« Une affaire de principe », un combat de José Bové porté à l’écran

Bouli Lanners (au centre) s'est facilement glissé dans la peau de José Bové. Photo Pascal Chantier

Il suffit de passer quelques minutes en leur compagnie pour se rendre compte de la complicité qui unit José Bové et le comédien Bouli Lanners, qui l’incarne à l’écran dans le film Une affaire de principe, en salle dès ce mercredi 1er mai. Une connexion qui s’est effectuée dès la première rencontre entre les deux hommes. « La présentation de l’un à l’autre a été un moment-clef, mon travail de direction d’acteurs s’est fait au moment de cette rencontre », sourit Antoine Rimbault, le réalisateur.

Ce dernier avait déjà fait le premier pas en allant présenter son projet à José Bové. « Il avait été introduit par Robert Guédiguian et j’avais vu et apprécié son premier film, Une intime conviction, sur l’affaire Viguier. J’ai donc été rapidement en confiance, précise-t-il. Je n’ai même pas demandé qui allait jouer mon rôle et quand Bouli Lanners est arrivé chez moi, ça a été d’abord une relation humaine. On partage des idées, des combats. On évolue dans le même bain culturel, on parle le même langage. »

Une aubaine pour Antoine Rimbault qui a découvert cette histoire en faisant initialement des recherches pour un autre projet : « Je cherchais des informations sur les lobbys de manière large et je suis tombé sur l’affaire Dalli qui condensait tous les thèmes qui m’intéressaient pour réaliser un thriller de bureau.  J’ai appris que José Bové avait mené l’enquête et qu’il racontait ça dans un chapitre de l’un de ses livres. »

Rappel des faits : le commissaire européen à la santé John Dalli avait été accusé de corruption en 2012 mais très vite José Bové avait senti que quelque chose clochait. Avec l’aide de ses attachés parlementaires, incarnés par Thomas VDB et le personnage fictif de Céleste Brunnquell (Les éblouis, En thérapie), il a mené, juste par principe, une contre-enquête, apportant la preuve de l’innocence de Dalli, piégé par les lobbys du tabac, contre lesquels il était en lutte ces dernières années.

Se glisser dans la peau de José Bové n’a pas été un souci pour Bouli Lanners : « Je savais tout de José, du moins tout ce qui était dans le domaine public mais je ne connaissais rien de l’intime. Arriver chez lui, dans le Larzac ce n’est pas anodin, c’est un décor puissant, et toute la pression que tu te mets avant la rencontre se fissure vite car tu tombes sur un être extrêmement humain avec lequel tu as plein de concordances idéologiquement. »

Tourner au sein du parlement n’a pas non plus engendré de complications : « Nous avons été bien, accueillis à Bruxelles, on leur a fait lire le scénario et ils ont dit OK en nous offrant du temps. Il faut les remercier pour leur transparence », poursuit Antoine Rimbault, ravi d’être, à sa connaissance, le premier a réaliser un long métrage « dans les coulisses des institutions européennes avec des parlementaires comme principaux protagonistes. »

Restait à trouver les bons ingrédients cinématographiques pour donner du corps au récit : « Je voulais faire ce que j’appelle un thriller de bureau, en ne sacrifiant rien au rythme, en trouvant les astuces pour rendre spectaculaire un scène de dialogue à cinq dans un bureau. Je me suis surtout aperçu au montage que lorsque l’on sortait de l’os de l’intrigue, ça ne fonctionnait plus aussi bien. »

Dans le sillage de Bouli Lanners, qui incarne donc un José Bové plus vrai que nature, et un Thomas VDS dans un registre où on ne l’attend pas forcément ; Céleste Brunnquell apporte, de son côté, une vraie fraîcheur avec le personnage de Clémence, une stagiaire obsessionnelle qui va remobiliser les troupes quand tout le monde semble se résigner. « Tout simplement parce qu’elle a encore la foi, qu’elle n’a pas eu le temps d’être désabusée et qu’elle pense que tout est possible », explique la jeune comédienne.

« Une affaire de principe » d’Antoine Rimbault, en salle dès ce mercredi 1er mai. Avec Bouli Lanners, Céleste Brunnquell et Thomas VDB.

Photo Pascal Chantier.

Bouchon, un format court qui en dit long sur les dysfonctionnements familiaux

Lolo (Eleonore Costes) et Romain (Sébastien Chassagne) dans Bouchon. Photo Eliot Mathieu

Présentée à Lille au mois de mars lors du festival Séries Mania dans la catégorie format court, la mini-série (8 épisodes de 14 minutes) Bouchon est disponible sur la plateforme Arte.tv depuis ce lundi 29 avril.

Une série imaginée, créée et co-réalisée par Éléonore Costes et qui décrypte avec humour les dysfonctionnements d’une famille après l’annonce d’un événement douloureux : le cancer du papa, qui refuse de se faire soigner et évoque même l’euthanasie.

Un nouvelle qui va forcément provoquer un choc et mettre le cerveau de Lolo (Éléonore Costes) en véritable ébullition tout comme celui de sa frangine Raphou (jouée par sa véritable sœur Raphaëlle Costes). La vie des deux jeunes femmes et de leur famille s’en trouve d’autant plus bouleversée qu’elles sont, en parallèle, à des moments cruciaux de leur existence. Professionnellement pour la première, qui vient enfin d’hériter d’un premier rôle au cinéma dans un film qu’elle est censée aller tourner à Tokyo ; personnellement pour la seconde, qui est enceinte et a déjà bien du mal à gérer les injonctions de la société vis-à-vis de l’alcool et du tabac.

Au casting, on retrouve également un comédien très demandé en ce moment, Sébastien Chassagne, que l’on a vu ces dernières semaines à l’affiche de Tombés du camion, Karaoké, Nous les Leroy ou encore N’avoue jamais. Il y incarne Romain dont la nature de la relation avec Lolo n’est pas très claire : « Il y a une évidente ambiguïté sexuelle entre eux mais ils communiquent très mal, ils n’arrivent pas à se dire l’un l’autre ce dont ils ont envie, probablement parce qu’ils ne le savent pas vraiment eux-mêmes », confie ce dernier pour qui intégrer le casting de Bouchon était comme une évidence. « J’adore tout ce que fait Eléonore, elle me touche dans ce qu’elle écrit, elle s’appuie sur sa propre vie, elle est concernée par ce qu’elle évoque et donc forcément elle sait de quoi elle parle. »

Bouchon, série de 8 épisodes de 14 minutes, disponible sur Arte.tv avec Eléonore Costes, Raphaëlle Costes et Sébastien Chassagne… 

Inès Reg n’a vraiment pas pris Danse avec les stars à la rigolade

Inès Reg fait partie de trois finalistes de la treizième saison de Danse avec les stars. Photo Pixeline/TF1

Réussira-t-elle à prendre la succession de Billy Crawford, sacré l’an passé aux côtés de Fauve Hautot ? Réponse ce vendredi soir (21 h 10) sur TF1 à l’occasion de la finale de la treizième saison de Danse avec les stars mais, quoi qu’il arrive, en se hissant en finale aux côtés de la chanteuse Natasha Saint-Pier et de l’influenceur et comédien Nico Capone, l’humoriste Inès Reg est déjà allée bien plus loin qu’elle n’aurait osé l’imaginer au début de l’aventure.

« J’ai peur des notes, je n’ai pas du tout aimé l’école alors me retrouver dans un concours avec un classement, c’est tout ce que je déteste à la base », expliquait-elle dans un grand éclat de rire au lancement de l’émission. Grande fan du programme qu’elle a toujours suivi, parfois même en replay avec ses équipes dans le bus, lorsqu’elle était en tournée, Inès Reg avouait plus sérieusement « aimer la danse, avoir le rythme » mais ne pas du tout avoir « la grâce, la tenue, le port de tête, le gainage » réclamés pour briller dans DALS.

Longtemps dans le doute sur sa participation, « j’avais sondé mes followers sur instagram en expliquant mes envies, mes doutes et tout le monde m’a encouragée. J’ai donc eu l’impression d’attaquer ce challenge en équipe, dans ma tête nous étions deux millions », elle assure s’être engagée « pour le kiff, le partage, la folie malgré la panique. »

Très vite, Inès Reg s’est, en réalité, avérée être une excellente élève, habituée du podium et même souvent de la première marche, séduisant les juges dans les différents styles de danse, ceux dont elle rêvait comme le tango et surtout le contemporain mais aussi dans les danses rapides qu’elle redoutait davantage comme le quick step.

Tout n’a certes pas été un long fleuve tranquille dans son parcours, entre une altercation surmédiatisée avec Natasha Saint-Pier puis un malaise qui ne lui a pas permis de finir l’un des primes, mais aux côtés de son partenaire, Christophe Licata, l’humoriste a prouvé qu’elle était largement à sa place dans le programme, obtenant même le premier 10 de la saison, après une sublime valse sur le titre Voilà de Barbara Pravi.

De quoi la conforter dans l’idée qu’elle avait bien fait de se démener avec son équipe pour libérer de la place dans un emploi du temps surchargé : « J’ai fini un film, j’en commence un autre, on relance une tournée, il a fallu se casser la tête avec mon manager mais je me suis dit que c’était le moment ou jamais de faire un milliard de trucs, confie-t-elle. On dormira plus tard. »

Dès la semaine prochaine, les téléspectateurs de TF1 la retrouveront d’ailleurs dans un autre programme, mais cette fois de l’autre côté de la barrière, en qualité de détective pour une nouvelle saison de Mask singer, où elle devra mener l’enquête et découvrir quelles sont les personnalités déguisées qui viendront chanter sur le plateau. TF1 ayant eu l’habitude ces dernières années de convier une star internationale, Inès Reg aura peut-être le plaisir d’être aussi ému que lorsqu’elle a su que James Denton, l’inoubliable Mike Delfino de la série américaine Desperate Housewives, faisait partie du casting de DALS. « J’ai pleuré, le voir là vivant m’a fait du bien alors que la dernière fois (attention, spoiler) on l’avait vu mourir dans les bras de Susan Mayer (Teri Hatcher). J’ai tout de suite appelé ma mère et ma sœur pour le leur dire. »

Lauréate ou non ce vendredi soir, Inès Reg aura vécu une expérience qu’elle n’est pas prête d’oublier, dévoilant une autre facette de sa personnalité au public, avant de retrouver prochainement son terrain de jeu favori : l’humour.

Finale de Danse avec les stars, ce vendredi 26 avril (21 h 10) sur TF1. Inès Reg sera en spectacle au Zénith de Lille, le 10 avril 2025.

Paul Belmondo s’offre trois beaux-pères dans Papasss

Paul Belmondo (au centre) était ravi de retrouver Christian Vadim (à droite) pour la pièce Papasss. Photo studio Pierre ARNAUD

Trois papas pour le prix d’un, c’est le cadeau inattendu dont a hérité Ludmila (Nadège Méziat), à l’approche de la quarantaine, les trois amants de sa défunte mère, au moment de sa conception, ayant décidé de ne pas regarder les résultats d’un test ADN. Trois papas (Christian Vadim, Édouard Montoute et Bernard Fructu), c’est trois fois plus d’affection et de soutien mais c’est aussi trois fois plus de problèmes quand il s’agit de leur annoncer son mariage avec un homme (Paul Belmondo) sensiblement du même âge qu’eux.

Suite de la pièce Pair et manque, hélas peu jouée en raison de la crise sanitaire en 2020, Papasss intègre de nouveaux personnages dont celui de Paul Belmondo qui s’est fondu dans la troupe sans le moindre problème : »Je n’avais pas vu la première pièce mais j’en avais entendu parler, j’ai découvert le texte quand Christian Vadim me l’a fait parvenir et comme c’est une nouvelle histoire ça n’a pas posé de soucis, ça aurait été un peu plus compliqué s’il avait fallu reprendre un rôle dans une pièce déjà existante », confie-t-il.

Les bonnes relations entretenues par Paul Belmondo avec Christian Vadim ont également facilité les choses : « C’est toujours mieux d’avoir des affinités quand on part ensemble plusieurs mois en tournée et c’était très intéressant qu’il ait la double casquette de metteur en scène et de comédien, tout comme sa femme Nadège Méziat, qui a écrit et qui joue aussi dans la pièce, estime-t-il. Se retrouver avec eux sur scène a permis de faire évoluer la pièce, d’échanger des idées, d’essayer de nouvelles choses tout en tenant la pièce, ça ne m’était jamais arrivé. Quand on part en tournée, sans le metteur en scène on peut, à l’inverse, parfois prendre des libertés qui ne sont pas toujours les plus judicieuses. »

Hasard du destin, son fils, Victor Belmondo, a passé le casting de la série Bardot et a été choisi pour incarner Roger Vadim, le papa de Christian, juste au moment où ce dernier a sollicité Paul Belmondo pour la pièce. Un chassé croisé familial dans lequel personne n’a toutefois souhaité trop interférer.

Si cette pièce est une comédie de boulevard qui prête le plus souvent à sourire, Paul Belmondo a apprécié le propos derrière l’humour : « à travers la comédie, on parle de sujets importants et notamment des non dits familiaux, de ces secrets qui sont souvent gardés pour protéger des personnes mais ceux à qui on les cache ne comprennent généralement pas pourquoi, confie-t-il. J’aime aussi le fait que l’on emmène le public dans une direction pour subitement partir dans une autre. »

Interpréter le rôle de ce gendre d’âge déjà avancé, qui se trouve confronté aux jugements des trois papas a également séduit le comédien : « C’était intéressant à jouer. Je n’ai à titre personnel que des garçons mais sur ce que j’ai pu en voir chez des proches, j’imagine ce que ça peut donner : laisser partir sa fille c’est toujours difficile mais s’il a le même âge que vous, c’est encore plus compliqué. »

Pour son troisième passage au Sébastopol, l’ancien pilote automobile se réjouit de retrouver le public du Nord et les sensations inhérentes au théâtre : « Ce n’est bien sûr pas la même adrénaline mais il y a des points communs avec une course automobile, assure Paul Belmondo. Les répétitions peuvent s’apparenter aux derniers réglages dans les stands. La réussite d’une pièce dès ses débuts c’est aussi important que de prendre un bon départ. Il faut tout de suite installer le personnage, capter le public. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas forcément irrémédiable mais ça peut faire perdre du temps. Après la concentration, la visualisation, c’est très similaire. En revanche, en course, il faut tout le temps être dans le contrôle alors que sur scène, il faut savoir un peu se lâcher. C’est là que les routes se séparent. »

« Papasss », ce dimanche (17 h) au théâtre Sébastopol de Lille. Une pièce de Nadège Méziat avec elle-même, Christian Vadim, Paul Belmonde, Bernard Fructu et Édouard Montoute.

Fauve Hautot ne s’est jamais lassée de Danse avec les Stars

Fauve Hautot (ici à gauche, en compagnie des autres juges) a toujours appris quelque chose à Danse avec les stars. Photo Pixeline/TF1

Quand on pense à Danse avec les Stars, c’est le premier nom auquel on pense. Avec son camarade Chris Marques, également présent depuis les débuts, Fauve Hautot n’a pas manqué la moindre saison, se distinguant comme danseuse en emmenant quatre de ses partenaires (Emmanuel Moire, Samir El Gueddari, Tayc et Billy Crawford) à la victoire mais aussi comme juge, une position qu’elle occupe, de nouveau, cette année.

Depuis la première diffusion en 2011, la jeune femme n’a donc jamais quitté le navire : « Je ne me suis jamais ennuyée sur cette émission, j’ai toujours eu l’impression d’apprendre quelque chose, indique-t-elle. Les premières saisons comme danseuse m’ont permis de progresser, de comprendre la mécanique d’une émission de télévision avec les caméras, la façon de filmer la danse. Ensuite, je suis passée juge durant les saisons 6 à 8 et ça m’a permis de m’affirmer alors que j’étais quelqu’un d’assez timide, j’avais beaucoup moins en confiance en moi qu’aujourd’hui. Ayant continué à travailler durant ces années, lorsque je suis revenue comme danseuse dans la saison 9, j’avais des nouvelles choses à montrer mais durant la saison 12 avec Billy (Crawford) il était acté dans ma tête que je ne ferais pas la saison suivante. »

En lui proposant de revenir comme juge, la production a néanmoins réussi à la convaincre : « J’ai une vision de la danse plus précise, plus concise et je sais ce que que je peux apporter. Je sais mieux comment construire mes discours, trouver les mots justes, que lors de ma première expérience comme juge. Mon challenge était de trouver comment transmettre ma passion de la danse à travers ce siège. »

Donner des notes et critiquer les performances de danseurs qui ont été ses camarades de jeu pendant des années ne lui a jamais posé de problème. « Je sais pourquoi je suis là, j’ai envie de voir de sublimes chorégraphies et si je peux aider les candidats à lâcher prise et les danseurs à utiliser tout cet espace, ce plateau qui est un fabuleux terrain de jeu, j’en suis très heureuse. Mes commentaires peuvent être bruts mais ce n’est jamais gratuit ou méchant, c’est toujours pour élever le niveau de performances. »

Sa réaction à la présence de la star américaine James Denton durant cette saison 13 ? « Je vais être franche, je n’ai jamais vu Desperate Housewives, j’étais beaucoup en vadrouille au moment où la série est passée mais c’est promis je vais la regarder », sourit-elle.

Spécialiste de Danse avec les stars, Fauve Hautot connaît forcément les clefs de la réussite : « Il faut créer des histoires, c’est fondamental sinon ça ne reste que de la technique, insiste-t-elle. Je veux être embarquée à chaque fois dans un court-métrage dansant, je veux des candidats capables de m’émouvoir. »

Selon la quadruple lauréate du concours, « DALS est vraiment un long chemin, une compétition de danse mais qui se joue à 50 % sur le mental. Il faut garder l’énergie, la rigueur, la concentration au fil des semaines tout en s’amusant et en savourant car c’est une expérience rare dans une vie, une mise à nue vertigineuse. Le travail, la fusion avec l’autre, la confiance envers l’autre sont importantes. Il faut que 1 + 1 = 1, poursuit-elle. Je prends l’exemple de Michou qui partait de rien, qui a su créer une super alchimie, un super binôme avec Elsa (Bois) et qui, à force de travail, accède à une super place (3e en l’occurrence). »

Finale de Danse avec les stars, ce vendredi 26 avril entre l’humoriste Inès Reg (accompagnée de Christophe Licata), Natasha Saint-Pier (Anthony Colette) et Nico Capone (Inès Vandamme).