Olivier Delacroix, maître confesseur dans le respect et la bienveillance

Olivier Delacroix est aujourd'hui l'un des meilleurs pour recueillir des confidences sans tomber dans le voyeurisme. Photo France Télévisions

Déjà douze saisons pour l’émission Dans les yeux d’Olivier qui revient ce mercredi soir (22 h 55) sur France 2 avec un thème fort : «Enfants : les victimes oubliées des violences conjugales » Comme d’habitude, Olivier Delacroix réussit le tour de force de recueillir des confidences bouleversantes en prenant toujours garde de ne pas sombrer dans le pathos et encore moins dans le voyeurisme. Touché lui-même par plusieurs drames dans sa vie, l’animateur est bien placé pour savoir où pointer le curseur.

« On passe deux ou trois jours avec nos témoins et au début je les rencontre sans tourner. J’ai la volonté d’être vierge, je connais les grandes lignes de l’histoire mais pas plus, j’aime bien creuser, précise-t-il. On instaure une confiance telle que certains témoins vont très loin dans la confession. À nous de ne pas dépasser les frontières, il y a des choses qui doivent rester dans leur jardin à eux. D’ailleurs, vous remarquerez qu’on voit rarement les gens pleurer, c’est une recette pour nombre d’émissions mais, nous, ce n’est pas dans notre ligne. »

Comme chaque saison, Olivier Delacroix et son équipe ont sélectionné des sujets sociétaux comme les erreurs médicales, la possibilité d’échapper ou non à son milieu, les agriculteurs, les blessures du passé… Ils recueillent les témoignages d’anonymes mêlés à ceux de personnalités comme Cindy Bruna, Chris Marques ou Jérémy Ferrari. « C’est plus dur avec les personnalités car elles ont moins de spontanéité. Quand on est exposés, on réfléchit plus à ce que l’on dit mais je crois que la confiance dans le programme s’installe au fil du temps même si on essuie encore beaucoup de refus. »

« Je me suis posé la question d’accepter ou pas, avoue Chris Marques, victime d’erreurs médicales. C’est une période de ma vie dont je n’aime pas parler mais je me suis senti tellement seul et incompris à l’époque que je me suis dit que c’était important d’en parler pour aider ceux qui sont en plein dedans et aussi les rassurer en mettant en avant le fait que je m’en suis sorti. »

Olivier Delacroix aimerait, bien sûr, encore mettre en lumière de nombreux thèmes difficiles comme les enfants placés, le suicide d’un proche, la perte d’un enfant mais le confesseur avoue déjà se nourrir humainement à chaque tournage : « On fait 22 à 24 minutes sur chaque témoin, ça permet d’aller en profondeur. On sait que ça peut changer le regard des autres sur eux et on les prévient donc de cette nouvelle réalité. »

« Dans les yeux d’Olivier », dès ce mercredi 10 janvier (22 h 55) sur France 2.

Un avant-goût du festival d’Angoulême en gare Lille Europe

Des planches de Kaiju 8 ont investi les façades extérieures des halls de la gare Lille Europe. Photo David Paquin

Si vous êtes passés ces derniers jours devant la gare Lille Europe, votre regard a forcément été attiré par de drôles de créatures tout droit issues de l’imaginaire de Naoya Matsumoto, autrice de manga, et de son ouvrage Kaiju n°8. Un succès colossal au Japon, où il a dépassé le million d’exemplaires vendus, mais aussi en France avec plus de 20 000 ventes dès la première semaine.

Une exposition qui s’inscrit dans le cadre des manifestations culturelles organisées régulièrement par la SNCF, sous des formes variés, les expositions grands formats de photos, œuvres d’art se prêtant particulièrement aux grandes vitre des halles.

« Un accord existe depuis quelques années avec le festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Tout est centralisé par la direction des affaires culturelles et ensuite les œuvres sont disséminés dans les gares impliquées dans l’opération. Là, le choix du manga a été fait pour Lille Europe mais ailleurs il y a d’autres choses, tous les genres de la BD sont représentés », explique Christophe Rioux, enseignant-chercheur, spécialiste des questions culturelles à Sciences Po Paris, qui accompagne souvent la direction des affaires culturelles de la SNCF sur ce type d’opération.

Un livre sur 4 vendu aujourd’hui étant une BD et la moitié des BD achetées étant des mangas, l’exposition connaît un franc succès et attire un public jeune et pas seulement les voyageurs.

Photo David Paquin

Un nouveau souffle bénéfique pour « Plus belle la vie, encore plus belle » selon Marie Hennerez 

La Villeneuvoise Marie Hennerez a retrouvé son rôle dans "Plus belle la vie, encore plus belle". Photo CAPA PICTURES

Bonne nouvelle pour ceux qui ont suivi pendant dix-huit années sur France 3, les aventures des personnages du quartier du Mistral, comme pour ceux qui sont totalement passés à côté de la série Plus belle la vie, tous pourront suivre dès ce lundi 8 janvier à 13 h 40, l’adaptation réalisée par TF1 et renommée Plus belle la vie, encore plus belle.

Les réalisateurs ont fait en sorte que les fans comme les nouveaux venus y trouvent leur compte, le premier épisode ce lundi étant bien un numéro 1 mais le passé des personnages sera pris en compte dans les intrigues des uns et des autres.

Le casting compte bien quelques nouveaux visages mais de nombreux historiques ont accepté de revenir. Parmi eux, la Villeneuvoise Marie Hennerez, qui incarne Léa Nebout, adjointe au maire, médecin, mère de deux enfants, et qui vit avec Jean-Paul Boher. Le retour de la série a été pour elle une incroyable nouvelle : « On avait bien fait notre deuil, j’étais passée à autre chose, j’avais donné naissance à mon fils et je le déposais d’ailleurs à la crèche quand j’ai reçu un appel de la productrice Clémentine Planchon, explique-t-elle. Je l’ai rappelée, elle m’a annoncé l’adaptation de la série par TF1, ça me semblait lunaire mais j’ai dit oui très vite. J’étais sans travail à l’époque, les tournages me manquaient et j’ai vite su que TF1 y croyait et voulait mettre les moyens. Il a fallu quelques mois pour que tout se mette en place mais c’était génial de retrouver les personnages, les costumes… »

Les décors, eux, sont un peu différents : « L’intrigue de l’adaptation démarre un an après les derniers événements. Il y a eu un effondrement du quartier du Mistral. Tout le monde en est sorti indemne mais il a fallu reconstruire sur une autre place », explique celle dont le personnage est désormais médecin dans le privé.

Reste à voir comment le public suivra avec un nouvel horaire juste après le journal de 13 h : « On a hâte de voir. Beaucoup de choses sont réunies pour que ça fonctionne, il y a du très bon matériel, la qualité de l’image a été améliorée, ils ont écrit des histoires chouettes avec de l’humain, du citoyen…. Il y a un nouveau souffle très bénéfique pour la série », estime Marie Hannerez qui a repris un rythme intense avec des voyages entre Paris et Marseille et quelques passages réguliers dans son Nord natal pour voir la famille.

La comédienne doit aussi composer avec son emploi du temps au théâtre avec une pièce, Ce qu’il faudra laisser aux anges, qu’elle va jouer en alternance avec d’autres actrices le dimanche à 21 h, à partir du 21 janvier, mais aussi quelques concerts avec Flair, un quatuor vocal aux influences jazz, créé avec quelques amies.

« Plus belle la vie, encore plus belle », à partir de ce lundi 8 janvier (13 h 40) sur TF1.

Photo Capa Pictures.

« Tout pour Agnès », un si long combat pour la vérité

Xavier Choirat (Maurice Agnelet) et Marie Zabukovec( Agnès Le Roux) forment avec Michèle Laroque (Renéee Le Roux) une distribution impeccable. Photo France 2.

La disparition d’une jeune héritière sur fond de guerre des casinos, près de quatre décennies d’enquête, plusieurs procès et une condamnation pour meurtre malgré l’absence de cadavre : l’affaire Agnès Le Roux est sans aucun doute l’un des faits divers les plus troublants de ces cinquante dernières années.

Librement inspirée de cette affaire, la mini-série en quatre épisodes réalisée par Vincent Garenq, diffusée à partir de ce lundi 8 janvier (21 h 10) sur France 2, est une vraie réussite grâce, bien sûr, à l’intérêt de l’intrigue mais aussi au jeu des comédiens, tous aussi excellents les uns que les autres.

On pense bien sûr à Michèle Laroque, impériale dans ce rôle d’abord de patronne à poigne du casino Le Palais de la Méditerrannée puis en mère dévastée qui ne va jamais cesser le combat pour retrouver sa fille. Marie Zabukovec, qui incarne justement l’impulsive et instinctive Agnès Le Roux amène aussi toute sa frâicheur. Et que dire de Yannick Choirat, détestable mais charismatique Maurice Agnelet.

« Il y a une responsabilité par rapport au fait que ce soit tiré d’un fait réel, je me devais d’être juste dans l’interprétation, confie le comédien. J’avais entendu parler de l’histoire de la disparition de cette jeune héritière d’un casino de Nice mais je ne ne me souvenais pas de tous les détails. J’ai lu quatre livres sur Maurice Agnelet et j’ai visionné des interviews réalisées par le fils d’Agnelet, à l’époque où il n’avait pas retourné sa veste. J’ai eu 8 heures de rush où il explique son point de vue sur l’affaire, pas sur le meurtre dont il continue de se dédouaner. »

Un personage particulièrement difficile à cerner : « Un caractère particulier, atypique, égocentrique, volubile qui a soif d’exister, un opportuniste. C’était intéressant de traiter la blessure narcissique de l’homme quand Renée Le Roux le congédie, ce moment où il bascule de manipulateur, d’escroc en potentiel assassin. »

Marie Zabukovec avait, elle aussi à cœur d’être la plus proche de la réalité mais elle ne disposait hélas que peu d’éléments sur la personnalité d’Agnès Le Roux. «  Je voulais être à la hauteur, ne pas décevoir la famille, j’ai rencontré pas mal de gens, le procureur, des proches mais pas le frère et la sœur d’Agnès. Ça fait un peu mystique mais j’ai demandé avec le coeur à Agnès si je pouvais jouer son rôle. Je me suis inspirée de ce que les autres en disaient, Maurice Agnelet, sa maman mais c’était difficile car il décrivait des personnalités assez différentes. »

La comédienne a donc construit son personnage, celui d’une jeune femme qui a eu le courage de s’affranchir d’une éducation stricte, de suivre son instinct, d’écouter ses envies mais qui ne réfléchissait pas trop aux conséquences. Elle a été victime d’un pervers narcissique, comme ça arrive à beaucoup de femmes, je ne pense pas que ce soit de la naïveté. »

Au final, Marie Zabukovec apprécie que cette min-série permette de ne pas faire tomber les gens dans l’oubli. « On continue de parler d’elle des décennies plus tard ».

Une mention particulière pour le travail sur les accessoires, les costumes, les coiffures, le maquillage. On voyage dans le temps avec une vérité bluffante. « On a opéré de vraies métamorphoses physiques, avoue Yannick Choirat. Le matin on arrivait à 5 h, pour cinq heures de maquillage, on nous collait des prothèses et on commençait rarement à tourner avant 11 h. »

Tout pour Agnès, dès ce lundi 8 janvier, avec Michèle Laroque, Xavier Choirat et Marie Zabukovec.

Hélène de Fougerolles, une nouvelle Sam toujours aussi haute en couleurs

Hélène de Fougerolles apporte sa pétillance-a Sam, ici aux côtés de Thierry Neuvic. Photo Stéphane Grangier/TF1

La septième saison de Sam débarque ce lundi 8 janvier sur TF1. La professeure la plus atypique du paysage audiovisuel français est de retour, fidèle à elle-même mais sous de nouveaux traits, la comédienne Hélène de Fougerolles ayant repris le rôle laissé libre par Natacha Ridinger.

« Je n’ai pas du tout hésité, je rêvais de jouer un récurrent surtout une personne aussi libre, un peu foireuse mais tellement attachante, sourit-elle. J’avoue que ça n’a pas été évident de rentrer dans un personnage qui existait déjà, qui avait sa façon d’être, de marcher, d’exister. On me recadrait souvent les trois premières semaines mais le réalisateur Hyppolite Dard ne m’a pas lâchée. »

Hélène de Fougerolles a accepté de « se laisser façonner », tout en s’efforçant de mettre très vite sa petite touche : « Je me dis que si je partais pour quelques saisons, ce que j’espère, ce serait bien d’y mettre un peu de ma personnalité. Il y a cette sensualité, cette sexualité que dégage Sam mais j’ai aussi amené ma sensibilité, ma vulnérabilité, ma fragilité. »

Ravie de trouver une ambiance très familiale sur le plateau, « Il n’y a aucun ego et c’est hyper important pour moi de me sentir bien », la comédienne apprécie également d’évoluer avec des adolescents : « C’est galvanisant, ils sont parfois plus sérieux que nous les petits. C’est un personnage que je peux emmener assez loin. J’ai arrêté l’école à seize ans ou l’école m’a arrêtée, je ne sais plus, plaisante-t-elle. J’étais mignonne, sage mais ça ne m’intéressait pas, alors que j’adore apprendre. Incarner cette prof qui se met au niveau de ses élèves, ça m’a plu. »

Autour de cette nouvelle Sam, on retrouve la joyeuse équipe de comédiens qui fait le succès de la série depuis des années avec Chantal Ladesou comme directrice, Charlotte Gaccio qui s’affirme de plus en plus en maman solo, Thierry Neuvic toujours à la mairie ou encore Fred Testot dont le personnage de Xavier prend un peu trop la grosse tête après avoir vendu un livre à plus de 200 000 exemplaires.

L’autre grande nouveauté de la saison, c’est l’arrivée d’un nouveau personnage, Maxime, interprété par Amaury De Crayencour, un élément perturbateur, dragueur, assez imbu de sa personne, qui va forcément bousculer les petites habitudes de chacun des membres du collège.

Sam, saison 7, dès ce lundi 8 janvier (21 h 10) sur TF1.

Photo Stéphane Grangier/TF1