Du Splendid au Zénith, la fulgurante ascension de Thomas Marty

Thomas Marty revient à Lille, ce mercredi 19 mars, avec son premier spectacle, mais cette fois au Zénith.

Il n’en a pas encore terminé avec la tournée de son premier spectacle « Allez, la bise », que le prochain est déjà sur les rails. Attendu ce mercredi 19 mars (20 h) au Zénith de Lille, l’humoriste Thomas Marty vient d’annoncer qu’il jouera le prochain au théâtre Sébastopol le 30 avril 2026.

« Il est annoncé mais je n’ai pas encore fini de l’écrire, sourit-il. J’ai toujours fonctionné comme ça, au moins ça ne me laisse plus le choix, il faut que j’avance. » Sur la route du succès, l’artiste n’a pas traîné en chemin. Pour son premier spectacle, il sera passé du Splendid au théâtre Sébastopol pour finir donc ce mercredi au Zénith : « Je suis trop content de cette évolution, avoue-t-il. Déjà, quand j’ai commencé, 400 places au Splendid, ça me semblait beaucoup alors quand on a parlé du Sébastopol, je me suis demandé comment on allait remplir les 1 300 places. Finalement on a ajouté une deuxième date et là on fait le Zénith c’est exceptionnel. »

Des chiffres qui explosent, ça ne devrait pourtant pas impressionner cet ancien employé de banque qui a tout plaqué en 2020 pour se consacrer à l’humour. La pandémie lui a permis de se faire un nom sur les réseaux sociaux avec des vidéos qui cumulent les millions de vues. Le passage sur scène fut également rapidement un succès : « Un spectacle familial où je raconte ma vie de jeune trentenaire qui emménage avec sa copine, ma décision d’arrêter la banque, l’évolution des rapports avec mes parents et avec mon frère et au final des tas de gens se reconnaissent dans mes anecdotes car on vit tous un peu les mêmes choses », poursuit-il.

Élu mec le plus drôle de l’année 2024 par les internautes sur le site Billet Réduc’, Thomas Marty peut désormais appréhender sa carrière plus sereinement : « L’intégration dans ce milieu de l’humour s’est faite assez naturellement mais j’étais toujours en stress dans l’attente des taux de remplissage des salles. Là, j’espère avoir fidélisé un public et j’essaie donc de prendre un peu de recul sur ça pour me concentrer pleinement sur mes textes. »

Pas question pour autant de se reposer sur ses lauriers, il sait à quel point tout peut vite évoluer dans un sens comme dans l’autre. « Je suis toujours obligé d’être présent sur les réseaux, de poster des vidéos régulièrement, assure-t-il. Pendant mon voyage de noces, ma femme m’avait demandé de mettre le frein pendant quelques semaines. Je n’en ai quasiment pas fait un mois, j’ai tout de suite vu les conséquences, je n’ai pas pris de nouveaux abonnés et en parallèle de nouveaux talents étaient en train d’exploser. Il faut non seulement être présent mais aussi ne pas servir la même chose dans les vidéos que dans les spectacles, ça réclame une double écriture et il faut aussi faire attention à ne pas s’enfermer dans un sujet, toujours amené des nouveautés. »

Ravi de retrouver le public du Nord qu’il affectionne, après un passage il y a quelques semaines lors du festival Lillarious, Thomas Marty vient donc délivrer une dernière fois son premier spectacle à Lille, un show qui a énormément évolué depuis son premier passage au Splendid. De quoi surprendre même les plus assidus de ses fans.

Thomas Marty est en spectacle ce mercredi 19 mars (20 h) au Zénith de Lille. Il reviendra avec son nouveau spectacle au théâtre Sébastopol le 30 avril 2026.

«  À l’ombre de Winnicott » ou les mystères d’un étrange manoir

Le dernier livre de Ludovic Manchette et Christian Niemiec;

Planète Lille était ce week-end au salon du livre de Bondues. L’occasion d’échanger avec quelques auteurs présents et ainsi vous suggérer quelques idées de lecture au fil des prochains jours et des prochaines semaines. On commence par le roman «  À l’ombre de Winnicott » écrits à quatre mains par Ludovic Manchette et Christian Niemiec.

Pour leur troisième roman en commun, les deux hommes vous embarquent en Angleterre au début du XXe siècle chez les Montgomery, qui habitent un immense manoir du XVIIe à l’architecture assez austère. La famille accueille une préceptrice française, Viviane Lombard, pour s’occuper de leur fils aveugle George. Les méthodes peu académiques de la jeune femme vont rapidement susciter des conflits avec les parents, notamment la mère Lucille, mais aussi avec le personnel du manoir. « Pour elle, le fait que George soit aveugle n’est pas un problème et elle l’encourage à vivre sa vie, à s’épanouir ailleurs qu’entre les murs du manoir alors que sa mère qui le surprotège s’efforce de le maintenir au sein de la maison, n’hésitant pas à lui raconter que le lac qui entoure le manoir est peuplé de monstres pour éviter qu’il ne s’en approche et prenne le risque de se noyer, expliquent les auteurs. Viviane se heurte aussi rapidement au majordome en lui faisant bien comprendre qu’elle ne reçoit d’ordres de personne. Son arrivée est perçue comme une vraie intrusion par le personnel qui se méfie de cette femme issue d’un peuple qui a guillotiné son propre roi ».

Le personnage de Viviane Lombard a été inspirée par la photographe de rue américaine, Vivian Maier, qui était elle aussi une nounou très atypique. L’idée d’un enfant aveugle est venue de Ludovic Manchette. « J’habitais durant ma jeunesse en face d’un centre pour déficients visuels et j’avais été très marqué par tous ces garçons et ces filles que je voyais en train d’appendre à marcher avec une canne, explique-t-il. Avec Christian, on a tout de suite vu le potentiel de ce garçon qui pourrait entendre et ressentir des choses, sans savoir s’il y a vraiment quelqu’un dans la pièce avec lui. » Car, et c’est là tout le nœud de l’intrigue, il n’est pas le seul dans ce manoir, réputé comme hanté, à entendre et sentir des choses sans ne rien voir.

Que s’est-il passé  ? Y-a-t-il toujours quelque chose ou quelqu’un d’invisible dans cette vieille bâtisse. Comment chacun réagit aux éléments étranges qui surviennent et quel impact tout cela va-t-il voir sur un couple qui s’aime toujours mais qui est déjà fragilisé par des difficultés de communication et l’absence récurrente du père, Archibald, un archéologue régulièrement en déplacement pour son travail ?

« À l’ombre de Winnicott », éditions du Cherche-midi. Par Christian Niemiec et Ludovic Manchette Prix : 22,50 €

« Piège pour un homme seul » marque le retour de Régis Laspalès au Colisée de Roubaix

Michel Fau, Régis Laspalès et Caterina Murino, d'excellents comédiens attendus mercredi et jeudi au Colisée de Roubaix. © Marcel Hartmann

Quelques années après une première collaboration réussie dans « Fric Frac » qu’ils avaient joué aux côtés de Julie Depardieu, Michel Fau a, de nouveau, fait appel à Régis Laspalès pour l’accompagner sur sa nouvelle pièce de théâtre « Piège pour un homme seul », où les deux comédiens partagent, cette fois, l’affiche avec Caterina Murino.

Un excellent trio de comédiens qui devrait enchanter, ce mercredi 19 et jeudi 20 mars, le public du Colisée de Roubaix. « Ce n’est pas une comédie de boulevard mais une pièce policière où on tient les gens en haleine, précise Régis Laspalès. C’est une pièce de Robert Thomas qui date de 1960 où j’incarne un commissaire de police, rôle tenu à l’époque par Raymond Souplex. On a d’ailleurs gardé la musique de la série « Les cinq dernières minutes ». Jaime beaucoup le travail de Michel Fau qui résuscite beaucoup de pièces anciennes, en y mettant sa patte, son originalité. Il remet ça au goût du jour, et ça marche. Le public ne s’attend jamais à la fin. D’ailleurs, on dit sur l’affiche, qu’il faut garder le secret des cinq dernières minutes pour ceux qui l’ont vu. »

L’histoire ? « ça se passe dans un chalet à la montagne. Un homme et sa riche épouse sont en vacances mais celle-ci disparaît et il appelle donc la police, explique le comédien. Des recherches sont entamées jusqu’à à ce que le curé la retrouve. Le problème c’est que le mari ne la reconnaît pas et il va donc falloir prouver si c’est vraiment elle ou pas.  Je ne peux pas en dire plus, c’est un huis clos avec des personnages un peu hors normes et c’est quand même très drôle. »

Régis Laspalès le reconnaît d’ailleurs volontiers. S’il peut se permettre d’aller vers des rôles plus tragiques, plus sombres, au cinéma, il sent que son étiquette d’humoriste, après plus de trente ans de duo avec Philippe Chevallier, lui colle à la peau. « Je sens bien que sur scène les gens veulent me voir dans des choses plutôt comiques. Je fais quand même des choses assez différentes, originales, comme la pièce « La famille et le potager » avec Marie-Anne Chazel, qui était un peu surréaliste, mais toujours en distrayant le public.»

Ravi de voir que la pièce affiche complet dans la plupart des villes de la tournée, Régis Laspalès loue la fidélité de son public : « L’avantage du théâtre par rapport au cinéma, c’est qu’avec les réservations bien à l’avance, tu sais vite si ça fonctionne ou pas. Il ne faut pas se tromper car le théâtre c’est un engagement dans la durée. Là, ça se passe bien avec parfois des grandes salles de 800 à 1 000 places, poursuit-il. La bonne nouvelle c’est qu’avec le temps, si les gens sont toujours là, c’est que nous ne les avons pas déçus, ce qui n’est pas toujours facile car un film ou une pièce peuvent être séduisants à la lecture mais être ratés au final à cause de la mise en scène, des comédiens, ou tout simplement parce que, parfois, ça ne trouve pas son public, sans qu’on ne sache vraiment pourquoi.»

Régis Laspalès avoue aussi être tenté à l’idée de monter seul sur scène à l’avenir : « Là, je suis peu happé par le théâtre et je n’ai jamais aimé enchaîner deux projets. Il y en a qui le font car ils ont peur que tout s’arrête subitement pour eux mais, de mon côté, j’aime avoir des respirations, indique-t-il. Je suis déjà privilégié de jouer dans ces beaux théâtres avec de bons acteurs mais, oui, je pense un jour m’offrir cette expérience, ce plaisir, de me lancer en solo. »

« Piège pour un homme seul », mis en scène par Michel Fau, ce mercredi 19 et jeudi 20 mars à 20 h au Colisée de Roubaix.

« Après la nuit, un projet hyper enrichissant » pour Jérémie Poppe

Jérémie Poppe a pris plaisir à incarner un personnage à l'opposé de ce qu'il est dans la vie. © François LEFEBVRE - FTV - Elephant Story

Pour tous ceux qui n’étaient pas devant France 2, lundi passé, il est encore temps d’aller visionner les deux premiers épisodes de l’excellente série « La nuit d’après » afin de se mettre à jour avant la diffusion de deux nouveaux épisodes ce lundi 17 mars (21 h 10).

Le comédien Jérémie Poppe n’y va pas par quatre chemins : « J’ai déjà fait plein de personnages que j’adorais mais c’est clairement l’un des plus beaux projets que l’on m’a proposé à ce jour, confie-t-il. J’ai adoré l’histoire en elle-même, elle est sordide mais c’était fabuleux à traiter. C’était hyper enrichissant de travailler sur un sujet aussi grave, de montrer ces femmes qui ne bénéficient pas de l’écoute dont elles ont besoin, ces politiques qui tentent d’étouffer les affaires, qui font en sorte que les services de police ne communiquent pas pour ne pas ternir l’image de leur station balnéaire ».

Jérémie Poppe incarne justement un de ces gendarmes qui met en doute la parole des victimes : « C’était assez jouissif de jouer un personnage à l’opposé de ce que je suis dans la vie, poursuit-il. Dès le casting, j’ai discuté avec le réalisateur, je voulais qu’il m’emmène très loin dans la direction d’acteur. Mon personnage fait galérer l’enquête mais il tombe de très haut lorsqu’il se rend compte de toute sa bêtise à un moment de l’histoire. C’est aussi cette évolution qui m’a plu. C’est riche à jouer. Il n’est pas méchant, il n’est pas dans un matraquage mais il a juste été éduqué comme ça donc il y va un peu sans réfléchir. »

L’acteur a aussi adoré l’ambiance sur le tournage : « C’est l’intérêt de ces séries chorales, nous sommes tous dans le même bateau, il y a une cohésion d’équipe, c’est bien quand on travaille tous au service d’un même projet et quand on a le temps de construire son personnage. »

Une belle aventure pour celui que l’on retrouvera prochainement dans une autre fiction avec Yannick Noah et Florent Peyre, « Mort sur terre battue », où il incarnera le kinésithérapeute de l’équipe de France de tennis.

 

« Après la nuit », épisodes 3 et 4, ce lundi 17 mars (21 h 10) sur France 2.

 

 

La bande dessinée à l’honneur au salon du livre de Bondues

Gilles Legardinier (à gauche) et François Boucq (à droite) ont inauguré le salon de Bondues, en compagnie du maire Patrick Delebarre, ce vendredi soir.

 Environ deux cents auteurs répartis sur une cinquantaine de stands: le salon du livre de Bondues qui fête sa vingt-sixième édition sera, ce week-end, la capitale française du livre avec un prévisionnel d’environ dix-sept mille visiteurs.

Parmi les auteurs les plus attendus ce week-end, il y aura forcément foule sur le stand du chanteur Marc Lavoine qui dédicacera son nouveau livre « Quand arrivent les chevaux » aux éditions Fayard. Sophie Tal Men (« La tendresse des autres »), Serena Giuliano (« Villa Gloria »), Zoé Brisby (« Hollywood-land), Dorothée Ollieric (« Maman s’en va-t-en guerre ») ou encore la Lilloise Amélie Antoine  (« De là haut ») devraient aussi rencontrer un grand succès.

Les invités d’honneur de cette édition sont Aurélie Valognes, présente seulement dimanche, et Gilles Legardinier qui présentera son roman « J’ai commencé par mourir » et qui était présent dès l’inauguration vendredi soir, pour sa première visite à Bondues. « Je suis heureux de rencontrer votre public, qui est peut-être un peu le mien, expliqua-t-il. J’aime cette synapse entre le moment où nous sommes seuls, préparant notre cuisine en espérant que les gens viendront manger et cet autre moment où les gens seront seuls chez eux avec notre livre. Ils viennent à notre rencontre, ils viennent nous donner notre chance et j’ai hâte de les voir. Les livres sont des ponts entre les gens et eux-mêmes mais aussi entre les gens car ceux qui lisent parlent, communiquent, partagent, c’est aussi une des fonctions de la lecture. »

Cette année, à l’occasion des 50 ans de Fluide glacial, la bande dessinée est mise à l’honneur avec un espace de 300 m2 qui lui est dédiée et la présence de plusieurs auteurs comme Franck Margerin et l’autre parrain de cette édition, François Boucq qui, en préambule du salon, a illustré en direct vendredi soir une histoire contée par la comédienne Marie Burigat. « J’avais envie de « spectaculariser » le dessin, confia-t-il. C’est un métier très difficile d’être auteur de bandes dessinées. Il y a le dessin mais aussi l’aspect narratif, raconter une histoire en image, c’est un terrain de jeux très différent de la littérature. Il est intéressant de comprendre comment on fabrique une image pour qu’elle soit intelligible. »

Comme chaque année, quinze à vingt auteurs se succéderont chaque jour sur les espaces de rencontre pour échanger avec les visiteurs. Différents ateliers (écriture, manga, aquarelle, dictées intergénérationnelles) mais aussi des contes pour les plus petits sont également au programme.

Salon du livre de Bondues, ce samedi 15 et dimanche 16 mars, de 9 h 30 à 18 h 30, à l’espace Poher. Entrée gratuite.