fallu reconstruire le groupe mais ça n’a pas été trop long. En revanche, depuis le décès de Karl, c’est vrai que nos activités sont un peu à l’arrêt. On se contente des projets en cours comme cette comédie musicale que vous verrez à Lille et on analysera au fur et à mesure quelle suite on veut donner ou pas. »

Karl Tremblay avait eu le temps d’enregistrer quelques titres qui figurent dans le dernier album « Pub Royal ». J’imagine que ça doit être particulier de les chanter aujourd’hui sur scène sans lui ?

« Il y a vraiment eu des moments assez difficiles à vivre. D’abord pour lui qui était très malade au moment où il enregistrait ces titres là mais il voulait vraiment les chanter. Le voir dans cet état, n’était pas non plus évident pour nous et c’est vrai que de les entendre chanter par d’autres personnes que lui, ça crée quelque chose d’ambivalent. D’un côté, nous sommes contents que ça se perpétue mais de l’autre, c’est dur de savoir qu’il ne reviendra plus les chanter avec nous. »

De nombreux personnages fictifs comme Gina Pinard ou Jipi Labrosse peuplent vos chansons. Parlez-nous d’eux ?

« J’ai toujours été fan des chansons où les personnages entraient en jeu donc on a fait en sorte de concocter des personnages hauts en couleur, totalement ridicules dont on se sert à travers ce projet de comédie musicale. »

Vous êtes définis comme un groupe très engagé sur le plan politique, est-ce indispensable à vos yeux que votre musique véhicule des messages, fasse réfléchir ?

« Non, il n’y a aucune obligation et on a aussi des chansons avec des histoires loufoques, simples, pathétiques. Une chanson c’est fait pour divertir. D’ailleurs je n’aime pas trop cette étiquette de groupe engagé qui nous a été collée car il s’agit d’une trentaine de chansons sur plus de deux cents titres qu’on a pu faire. »

Vous disiez tout à l’heure qu’en Europe, tout le monde n’a pas toujours les références quand vous évoquez la politique, l’histoire du Québec dans vos textes, est-ce qu’il y a du coup des adaptations quad vous jouez hors de vos frontières ?

« Non, on a toujours fait comme au Québec et je pense que les fans des Cow-boys fringants font eux même leur recherche,qu’ils ont la curiosité de comprendre les références. C’est la démarche que je faisais moi-même quand j’écoutais à 25-30 ans les chansons de Renaud dont j’étais un grand fan pour comprendre les références que je n’avais pas. »

Vous êtes sensible aux questions écologiques. Que vous inspire la décision du groupe français Shaka Ponk qui a décidé de stopper sa carrière en plein succès pour des raison environnementales, en raison d’une trop grande empreinte carbone générée par leurs déplacements, leur logistique ?

« Je n’étais pas encore au courant de leur démarche mais c’est tout à leur honneur. Nous on a une fondation cowboys fringants pour compenser. Ce n’est pas parfait mais on a déjà planté plusieurs millions d’arbres, on limite les déplacements notamment en avion, mais on a quand même besoin d’avoir une carrière pour vivre. On fait des compromis. »

Lille est un public réputé en France, est-ce que cette réputation a franchi les frontières et quels souvenirs gardez-vous de vos précédents passages ?

« Souvent quand un journaliste pose ce genre de questions, on a tendance à répondre dans chaque ville où l’on passe que c’est le meilleur public mais pour le coup, je dois admettre qu’on a de superbes souvenirs ici. On a déjà joué au Splendid et à l’Aéronef avec un public complètement fou. »

Les Cowboys fringants seront en concert ce samedi 12 avril (20 h) au Zénith de Lille.

Damien Sargue surfe sur le retour en force des comédies musicales

Damien Sargue reforme notamment son duo avec Cécilia Cara. (c) Asj productions - Stefan Mucchielli

Parler de triomphe pour évoquer le spectacle « Les comédies musicales » est un doux euphémisme. Depuis les premières dates en 2022, le succès ne se dément pas, les tournées s’enchaînent et plusieurs dates sont d’ailleurs prévues ces prochains jours dans la région avec La Luna à Maubeuge, ce vendredi 11 avril ; le théâtre Sébastopol de Lille le samedi 12 avril (20 h) et, enfin, le Kursaal de Dunkerque le samedi 19 avril (20 h).

Une vraie fierté pour Damien Sargue, inoubliable Roméo, à l’origine du projet avec quelques autres artistes. « Il y a toujours eu dans l’air cette envie de monter un spectacle reprenant les plus grands titres des différentes comédies musicales avec plein d’artistes qui en sont issus mais il y a toujours eu des soucis de productions, de disponibilités des uns et des autres et ça ne s’était finalement jamais monté mais à la sortie du Covid, on a décidé de le faire nous en constituant une petite équipe de gens qui se connaissaient bien avec Priscilla Betti, Ginie Line, Cécilia Cara, Gwendal Marimoutou, Merwan Rim et Alexis Loizon. On sentait qu’il y avait un bon feeling entre nous et on a eu le nez fin parce que nous sommes aujourd’hui devenus une vraie bande d’amis, se réjouit-il. On a commencé dans des petites sales de 300 places et on a vite rempli dans des grosses salles. »

Une aventure également rendue possible par la confiance accordée par le producteur Alexandre Sorin : « C’est un mec génial avec qui on aime beaucoup travailler, poursuit Damien Sargue. Il fallait croire au projet dès le départ, il y a cru et je pense qu’aujourd’hui il est très content. »

Au cours du spectacle, ce sont environ 80 titres, issus d’une trentaine de comédies musicales qui sont proposés au public. « On chante forcément tous les titres qui nous ont rendu populaire mais le pari c’était aussi de reprendre d’autres chansons en solo, en duo, en trio, indique-t-il. J’ai eu la chance de faire Le blues du business man ou SOS d’un terrien en détresse de Starmania, Time of my life de Dirty Dancing mais aussi du Michael Jackson avec la comédie musicale qui lui est consacrée à Broadway. » Quelques invités viennent parfois se mêler à la troupe. Ce fut le cas avec Hélène Ségara, Natasha Saint-Pier ou Florent Mothe.

Immense succès en Asie

Le succès du spectacle s’inscrit dans une ère de retour en force du genre avec des nouvelles versions de Starmania, Notre Dame de Paris, dont il a d’ailleurs fait partie, ou encore Les dix commandements. « C’est vrai qu’il y a une espèce de renouveau avec des comédies musicales qui avaient ouvert la voie dans les années 2000 mais aussi d’autres plus modernes comme La Haine ou Molière, l’Opéra Urbain, qui sont aussi de superbes spectacles, confie-t-il. On a passé cette période où a comédie musicale était considérée comme un peu ringarde. Il y a peut-être aussi eu pendant quelques temps une petite lassitude car il y en a eu beaucoup qui sont sorties à peu près au même moment ou c’est peut-être tout simplement cyclique comme la mode. »

Damien Sargue a toutefois eu la chance de continuer à connaître le succès même très loin de nos frontières, Roméo et Juliette étant une immense réussite avec des adaptations dans une douzaine de pays et notamment en Asie. « On a commencé Roméo et Juliette là-bas en 2006 et depuis j’y suis régulièrement pour plusieurs mois. Je commence à avoir mes habitudes là-bas. Ils sont vraiments friands de comédie musicale. C’est bluffant, grisant de jouer là-bas car il y a une ferveur assez folle, ils connaissent les chansons en Français par coeur. Les gens nous attendent à la fin des concerts, nous donnent des cadeaux, on a l’impression d’être les Rolling Stones. »

Rêves de comédien

En compagnie de Cécilia Cara, il a aussi pris part, à Shangaï, à un spectacle sur les duos éternels où ils reprennent les plus belles chansons d’amour. Un show que ses fans espèrent voir un jour se monter en France et dans lequel figure deux de ses propres chansons, en Anglais, écrites par Cyril Niccolaï. Les prémices d’un futur album solo ? « J’aimerai bien ; on va y travailler avec aussi des titres en Français », promet-il. Le tout est de trouver du temps dans un agenda bien rempli, l’artiste débordant de projets, celui de s’essayer au métier de comédien se faisant aussi ressentir de plus en plus fort. « J’avais eu quelques contacts mais je n’étais pas disponible mais dans les comédies musicales on est déjà dans l’interprétation. Chanter me fait vibrer mais interpréter un rôle me plairait aussi beaucoup, que ce soit pour le théâtre, le cinéma ou la télévision. »

« Les comédies musicales », ce vendredi 11 avril (20 h) à la Luna à Maubeuge ; samedi 12 avril (20 h) au théâtre Sébastopol à Lille et le samedi 19 avril (20 h) au Kursaal à Dunkerque.

Au fond du trou : des tranches de vie burlesques

Agnès Miguras a pris du plaisir à tourner Au fond du trou. (c)Arte

Si vous avez aimé la web série 18 h 30 de Maxime Chamoux et Sylvain Gouverneur, vous devriez apprécier Au fond du trou, présentée dans la catégorie format court lors du récent Festival Séries Mania à Lille, et actuellement disponible sur la plateforme Arte.TV. Plusieurs des membres du casting avaient d’ailleurs cette référence en tête. « J’avais trouvé la série très qualitative, très intéressante, j’aimais bien leur travail, confie Nicolas Berno . Quand j’ai passé le casting, j’ai lu les textes, ça m’a fait rire tout de suite, ce qui n’est pas toujours le cas pour une comédie. J’ai vite vu le ton que les réalisateurs souhaitaient donner et j’ai adhéré tout de suite au type d’humour, aux angles choisis, aux personnages. »

Agnès Miguras avait également vu et apprécié 18 h 30 mais elle n’avait pas, initialement, fait le lien avec les réalisateurs : « Je m’en suis rendue compte en regardant leurs parcours, j’ai retrouvé cette écriture fine, caustique, humaine », précise-t-elle.

Tournée dans la région à Coudekerque-Branche, la série a pour cadre un terrain de minigolf où se jouent différentes saynètes de la vie quotidienne, indépendantes les unes de autres avec par exemple un rendez-vous amoureux ou encore un entretien professionnel  : « Il y a un truc très convivial dans le minigolf que j’aime bien et j’ai apprécié le contraste entre ce lieu censé être calme, un espace de détente, de divertissement, et ces personnages excités, au fond du trou, qui se déchirent », poursuit Nicolas Berno. « Mon personnage est assez fou, elle a une double facette. Elle est en mode séduction pour un rendez-vous amoureux, elle montre sa meilleure version d’elle-même mais en même temps elle se pointe avec son fils, un pré-adolescent, et dès qu’elle s’adresse à lui elle montre un autre visage, plus inquiétant, et il y a même un moment où elle va carrément péter un câble », sourit, de son côté, la comédienne.

Le format court convient pleinement à Nicolas Berno : « C’est agréable pour le téléspectateur, ça se consomme facilement, indique-t-il. En tant qu’acteur, le format court peut bien sûr avoir un côté frustrant, quand on rentre dans un personnage et qu’on s’y sent bien, on a envie d’y rester un peu plus longtemps mais j’aime le rapport au rythme que ça impose, ça devient plus du sketch que de la fiction. Ce sont des tableaux différents, il n’y a pas de lien entre les personnages mais chaque épisode a son identité et sa profondeur. Il faut vraiment être efficace tout de suite.  Ce qu’ils ont réussi à faire sur la saison 2 de Bref est pour moi la quintessence du programme court réussi. »

Agnès Miguras ne voit pas tout à fait les choses de la même façon : « J’ai participé à la série Nos meilleures années sur M6, il y a quelques mois et là c’était vraiment du format court, on tournait chaque jour 8 sketchs de 2 à 3 minutes. Avec Au fond du trou, on est davantage dans le court métrage, les épisodes font quand même douze à seize minutes, souligne-t-elle. Le tournage est plus court mais ça ne change pas fondamentalement la façon de jouer. » Alors format court ou court métrage, au final peu importe, tant que le plaisir du téléspectateur n’est pas, lui, en portion congrue.

« Au fond du trou », saison 1, 6 épisodes, disponibles sur la plateforme d’Arte. Avec Rosa Bursztein, Agnès Miguras, Nicolas Berno, Nicolas Lumbreras.