Si tu ne peux pas aller à Avignon, alors Avignon viendra à toi. C’était en tout cas le souhait de Didier Serrurier, l’adjoint à la culture de la ville de Seclin, lorsqu’il décida de lancer, il y a trois ans, le festival « Seclin fait son Avignon ».
« La première édition, on avait un peu de tout : du théâtre, de l’humour, de la variété, se souvient l’élu, mais dès la deuxième édition, on a choisi de se recentrer sur le théâtre en définissant un thème. » Cette année, l’homme avait opté pour la liberté. Pour 2026, il a décidé d’inviter la population à voyager dans le temps avec pour intitulé « Demain(s), d’hier et d’aujourd’hui… », en sélectionnant huit spectacles. « Je choisis des choses que les gens ne voient pas dans la région, en essayant de trouver une palette assez large pour amener les gens vers le théâtre, précise-t-il. On a quand même fait, l’année dernière, plus de 1 200 entrées. C’est une vraie victoire. »
C’est aussi le fruit d’une politique tarifaire très raisonnable puisque les pièces sont accessibles à 15,25 € (tarif réduit à 12,20 €), et les prix sont dégressifs si l’on va voir plusieurs spectacles. Il est ainsi possible d’assister à l’ensemble de la programmation pour 81,35 € (50,85 € pour ceux qui bénéficient du tarif réduit).
Présentation par Didier Serrurier des huit pièces retenues pour cette édition, qui se tiendra du 1er au 16 mars 2026…
Les cœurs andalous
« C’est une pièce évoquant une tradition andalouse où les femmes notaient leur vie la plus intime et la cousaient dans un cœur qu’elles transmettaient à leurs descendantes féminines. Celles-ci étaient chargées de garder ces secrets, et quelque part de les porter, sans savoir de quoi il s’agissait véritablement. Une des descendantes décide d’ouvrir le cœur et de voir ce qu’il y a à l’intérieur ; elle va ainsi découvrir tous les drames vécus par les femmes qui la précédaient. Il y a un aspect tragique, dramatique, avec la présence sur scène d’une danseuse et d’un guitariste de flamenco. »
Dimanche 1er mars (16 h), salle Ronny-Coutteure.
Sur les pas de Léonard de Vinci
« C’est un regard sur le passé. Lors d’une visite au musée du Louvre, deux jeunes se trouvent propulsés, grâce à la Joconde, en pleine Renaissance italienne, dans l’atelier de Léonard de Vinci. Ils vont découvrir tout ce qui était l’avenir des gens de l’époque à travers les inventions et les prédictions de Léonard de Vinci. »
Lundi 2 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.
L’Iliade
« C’est une plongée dans le berceau de notre humanité européenne, lui-même projeté dans notre époque. On va revenir dans l’Iliade, dans l’histoire de la guerre de Troie, mais avec des personnages habillés non pas en guerriers, mais comme des joueurs de football américain. Cette guerre sera commentée comme un événement sportif. C’est une vision à la fois très sérieuse sur le fond et très humoristique, voire loufoque, sur la forme. »
Mercredi 4 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.
Filles, mères, rebelles… Suffragettes !
« On retrouve Jimmy Daumas, un comédien exceptionnel, déjà venu à Seclin avec la pièce « Swing Heil ». On va le retrouver avec Manon Chivet pour une pièce qui parle de militantisme et qui retrace le combat des femmes en Angleterre en 1913 pour obtenir le droit de vote et l’émancipation. »
Samedi 7 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.
Climax
« Là, on bascule dans le burlesque. Ça a été difficile de les avoir car ils sont très demandés, au point qu’ils ont désormais trois troupes qui tournent pour assurer toutes les dates. Le but de Climax, c’est de faire rire pour faire réagir. On évoque évidemment le dérèglement climatique et, à la fin, il y a vraiment une morale, comme dans une fable de La Fontaine, qui nous dit ce que devient le monde. »
Lundi 9 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.
Gabor et les chapeaux rouillés
« C’est la pièce la plus légère, la plus accessible pour les enfants, même si, avec tous les effets spéciaux, c’est aussi un spectacle pour adultes. On se retrouve dans un monde fantastique qui pourrait faire très peur pour l’avenir ; c’est un peu du Frankenstein, sauf que le personnage, Gabor, qui doit construire une machine pour lui permettre de retrouver l’humanité, est très sympathique. En plus, il fait monter des gens sur scène : c’est un spectacle participatif. »
Mercredi 11 mars (19 h), salle Ronny-Coutteure.
Gauguin – Van Gogh
« On retrouve un grand comédien, William Mesguich, le fils de Daniel Mesguich. Cette pièce a connu un succès fou à Avignon, mais aussi au théâtre du Lucernaire. Ici, on parle de Gauguin et de Van Gogh, dont l’art a construit celui du XXe siècle. On voit un Gauguin très mal sur le plan neurologique et on assiste à leur confrontation, y compris l’épisode de l’oreille coupée de Van Gogh, qui a donné lieu au fameux tableau. C’est fantastique. »
Vendredi 13 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.
Des fleurs pour Algernon
« Avec cette pièce, on est dans la noirceur la plus profonde. Algernon, c’est une souris que des scientifiques ont réussi à rendre bien plus intelligente que les autres grâce à une opération du cerveau. Suite à ce succès, ils veulent faire le test sur l’Homme et trouvent Charlie Gordon, un simple d’esprit, moqué par tout le monde. Ils vont le trépaner et on découvre où tout cela va le mener. »
Lundi 16 mars (20 h), salle Ronny-Coutteure.
Tarifs : 15,25 € (plein tarif), 12,20 € (tarif réduit). 2 spectacles : 25,45 € (20,35 €). 4 spectacles : 45,75 € (30,50 €) ; 8 spectacles : 81,35 € (50,85 €).