Deès vendredi et jusqu’au 29 juillet, le Festival d’Avignon va accueillir comme chaque été plus de 1400 spectacles. Parmi eux, une dizaine a été sélectionnée et soutenue par la région des Hauts de France. « Macha » de la compagnie LaZlo en fait partie. Une pièce dérivée de « Quatre soeurs », une œuvre dont la metteuse en scène Audrey Chapon avait commandé l’écriture dès 2016 à Géraldine Selbourdin et qui parle d’une femme qui va mourir d’un cancer et qui convoque ses trois sœurs à son chevet. De cette annonce va découler différents règlements de compte. L’idée est ensuite venue d’écrire un monologue pour chacune des trois sœurs (Irina, Laura et donc Macha) qui reçoivent cette terrible nouvelle.
« J’ai une tendresse particulière pour Macha, concède Audrey Chapon. Pour le personnage, pour le texte, l’écriture tripale, très organique, ce mélange de colère, de rage, de rire, d’auto-dérision. Macha est sans doute celle qui a le caractère le plus fort mais dont la vie bascule suite à une séparation concomitante à la découverte de la maladie de sa sœur. » Alors qu’elle évoluait dans la sérénité, croyant en la force de l’amour, de la fidélité, du savoir-vivre à deux, Macha voit subitement tout s’effondrer autour d’elle. « Elle revisite sa vie, l’alcool et le plaisir se mettent en jeu, on découvre comment se détacher de l’ancien monde. »
« Macha n’a pas été créée à la même époque que les autres monologues, il y a quelque chose de plus actuel, plus mûr dans l’écriture même si les autres textes sont aussi très bien, poursuit-elle. Il n’y a pas trop de tabous, tout est dit, on n’a pas peur de parler de l’amour. »
Pour incarner ce personnage, Muriel Colvez avait initialement été choisie mais son rôle a été repris par Caroline Mounier : « Elle est parfaite car elle a un jeu instinctif, c’est une ancienne étudiante de l’Ecole Professionnelle Supérieure d’Art dramatique (EPSAD) de Lille et j’avais envie de travailler avec elle depuis très longtemps, poursuit Audrey Chapon. Elle est subtile, elle sait tout faire, c’est un texte très compliqué à apprendre mais c’est aussi un vrai cadeau pour une comédienne. » Un monologue qu’elle défend sur scène accompagnée uniquement d’un musicien Thimothée Couteau, « qui possède une façon exceptionnelle de se servir de son violoncelle » et qui est tantôt celui qui prend pour les autres, tantôt son complice.
Heureuse que « Macha » ait été retenue pour Avignon et bénéficie du soutien de la Région, Audrey Chapon espère que la pièce va pouvoir rencontrer différents publics et que des programmateurs viennent la voir pour qu’elle puisse être rejouée après. « C’est important d’être à Avignon pour le réseau , pour être identifié par les acteur culturels de la Région ».