L’ex-miss France, Rachel Legrain-Trapani, sur les planches et déjà à Avignon

Rachel Legrain Trapani va vivre son premier festival d'Avignon avec Yacine Kaci. Photo Falilou

Après moins de trois mois d’expérience du théâtre, Rachel Legrain-Trapani va découvrir, dès ce mardi 2 juillet, le festival d’Avignon et son rythme soutenu d’un spectacle quotidien : « Pour une comédienne en herbe, c’est génial, s’enthousiasme la miss France 2007. Il va falloir être solide pour jouer tous les soirs pendant 22 jours mais on va se laisser porter par l’énergie du festival et ça va être très formateur. Ce sera aussi une occasion de rencontrer du monde et de montrer ce que je sais faire. »

Une opportunité en or pour une jeune femme qui a enfin décidé de se faire confiance et de se donner une chance de vivre sa passion : « J’ai toujours rêvé d’être comédienne, bien avant d’être Miss France. J’avais d’ailleurs pris option théâtre au lycée, se souvient-elle. Quand j’ai été élue miss France, j’ai pris des cours au studio Pygmalion à Paris, j’ai fait quelques courts métrages mais je n’ai pas osé aller passer des castings, j’avais peur de l’échec, je me défilais à chaque fois. »

La jeune femme a donc construit sa carrière autrement, en devenant notamment créatrice de contenus mais la flamme ne s’est jamais totalement éteinte : « Quand je suis revenue vivre sur Lille, il y a trois ans, j’ai décidé de reprendre le théâtre, même si ce n’était que pour le plaisir, précise-t-elle. J’ai suivi les cours d’Oscar Sisto (ex-professeur de la Star Académy) à Mouvaux et un jour j’ai vu une annonce de recherche d’une comédienne pour cette pièce Les féministes sont des chieuses, les machos des connards, je me suis présentée au casting et j’ai été retenue. »

Depuis quelques mois, Rachel Legrain-Trapani joue donc tous les week-ends aux côtés de Yacine Kaci à l’Espace comédie à Lille : « La première fois j’ai eu une sacrée trouille, je l’ai d’ailleurs toujours mais c’est un bon sentiment. J’ai fait beaucoup d’émissions de télévision mais être face à un public c’est totalement différent. Il faut assurer tout de suite, créer une interaction avec les gens, j’adore ça. »

« La comédie nécessite une approche spécifique, indique Yacine Kaci. Ça nécessite beaucoup de travail, de technique pour provoquer le rire, maîtriser le rythme, les ruptures mais Rachel est très à l’écoute, elle apprend vite. »

La comédienne se cherche désormais un agent pour décrocher des castings pour la télévision et le cinéma : « Si je ne le fais pas maintenant, après ce sera trop tard, confie-t-elle. J’ai aujourd’hui les épaules pour supporter les refus. » L’expérience du festival off d’Avignon ne pourra que lui permettre d’étoffer encore un peu plus son jeu.

« Les féministes sont des chieuses, les machos des connards », avec Rachel Legrain-Trapani et Yacine Kaci, du 2 au 21 juillet (19 h 10) au Paradise République d’Avignon.

Julie Botet va présenter son Bébé au festival d’Avignon

Bébé, le premier solo de danse de Julie Botet au festival d'Avignon. © Camille Graule.

Parmi les dix spectacles retenus cette année par le Conseil régional des Hauts-de-France pour un accompagnement au Festival Off d’Avignon, qui débute ce mercredi 3 juillet , celui de Julie Botet retient particulièrement l’attention. Venue dans le Nord à l’âge de 18 ans depuis son Auvergne natale pour étudier au Ballet du Nord, où elle sera formée pendant trois ans au centre chorégraphique national de Roubaix, d’abord par Carolyn Carlson puis la dernière année par Olivier Dubois, la danseuse chorégraphe est ensuite partie étudier en Catalogne avant de revenir sur Bruxelles puis de poser ses valises à Lille à partir de 2017. « Je voulais créer, j’avais besoin de m’implanter quelque part, confie-t-elle. J’aimais beaucoup le Nord. En trois ans j’y avais déjà tissé un réseau social. »

Bébé, son premier solo, interroge notre rapport à la mort, aux cérémonies funéraires. « J’ai eu une véritable période de fascination pour l’œuvre de Frida Kahlo, j’ai lu et relu des tas de textes autour d’elle et j’ai été marquée par l’une de ses phrases « Je suis la désintégration » que je trouvais très forte. C’est un peu les prémices de ce projet, confie-t-elle. Dans mon histoire personnelle, pas mal de gens sont partis autour du moi et je me suis retrouvée observatrice de différentes personnes lors d’enterrements où j’ai eu la sensation qu’en Occident et particulièrement en France nous avions perdu le sens des funérailles. »

En compagnie d’un autre chorégraphe, Maxime Gomard, et du compositeur Nicolas Tarridec, Julie Botet a mené l’enquête : « Nous sommes allés à la rencontre de professionnels qui œuvrent sur les cérémonies funéraires, nous sommes aussi allés dans des cimetières, on a étudie la législation et tout ça a débouché sur le constat d’un rapport à l’argent affreux dans la mort et je me suis intéressée à l’espace qui sépare ces personnes qui vivent un deuil et celles en costume trois pièces qui leur parlent du coût des funérailles. »

Un choc pour l’artiste, élevée dans une famille athée, qui n’a jamais eu accès à la spiritualité dans sa jeunesse. « Je me demandais quand j’étais petite pourquoi à un enterrement on me parlait de Jésus alors que c’était une personne qui s’appelait Jean-Pierre qui était morte », indique-t-elle.

Le titre de l’ouvrage de Sophie Calle « Que faîtes-vous de vos morts ? » est une question que Julie Botet et ses camarades ont également souvent posé lors de leurs recherches au sein de la population. « C’était presque à chaque fois comme si on ouvrait un robinet, les gens avaient profondément besoin de parler de leurs morts et on a aussi vu que beaucoup conservent un objet en lien avec le défunt. »

Si le spectacle d’une cinquantaine de minutes contient quelques moments graves, une ambiance sonore et lumineuse particulière, il y a aussi des moments drôles, sarcastiques. « Bébé est une créature qui se trouve dans une zone entre la vie et la mort, qui met en place ses propres rites et les partage collectivement. »

Hormis une petite prise de parole anecdotique, il n’y a pas de texte, toute la narration se fait par le corps avec une mise en scène particulière : « Il y a du public en frontal mais il y a aussi deux rangées de public de part et d’autre, un peu comme un podium pour un défilé de mode. L’idée était de représenter une table lors d’un repas de famille. Les spectateurs font donc partie de la scénographie malgré eux. »

Après cinq ans de travail en binôme avec Mélanie Favre, au sein de la compagnie Les sapharides, Bébé est donc le premier spectacle porté en solo, par Julie Botet qui fourmille déjà d’idées pour l’avenir. « Un travail sur la monstruosité, précise-t-elle. Ce sera un point de vue plus autobiographique puisqu’en raison d’une malformation congénitale lymphatique assez rare, j’ai été un temps un enfant monstre et j’avais envie de parler de ce que l’on ressent dans la peau d’un cas d’école ou d’un monstre de foire. »

En attendant, elle se consacre à son premier Bébé et nourrit surtout l’espoir que ses passages à Avignon feront leur effet auprès des programmateurs.

Julie Botet jouera « Bébé » à la Scierie à Avignon, les jours impairs du 3 au 21 juillet, à 16 h 05.

Photo Camille Graule. 

La tournée « The Voice » a mis le feu au Casino Barrière de Lille

Les talents de The Voice ont mis le feu au Casino Barrière de Lille.

Depuis son lancement en 2012, le télé-crochet musical de TF1 a conquis ses lettres de noblesse. The Voice a révélé une multitude d’artistes de Louane à Mentissa, en passant par Slimane, Kendji Girac, Camille Lellouche, Amir, les Fréro Delavega, Anne Sila ou encore Claudio Capéo.

La tournée d’après-émission n’était pourtant plus organisée depuis plusieurs années. Elle a été relancée cet été avec les principaux talents de la saison 13 et quelques autres candidats emblématiques des éditions précédentes. La troupe faisait étape ce samedi soir au Casino barrière de Lille.

La première partie a été assurée par le Nordiste Max Nowik (saison 12) et trois coups de cœur (Zoé, Sarah et Jean-Michel) repérés, quelques heures plus tôt lors d’un casting pour la prochaine édition (on y reviendra dans un prochain article) par le dénicheur de talents Bruno Berberes.

Le show, en lui-même, a été ouvert par Olympe, finaliste de la saison 2 (dans l’équipe de Jenifer), Flo Malley (premier candidat de l’émission) et Shanys, un talent de la dernière saison qui ont donné le ton avec Allumer le feu.

Des chansons des coachs emblématiques (Pagny, Zazie, Obispo…), à celles d’anciens candidats (Slimane) en passant par les incontournables de la chanson française (Goldman, Téléphone) et des grands tubes internationaux (Think d’Aretha Franklin, Highway to hell d’ACDC, I got you de James Brown, plusieurs titres de Queen), la dizaine d’artistes présents sur scène a proposé une setlist surfant sur tous les registres.

« On utilise toute la palette, du rock, de l’urbain, de l’émotion, confie ainsi Shanys, candidate finaliste de la dernière édition dans l’équipe de Camille Lellouche. La tournée c’est une continuité de l’émission mais sous une autre forme. La compétition est finie mais on continue de grandir en faisant des progrès sur scène, en découvrant quel public nous suit. C’est une super expérience. »

En pleine préparation de plusieurs singles (des choses qui vont bouger), la jeune femme est ravie de partager cette aventure avec ses camarades de la saison qui se relaient sur les différentes dates. Iris et Louise étaient ainsi à Lille. Le grand vainqueur Alphonse n’était, hélas, pas dans le Nord, à l’inverse du superfinaliste Baptiste Sartoria qui a pu mesurer sa cote de popularité. « Je viens de m’engager avec Universal, on travaille sur des morceaux dans un registre plus rock, qui devraient sortir à la rentrée mais j’ai tenu à faire la tournée et à être présent sur toutes les dates. »

Le jeune homme n’a, depuis, pas regretté son choix : « C’est une très belle expérience, une jolie rencontre avec notre premier public, assure-t-il. Quand je vois ce que l’on vit chaque fois sur scène, j’ai hâte d’être à la suite, de pouvoir défendre mes propres chansons dans une tournée en solo mais je ne veux pas brûler les étapes, chaque chose en son temps. »

Le public lillois a aussi pu retrouver Vince Vinel (saison 6) ou encore Jade et Aurélien Vivos (saison 12). Ce dernier, vainqueur de l’émission, poursuit la préparation de son album. Samedi, il a présenté son nouveau single La plupart du temps. Même l’animatrice de la soirée, Charlie, ancienne candidate elle-même, a fait admirer sa voix sur un superbe All by myself. Le tout pour le plus grand plaisir du public du Casino Barrière, qui a passé une bonne partie de sa soirée debout à chanter et se trémousser.

Chantal Ladesou est toujours aussi débordante d’énergie

Chantal Ladesou offre un spectacle toujours débordant d'énergie.

Que ce soit au théâtre avec la pièce 1983 ou dans son seule en scène On the road again ; au cinéma dans Chasse gardée (avec Didier Boudon, Camille Lou, Hakim Jemili) et Maison de retraite 2 (avec Kev Adams, Daniel Prévost et Jean Reno) ; à la radio dans les Grosses têtes ; dans des publicités, ou à la télévision en tant qu’enquêtrice dans l’émission Mask Singer mais aussi au casting de plusieurs séries dont Le Fil d’Ariane (avec Florent Peyre) et Sam (Hélène de Fougerolles, Fred Testot, Charlotte Gaccio) dont elle tourne d’ailleurs ces jours-ci une nouvelle saison, Chantal Ladesou est sur tous les fronts. Le temps ne semble avoir aucune emprise sur la comédienne et humoriste, native de Roubaix, qui a enthousiasmé mercredi le théâtre Sébastopol de Lille, où elle revient ce vendredi soir avant de conclure sa tournée à Saint-Omer samedi.

Toutes ses aventures artistiques nourrissent, en grande partie, ce spectacle débordant d’énergie où Chantal Ladesou évoque, presque sur le ton de la confidence, sa carrière, ses relations avec ses partenaires de jeu, son quotidien, créant une forme de complicité, de proximité qui ravit le public. Deux musiciens l’accompagnent sur la scène pour des petits intermèdes musicaux qui jalonnent le spectacle.

Véritable tornade de l’humour, elle emporte tout sur son passage, égratignant gentiment au passage quelques personnalités, de Line Renaud à Ines Reg en passant par Gérard Depardieu, Laura Laune, Blanche Gardin ou encore Isabelle Mergault. Les membre du public, avec lesquels elle vient échanger pendant quelques minutes, en déambulant de l’un à l’autre dans l’allée centrale, ne sont pas davantage épargnés mais sa cible préférentielle reste évidemment son mari Michel, sans doute le conjoint le plus connu du show-business.

La salle, toute acquise à sa cause dès les premières secondes, rit de bon cœur et en redemande.

Chantal Ladesou dans « On the road again », ce vendredi 28 juin (20 h) au théâtre Sébastopol à Lille et ce samedi 29 juin (20 h) à Scénéo Longuenesse.

Les confidences de Nathalie Marquay-Pernaut

Nathalie Marquay-Pernaut évoque le deuil dans son dernier livre.

Invitée du salon du livre de Bondues au mois de mars, l’ex-miss France Nathalie Marquay-Pernaut, native de Comines, était, de nouveau, de passage récemment dans la région pour évoquer son deuxième livre Un signe de toi  – Son âme guide mes pas, paru aux éditions Guy Tredaniel.

Un ouvrage écrit avec un double objectif : « Je voulais déjà rétablir la vérité sur la mort de Jean-Pierre (Pernaut). Il n’est pas mort de son cancer du poumon. Je sais qu’il aurait pu rechuter un jour mais le dernier scanner qu’il avait passé montrait qu’il n’y avait plus aucune trace de son cancer. Je souhaitais aussi et surtout aider les gens qui vivent un deuil, leur expliquer comment on peut essayer de percevoir les signes que l’être disparu nous envoie. »

Depuis ses 21 ans, Nathalie Marquay-Pernaut vit avec les signes, les prémonitions, les intuitions. « La première fois, j’ai cru à une coïncidence puis ça été de plus en plus fort et plus dur car ça concernait des accidents, des décès. J’avais vu il y a déjà de nombreuses années que Jean-Pierre allait mourir avant ses 72 ans. J’avais hélas raison car il est parti deux mois avant de les avoir, confie-t-elle. J’ai appris à vivre avec ces prémonitions, ça ne me fait pas peur, je le vois comme une aide, une possibilité de se préparer aux événements difficiles. »

Consciente du rejet que ces croyances peuvent provoquer chez certains, elle ne cherche pas à convaincre : « Je ne force personne, assure-t-elle. Mon mari et mon fils, eux-mêmes, ont eu longtemps du mal à y croire mais je constate que mes livres fonctionnent bien, que ça intéresse pas mal de gens. On voit que les scientifiques s’intéressent aussi de plus en plus aux gens qui vivent des expériences de mort imminente. Ils racontent tous la même chose dans le monde entier, ils parlent de cette lumière, de la vie qui défile. »

Dans son livre, Nathalie Marquay-Pernaut se confie sans tabous sur les derniers moments de la vie de son compagnon, évoquant même le jour de sa mort et ceux qui ont suivi. Elle témoigne sur cette vie qu’il faut apprendre à continuer sans lui, du moins sans sa présence physique, mais bien avec lui, grâce aux différents signes qu’il lui envoie. Une confession intime publiée sans la soumettre auparavant à ses enfants : « Ils n’avaient pas envie de lire le livre avant, ils m’ont fait confiance et ils savent de toute façon très bien tout ce qui se passe à la maison, les lumières et les télévisions qui s’éteignent et qui s’allument seules. »

Les nombreux témoignages reçus depuis la sortie du livre ont conforté son choix de raconter cette histoire : « Lors des salons du livre, je discute beaucoup avec les gens qui me racontent eux aussi leurs histoires. Souvent, ils repartent avec le sourire. »

Auteure mais aussi comédienne, Nathalie Marquay-Pernaut sera prochainement à l’affiche de deux pièces : Momentanément décédé en 2025 et N’oublie pas que je t’aime en 2026. « Deux titres qui ne peuvent pas être un hasard », sourit-elle. Elle aimerait aussi reprendre un dossier laissé en stand-bye : l’écriture avec une amie d’une pièce de théâtre qui parle du JT de 13 heures. « Je souhaitais mettre Jean-Pierre sur scène, confie-t-elle. Il faut voir si on peut trouver quelqu’un pour jouer son rôle »

« Un signe de toi  – Son âme guide mes pas », de Nathalie Marquay-Pernaut, aux éditions Guy Tredaniel. Prix : 18 €.