Dans Machine, les arts martiaux s’allient au marxisme pour mener le combat social

Margot Bancilhon (Machine) et Joey Starr (JP) forment un duo détonant dans la série Machine. Photo Fabien CAMPOVERDE

Lorsqu’on a lui a proposé le scénario de Machine, une mini-série actuellement diffusée sur Arte le jeudi soir et en accès libre sur la plate-forme de la chaîne, Margot Bancilhon a rapidement adhéré à l’histoire même si elle a vite eu également des interrogations sur la façon d’appréhender ce personnage baptisé Machine, dont la vie est menacée par un commando militaire, et qui, pour subsister, va se faire embaucher comme manutentionnaire dans une usine d’électroménager en plein conflit social.

Fille cachée de Uma Thurman et de Bruce Lee, Machine adopte un look très particulier avec une tunique jaune qui n’est pas sans rappeler Kill Bill et Le jeu de la mort, mais elle est aussi tatouée et coiffée de dreads. « Pour être honnête, l’idée des dreads vient du réalisateur Fred Grivois et je n’y croyais pas jusqu’au dernier moment mais finalement ça l’a fait et pour les tatouages, je me suis dit autant y aller à fond dans le personnage, avoue la comédienne. Alors que je me demandais comment j’allais appréhender ce rôle très physique et peu bavard, je dois avouer que les costumes m’ont permis de me mettre vraiment dans la peau de mon personnage. Pour une fois, on peut dire que l’habit a fait le moine. »

La préparation physique, dans tous les sens du terme, n’a pas été de tout repos. « Il a déjà fallu que je sois crédible au niveau du corps sur le plan musculaire, j’ai fait quelques cours de boxe thaï pour commencer puis j’ai suivi une formation en cascades assez intensive durant dix journées et j’ai eu trois séances hebdomadaires avec un coach sportif, énumère-t-elle. On a aussi pris une semaine pour enregistrer presque toutes les chorégraphies de baston du film. » Le réalisateur Fred Grivois tenait, en effet, à ce que l’actrice effectue elle-même la quasi-totalité des cascades.

La coiffure et les tatouages ont aussi nécessité du temps : « J’avais une perruque sur une moitié de la tête et devant 18 dreads étaient vraiment cousues, c’était deux heures de préparation tous les matins. Pour le tatouage, semi-permanent, il fallait également plusieurs heures pour le refaire tous les dix jours. »

Joey Starr en terrain connu

L’autre point de passage dans la préparation de son rôle fut la rencontre avec son partenaire Joey Starr : « Je dois dire qu’il y avait un mélange de curiosité et d’appréhension, on a rapidement organisé un dîner, je crois qu’il a dû se demander qui était cette pimbêche en doudoune blanche et bottes en cuir, sourit-elle , mais ça a très vite collé entre nous et ça a été un partenaire en or. »

Celui-ci ne cache pas avoir été animé également d’un sentiment de curiosité : « Je connaissais un peu le parcours de Margot et je ne l’attendais pas dans un rôle si physique mais j’ai vite vu que ça le faisait grave. Et quand on m’a présenté ce personnage de JP, ancien toxicomane reconverti au marxisme, sur fond de kung-fu, de syndicalisme et de cyclisme, je me suis demandé comment tout ce mélange allait opérer. »

Le sujet de la réappropriation de l’outil de production par le prolétariat parlait aussi beaucoup au comédien : « Je viens d’un milieu populo, j’ai grandi dans une ville communiste et ce contexte des années 1990 je le connais bien. C’était aussi l’époque où je sévissais avec NTM et nous étions bien au fait de tout ce qu’il se passait autour de nous.  Là, j’ai aimé l’interaction entre nos personnages et le fait que le mien amène celui de Margot à s’intéresser à ce qui se passe autour d’elle. »

La maîtrise du kung-fu de cette dernière va, en effet, s’avérer d’une aide précieuse pour ses collègues lors de différents conflits. « Elle passe d’une lutte solitaire à une lutte solidaire, poursuit Margot Bancilhon. J’adore la trajectoire suivie par Machine, cette femme très en colère, fermée sur elle au départ, qui va peu à peu sortir de son enfermement au contact de JP et des autres ouvriers. »

« L’idée, c’était aussi de montrer la différence entre quelqu’un qui avait une vision marxiste assez pure de ce que pouvait être la lutte sociale et résignation des syndicats prêts à signer des accords de fermeture des usines en touchant des contreparties financières, expliquent les créateurs de la série, primée il y a un mois au festival Séries Mania de Lille dans la compétition française. Le personnage de JP reste lui sur sa position de principe pour défendre l’usine et Machine va mettre son grain de sel là-dedans, passant ainsi du combat individuel au combat collectif. »

« Machine », six épisodes disponibles gratuitement sur la plate-forme Arte.tv et dont la diffusion continue sur Arte ce jeudi 18 avril à 21 h.

Kevin Levy, un hyperactif qui ne veut pas être enfermé dans une case

Kevin Levy a gagné en notoriété avec la série Demain nous appartient. Photo TelSete/TF1

Le grand public le connaît désormais sans doute davantage sous le nom de Bruno Paoletti, le père de Nathan dans la série quotidienne de TF1, Demain nous appartient, mais Kevin Levy est aussi un artiste de scène et le public du Spotlight, qui va le découvrir ce samedi 13 avril (21 h) dans son seul en scène Cocu  peut s’attendre à en prendre plein les yeux. Danse, chant, humour, le comédien entend bien mettre à profit tout ce qu’il a appris lors de sa formation pluridisciplinaire dans une école de comédie musicale.

Cocu  ? le titre de son spectacle interpelle forcément : « En fait, j’ai toujours été passionné par les histoires d’amour mais tout le monde se trompe et personne ne le dit. Dans ma vie, j’ai été cocu, j’ai fait cocu donc, oui, on peut dire qu’il y a du vécu dans ce show, il n’y a même que du vrai », sourit-il.

On vous rassure, aujourd’hui Kevin Levy vit une belle romance avec une autre comédienne de série, Aurore Delplace, qui incarne l’avocate Johanna Lemeur dans Un si grand soleil sur France 2 et la complicité du couple est palpable dans les pastilles humoristiques qu’il propose régulièrement sur les réseaux sociaux. « On ne veut pas jouer dans la même série mais il est évident qu’on fera un jour un spectacle ensemble, indique-t-il. On en a encore parlé récemment et puis il arrive d’ailleurs déjà à Aurore, qui écrit des chansons, de venir faire ma première partie. »

Très heureux de revenir à Lille, où il avait adoré la chaleur du public lors d’un passage précédent, Kevin Levy avait aussi pris le temps de visiter un peu la ville en revenant pour le tournage du téléfilm A côté de ses pompes avec Jarry.

L’artiste se réjouit aussi de monter sur scène : « Je ne voulais pas faire la même chose tous les jours, je suis servi. L’emploi du temps est sportif entre la scène, les tournages, un enfant de deux ans et demi mais ça me va bien car je suis hyper actif, assure-t-il. Sur scène, il y a la rencontre avec le public, l’improvisation, l’extravagance. Il y a un fil rouge, une ligne conductrice mais je me laisse des libertés, c’est ce qui rend le spectacle vivant. J’admire les mecs comme Paul Mirabel ou Redouane Bougheraba qui arrivent à être brillants avec juste un micro alors que moi j’ai besoin d’artifices, de bouger, je suis un électron libre. Et à côté de tout ça il y a le côté plus cadré des tournages où on peut moins sortir du texte. Il y a de l’adrénaline dans tous les cas mais on ne place pas le curseur au même endroit. »

Et dans ses spectacles, Kevin Levy retrouve évidemment des fans de Demain nous appartient : « La différence entre l’avant et l’après DNA est flagrant, poursuit-il. Quand tu es tous les soirs à la télé, ça met forcément un grand coup de projecteur sur toi. Ce qui est bien, c’est que le spectacle était à maturité, prêt à être montré au plus grand nombre quand j’ai commencé la série. »

Kevin Levy a aussi réussi le pari de donner un vrai capital sympathie à son personnage : « Au début, tout le monde a dû se dire c’est quoi ce vieil alcoolique mais il y a de plus en plus d’empathie pour lui, les auteurs l’ont écrit dans ce sens et je souhaitais que ce soit comme ça. J’adore jouer les mecs un peu ratés, les anti-héros mais qui sont des gentils. Il est toujours sur la corde raide, ses vieux démons peuvent revenir à tout moment mais ce n’est pas un mauvais père, il a juste pas de bol et notre duo fonctionne très bien avec Adher qui joue le personnage de mon fils Nathan. »

Kevin Levy joue son spectacle « Cocu » ce samedi 13 avril (21 h) au Spotlight à Lille et dimanche 14 (17 h) au pont de Singes à Arras. On le retrouve aussi dans Demain nous appartient, du lundi au vendredi vers 19 h 20 sur TF1.

Premier grand rôle pour Tom Villa dans Mademoiselle Holmes

Tom Villa forme un joli duo avec Lola Dewaere dans Mademoiselle Holmes. Photo Olivier Schmitt/Marysol/TF1

Humoriste, chroniqueur, co-auteur des spectacles de Jeff Panacloc ou encore Arnaud Ducret, Tom Villa a souvent mis en avant ses talents d’écriture mais cette fois le comédien a accepté de se mettre dans les chaussons d’autres auteurs pour camper un Watson des temps modernes dans la nouvelle série de TF1, Mademoiselle Holmes, où il forme un joli duo avec Lola Dewaere.

Arrière petite-fille du célèbre détective britannique Sherlock Holmes, Charlie Holmes vit avec son grand-père (Daniel Prevost). Policière, sous traitement pour des troubles de l’humeur, elle est cantonnée à de basses besognes jusqu’à ce qu’un accident ne la pousse à ne plus prendre ses médicaments et réveille des facultés insoupçonnées et notamment une intuitivité exceptionnelle qui va vite la propulser au rang de super enquêtrice.

Une aubaine pour son stagiaire, Samy Vatel, le personnage de Tom Villa, un jeune médecin légiste tout juste sorti d’école : «Samy était dégoûté au départ d’être associé au couteau le moins aiguisé du tiroir, relégué à la rubrique des chiens écrasés mais grâce à l’accident qui va réveiller en elle le don de son ancêtre, dès la première enquête, ce ne sera plus du tout la même Charlie Holmes qu’il va accompagner. »

La complicité entre les deux personnages va vite s’avérer un point fort de la série : « On avait déjà tourné ensemble sur un épisode d’Astrid et Raphaëlle donc ça a permis de briser la glace plus rapidement et c’est toujours chouette de démarrer une nouvelle aventure, de nouveaux personnages, il y avait tout à créer ensemble », indique-t-il.

Tom Villa exprime aussi une vraie fierté de toucher à l’univers de Sherlock Holmes : « C’est sympa de toucher du doigt une franchise mondialement connue avec l’avantage de ne pas avoir de point de comparaison entre eux et nous car ce n’est pas la même époque et mon personnage n’est, lui, pas un descendant de la famille de Watson ».

Des différences qui ne l’ont pas empêché de revisionner la série de la BBC, Sherlock, lorsque le projet de Mademoiselle Holmes est devenu concret afin de se replonger dans l’atmosphère des romans de Sir Arthur Conan Doyle.

« Mademoiselle Holmes », mini-série en 6 épisodes de 52 minutes, dès ce jeudi 11 avril (21 h 10) sur TF1 avec Lola Dewaere, Tom Villa et Daniel Prevost.

 

Romain Watson, de la pop sur fond de science-fiction

Romain Watson vient de sortir son nouvel album.

Révélation 2023 en chanson française dans un concours régional organisé par radio France, avec notamment le titre L’amour, Romain Watson poursuit, depuis, son bout de chemin avec la sortie il y a quelques jours, le 5 avril, de son nouvel album Comment j’ai disparu.

« Il a fallu deux ou trois ans de gestation, ça a pris une direction puis une autre, confie-t-il.  On aurait pu le sortir l’an passé mais finalement on a préféré attendre un peu et surfer sur la victoire dans ce tremplin. »

Lors du Festival des enchanteurs, le public a, enfin, pu découvrir vendredi les titres de ce nouvel album de pop française : « J’y évoque notre part d’enfance qu’il ne faut pas oublier et la nécessité de prendre conscience de ce qui est essentiel dans nos vies. Le tout avec un fond de science-fiction, dont je suis fan depuis tout petit, et qui explique d’ailleurs le titre. »

Adepte des jeux de rôle, Romain Watson avait aussi écrit Sorciers, une trilogie de livres fantastiques avec son frère mais aujourd’hui il met son écriture au service de sa musique et fait également des arrangements, de la production musicale et du mixage. Sa compagne, Mélanie, reste son premier public, sa première juge aussi : « Quand j’écris une chanson, c’est toujours elle que j’essaie de séduire dans un premier temps, si j’ai sa validation, je sais que ça passe, sourit-il. On a commencé à faire de la musique ensemble avant d’être un couple, on a toujours été franc l’un envers l’autre donc je sais qu’elle va oser me le dire quand elle n’aime pas même si elle aura les mots pour le dire. »

Au fil des années, Romain Watson a construit un studio de plus en plus grand à son domicile, ce qui lui permet de gérer ses diverses casquettes et d’assumer son statut d’indépendant : « Je suis en auto-production et ça me va très bien car je n’ai pas trop envie de faire des concessions sur le plan musical. »

Récemment, il a fait la première partie de Lombre au Pharos, une belle expérience qu’il espère renouveler à l’avenir avec d’autres artistes du même acabit.

L’album de Romain Watson, « Comment j’ai disparu », est disponible depuis le 5 avril.

Lien d’écoute : https://linktr.ee/WatsonRom?lt_utm_source=lt_share_link#377038161

Home jacking, la série qui prend le cerveau en otage

Yannick Choirat est l'un des personnages principaux de Home jacking. PHOTO OCS

Et si à chaque épisode toutes vos certitudes étaient balayées d’un revers de main. Plus que jamais dans la série Home jacking, proposée depuis ce dimanche 7 avril par OCS, il convient de se méfier des apparences et de nos premières intuitions.

Le point de départ, c’est une agression dont sont victimes à leur domicile, un couple aisé, Isabelle (Marie Dompner) et Richard Deloye (Yannick Choirat) mais très vite on comprend que la vérité n’est peut-être pas celle que l’on croit, qu’une part de mystère entoure chaque personnage et que cette maison, à nulle autre pareille, avec ses ouvertures cachées et ses souterrains, recèle bien des secrets.

« C’est jubilatoire comme un manège, tu pars d’un fait concret et tu te retrouves ensuite bringuebalé dans tous les sens, image Yannick Choirat. Tu as un événement central avec une dramaturgie diffractée comme un rubik’s cube. Tu regardes à chaque fois d’un nouveau point de vue et tu te perds, d’autant que l’action se passe à différentes périodes. C’est un véritable jeu de piste. »

« Quand tu reçois le scénario, tu tournes les pages rapidement, tu crois savoir et trois pages plus tard tu t’aperçois que tu n’as rien compris, abonde Sofia Lesaffre, qui joue Yasmine Arrigue, une jeune femme dont le père a disparu dans des conditions troubles. Un regard, un sourire, une phrase te font te requestionner. Le téléspectateur a accès à tous les points de vue et mène lui-même son enquête. »

Ce thriller complexe a été écrit par Florian Meyer et Tigran Rosine avec l’aide d’Emmanuelle Faguer. « On avait commencé à écrire les deux premiers épisodes, on avait la mise en place de la mécanique de cette énigme qui est un vrai puzzle à reconstituer avec une vérité qui naît de la somme de tous les points de vue et comme nous avions des personnages féminins forts et complexes, on souhaitait avoir un avis de femme », ont-ils expliqué, le mois dernier, à l’occasion de la présentation de la série lors du festival Séries Mania à Lille.

Renforcés par la présence de cette maison extraordinaire qui est un personnage à elle seule, les comédiens avouent avoir pris un réel plaisir à travailler dans cette série qui sort des codes classiques. « C’est pour ça que l’on y va, parce qu’il y a un challenge, quelque chose que tu n’as pas déjà vu jusque-là », avoue Yannick Choirat. « Un décor aussi fort nous a facilité le travail », enchaîne Sofia Lesaffre, même si tout n’a pas été simple durant le tournage : « Il y a des scènes violentes, du yoyo émotionnel, souligne Marie Dompner. On a beaucoup travaillé en amont là-dessus avec Yannick (Choirat), les scénaristes et Hervé (Hadmar) le réalisateur. »

Au final, Home jacking réussit son pari : on réfléchit, on doute, on est surpris et on a hâte à chaque fois de découvrir l’épisode suivant pour en savoir plus.

« Home jacking », série en six épisodes réalisée par Hervé Hadmar avec Marie Dompner, Yannick Choirat, Sofia Lesaffre, Carl Malapa.  Les deux premiers épisodes sont disponibles depuis le 7 avril sur OCS ; épisodes 3 et 4 à partir du 14 avril ; épisodes 5 et 6 à partir du 21 avril.