Roman Doduik dévoile la face cachée des réseaux sociaux

Roman Doduik cherche à toucher toutes les générations.

Il compte des millions de fidèles sur ses différents réseaux sociaux mais Roman Doduik est bien plus qu’un simple influenceur. Ses qualités de comédien et son sens de l’humour lui ont également permis de se faire une place sur scène et, depuis quelques semaines, les plus redoutables danses, du quickstep au tango en passant par la valse, le jive, la rumba ou le contemporain, n’ont plus de secrets pour lui grâce à son passage remarqué dans l’émission Danse avec les Stars sur TF1.

Une expérience qui l’a profondément marqué : « Je suis venu pour être un peu l’humoriste de l’émission et je me suis surpris à être le jeune dépressif qui chiale à tous les prime, sourit-il. Franchement, c’est un programme qui met les nerfs à rude épreuve avec sept heures d’entraînement chaque jour. J’ai essayé d’être le plus naturel, le plus sincère possible et ça m’a amené une confiance que je n’avais pas sur scène. »

DALS a également apporté un nouveau public à Roman Doduik, qui s’est toujours attaché à toucher toutes les générations. « Il y a clairement un avant et un après. C’est un peu la même démarche que pour ceux qui m’ont connu sur les réseaux sociaux ou aux Grosses têtes, les gens ont envie de voir en vrai le gars qu’ils ont vu à la télévision. »

Ceux qui ont pris leur ticket pour son spectacle ADOrable, ce dimanche 16 juin (17 h) au Splendid de Lille ne devraient pas être déçus : « Je ne dis pas que je fais un spectacle familial car les gens vont croire que je fais la princesse Disney sur glace mais plutôt que c’est multigénérationnel, précise-t-il. Il y a des références pour les jeunes comme pour les boomers, je fais en sorte que les gens s’y retrouvent et se marrent qu’ils aient 15 ou 70 ans. Je raconte la face cachée des réseaux, celle qui n’est pas très « instagramable ».

Avec l’aide de son co-auteur et metteur en scène de toujours, Jocelyn Flipo, Roman Doduik s’efforce aussi de mettre la jeunesse en garde contre les dangers d’internet : « Beaucoup me disent qu’ils veulent aussi être influenceurs, d’un côté ça fait plaisir mais ça me fait aussi peur car je sais à quel point il faut avoir les épaules solides. Je suis ambassadeur de la lutte contre le harcèlement scolaire, un sujet qui a été remarqué par les plus hautes instances de l’État et tant mieux car c’est un sujet important avec ce chiffre horrible de trois enfants qui ont fini par se suicider l’an passé, déplore-t-il. Ce sont souvent des choses insidieuses, sournoises, des petites phrases au quotidien qui ont des conséquences sur tout le reste de la vie. »

Un sujet délicat à aborder dans un spectacle d’humour : « Ce n’est pas évident de trouver la bonne approche mais il y a toujours moyen d’en rire, estime-t-il. Je parle de ce que j’ai vécu et j’ai suffisamment de recul pour aujourd’hui en faire des blagues. Je suis très fier du spectacle et très heureux de le présenter à Lille car jouer dans le Nord est toujours confortable pour un humoriste, c’est un bonheur de venir chez vous et je ne dis pas ça parce qu’il reste des places à vendre », plaisante-il.

Roman Doduik joue son spectacle « ADOrable », ce dimanche (17 h) au Splendid à Lille.

La pièce « Mon voisin nu » inspirée d’une histoire vraie

Arnaud Tsamère , Cyrille Eldin et Pauline Lefèvre plus qu'intrigués par ce voisin nu. Photo Paris Première

Êtes-vous du genre à regarder ce qu’il se passe chez vos voisins ? Si c’est le cas, peut-être avez-vous déjà vécu la même expérience que Patrice Leconte. Le réalisateur des Bronzés s’est, en effet, aperçu que dans l’immeuble en face de ses bureaux vivait un homme qui passait régulièrement son temps tout nu. « C’est au sixième étage face à mes bureaux. Je me suis rendu compte par hasard la première fois puis en regardant de nouveau, quelques jours plus tard, j’ai vu qu’il était toujours à poil, explique-t-il. Je dois dire que j’ai été intrigué par ce monsieur qui n’était à mon avis ni un obsédé, ni un exhibitionniste fou de son corps mais ça m’a donné l’envie d’en faire une pièce de théâtre. »

Si son expérience théâtrale est déjà riche de plusieurs pièces, c’est la première fois que Patrice Leconte a géré aussi bien l’écriture que la mise en scène. Il a choisi Cyrille Eldin pour incarner François, l’homme qui va apercevoir le voisin nu de l’immeuble d’en face. Perturbé et incapable de se remettre au travail, il va partager sa découverte avec sa petite amie Victoire (Pauline Lefèvre) et son meilleur ami Paul (Arnaud Tsamère).

L’observation de ce voisin, qui semble ne jamais quitter son appartement et ne jamais enfiler le moindre vêtement va devenir une véritable obsession pour ce trio qui va devenir voyeur et se poser une multitude de questions sur ce curieux inconnu mais aussi sur leur propre rapport à la nudité.

Un retour sur les planches qui a enthousiasmé Patrice Leconte : « Le théâtre est une démarche plus intime et quand vous répétez avec trois comédiens, on peut prendre le temps de discuter, d’aller boire un verre quand on en a marre avant de revenir travailler. C’est beaucoup plus souple que le cinéma, où on a un plan de travail à respecter, il faut avoir fini une séquence le soir, en démarrer une autre le lendemain matin. C’est une machine lourde, avec plus de monde et plus d’argent. »

Le cinéma reste néanmoins un terrain de jeu qu’il adore même si celui-ci réserve quelques déconvenues.  Le tournage d’une adaptation d’un album de Tintin Les bijoux de la Castafiore avec notamment François Damiens et Valérie Lemercier (dans la peau de la célèbre cantatrice) aurait dû débuter au printemps mais le projet est finalement remis au placard, faute d’avoir obtenu les droits.

« Mon voisin nu », ce samedi 8 juin (20 h 30) au Casino Barrière de Lille Une pièce de Patrice Leconte avec Cyrille Eldin, Pauline Lefèvre et Arnaud Tsamère.

« Sous la Seine », un message écologique sur fond de film catastrophe

Bérénice Bejo, spécialiste des requins, dans Sous la Seine. Photo Netflix

Des grands requins prêts à dévorer tout ce qui bouge autour d’eux, on s’attend à en retrouver un certain nombre cet été dans la Seine, à l’occasion des Jeux olympiques, que ce soit en natation ou en triathlon. Au sens figuré bien sûr, en songeant aux cadors de ces disciplines qui croquent sans pitié leurs adversaires pour filer régulièrement vers les succès.

Dans le film Sous la Seine, disponible depuis ce mercredi 5 juin sur la plateforme Netflix, le réalisateur, Xavier Gens, lui, n’image pas son propos. Un véritable requin a bien été repéré par Mika, une jeune activiste écologique, dans les profondeurs du fleuve. Alertée de la présence inopinée de ce requin mako, Sophia (Bérénice Bejo), une scientifique, qui connaît parfaitement l’espèce, va tenter à la fois de convaincre les politiques de l’imminence du danger (Anne Marivin excelle en maire de Paris incontrôlable) tout en s’efforçant de trouver des solutions pour éviter un drame avec le soutien d’Adil (Nassim Lyes), le commandant de la police fluviale.

« Qu’est-ce que ce requin fait là alors qu’il n’a rien à y faire, comment est-il arrivé jusque-là et surtout que va-t-il se passer ? », interroge, non sans une certaine délectation, Bérénice Bejo. Membre du jury lors du récent festival Séries Mania à Lille, la comédienne n’avait, en effet, pas caché à l’époque son enthousiasme d’avoir participé à l’aventure de ce film catastrophe qui ne va néanmoins pas arranger la réputation de dangerosité, largement surévaluée selon les spécialistes, des requins dans l’imaginaire collectif.

« Je suis hyper fière de cette collaboration avec Xavier Gens, un vrai travailleur qui s’amuse avec sa mise en scène, ça a été un régal, assure-t-elle. C’est un film catastrophe, c’est de la science fiction même si des événements de ce genre pourraient se produire dans un avenir pas si lointain si on continue de détruire les océans, de les polluer, de continuer à penser que la nature est à côté de nous au lieu de se rendre compte que nous en faisons partie. Nous ne sommes pas du tout dans la pédagogie mais je pense qu’on peut sensibiliser le public sur ces questions écologiques,. »

Tout lien avec les polémiques qui alimentent l’organisation des épreuves de natation en eau libre et de triathlon pour les prochains Jeux olympiques de Paris 2024 n’est évidemment ni fortuite, ni involontaire. « Quand on entendait tous ces débats au sujet de la pollution de la Seine, alors que nous étions en plein tournage, je dois dire que ça nous a fait sourire. On se disait qu’on aimerait bien nous aussi y faire un plongeon mais que vu l’état du fleuve, ça n’allait pas être possible. Sans doute que des solutions vont être trouvées pour les épreuves des JO mais quand on voit les photos de Paris en 1900 où les gens bronzaient et barbotaient dans l’eau, on n’y est pas vraiment. »

Pas d’inquiétude néanmoins pour les futurs concurrents olympiques, si on les retrouve décomposés dans les profondeurs… du classement, les vrais requins n’y seront pour rien.

«Sous la Seine », de Xavier Gens, disponible sur Netflix. Avec Bérénice Bejo, Nassim Lyes, Anne Marivin.

Photo Netflix.

Dove Attia est impatient de présenter son Molière à Lille

Molière, l'opéra urbain investit le Zénith de Lille

« Les Lillois ont toujours adoré mes spectacles, j’espère qu’ils aimeront autant Molière que Mozart ou Louis XIV. Je connais tellement de gens à Lille, ça va être une date importante », insiste Dove Attia. Grand producteur de comédies musicales, l’homme a en effet de solides attaches dans la capitale des Flandres dont sa compagne est originaire et où sa famille s’est même installée un moment durant l’écriture de ce spectacle, initialement intitulé Molière, l’opéra urbain, avant d’être rebaptisé Molière, le spectacle musical.

Les dix commandements ; Le Roi Soleil ; Mozart l’opéra rock ; 1789, les amants de la Bastille ou encore La légende du roi Arthur, le savoir-faire de Dove Attia dans le domaine n’est plus à démontrer mais en un quart de siècle, les codes ont changé. Monter une comédie musicale aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qui faisait à l’époque des dix commandements. « Tout a évolué, affirme-t-il. J’ai écrit ce Molière comme je ne l’aurais jamais écrit, il y a encore dix ou quinze ans. Les séries, les clips, la publicité, tout a changé, il y a plus de rythme, un besoin de changer rapidement d’atmosphère. Avant on pouvait prendre trente minutes pour planter le décor, installer l’histoire. C’est fini, ça doit aller bien plus vite. »

Une comédie musicale ne se résume plus à une alternance de chansons et de dialogues prononcés à la manière d’un opéra. « Il y a toujours de grandes chansons avec de belles mélodies mais l’histoire est raconté avec du slam, du rap. Il y a une vraie modernité », précise Dove Attia.

Pourquoi avoir choisi Molière pour cette nouvelle aventure ? « J’aime le XVIIe siècle et Molière a été la première rockstar de l’histoire, estime-t-il. Je connaissais ses œuvres mais pas son histoire et je me suis aperçu que très peu de monde connaît sa vie. J’ai voulu raconter tout ça dans un langage nouveau, avec une narration différente. »

Tartuffe, L’école des femmes, Le malade imaginaire, Les précieuses ridicules, Dove Attia s’est replongé dans les pièces de Jean-Baptiste Poquelin pour créer ce spectacle qu’il a ensuite mis dans les mains du metteur en scène Ladislas Chollat : « Un magicien, il a transfiguré le livret, j’ai pris une claque , s’enthousiasme-t-il. Je pense que ce sera mon plus beau spectacle. »

Lancé par un premier tube, Rêver j’en ai l’habitude, le show est porté par une nouvelle génération d’artistes talentueux dont PETiTOM, qui incarne Molière ou encore Abi Bernadoth, vainqueur de The Voice en 2020, qui s’est glissé dans la peau du prince de Conti

Du côté des principaux rôles féminins, Armande Béjart, l’épouse de Molière, est interprétée par Lou Jean, que le grand public a découvert il y a quelques années dans la série quotidienne de TF1 Demain nous appartient et qui prête sa voix à Ladybug dans le dessin animé Miraculous. « Dans la famille, tout le monde regardait Les 10 commandements ou Mozart l’Opéra rock, indique-t-elle. Je voulais faire une comédie musicale, je suis allée passer le casting, sans savoir vraiment pour quel rôle. J’ai été hyper heureuse d’être prise, de faire partie de cette aventure. Il y a cet esprit de troupe qui donne de bonnes énergies. Et puis mon personnage est une femme jeune fougueuse passionnée, pas si loin de ce que je suis, même si c’était une autre époque. »

Le rôle de sa mère, Madeleine Béjart a, lui, été confié à Morgan, une rappeuse, repérée par Dove Attia sur les réseaux sociaux. « C’est un personnage qui me correspond, apprécie-t-elle. Une femme de caractère, autonome, une des premières féministes, qui a été la muse de Molière »

« Molière, le spectacle musical », du jeudi 6 au dimanche 9 juin au Zénith de Lille.

Ilyes Djadel, l’incroyable ascension d’un gamin du Nord qui a toujours cru en ses rêves

Ilyes Djadel est entouré d'une équipe de choc. Photo Fifou

L’histoire ne dit pas si les fées se sont penchées sur son berceau à sa naissance mais le jeune humoriste nordiste Ilyes Djadel peut se réjouir d’avoir quelques magiciens du rire qui veillent au grain sur son début de carrière. Jamel Debbouze et Kev Adams ont ainsi décidé de le co-produire  tandis que Mohamed Hamidi, directeur artistique du Marrakech du rire et metteur en scène de Jamel et Malik Bentalha, a également décidé de l’accompagner. « Kev et Jamel interviennent un peu à tous les niveaux, ce sont des gens que j’admirais quand j’étais jeune et qui se comportent aujourd’hui comme des grands frères, c’est un peu fou. »

Adolescent, le jeune homme qui a grandi à Roubaix puis à Hazebrouck avait déjà la conviction qu’un avenir lui était promis sur les planches. Aujourd’hui, il savoure son ascension, sans être sûr de bien réaliser tout ce qui lui arrive. Désigné pour animer les soirées de gala de l’édition 2024 de Lillarious, en ce début d’année, Ilyes Djadel avait d’ailleurs eu un petit choc en arrivant dans la métropole lilloise et en voyant sa tête affichée sur les tramways qu’il prenait lorsqu’il était petit.

« J’ai toujours eu confiance en moi, j’y ai toujours cru, je crois que c’est indispensable dans n’importe quel domaine pour que ça fonctionne, poursuit-il. Je savoure, je profite mais je continue à travailler comme si rien n’était encore arrivé. Si j’avais un message à passer au jeune homme de seize ans que j’étais à l’époque, je lui dirais de ne pas lâcher ses rêves, de s’armer de patience et de travailler beaucoup, car il va lui arriver plein de belles choses mais il faut y mettre tous ces ingrédients ».

Son spectacle est désormais un tel succès que de grandes salles l’attendent comme la Cigale ces prochains jours (4 au 6 juin), le théâtre Sébastopol (le 9 décembre) et même l’Olympia en guise de cadeau de Noël avec quelques jours d’avance (21 décembre). « Quand j’étais jeune avec mon ami Mahé, je suis allé voir des spectacles au Sébastopol comme le Jamel Comédy club ou encore Nawell Madani. Désormais, c’est mon tour d’y être. Pour un Nordiste, c’est énorme, avoue-t-il. Et l’Olympia, là c’est la salle mythique que tous les artistes veulent faire. »

Son seul en scène, intitulé « Vrai », est encore peaufiné chaque jour : « Je bosse avec des auteurs, on a des feuilles qui traînent partout, c’est du travail chirurgical. Jusqu’à la captation du spectacle, on continue chaque soir de voir ce qui marche ou ce qui fonctionne moins bien, on retire des choses, on en ajoute d’autres. »

Ilyes Djadel promet un rendez-vous familial : « J’ai grandi avec les spectacles de Gad Elmaleh, je ne fais pas dans l’humour noir, la vulgarité, la politique. J’essaie d’être dans la vie de tous les jours, de raconter des anecdotes. je cherche surtout à m’adresser à tout le monde, à faire quelque chose qui rassemble. En ce moment, on en a vraiment besoin. »

Ilès Djadel sera en spectacle au théâtre Sébastopol le lundi 9 décembre (20 h). On le verra également avec d’autres humoristes régionaux dans un club Comedy XXL le vendredi 20 juin à La Condition Publique à Roubaix dans le cadre du festival URBX.

Photo Fifou.