« Avec ou sans enfants ?» explore les joies et les contraintes de la parentalité

Rayanne Bensetti est à l'affiche de cette comédie sur la parentalité. (c) Evgenia Alexandrova

Les enfants constituent l’un des principaux sujets de dispute avec la famille ou les amis, alors forcément quand le seul couple de la bande qui n’a pas encore de progéniture décident de se marier à l’étranger et d’inviter tous les potes pour ce grand moment mais sans les enfants, c’est le début des ennuis. Surtout quand ces mêmes camarades bravent l’interdit et déboulent avec leurs chères têtes blondes en espérant pouvoir les cacher aux futurs mariés, ça peut vite tourner à la catastrophe.

Pour son premier long métrage, Avec ou sans enfants ?, la réalisatrice Elsa Blayau a fait appel à une belle brochette de comédiens parmi lesquels Rayane Bensetti, Joséphine Drai ou encore Tiphaine Daviot. « C’est une comédie donc tout est traité avec beaucoup d’humour mais ce que je trouve cool dans ce film c’est que l’on aborde pas mal de sujets comme le couple, la parentalité, les bandes de potes, les problèmes que l’on peut rencontrer au quotidien », confie Rayane Bensetti.

Le jeune homme n’ayant pas encore connu les joies de la paternité, il s’est inspiré de quelques connaissances, même si la plupart de ses amis les plus proches sont dans le même cas que lui : «Mon personnage est un très mauvais papa, il est très tête en l’air. Il pourrait oublier son fils à la plage et ne s’en rendre compte que le lendemain, sourit-il. C’était assez drôle à faire. »

Le film dresse d’ailleurs une galerie complète de parents : du papa poule à la maman stressée en passant par celle qui ne s’occupe pas beaucoup de ses chérubins. « Tous les personnages sont assez hauts en couleur, poursuit-il. Tous ne sont pas irréprochables mais comme disait mon père « il n’ a pas de papa parfait, il n’y a que des papas qui font de leur mieux ».

Entre une organisatrice de mariage pas très conciliante, des enfants pas toujours obéissants et des querelles de couple qui éclatent au grand jour, ce week-end de mariage ne s’annonce pas de tout repos. Heureusement, tous sont solidaires : « Quand on part en vacances entre amis, il y a toujours des petits conflits, souvent pour des bêtises mais on n’a pas voulu aller là-dedans pour ce film mais plutôt partir du principe qu’il fallait justement se serrer les coudes pour éviter que les mariés ne découvrent les enfants », précise Rayane Bensetti.

Forcément tout ne va pas se passer comme prévu, ce qui occasionne quelques scènes que les acteurs ont pris un immense plaisir à tourner : « Hormis Joséphine (Drai), je ne les connaissais pas mais on est tous vite devenus très potes et j’ai l’impression que ça se ressent à l’écran. »

« Avec ou sans enfants ? », un film d’Elsa Blayau, en salle à partir de ce mercredi 19 février. Avec Rayane Bensetti, Tiphaine Daviot, Joséphine Drai, Bertrand Usclat, Nadia Roz, Adèle Galloy…

Le Mohican : la légende du berger qui a dit non à la mafia

Sarah (Cécile de France) est prête à aller très loin par amour pour ses enfants, Photo Tandem films

Deux documentaires qui donnent naissance à un film, c’est l’histoire du Mohican  de Frédéric Farrucci. C’est le fruit de plusieurs rencontre : celle avec un vétérinaire agricole corse Marc Memmi, qui interprète son propre rôle dans le film et celle d’un berger du Littoral dans le Sud de l’île de beauté, Joseph Terrazzoni, qui se sentait de plus en plus comme une anomalie dans le paysage, encerclé par des installations touristiques et qui se surnommait « Le dernier des Mohicans ».

« J’ai eu envie d’extrapoler sur ces crainte, explique le réalisateur. Lui n’a pas subi de menaces, de pressions mais il a eu des propositions qu’il a toutes rejetées. Tous les événements du film sont fictifs mais ils sont tous inspirés de choses qui se sont réellement produits en Corse ces dernières décennies. » Dans le film, Joseph (Alexis Manenti), mis sous pression par la mafia qui veut racheter son terrain pour bâtir un projet immobilier va tuer par accident l’un des hommes chargés de le faire céder. Un événement qui va l’obliger à fuir, se cacher et à devenir l’objet d’une véritable traque.

Un film politique qui prend parfois des allures de western des temps modernes : « Je n’envisage mon travail de cinéaste que sous l’angle politique. J‘aime la façon dont le cinéma de genre, agit un peu comme un cheval de Troie et permet de traiter d’une époque, d’un lieu, de questions politiques, tout en étant dans la fiction, poursuit-il. J’ai voulu aller vers le western, de par la nature du territoire. Quand j’ai tourné le documentaire avec cette végétation rase, cette étable en bois et en voyant ce berger sur son quad, en train d’amener ses chèvres en pâturage, j’avais vraiment l’impression d’être plongé dans un western. »

Un genre qui se prête parfaitement à l’aspect légendaire que voulait insuffler Frédéric Farrucci dans son film : « Il y a en Corse une sorte de mythologie populaire qui érige en légende des grandes figures du banditisme ou de la lutte indépendiste et j’avais très envie d‘écrire sur ce personnage un peu banal qui par son attitude prend une stature légendaire.  Je me suis demandé comment se créer une légende aujourd’hui. Avant, ça se transmettait au coin du feu, via les chansons mais de nos jours l’endroit où les réputations se font et se défont en un rien de temps, ce sont les réseaux sociaux.C’est par ce biais que Vannina va faire du combat singulier de son oncle Joseph, un combat collectif ». Et ainsi faire naître la légende du Mohican.

Excellent Alexis Manenti

Afin de donner un véritable ancrage à son propos, Frédéric Farrucci a souhaité un casting quasi exclusivement composé de comédiens corses, à l’exception de Mara Takin, qui incarne Vannina, la nièce du berger : « On a même fait un casting sauvage et on a pris des gens rencontrés lors des documentaires. J’avais envie de chercher une justesse du territoire via des individus qui y vivent au quotidien », insiste-t-il.

L’homme réfute, en revanche, la volonté de lancer un appel écologique à la protection du littoral corse : « Le réalisateur Billy Wilder disait « quand je veux faire passer des messages, je vais à la poste », sourit Frédéric Farrucci. « Quand des choses me travaillent ou me heurtent dans la vie, ça me donne des sentiments et des convictions que j’ai envie de partager mais dire que je veux passer un message, c’est un terme trop fort pour moi. »

Le film vaut aussi par la performance dAlexis Manenti, repéré de longues dates : «  Au départ ce film devait être un court métrage. Au casting, il avait fait des essais de fou, d’une intensité rare, assure le réalisateur. Il a une intelligence du jeu, des intuitions qui se révèlent souvent très justes. Il a un mélange d’archaïsme et de modernité. J’ai eu un vrai coup de foudre et je l’ai gardé quand on a finalement décidé d’en faire un long métrage ».

Un choix qu’il n’a jamais regretté, le comédien amenant « cette complexité, ce mélange de force et de fragilité qui donne toute sa puissance au rôle », un personnage qu’Alexis Manenti a travaillé aux côté du véritable berger pour se familiariser avec le métier

« Le Mohican », un film de Frédéric Farrucci, en salle depuis le 12 février. Avec Alexis Manenti et Mara Takin

 

« Le mentalisme est très rationnel » assure Fabien Olicard

Fabien Olicard joue son spectacle Archétypes ce dimanche au Zénith de Lille. Photo Laura Gilli

Le public du Zénith de Lille aura le privilège ce dimanche 16 février (18 h) d’assister à l’une des dernières représentations du spectacle « Archétypes » que Fabien Olicard aura proposé pendant deux ans et demi. « C’est un peu surréaliste car on l’a lancé en octobre 2022 mais j’ai l’impression que l’on vient de le démarrer. Comme c’est du spectacle vivant, il est toujours en train d’évoluer, je n’ai jamais, l’impression qu’il est abouti, d’avoir trouvé sa version ultime, mais avoir une date de fin c’est bien, ça permet de prendre conscience qu’il est temps de créer de vrais souvenirs, pas juste d’avoir couru chaque jour après les trains, sourit-il. C’est aussi bien que ça s’arrête parce que les histoires ont du sens quand le livre est refermé. »

Depuis quinze ans, habitué à ouvrir un nouveau spectacle très rapidement après le précédent, Fabien Olicard ne sait, en revanche, pas encore quand le prochain verra le jour : « J’ai toujours enchaîné en laissant à peine deux ou trois semaines entre deux shows mais là je prends pour la première fois une pause à durée indéterminée. J’ai plein de projets de livres et de vidéos auxquels j’aimerai me consacrer un peu plus, j’ai aussi envie de passer un peu moins de temps sur les routes et, surtout, j’ai le sentiment que j’ai trouvé la recette pour écrire les spectacles et ça n’est pas une bonne nouvelle, insiste-t-il. Ça peut sembler prétentieux mais je pense être capable d’écrire en deux jours les fondements d’un spectacle qui plaira au public, remplira les salles et fera que tout le monde sera content, sauf moi, car je n’ai pas envie d’appliquer une formule. J’ai envie de prendre le risque de faire les choses autrement. Donc ça durera peut-être juste six mois ou deux ans, on verra. »

S’il aime délivrer quelques astuces dans des livres qui cartonnent partout dans le monde (notamment en Chine, Italie, Roumanie, Lituanie), Fabien Olicard, qui s’est aussi exercé dernièrement à la fiction interactive (« La harpe des quatre saisons », où le lecteur est maître de son destin), ne donne évidemment pas tous ses secrets : « Je ne scie pas la branche sur laquelle sont assis les mentalistes : je ne vais pas les expliquer les choses que l’on fait sur scène pour bluffer les spectateurs , d’autant qu’elle n’ont aucun intérêt dans la vie de tous les jours ; en revanche, les techniques de mémoire ou pour réussir un entretien d’embauche, ça peut aider. J’ai beaucoup appris dans les livres et ça m’importait de laisser une trace dans une bibliothèque de village ou une librairie. »

La transmission est une valeur essentielle à ses yeux : « Le mentalisme est devenu très tendance depuis quelques années et j’aime donner des conseils à de jeunes talents. J’ai écrit récemment un spectacle pour Charlie Haid. Il n’y a pas de notion de concurrence. Quelqu’un qui aime Viktor Vincent peut aussi venir à mon spectacle, il aura droit à deux propositions artistiques très différentes. »

La marque de fabrique de Fabien Olicard, c’est le mélange des genres : « Ce que l’on me reprochait parfois sur mon premier spectacle fait aujourd’hui mon originalité, sourit-il. Je mêle humour, science et mentalisme. »

Pour se faire, il se tient bien à jour des nouvelles découvertes, notamment dans les neuro-sciences : « Lors de la sortie de mon premier livre, j’avais été invité sur une radio avec un vieux médecin et je l’ai entendu dire des tas de bêtises, des choses que l’on pensait vraies quand il a passé son diplôme mais qui ont été démontées depuis. Je donne un exemple : on disait avant que le poisson était bon pour la mémoire. En fait, on sait aujourd’hui que le phosphore n’est ni meilleur, ni moins bon pour la mémoire mais aussi qu’il n’y a ni plus ni moins de phosphore dans le poisson que dans d’autres aliments. Je fais donc attention à ne pas penser que ce que je sais aujourd’hui scientifiquement sera vrai pour toujours. »

La science est d’autant plus importante pour ses spectacles que le mentalisme est en réalité quelque chose de très rationnel : « Les mentalistes, moi y compris, entretiennent un petit flou mais si je suis honnête, j’avoue que tout ce que je fais a une explication logique, rationnelle et méthodique. Ce qui explique qu’à l’inverse de l’hypnose, il n’y a pas de gens plus ou moins réceptifs. Il n’y a pas de défi entre le mentaliste et le spectateur. Je le dis dans mon show, si la personne ne fait pas ce que je lui demande, il n’y a pas de miracle, ça ne fonctionnera pas. »

« Archétypes » de Fabien Olicard, ce dimanche 16 février (18 h) au Zénith de Lille.

Charlotte de Turckeim : « Je pensais qu’ils m’appelaient pour être dans le jury »

Charlotte de Turckheim a fait ses premiers pas la semaine passée dans Danse avec les Stars. Photo TF1/Pixeline

La comédienne Charlotte de Turckheim fait partie des six personnalités qui ont ouvert le bal, la semaine passée, lors du premier prime de l’émission Danse avec les Stars (tous les vendredis à 21 h 10) . Avec son partenaire, Yann-Alrick Morteuil, elle a récolté une cinquième place avec 20 points, soit une note moyenne de 5 finalement supérieure à ce qu’elle estimait valoir avant de se lancer dans le concours : « On m’avait demandé quel était mon niveau de danse entre 1 et 10, j’avais dit 2 ou 3, sourit-elle. C’était quand même une proposition totalement inattendue , je n’ai jamais été amenée à danser dans mes films et même dans ma formation de comédienne, on utilisait très peu notre corps. Quand j’ai été contactée par Danse avec les Stars, je pensais qu’ils m’appelaient pour être dans le jury mais non c’était bien en tant que danseuse. »

Le timing n’était initialement pas le meilleur, « je venais de faire une IRM de la hanche, j’avais super mal, je partais plutôt pour me faire opérer, explique-t-elle. Puis on m’a dit que mes problèmes de dos pouvaient se résoudre essentiellement en bougeant donc, au final, cette proposition tombait bien. » Reste que la perspective d’enquiller plus de quatre heures d’entraînement et se faire face à un jury ne la rassurait pas plus que ça : « 4 heures chaque, je n’ ai jamais fait de ça vie, je meurs, confiait-elle avant le lancement de l’émission. Et puis il y a le jury, ils peuvent te mettre un 3 et avoir des avis assez durs même si je sais que tout se fait dans la bienveillance et puis il faudra accepter le jour de l’élimination. Je pense qu’il faut se préparer psychologiquement. »

Partagée entre « la trouille et l’excitation », l’actrice et réalisatrice (Une journée chez ma mère, les Aristos, Mince alors !, La croisière…), plutôt adepte de danse contemporaine en tant que spectatrice, assure ne pas avoir cherché à trop se renseigner sur les différentes danses avant de rentrer dans une émission qu’elle regardait jusque-là épisodiquement : « J’avais déjà regardé mais je n’étais pas devant mon écran toutes les semaines. Je pense que je serai plus à l’aise sur des danses latines que sur des choses plus conventionnelles comme la valse, estime-t-elle. J’ai pleinement confiance en la production pour nous mettre en valeur avec les musiques qui nous conviennent le mieux et je sais qu’ils arrivent à des progressions incroyables avec des gens qui n’ont quasiment jamais dansé. »

Afin de se donner toutes les chances d’évoluer, Charlotte de Turckheim a décidé de consacrer tout son temps à l’émission : « J’ai mis tous mes projets de côté, assure-t-elle. En plus, je déteste faire deux choses en même temps car généralement je bâcle l’une ou l’autre et ça me met de mauvaise humeur. Là, je peux me préparer et les jours où il n’y a pas d’entraînements, je vais vraiment me reposer car il paraît que c’est très intense.»

« Danse avec les Stars », ce vendredi 14 févier (21 h 10) sur TF1 et quasiment tous les vendredis (sauf le 7 mars) à la même heure.

« Les chansons de Pierre Bachelet restent d’actualité car elles parlent de l’humain »

Un nouvel album avec les grands classiques de Pierre Bachelet sort ce vendredi 14 février.

Grâce à leurs chansons, les artistes sont un peu éternels. Vingt ans après sa mort, les succès de Pierre Bachelet sont encore bien présents dans nos têtes et pour ceux qui souhaitent se replonger ou découvrir son œuvre, Legacy Recordings sort ce vendredi 14 février une compilation de ses plus grands tubes simplement intitulée « Pierre Bachelet, les grands classiques ». On y retrouve tous les titres les plus connus de « Elle est d’ailleurs » à « Flo » en passant par « Les Corons », « En l’an 2001 » ou encore « Emmanuelle ». Un inédit ou presque a été également mis sur l’album « Frérot », une version avec une toute nouvelle mélodie de « Retrouvailles ». Des clips restaurés grâce aux nouvelles technologies figurent également sur le DVD. Fanfan, sa dernière compagne, a bien voulu évoquer avec nous quelques souvenirs à l’occasion de cette sortie.

Plusieurs artistes avaient repris les grands succès de Pierre en 2015 dans l’album « Nous l’avons tant aimé ». Cette fois, une compilation de ses « grands classiques » sort. En quoi est-ce important pour vous que son œuvre continue à vire ainsi ?

« Les chansons perdurent, c’est bien de remettre les artistes un peu en lumière même s’ils ne sont plus là physiquement. Je trouve que c’est aussi une opportunité de les faire découvrir à la jeune génération. La plupart de ses chansons sont toujours d’actualité car elles parlent de l’humain, de ce qui nous réunit. Elles sont authentiques, elles parlent au cœur, elles rappellent des moments de vie. » 

Avez-vous eu la sensation en écoutant cette compilation d’en redécouvrir certaines ?

«  Comme elles parlent de la vie, c’est vrai qu’avec la maturité, on voit les choses avec un autre regard, ses chansons nous parlent un peu différemment qu’au moment où elles sont sorties. »

Il y a un titre inédit « Frérot ». Que pouvez-vous nous en dire et est-ce qu’il en existe d’autres qui pourraient sortir dans les années à venir ?

« Pierre était très famille et il avait cette notion de fraternité avec ses meilleurs amis, peut-être parce qu’il était fils unique. « Frérot », c’est l’histoire d’un mec qui rencontre un vieux pote mal en point, un peu clochard, et qui va le prendre sous son aile pour l’aider à remonter la pente. Cette chanson existait déjà dans l’album « La ville, ainsi soit-il » et s’appelait « Retrouvailles ». Le texte, écrit par Yann Queffélec, est le même mais Pierre n’était pas convaincu par la mélodie et il avait décidé de la reprendre. Son ingénieur du son de l’époque a retrouvé cette nouvelle version, la maison de disque a a aimé et a décidé de la mettre sur l’album. À ma connaissance, il n’y a pas d’autres textes dans les tiroirs. »

Parmi toutes ses chansons, y en a-t-il une ou deux que vous aimez plus que les autres ? 

« Il y en a une « On ne prend pas le temps d’aimer », qui était sur l’album « Un homme simple » mais qui ne figure pas dans la compilation. Elle, raconte ce manque de temps avec nos aînés, un jour ils ne sont plus là et on le regrette. En vieillissant on vit un peu la même chose, ça fait réfléchir. Quand je l’écoutais à l’époque, j’avais une seule envie, c’était d’appeler mes parents. Quand il la chantait, il y avait une sorte de temps suspendu dans les salles qui me marquait à chaque fois. Je pourrais en citer plein d’autres mais je vais parler aussi des « Corons », la chanson qui parle d’une région, d’une corporation. Pierre avait un énorme respect pour ses aînés, ça parle aussi de ça, de ce qu’on apprend de nos anciens. »

Dans le même ordre d’idée, savez-vous s’il y en a une qui lui tenait plus à coeur où dont il était plus fier que les autres ?

« C’était « Théo je t’écris » sur la relation entre le peintre Vincent Van Gogh et son frère auquel il avait écrit des tas de lettres. Il adorait aussi « Pleure pas boulou », l’histoire de ces deux mômes à la sortie de l’école qui n’ont pas envie de rentrer chez eux. »

Vous évoquiez « Les Corons ». Depuis vingt ans, les supporters de Lens reprennent la chanson à chaque match au stade Bollaert. Ça vous touche ? Avez-vous déjà eu l’occasion d’aller sur place pour l’écouter en direct ?

« Quand Pierre est mort en février 2005, il y a eu des hommages évidemment mais le plus beau le plus authentique, car en provenance du cœur, c’est celui des supporters de Lens. J’ai été très émue. Gervais Martel m’avait appelée. On ne se connaissait pas. Il m’avait demandé de venir donner le coup d’envoi du dernier match de la saison. Quand je suis montée sur cette pelouse et que les 40 000 supporters ont commencé à chanter, ça a été un truc de dingo. J’ai rarement vécu une émotion pareille. J’ai mis vingt minutes à reprendre mes esprits. Je tremblais de la tête aux pieds. »

«Pierre Bachelet, les grands classiques », Legacy. CD+DVD. Prix : 16,99 €. Disponible aussi en vinyle.