Un livre et un spectacle : un après DALS bien rempli pour Adeline Toniutti

Adeline Toniutti a réalisé un joli parcours avec son partenaire Adrien Caby. Photo Pixeline photographie/TF1

Adeline Toniutti est une vraie pile électrique et là où d’autres auraient pu s’inquiéter de multiplier les projets dans le même laps de temps, la jeune femme, découverte par le grand public en qualité de professeure de chant de la Star Academy depuis la reprise du programme, y a vu un vrai challenge : « Je crois que j’ai donné beaucoup d’énergie et ils se sont dit celle-là, elle en a encore sous le pied, confiait-elle au début de l’aventure. Finir la Star Ac et entamer en même temps les entraînements pour Danse avec les stars, je crois que c’est du jamais vu. Je me me suis quand même posée la question de savoir si c’était jouable mais j’ai une super équipe autour de moi qui a tout fait pour m’aider. »

Pendant plusieurs semaines, elle a ainsi pu découvrir un univers qui lui était à la fois familier et inconnu : « J’ai toujours été proche des danseurs dans mes différents spectacles mais je ne savais pas quel était vraiment leur travail au quotidien. »

Plutôt à son avantage à plusieurs reprises, elle a finalement été éliminée ce vendredi 4 avril après une belle performance sur un jive avec son partenaire Adrien Caby mais aussi Jean-Marc Généreux, les juges étant, eux aussi, impliqués sur le dernier prime. « J’ai aimé toutes les danses que l’on a pu faire, le contemporain a été un moment très fort. J’ai découvert la peur avant d’entrer en piste mais là je repars sur quelque chose de très positif », a-t-elle confié, vendredi soir, sur le site internet de TF1.

Ce n’est toutefois pas la peur du jugement qui a le plus effrayé cette professeure passée pendant quelques semaines de l’autre côté de la barrière dans la peau d’une élève. « Toute ma vie, j’ai été jugée lors de concours de chant, de clarinette, de piano et puis je savais que même si je recevais des critiques ou des mauvaises notes, ce serait avec bienveillance », précise-t-elle.

Son parcours dans DALS est terminé mais Adeline Toniutti n’est pas en vacances pour autant. Son livre « Incandescente pour toujours » est en vente depuis quelques jours et elle prépare son spectacle Hey man !, prévu à Bobino le 16 avril. Dans un cas comme dans l’autre, elle revient sur les différentes épreuves qui ont jalonné sa vie et notamment sur l’accident qui a occasionné la perte momentanée de sa voix.

Les sujets abordés ne sont pas forcément les plus gais mais ils sont traités avec l’énergie et la bonne humeur qu’on lui connaît et la réussite qui l’accompagne aujourd’hui est un formidable message d’espoir pour tous ceux qui sont actuellement dans l’échec ou la douleur. 

Adeline Toniutti jouera son spectacle « Hey man ! », le 16 avril au théâtre Bobino à Paris. Son livre « Incandescente pour toujours », aux éditions du Rocher, est disponible depuis mercredi dans toutes les bonnes librairies.

Le jour du kiwi, un mélange de saveurs

Gérard Jugnot et Arthur Jugnot étaient réunis pour la première fois sur les planches pour Le jour du kiwi.

Expert-comptable à la retraite et veuf, Barnabé Leroux (Gérard Jugnot) a une vie bien réglée avec un rendez-vous hebdomadaire chez sa psy (Florence Pernel) et des habitudes alimentaires. Le vendredi, par exemple, c’est le jour de son yaourt au kiwi… Jusqu’au moment où ce dernier disparaît de son réfrigérateur. Convaincu que quelqu’un s’est introduit chez lui pour le lui dérober, il va tenter de mener l’enquête, suscitant l’inquiétude de son fils Benoît (Arthur Jugnot), qui craint un début d’Alzheimer et le supplie donc d’aller consulter un spécialiste.

Cette pièce qui a réuni, pour la première fois, les Jugnot, père et fils, sur les planches, mêle des répliques très drôles et des moments beaucoup plus émouvants. On oscille donc entre le rire et l’émotion, la complicité entre les deux hommes est évidemment l’un des points forts de cette pièce, inspirée d’une histoire vraie, et très bien écrite par Laëtitia Colombani .

« C’est arrivée au bon moment pour nous, a d’ailleurs expliqué Arthur Jugnot dans plusieurs interviews. Les gens se disent que c’est sympa de nous voir ensemble alors que si ça s’était fait quand j’avais dix-neuf ans, on aurait dit que je bénéficiais de la notoriété de mon père. Là, avec 25 spectacles à mon actif, j’ai beaucoup travaillé et je me sens légitime pour jouer avec lui. »

Les acteurs sont, de fait, tous, impeccables : Arthur Jugnot est touchant dans la peau du fiston inquiet pour la santé mentale du paternel ; Florence Pernel campe une psy bien perchée tandis que Gérard Jugnot excelle dans ce rôle du type ultra-procédurier qui multiplie les lettres de réclamations, et qui, depuis le décès de sa femme, vit replié sur lui-même.

Trois personnages qui vont voir leur vie basculer suite à la disparition de ce simple pot de yaourt au kiwi. 

« Le jour du kiwi », ce vendredi 5 avril (20 h) au théâtre Sébastopol de Lille ; le samedi 6 avril (20 h) au palais des congrès du Touquet et le dimanche 7 avril (15 h) au Manège à Aire-sur-la-Lys.

Un mystérieux ami imaginaire au cœur du dernier roman de la Lilloise Amélie Antoine

Amélie Antoine vient de sortir son nouveau roman.

Il y a un peu moins de deux semaines, la Lilloise Amélie Antoine était venue présenter en avant-première, au salon du livre de Bondues, son nouveau roman Un enfant sans histoire(s). Victime de son succès, elle n’avait hélas pas eu suffisamment de stock pour satisfaire toutes les demandes. Bonne nouvelle pour ses fans, son ouvrage est désormais disponible dans toutes les bonnes librairies.

« C’est toujours chouette de voir que les gens en avaient entendu parler sur les réseaux sociaux, qu’il y avait une attente, confie-t-elle. Bondues est aussi un rendez-vous particulier car lorsque j’avais sorti mon premier livre en 2015, en auto-édition, j’étais venue aux portes du salon pour distribuer des petits marque-pages que j’avais imprimés. L’année suivante, mon livre est sorti aux éditions Michel Lafon et j’ai été invitée au salon. Ça m’a permis de mesurer le chemin parcouru en un an et depuis je reviens à chaque sortie. »

L’actualité de l’autrice lilloise est d’ailleurs plutôt riche en ce début d’année puisqu’elle avait déjà sorti en février un roman jeunesse, Ne vois-tu rien venir ?, sur le thème du harcèlement scolaire avec le point de vue croisé de deux élèves d’une classe de troisième : Orlane, une nouvelle venue dans le collège, qui est prise en grippe, dès le départ par Sarah, une fille très populaire.

Un album pour les 3-6 ans, Mes deux chez moi, est également à mettre à son crédit  et évoque le quotidien d’une petite fille en garde alternée. On suit, tour à tour, la semaine chez son papa et la semaine chez sa maman, les avantages et les inconvénients de chaque situation.

Dans son nouveau roman Un enfant sans histoire(s), sorti ce jeudi 4 avril, il est cette fois question d’un ami imaginaire : « L’histoire est celle d’un couple qui a mis du temps à fonder une famille, qui a adopté un petit garçon Vadim dans un pays de l’Est juste avant que la femme ne tombe enceinte et accouche d’un petit Nathan. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où Vadim va mettre une assiette de plus à table en disant que c’est pour Volodya, explique-t-elle. Au départ, le père est amusé par l’imagination fertile de son fils. La mère beaucoup moins. Et tout bascule quand Vadim indique qu’il s’agit de son grand-frère qui est revenu le chercher. On rentre alors dans un roman très noir, on va revenir dans le temps pour dérouler peu à peu le fil. »

Après avoir écrit sur les attentats du bataclan, les enfants transgenres ou encore le harcèlement scolaire, Amélie Antoine reste dans la même veine de romans plus ou moins sombres : « Je ne lis pas des choses légères et au cinéma je ne regarde une comédie que lorsque j’ai vraiment besoin de me détendre. Je n’ai donc pas envie d’écrire pour distraire les gens mais pour appuyer sur un point qui fait mal, faire réfléchir, émouvoir… Je ne me dis pas non plus que je vais traiter tel ou tel fait de société, ce sont plutôt des histoires et des personnages qui me viennent. »

Pour ceux qui souhaitent en savoir davantage sur sa démarche, Amélie Antoine participera à une rencontre avec une autre autrice du Nord, Rosalie Lowie, le jeudi 11 avril (19 h) à la médiathèque de Faches-Thumesnil.

« Un enfant sans histoire(s) » d’Amélie Antoine ; éditeur : Le muscadier.

« Quelques jours pas plus », une comédie sociale qui sonne vrai

Benjamin Biolay et Camille Cottin tiennent les rôles principaux de cette comédie sociale. Photo bac films.

Quand Arthur, un critique rock égocentrique et hédoniste (Benjamin Biolay), plonge dans le monde des réfugiés par attrait pour Mathilde, une responsable associative très engagée (Camille Cottin), et accepte d’héberger Daoud, un Afghan, c’est le choc, le réveil d’une conscience. « Mon personnage vient dans ce milieu pour les mauvaises raisons, sans aucun fond moral et politique, juste par intérêt pour une jeune femme mais cette rencontre avec un réfugié le confronte à la vraie vie et provoque chez lui de l’empathie », confie Benjamin Biolay.

Pour son premier long métrage, Julie Navarro a le mérite d’attaquer un sujet maintes fois traité par un angle inhabituel, celui du réel. « Ce n’est pas quelqu’un qui a décidé par idéologie de faire un film sur ce thème, c’est une comédie romantique qui emmène sur un sujet qui existe vraiment », poursuit le comédien-chanteur.

Benjamin Biolay a été séduit par les parcours de vie des différents personnages, à commencer par le sien qui vit une aventure salutaire : « La musique a été son amour de jeunesse mais c’est fini, il n’aime plus rien, il se fout de tout, il critique tout. Ces rencontres avec les membres de l’association et ses bénéficiaires vont le transformer, fendiller son égocentrisme. Il va aider le réfugié, recréer des liens avec sa fille et avec Camille ils vont se soutenir. Elle va faire en sorte de le remettre dans le droit chemin et, pour sa part, il va l’aider à se réapproprier sa vie qu’elle avait trop laissée de côté. »

La rencontre avec Amrullah Safi, lui-même réfugié afghan, qui incarne Daoud dans le film, alors qu’il n’est pas comédien professionnel, a aussi été un grand moment pour Benjamin Biolay. « Daoud a amené quelque chose d’hyper frais, poursuit-il. Il ne se prépare pas comme un acteur professionnel mais il a beaucoup de talent et il est émouvant. Il était très étonné de la longueur de la journée de travail alors qu’il est cuisinier. Pour la petite anecdote, il devait être ivre pour une scène et il croyait qu’il devait vraiment boire. »

« J’ai la chance de passer une partie de ma vie en Argentine, un pays avec de nombreuses inégalités sociales, et, donc, de ne pas être trop déconnecté de tout ça comme de nombreux Européens. C’est aussi l’une des vertus du film, ceux qui iront le voir bénéficieront d’une petite remise à niveau de la réalité », précise Benjamin Biolay, qui n’a pas eu le droit de lire l’ouvrage dont est inspiré ce film avant le tournage. « Dans un livre on peut vite donner vie aux personnages, les imaginer, ça peut être déstabilisant. J’avais besoin de construire le mien et on m’a donc interdit de le lire pour ne pas être influencé. »

Également à l’affiche de la série La fièvre  sur Canal+, où il incarne un président de club de football embarqué, suite au dérapage de l’un de ses joueurs, dans une polémique qui va virer à la crise identitaire, l’artiste se prépare à se mettre en retrait. « L’année à venir sera une vraie année d’écriture, d’absence d’activités publiques, annonce-t-il. Il y a des moments où il faut savoir relâcher. J’ai besoin de voir des gens que j’aime et d’écrire des chansons. Au début, je partais sur les tournages avec mes guitares mais je rentrais à chaque fois sans avoir ouvert un étui. J’ai arrêté de le faire. J’ai réussi à créer le manque sans m’ennuyer en faisant quelque chose que j’adore. Quand je retrouve la musique, j’ai l’impression d’avoir 14 ans et de monter mon premier groupe. »

« Quelques jours pas plus », un film de Julie Navarro, en salle depuis ce mercredi 3 avril avec Benjamin Biolay et Camille Cottin.

Photo bac films.

L’interview « Series Mania » d’Hippolyte Girardot

Hippolyte Girardot venu dédicacer son livre à Lille a accepté de parler séries.

Venu dédicacer son livre Un film disparaît, inspiré d’un événement de sa jeunesse, le comédien Hippolyte Girardot est aussi un passionné de séries. Il a accepté de répondre à notre questionnaire…

Quelles sont les séries qui ont bercé votre enfance ?

« Déjà, la télévision était quasiment un objet extra-terrestre à cette époque et c’était en noir et blanc. Il y en avait une chez l’un de mes grands-parents et je me souviens que je regardais Thierry la fronde. J’étais fasciné par ce gars qui courait partout avec son petit collant. Ensuite on allait dans la forêt avec les copains et on s’amusait à l’imiter. J’aimais aussi Steeve Mac Queen qui incarnait Josh Randall, un chasseur de primes avec son fusil à canon scié dans la série Au nom de la loi. Il devait y avoir aussi Zorro mais c’était moins mon truc. »

Quelles sont les séries qui vous ont marqué ?

« 24 heures chrono qui a amené quelque chose de très nouveau en France. C’était un rendez-vous télévisuel pendant deux ou trois saisons, un langage commun avec d’autres personnes qui suivaient la série. Ensuite, il y a eu Les Sopranos. Au-delà de l’idée de génie de départ avec ce mafieux qui craque et qui va voir un psy, j’ai adhéré à la description de cette famille et j’avais l’impression d’être dans un livre. Puis, j’ai été engagé par Eric Rochant pour écrire dans Le bureau des légendes et je me suis mis du coup à regarder énormément de séries. »

Quelle est la dernière que vous avez regardée ?

« True Detective. J’ai aimé cette nouvelle façon de raconter une enquête. J’ai entamé Constellation mais j’ai laissé tomber. La question quantique est toujours intéressante mais là je n’ai pas été passionné. »

Quelles sont les séries que vous recommanderiez à des amis ?

« Il y a Justified, une très bonne série de personnages avec le héros, un shérif, qui revient dans sa ville natale et retrouve ses anciens camarades, ses anciennes copines. Il essaie de remettre de l’ordre dans une Amérique déréglée, ça nous emmène dans des questionnements intéressants comme dans Breaking bad. »

Quel type de personnage auriez-vous aimé jouer ?

« L’idéal c’est Colombo. Après ce qui est intéressant, c’est de pouvoir explorer un milieu, un univers mais à choisir je préfère écrire une série que jouer dedans. Là, j’ai un projet, celui d’un personnage qui se retrouve dans un monde imaginaire à l’intérieur de notre monde réel, il existe mais on ne le voit pas et le type va hésiter entre rester dans le premier ou revenir dans le secxond avec tout ce que son choix peut impliquer dans un sens comme dans l’autre. »

Vous avez sorti en fin d’année un livre intitulé Un film disparaît. Pensez-vous qu’il pourrait être adapté à l’écran ?

« C’est une histoire qui m’est arrivée lorsque j’étais jeune animateur culturel dans une banlieue parisienne. On a décidé de faire un film avec des jeunes kabyles nés en France et ce film a disparu. A-t-il été volé, plusieurs théories s’opposent mais c’est ce qui m’a fait devenir comédien plutôt que réalisateur. C’est un point de vue intime sur un événement traumatique mais c’est joyeux, drôle. C’est aussi le portrait d’une époque révolue, la France des années 1970-1980, l’arrivée de Mitterand au pouvoir, c’était avant l’arrivée de la came dans les banlieues. Je pense qu’on pourrait l’adapter à l’écran car l’intériorité de ce personnage est toujours métaphorisée. »

« Un film disparaît », éditions du Seuil.