Marie Déboul, une humoriste féministe qui n’a jamais renoncé à sa vie d’artiste

Marie Déboul est actuellement au festival d'Avignon.

Dès son plus jeune âge, Marie Déboul a rêvé de brûler les planches. Que ce soit dans les rangs de l’école ou dans sa première troupe à Boulogne-sur-Mer, elle s’imaginait volontiers partir à Paris, suivre le cours Florent et devenir une grande comédienne. Elle a d’ailleurs fait un peu de figuration, notamment dans des films de Jean-Pierre Mocky mais aussi de Mathieu Kassovitz. Les aléas de la vie ont, néanmoins, nécessité qu’elle se tourne un temps vers une autre activité professionnelle. « Je suis devenue infirmière mais j’avais toujours la fibre artistique au fond de moi, avoue-t-elle. J’ai alors intégré une troupe itinérante de cabaret, comme danseuse, puis comme meneuse. Petit à petit, j’ai aussi commencé à faire quelques petits sketchs, à mêler l’humour et la danse et puis en 2007 j’ai arrêté mon travail et je me suis lancée dans l’aventure. »

Un choix judicieux puisque depuis elle n’a quasiment jamais cessé de travailler, soit seule en scène avec La Déboulitude puis Déboulversante, qu’elle jouera d’ailleurs le 3 novembre à Wattrelos, ou avec des camarades de jeu dans différentes pièces de théâtre.

Convaincue par Seb Martinez, patron, à l’époque, de La Boîte à rire, qui accueillait son premier one woman show, elle a fini par intégrer des pièces et a ainsi fait une autre rencontre décisive avec Yacine Kaci qui lui a proposé de l’accompagner sur scène dans Une féministe, un macho : la guerre est déclarée puis dans Chéri je t’ai trompé (et c’est pas ça le pire). Une pièce où elle incarne l’épouse d’un haut-fonctionnaire raciste qu’elle va tromper avec un migrant. « Une pièce bien écrite avec du fond, une morale derrière même si le sujet du racisme est sensible à aborder, poursuit-elle. J’ai appris plein de choses avec Yacine Kaci et comme on aime tous les deux l’improvisation, on prend plaisir à casser le quatrième mur et à faire participer le public. »

Le succès est tel que la pièce a été retenue pour le « Festival off » d’Avignon et les deux compères y jouent tous les jours à 14 h jusqu’au 21 juillet. À la rentrée, Marie Déboul devrait être aussi à l’affiche de la pièce Un ado peut en cacher un autre qu’elle avait entamée juste avant l’été et elle devrait donner une seconde vie à sa pièce Célibataires qu’elle vient de remettre en scène en ajoutant de nouveaux personnages.

Biberonnée à l’humour d’Elie Kakou et Muriel Robin, et proposant des spectacles « qui se rapprochent un peu de ce que fait Virginie Hocq », la Nordiste savoure cette place plus large accordée aux femmes : « Tout a bien évolué mais même s’il y a eu la vague « Me Too » dans le cinéma, ce n’est toujours pas simple d’être une femme dans le spectacle vivant. Les humoristes plus anciennes vous diront presque toutes qu’elles ont galéré alors que les femmes savent faire rire aussi, insiste-t-elle. Quand j’étais sur Paris, j’ai parfois été choquée de certaines choses, des réactions de réalisateurs, metteurs en scène, des conditions qu’on m’annonçait nécessaires pour réussir. »

Marie Déboul a fait son chemin autrement et ne manque pas, aujourd’hui, de projets pour continuer à tracer sa route.

« Chéri, je t’ai trompé (et c’est pas ça le pire…) », tous les jours du 12 au 21 juillet à 14 h au Paradise République à Avignon. On devrait la retrouver à la rentrée à l’Espace comédie à Lille et Marie Déboul jouera aussi son seule en scène « Déboulversante » le dimanche 3 novembre (16 h) à la boîte à musique à Wattrelos.

Le musée de l’illusion va mettre à mal tous vos repères

En quête d’idées de sortie pour agrémenter les premières semaines des vacances d’été ? Planète Lille a testé pour vous le nouveau musée de l’illusion. Ses créateurs avaient depuis longtemps le projet de l’ouvrir après celui de Paris mais il a fallu un peu de temps pour trouver un local adapté. C’est chose faite avenue Le Corbusier, entre les deux gares, sur le trottoir en face du centre commercial EuraLille.

Après New York, Toronto, Dubaï, Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux le public nordiste est donc invité à venir mettre ses sens, ses repères et ses convictions à l’épreuve dans un espace de 700 m² comprenant environ 70 illusions. « Certaines ont été créées en exclusivité pour Lille, à l’image d’un kaléidoscope géant, affirme Steven Carnel, le directeur du musée. C’est un lieu familial où les parents et grands-parents peuvent venir avec leurs petits-enfants. Quelque chose se passe devant chaque illusion. Pourquoi c’est déformé ? Pourquoi je perds l’équilibre ? Tout le monde s’interroge. On a essayé de casser un peu les codes. »

S’il est tout à fait possible de faire la visite seul, on recommande néanmoins de venir à plusieurs, ne serait-ce que pour se prendre en photos. Sur la plupart des illusions, des espaces sont d’ailleurs indiqués au sol et des consignes sont données pour se positionner au meilleur endroit pour garder un souvenir impérissable de son passage.

D’une pièce à l’autre, on oscille entre les illusions visuelles et sensorielles, on se laisse surprendre par des sensations d’infini, de profondeur ; nos rapports aux tailles sont chamboulés ; on se laisse surprendre par ces yeux et ces visages qui semblent nous surveiller et bougent en suivant le moindre de nos mouvements ; on perd notre équilibre dans un tunnel très particulier ; on a parfois le souffle coupé et même la tête devant ces « attractions » élaborées en collaboration avec des scientifiques car même ceux qui veulent le plus croire en la magie des lieux découvriront, grâce à différents panneaux explicatifs, qu’il existe bien des explications rationnelles à chaque fois.

Musée de l’illusion, 101 avenue le Corbusier à Lille. Gratuit pour les moins de 4 ans. Tarif : 13 à 19 € par personne.

Vos repères seront totalement bouleverser au musée de l'illusion.
Mieux vaut ne pas avoir le vertige.

Bruno Berberes est venu détecter de nouveaux talents à Lille

Sarah a déjà eu le bonheur de monter sur scène devant du public.

En préambule du concert donné samedi soir au Casino Barrière de Lille dans le cadre de la tournée d’été The Voice, des auditions avaient eu lieu durant l’après-midi pour dénicher celles et ceux qui feront peut-être partie du programme lors de la prochaine saison.

Cette fois pas de fauteuils qui se retournent et pas quatre coachs près à s’émouvoir pour un artiste en herbe mais probablement le plus grand dénicheur de talents du pays : Bruno Berberes. « L’avantage c’est que je suis seul donc je ne peux pas m’engueuler, si ce n’est avec moi-même », sourit-il. On ne doute toutefois pas que les prises de tête doivent être nombreuses, tant les choix sont parfois délicats.

Samedi passé, face à lui, parmi la trentaine de candidats retenus sur des centaines de vidéos reçues, pas la moindre casserole ; quelques concurrents moins impressionnants que d’autres certes mais un niveau d’ensemble pour le moins impressionnant. « C’est en effet souvent difficile, je dois me raccrocher à certaines choses mais quand j’arrive je ne recherche rien, j’attends juste que les artistes me tombent dessus. Ce qui fait la différence c’est la sincérité, la singularité », précise-t-il.

De Lara Fabian à Franck Sinatra, en passant par Jacques Brel, Adèle, Ray Charles, Demi Levato ou encore Amy Winehouse, on oscille entre les époques et les genres musicaux. On assiste à des reprises audacieuses comme celle de la chanson Avant de partir d’Eve Angeli, interprétée d’une manière beaucoup plus rock par Pierre-Jean ou encore Get Lucky des Daft Punk en guitare-voix par Agathe. On reste bluffé par le Purple rain (Prince) de Patricia, l’une des brillantes représentantes d’une imposante délégation venue de Belgique pour tenter sa chance de l’autre côté de la frontière.

Bruno Berberes qui choisit généralement un ou deux talents maximum pour chanter le soir-même en avant-première du concert d’anciens candidats de The Voice a poussé cette fois le curseur à trois. Parmi eux, Jean-Michel, qui a séduit avec Tourner la tête de Slimane, ne lui était pas inconnu. Le jeune homme avait, en effet, déjà brillé il y a… dix ans dans la version belge de The Voice, où il avait atteint les demi-finales dans l’équipe de Natasha Saint-Pier. « Je n’en garde que de bons souvenirs, j’avais fait quelques concerts après l’émission mais je ne m’étais pas vraiment bougé et les portes ne s’étaient donc pas ouvertes, avoue-t-il. Depuis deux ou trois ans, j’essaie de me relancer. Et cette fois, si ça passe, je ne me laisserai pas vivre, je sais que la lumière peut arriver rapidement mais qu’elle s’éteint aussi très vite. »

A ses côtés, sur la scène, on a pu admirer deux jeunes filles totalement novices. La petite Zoé, 9 ans, qui a touché Bruno Berberes en plein cœur avec son interprétation de Ta peine de Lara Fabian et que l’on retrouvera peut-être dans The Voice Kids, mais aussi Sarah, 16 ans, de Neuville-en-Ferrain, qui a également marqué les esprits avec sa reprise très habitée malgré son jeune âge de Voilà de Barbara Pravi. « J’ai l’impression que cette chanson c’est moi, assure-t-elle. J’étais très stressée, c’était mon premier casting, j’ai pleuré quand j’ai su que j’allais monter sur scène ». Comme ses camarades, elle ne s’est pourtant pas démontée et a relevé le défi devant plusieurs centaines de spectateurs, soutenue par ses proches et les artistes plus expérimentés de The Voice, eux aussi conquis par ces jeunes recrues du jour.

Les candidats retenus à l’issue de l’étape lilloise devaient être contactés sous peu pour participer à l’étape suivante du casting à Paris.

Clara Luciani s’est lancée dans le doublage voix avec « Zak et Wowo, la légende de Lendarys »

Clara Luciani prête sa voix à Indiana (ici aux côtés de Wowo). Photo Sirius media.

Depuis ce mercredi 3 juillet, les enfants, petits et grands, peuvent se rendre dans les salles obscures suivre les aventures de deux frangins Zak et Kyle, dotés d’un jade aux pouvoirs magiques, d’une jeune aventurière prénommée Indiana et de quelques animaux assez improbables comme les lendarys et les wowoshopacks dans le clan des gentils mais aussi les zendars et les wizzymons dans celui des méchants.

« Il existe déjà un bestiaire tellement important que c’était difficile de trouver de l’originalité, de la singularité, des animaux qui ne ressemblaient pas à ceux déjà connus », avoue le réalisateur Philippe Duchêne qui, après, trente ans à bosser dans l’animation a décidé de passer à la réalisation. « Je voulais créer un film grand public avec les thématiques de la famille, de la magie et des références du côté des Marvel, de Star Wars ; la création d’un groupe constitué de gens qui ne se ressemblent pas forcément mais qui vont s’allier pour une même mission ». Celle de tenter de sauver leur monde coloré et fantastique de la menace de terrifiantes créatures qui ont obligé la population à se replier dans une ville fortifiée.

La réussite de cet animé tient essentiellement à trois aspects. Le premier, c’est le choix des personnages, à l’image de celui de Wowo, une espèce à mi-chemin entre l’ours et le renard, ayant de fortes chances d’être vite le chouchou des grands comme des petits.

Le deuxième point fort, c’est l’excellente bande son du film avec des musiques signées John Mamann ou encore Sofiane Pamart qui donnent une véritable énergie et enfin, le choix des personnalités retenues pour doubler les voix des personnages. Le comédien et humoriste Manu Payet, excelle dans celui de Wowo ; Kyan Khojandi (Kyle) et Jérôme Niel (Zack) incarnent les deux frères et la belle surprise de ce film c’est la grande première de la chanteuse Clara Luciani, qui prête sa voix à Indiana. « J’avais envie d’une voix timbrée, d’une chanteuse car initialement j’avais prévu une chanson pour Indiana mais finalement on n’a pas gardé cette scène », précise Philippe Duchêne. « J’en rêvais depuis très longtemps, ça m’a beaucoup amusé de faire ça, j’ai trouvé l’exercice génial et j’ai déjà envie d’en refaire plein d’autres », indique, de son côté, l’artiste.

Comment la jeune femme s’est-elle préparée ? « J’ai regardé des tutos, plaisante-t-elle. Plus sérieusement, j’ai décidé d’y aller comme ça, avec mon naturel, ma spontanéité. J’étais enceinte et j’ai pensé très fort au fait que mon enfant verrait probablement ça un jour. »

Plutôt fan d’animés, et notamment de Totoro, Clara Luciani a tout de suite adoré son personnage d’Indiana : « Elle aime l’aventure, elle est espiègle, pleine de convictions, elle se rebelle contre ses parents. J’étais un peu comme ça aussi, j’ai essayé de mettre dans ma voix beaucoup de mes souvenirs d’adolescente, indique-t-elle. Je trouve que c’est une période très touchante, où l’on est en ébullition, à fleur de peau, un moment où tout est possible, tout reste à définir. »

Et si elle n’a finalement pas eu de partie chantée, elle ne le regrette vraiment pas : « Je me dis que c’était bien de faire totalement autre chose, de sortir de ma zone habituelle même si ce n’était pas toujours facile car j’ai fait la plupart des enregistrements devant des croquis. Je n’ai découvert le film et les animations 3D qu’au moment des avant-premières, en même temps que le public. »

Jérôme Niel reconnaît, pour sa part, que le doublage nécessite du travail et affirme avec humour « adorer grimper aux arbres et faire des roulades comme Zack ». Le comédien, vu récemment dans un tout autre registre dans Vermines, souligne avoir été séduit par « le message de fraternité entre les deux frères, leur lien avec la grand-mère et ces notions de vivre ensemble et d’entraide » véhiculées par le film. Des valeurs qui résonnent forcément encore plus fort eu égard au climat qui règne actuellement dans la vraie vie.

« Zack et Wowo, la légende de Lendarys », réalisé par Philippe Duchêne. Depuis ce mercredi 3 juillet au cinéma, avec les voix de Clara Luciani, Manu Payet, Jérôme Niel et Kyan Khojandi.

Photo Sirius Media.

Claire Chust a croisé du beau monde dans son embouteillage

Claire Chust, une future mariée pas au top de sa forme. Photo Léa Ghirardotti/R-Lines/M6

Fort du succès du premier opus, David Charhon a décidé de se replonger dans L’incroyable embouteillage en invitant, une fois encore, du joli monde sur sa route, pour de nouvelles aventures diffusées ce mercredi 3 juillet (21 h 10) sur M6.

A quelques exceptions près (Elie Semoun, Michel Cremades), c’est un casting totalement neuf qui a été convié avec, cette fois, un fil rouge qui relie une grande partie des automobilistes bloqués dans ce bouchon : le mariage de Vanessa (Claire Chust) et Alexandre (Julien Pestel).

Les futurs époux, la mère du marié (Marie-Anne Chazel), le traiteur (Le comte de Bouderbala), les témoins (Issa Doumbia, Bruno Sanches, Fred Chau, Philippine Delaire), la wedding planer (Lola Dubini) ou encore le prêtre (Pascal Demolon) sont, eux aussi, coincés dans cet embouteillage. « J’habite en région parisienne donc je connais le problème, affirme Claire Chust. Il m’est souvent arrivée d’être prête pour un casting, de me retrouver bloquée et d’avoir envie de finir à pied mais l’un de mes pires souvenirs d’embouteillages c’est un co-voiturage. La personne avait mis la radio très fort, ça donnait un brouhaha sonore sous canicule, j’étais au plus mal. »

Bien connue des téléspectateurs de M6 depuis 2018 pour son rôle de Leslie dans Scènes de ménage, Claire Chust n’est pas arrivé en terre inconnue sur le tournage, son partenaire de fiction, Vinnie Dargaud, ayant participé au premier opus. « On en avait parlé, j’avais découvert le travail de David Charhon comme ça, Vinnie m’avait raconté comment c’était passé le tournage et ça donnait envie, assure-t-elle. Alors, lorsque j’ai été contactée, j’ai tout de suite accepté. »

Comme dans Scènes de ménage, Claire Chust a souvent tourné sans voir comment ça se passait pour les autres comédien(ne)s. « Lorsque l’on tournait nos scènes avec Philippine Delaire (qui incarne sa meilleure amie) et Léo Vazzoler (le strip-teaseur de son enterrement de vie de jeune fille), on ne se rendait pas compte de ce que faisaient les autres même si on avait le scénario et que David nous rappelait régulièrement où nous en étions dans la fiction car tout n’était pas tourné dans l’ordre chronologique. Ce n’est que lors d’une projection récemment que j’ai vu toutes les différentes saynètes, j’ai adoré découvrir les autres sketchs. »

Elle a aussi pris beaucoup de plaisir à incarner le personnage de Vanessa : « C’est une fille droite dans ses bottes qui n’aime pas trop la fête, qui est assez casanière mais là elle n’est pas dans son meilleur état, sourit-elle. On va s’apercevoir qu’elle n’est pas monolithique, qu’il y a une petite part de folie en elle qui va s’exprimer. »

Bluffée par le casting, Claire Chust a eu l’occasion, grâce à la scène finale, de rencontrer la plupart des comédiens : « C’est un exploit de la production d’avoir réuni autant d’acteurs avec de telles carrières, apprécie-t-elle. J’étais comme une petite fille au bac sable face à tous ces gens que j’adore, comme Marie-Anne Chazel. J’étais très heureuse de pouvoir papoter un peu avec elle. »

La jeune femme a, d’ailleurs, déjà eu récemment l’occasion de tourner avec d’autres grands noms tels que Christian Clavier et Cristiana Reali ou encore Rayan Bensetti pour deux films, Jamais sans mon psy et Le million, dont les sorties sont programmées fin 2024 ou début 2025.

L’incroyable embouteillage 2, ce mercredi 3 juillet (21 h 10) sur M6. Avec Claire Chust, Marie-Anne Chazel, Pascal Légitimus, Issa Doumbia, Bruno Sanches, Chantal Ladesou, Max Boublil, Gérard Jugnot, Elie Semoun, Lola Dubini, Fred Testo, Le Comte de Bouderbala…

Photo Léa Ghirardotti :R-Lines/M6