Marion Rampal, une oiselle de bon augure pour le Tourcoing Jazz Festival
Bercée durant sa jeunesse marseillaise aussi bien par les sonorités rock de Pantera, Led Zeppelin et des Beastie Boys, que par le jazz de Duke Ellington, Marion Rampal a d’abord fait partie d’un groupe de rock avant d’entreprendre des études de jazz dans une école professionnelle.
« On aime bien mettre les artistes dans des cases, ça nous rassure, mais je trouve qu’il y a beaucoup de correspondances artistiques entre les différents courants musicaux. Qu’est-ce que ça veut dire être une chanteuse de jazz ? Faire du Mimi Perrin ? Du Ella Fitzgerald ? En fait, je puise dans différentes sources », avoue la jeune femme, qui sera en concert, ce lundi 14 octobre, au théâtre municipal de Tourcoing dans le cadre du Tourcoing Jazz Festival.
Un événement auquel Marion Rampal a déjà pris part il y a quelques années avec Anne Paceo : « J’ai fait partie de son groupe S.H.A.M.A.N.E.S et je me souviens qu’il y avait en même temps le concert d’une amie Cécile Mc Lorin Salvant, confie-t-elle. Ça n’a été que des super expériences de venir jouer dans le Nord, et pas que sur scène avec le public mais aussi tous les moments à côté qui peuvent parfois être longs dans une tournée. L’ambiance chez vous est simple et généreuse. »
Récits de solitude
Récompensée d’une victoire du jazz en 2022, Marion Rampal qui en vingt ans de carrière a gagné aussi bien le respect du public que de la profession, vient ce lundi présenter une partie de son répertoire et notamment les titres de son nouvel album, intitulé Oizel. « Le Z est très utilisé dans certaines zones créoles comme la Réunion, les Antilles, la Louisiane, des terrains qui m’inspirent beaucoup, explique-t-elle. Je me suis amusée sur ce disque-là, j’avais besoin d’aller plus loin dans la langue pour exprimer mieux, exprimer plus. Il y a pas mal de titres qui sont des créations, des mots inventés. »
Un album qui s’inscrit dans la continuité du précédent Tissé avec la même équipe : « On suit un fil poétique. Sur Tissé, il y avait la thématique du deuil, de la fin de vie ; Là, on est davantage sur la solitude, des récits d’enfance, j’ai travaillé sur des souvenirs avec ma grand-mère Madeleine, des mots avec ma faune et ma flore de Provence. » Un nouvel opus dans lequel figurent des feats avec Bertrand Belin et Laura Cahen, « des artistes dont les écritures me plaisent, qui ont le même rapport que moi à la langue française »
En parallèle, Marion Rampal mène plusieurs projets, l’un en compagnie de Pierre-François Blanchard pour reprendre des airs classiques, des vieilles chansons françaises ; l’autre avec l’équipe d’Oizel, pour s’attaquer au répertoire d’une grande chanteuse de jazz. « Un autre type d’exercice, ça peut être ressourçant d’autant que même si j’ai tendance à préférer écrire mes propres textes, l’artiste que je suis aime aussi chanter les mots et les mélodies des autres. »
Marion Rampal sera ce lundi 14 octobre (20 h) au théâtre municipal de Tourcoing, dans le cadre du Tourcoing Jazz Festival, lors d’une soirée où sont également attendus le chanteur de Feu! Chatterton, Arthur Teboul, et Baptiste Trotignon.