Il faisait très chaud lundi soir sur Paris mais si l’atmosphère était bouillante dans la salle du Café de la danse, ce n’était pas seulement en raison de la température mais surtout à cause ou plutôt grâce à la générosité, la bonne humeur et l’énergie déployée par Annie Lalalove, venue présenter les titres de son deuxième album « Dream catch me if you can ».
Un album paradoxalement initié dans une période de doute pour une artiste décrite par beaucoup comme un vrai remède à la morosité. « Si j’arrive à faire du bien aux gens avec ma musique tant mieux mais moi aussi j’ai des périodes où ça va moins bien et j’avais envie de montrer aussi cette facette de moi dans « Dream catch me if you can », confie-t-elle. Après c’est la seule chanson comme ça, toutes les autres sont solaires. »
Citoyenne du monde, née d’une mère guinéenne et d’un père breton, Annie Lalalove a vécu une partie de sa jeunesse en Afrique entre Guinée, Ethiopie et Côte d’Ivoire avec des passages réguliers en métropole et à la Réunion. De ses multiples voyages et ses nombreuses rencontres, elle a hérité une ouverture d’esprit, une richesse culturelle. « Je me suis aussi nourrie de différentes musiques, du jazz avec ma mère, de la chanson française avec mon père, de la motown en ce qui me concerne, précise-t-elle. J’aime faire un melting pop avec les sonorités que j’aime, du jazz, de la funk, de la soul… »
Annie Lalalove a aussi voulu puiser davantage dans sa propre histoire pour ce nouvel opus : « J’ai voulu y mettre davantage une part de moi, enchaîne-t-elle. Le premier album était surtout fait de reprises que je m’étais appropriées. Là, j’ai gardé le côté épuré, un peu de soleil mais il y a aussi plus de maturité. »
L’artiste a aussi fait appel à la chanteuse-parolière américaine Pascale Mason : « Elle m’a aidée là où mes textes pouvaient buter en Anglais pour les amener plus loin. Partager ma feuille avec quelqu’un c’était particulier car j’ai toujours eu l’habitude d’écrire seule mes textes mais ça a été une vraie réussite. »
Toujours adepte des reprises, elle a également remis à sa sauce « Chasing Pirates » de Norah Jones et s’est offert un duo avec Mister Mat sur « Moon River » d’Audrey Hepburn.
Après quinze ans de musique, Annie Lalalove touche enfin à une certaine forme de reconnaissance. « J’avais vu Juliette Armanet aux Francofolies en me disant qu’il fallait que j’y sois un jour et quand j’ai fait l’ouverture du festival, je me suis dit « j’y suis arrivée », sourit-elle. Je sais bien que rien n’est jamais acquis, dans la vie comme dans la musique, mais si je peux toucher encore plus de gens, ce sera top, on a toujours envie qu’il y ait une évolution mais j’ai déjà vécu des expériences incroyables. »
La sortie de ce deuxième album n’est que le début d’une nouvelle aventure qui l’amènera sur les différentes scènes françaises avec l’espoir, un jour, de pouvoir aller présenter ses chansons dans d’autres pays et notamment dans ceux où elle a grandi en Afrique.
« Dream catch me if you can », Annie Lalalove, Sony Music. Prix : 16,99 €.