Mahaut Drama : « Une femme sexualisable peut être drôle »

Mahaut sera en spectacle ce samedi à Lille Grand Palais. (c) FIFOU

Que ce soit à la radio dans ses chroniques pour « France Inter » ou à la télévision dans l’émission « Quotidien », sur scène ou via un roman, Mahaut Drama, qui sera en spectacle, ce samedi 18 octobre (20 h), au théâtre Louis Pasteur de Lille Grand Palais, multiplie les terrains de jeu.

La jeune trentenaire est devenue ces dernières années une figure de l’humour engagé, féministe et queer. « Je revendique d’avoir des gros seins et des gros neurones et qu’une femme « sexualisable » peut être drôle, il faut habituer le public », annonce l’artiste, qui enregistre actuellement une chanson avec le groupe Bagarre. « Ce sera un hymne des Bimbos pour venger Lolo Ferrari ».

Élue « prix nouveau talent humour 2025 », en succédant entre autres à Paul Mirabel et Laura Phelpin, Mahaut avoue avoir apprécié cette distinction : « ça m’a fait du bien d’être reconnue par une partie du secteur de l’humour qui m’a tant dit que j’étais de niche et qui m’a snobée. Ça apaise quelque chose d’avoir une légitimité reconnue.  »

Adepte du travail de ses camarades humoristes Tahnee, Noam Sinseau et Lou Trotignon, Mahaut Drama se sent à l’aise sur tous les terrains d’expression : « La seule chose qui change, c’est la forme, puisque dans chacun de ces exercices on met de soi. Je ne peux pas travestir ma nature ou mes idées, que ce soit sur du papier ou sur une scène, poursuit-elle. Il faut juste adapter son écriture au format. Si on fait de la télévision, il faut ouvrir son imaginaire à des blagues visuelles et on ne fait pas exactement les mêmes pour France Inter que pour Quotidien. On garde son âme mais on arrondit les angles pour parler au plus grand nombre. »

Dans son livre, « Que jeunesse se passe », une autofiction parue aux éditions Robert Laffont, Mahaut laisse transparaître son goût pour la fête et les excès qui peuvent l’accompagner. «  J’aimerais raconter une anecdote qui m’est arrivée rue de la soif, mais je ne m’en rappelle plus », sourit-elle, en se réjouissant de retrouver un public lillois « bon camarade, qui rigole et interagit, mais dans le respect ».

Et puisque l’actualité politique « fournit sans cesse de la matière » et que « même si les personnages changent, les vices humains demeurent les mêmes », Mahaut fourmille d’idées et de projets. La bande du « Comédie love », qu’elle avait créée pour valoriser les humoristes féministes et queer, existe toujours. « ça a permis d’ouvrir une porte, pleins d’espaces « safe » se créent et nous sommes toujours très liées, assure-t-elle. Nous allons dans des festivals en province et un podcast arrive bientôt. »

Mahaut sera ce samedi 18 octobre (20 h) en spectacle au théâtre Pasteur de Lille Grand Palais.

Dans la vie comme dans ses romans, Ophélie Cohen mène l’enquête

Ophélie Cohen était ravie de revenir à l'école nationale de police de Roubaix pour dédicacer ses livres.

Il fleurait comme un parfum de nostalgie samedi à l’école nationale de police de Roubaix, où le premier salon du polar accueillait une trentaine d’auteurs dont certains ayant fréquenté les lieux durant leur parcours professionnel.

C’est le cas d’Ophélie Cohen, actuelle cheffe de la division de l’appui judiciaire de Vienne en Isère, auteure de trois romans, et très attachée à la région : « Je suis née à Lille, j’ai grandi à Dunkerque. J’ai suivi les traces de mon père et de mon grand-père qui étaient policiers, explique-t-elle. J’ai fait mon école de police à Vannes puis je suis revenue en 2005 à Lille, j’ai été formée à l’école nationale de police à Roubaix pour devenir cheffe, par une personne que j’ai énormément appréciée et qui m’a donné envie de faire la même chose. »

Après avoir réussi des tests, elle est ainsi devenue à son tour formatrice pendant cinq ans, à l’école nationale de police de Roubaix, de 2010 à 2015. « C’est beaucoup d’émotions de revenir ici », avouait-elle samedi entre deux dédicaces de ses ouvrages, dont le dernier « Sorginak », publié aux éditions Phénix noir. Un roman différent des deux précédents : « C’est le plus éloigné de mon métier. L’intrigue se passe au Pays basque, là où vit mon fils. Un soir, Maïder, l’une des dernières descendantes d’une lignée de sorcières disparaît subitement. On va revenir un an avant et essayer de comprendre pourquoi elle a disparu en faisant connaissance avec certains personnages et la mythologie basque. »

Passionnée de lecture depuis son plus jeune âge et ancienne blogueuse habituée à arpenter les salons du livre, elle peut donc se réjouir d’avoir suivi les conseils d’un auteur auquel elle avait fait lire le début de son premier roman « Héloïse ». « Il m’avait dit que j’avais une bonne plume, que je devrais écrire mes propres livres et ensuite il ne m’a pas lâchée de chapitre en chapitre ».

Aujourd’hui, Ophélie Cohen est une auteure reconnue. Son travail lui laisse peu de temps pour écrire mais lui fournit de la matière pour pimenter ses récits : « Mon deuxième roman, « Suspicion(s) », était très inspiré de mon expérience, poursuit-elle. Tous les jours, il se passe des choses incroyables dans les commissariats dont certaines que les gens ne croiraient pas si on les mettait dans nos livres. Je vous donne un exemple parmi tant d’autres, il y a quelques semaines, une femme est venue pour déposer plainte contre un rat qui l’avait mordue. »

Un quatrième ouvrage est déjà en cours d’écriture et la Dunkerquoise s’est promis de situer l’action de l’un de ses prochains romans dans son Nord natal.

« Sorginak » d’Ophélie Cohen. Éditions Phénix noir. 330 pages. Prix : 18,95 €.

Kev Adams débarque au cinéma « Le jour J » ou presque

Pour Kev Adams et ses camarades, le débarquement ne va pas se passer exactement comme prévu. © Marie-Camille Orlando - FIRSTEP - RADAR FILMS - Une société Mediawan - APOLLO FILMS - M6 FILMS

Déjà complices sur « Maison de retraite 2 », le réalisateur Claude Zidi Jr et Kev Adams se retrouvent dans « Le Jour J », un film d’époque comique évoquant deux soldats, un peu anti-héros, affectés dans une base militaire factice qui décident, après une soirée arrosée, de prendre eux aussi part au débarquement. Problème : ils se trompent de date et de lieu et se retrouvent en danger en plein cœur d’un village occupé par les nazis.

« On a tous adoré les films comme « La Grande vadrouille », « Papy fait de la résistance » ou « La septième compagnie » et j’avais envie depuis longtemps de surfer un peu sur cette vague pour évoquer cette période qui est le plus souvent traitée de façon dramatique », indique Claude Zidi Jr.

Les spectateurs avisés reconnaîtront peut-être le petit village de Noyers-sous-Serein où avaient été tournées quelques scènes de « La Grande vadrouille ». « C’est un village classé dans l’Yonne qui n’a pas été retouché depuis les années 1940 et qui est donc un vrai décor naturel pour le cinéma, précise Kev Adams. On a d’ailleurs quasiment tout tourné en Bourgogne, sauf la scène du débarquement sur les plages de Normandie ».

« Le jour J » est un bon divertissement familial avec une galerie d’acteurs qui prennent un plaisir évident à évoluer ensemble. Brahim Bouhlel (Zerkaoui) est un parfait compagnon d’aventure pour le personnage de Kev Adams, Jonathan Lambert excelle dans un rôle de prête résistant très rock’n roll, Jarry est quasiment méconnaissable en nazi avec une coiffure blonde, Cristiana Réali campe une mère ultra-protectrice et Chantal Ladesou livre quelques scènes dont elle a le secret. Les auteurs ont, par ailleurs, pimenté les dialogues de quelques références à la période Covid, offrant notamment une savoureuse tirade, pleine d’anachronismes, prononcée par des soldats allemands

« Le jour J », en salle depuis ce mercredi 15 octobre. Un film de Claude Zidi Jr avec Kev Adams, Brahim Bouhlel, Marie Parisot, Cristiana Réali, Chantal Ladesou, Jonathan Lambert, Jarry, Didier Bourdon…

Une web-série sur le gang de Roubaix sur France.TV

France Télévisions a réalisé une web série sur l'histoire du gang de Roubaix (c) Les Films Jack Fébus

France Télévisions met en ligne, sur sa plateforme, ce mercredi 15 octobre après-midi, une série documentaire, en 9 épisodes de 7 à 16 minutes, réalisée par Cécile Dolman et Anaïs Caura, consacrée au gang de Roubaix, qui a multiplié les braquages violents dans la métropole lilloise au début de l’année 1996.

Un documentaire qui colle doublement à l’actualité puisque s’ouvre, ce vendredi 17, aux assises du Nord, le procès de Seddikh Benbahlouli, dernier membre du gang à avoir été arrêté en août 2023 mais aussi parce que l’on a appris, il y a quelques jours , que l’un de ses complices, Lionel Dumont, a été interpellé en Grèce et que la Bosnie-Herzégovine, où il était également recherché, a demandé son extradition.

« Le point de départ, c’est l’envie de l’antenne Hauts-de-France de France 3 de parler de cette affaire qui date d’il y a bientôt 30 ans avec ce jugement du dernier membre du gang arrêté après 27 ans de cavale, précise Cécile Dolman. Et puis ce qui nous a intéressé avec ma co-réalisatrice, c’était de pouvoir traiter ce sujet plein de rebondissements sur des formats différents, vraiment pensés pour le web, pour la plateforme. »

Étudiante à l’école de journalisme de Lille, elle avait entendu parler de l’affaire à l’époque mais il lui a fallu se replonger dans une histoire complexe quelle ne connaissait pas bien. « C’est un point de l’histoire du terrorisme en France qui est assez peu connu en France, un phénomène qui a des racines en Bosnie, poursuit-elle. Il y a donc eu un gros travail de documentation, de recherche, d’exploration des archives avec des images assez dingues qui m’ont permis de constater que les photographes avaient vraiment un accès proche à ce qui se passait. »

Il a ensuite fallu trouver des intervenants susceptibles de dire les choses avec un point de vue intéressant, des membres des forces, des journalistes. « On voulait raconter l’histoire à partir des témoignages de ceux qui l’avaient vécue ou qui en avaient été des témoins de premier plan, indique la réalisatrice. On a commencé la production en mai, donc ça a été cinq mois de travail acharné et on a accéléré dès qu’on a eu la date du procès. »

Même s’il y a une narration qui commence à l’épisode 1 et finit à l’épisode 9, les réalisatrices ont choisi ce format pour laisser aux téléspectateurs la possibilité de picorer et d’explorer un aspect dans sa totalité.

Convaincue qu’il reste encore de nombreux éléments à traiter et que le procès pourrait aussi enrichir cette incroyable histoire, Cécile Dolman ne ferme pas la porte à une suite. Un format plus classique de deux fois 52 minutes est également dans les tuyaux pour une diffusion sur France 3 Hauts-de-France dans quelques mois. « On voulait déjà finir la série et on s’y attellera dans les prochaines semaines en réadaptant le récit pour la télévision », annonce-t-elle.

« Le gang de Roubaix », web-série de 9 épisodes, disponible sur la plateforme france.tv dès le mercredi 15 octobre après-midi.

Eric Antoine : « La France a un incroyable talent peut changer une vie »

Le jury de choc de la France a un incroyable talent est prêt pour une nouvelle saison. (c) Julien Theuil/M6

Depuis son lancement en France en 2006, l’émission « La France a un incroyable talent » a vu passer des centaines de candidats dont certains ont ensuite fait une jolie carrière, à l’image de Marina Kaye, Laura Laune, Lola Dubini, Jean-Baptiste Guégan, Gwendal Marimoutou, Klek Entos, Antonio le magicien ou Le Cas Pucine.

Lors de la première saison, les téléspectateurs avaient aussi découvert Eric Antoine, un grand gaillard de 2,07 m, un magicien aux allures de savant fou, devenu, depuis, un membre imminent du jury de l’émission, dont la vingtième saison sera lancée ce mardi 14 octobre (21 h 10) sur M6.

«  ça a vraiment changé ma vie , confie ce dernier. Lorsque j’ai fait la première saison, je jouais en même temps au théâtre Trévise une fois par semaine à 21 h 30, je suis allé jusqu’en demi-finale mais comme j’avais une bonne vibe, la productrice m’a fait revenir en finale même si je n’avais pas été qualifié. Je me souviens être allé au Mc Do et dans la file d’attente juste devant moi un groupe de filles parlaient de ma prestation de la veille et quand je suis arrivé au théâtre, c’était plein à craquer, il y avait la queue dans rue pour venir voir mon spectacle. »

Du jour au lendemain, l’existence de l’artiste a été totalement bouleversée : « J’étais dans une merde noire financièrement, j’étais avec un producteur véreux qui me faisait payer pour jouer, précise-t-il. J’étais donc obligé de travailler à côté pour gagner de l’argent et pouvoir faire mon spectacle. Quand ça a commencé à marcher, Thierry Suc, qui a produit plein de grands artistes, est passé en demandant qui était ce gars qui remplissait tous les soirs alors qu’avec des affiches partout dans Paris, il n’arrivait pas à en faire autant pour un autre artiste dont il s’occupait à l’époque. Il est venu me voir et m’a proposé que l’on travaille ensemble. C’est là que j’ai compris le pouvoir de la télé. »

Présent dans le jury depuis la dixième saison, tout comme Hélène Segara, Eric Antoine prend toute la mesure des responsabilités qui lui incombent : « J’essaie de toujours me remettre à la place de l’artiste qui vient se présenter, des enjeux énormes qui sont les siens, poursuit-il. Je pense que l’avantage de notre jury, que ce soit Hélène, Marianne (James), Sammy (Sugar) ou moi, on a en commun le fait d’aimer les artistes et de savoir à quel point ce métier est terrible, très difficile. Il y a peu d’émissions où l’on peut encore voir du cirque, de la danse, du chant, de la magie, peu d’émissions où l’on peut percer. Celle-là en fait partie donc notre rôle est un peu sacré. »

La force du programme c’est de réussir chaque saison à surprendre les téléspectateurs mais aussi le jury. Même si tous n’ont pas les même sensibilités et doivent parfois engager de sérieux débats ou entamer des négociations entre eux pour faire passer un candidat pour lequel ils ont un coup de cœur, chacun reste bluffé chaque année par des choses qu’ils n’avaient jamais vues auparavant.

C’est le fruit du travail de l’équipe de casting qui traque tout au long de l’année, sans relâche les perles rares, en organisant des auditions partout à travers le pays ou en scrutant les réseaux sociaux. Si l’on y ajoute tous ceux qui font la démarche spontanément de présenter leurs candidatures, ce sont plus de mille numéros qui sont vus chaque année. Parmi eux, quelques prétendants à la rubrique « What the fuck », nécessaires à l’équilibre de l’émission. « Il faut qu’il y ait des hauts et des bas, des moments de respirations », assure-t-il.

Rassurez-vous, vous serez encore subjugués, charmés, émus. La production a concocté quelques belles surprises et travaille actuellement à l’élaboration d’une soirée anniversaire pour les 20 ans du programme. Le format, le contenu et la date de diffusion sont encore en cours de discussions. Tout juste sait-on qu’il y aura sans doute des anciens candidats mais aussi des nouveaux numéros et ce ne sera pas un concours mais bien un show. « On n’a pas voulu le faire tout de suite car le programme mérite une saison classique qui laisse la place aux nouveaux talents ».

« La France a un incroyable talent », début de la saison 20, ce mardi 14 octobre (21 h 10) sur M6.