Petite fille, Julie Gavras a souvent accompagné son papa, Costa Gavras, sur les tournages de ses films. Le réalisateur de L’Aveu, État de siège, Mad City ou encore Amen a signé beaucoup de thrillers politiques. Un genre bien différent de celui qui faisait vibrer la jeune femme, passionnée durant son enfance par la série La petite maison dans la prairie, sans se douter que des années plus tard, elle réaliserait un documentaire sur le sujet, qui sera diffusé ce mercredi 31 octobre (21 h 10) sur 6ter.
« Ma famille se moquait un peu de moi à l’époque car ce n’était pas le genre de choses qu’on regardait habituellement. Mes proches me disaient même que je ferais une thèse sur la série. Je me suis posée la question pendant mes études d’anglais et puis ça m’est passé jusqu’à ce que j’apprenne qu’on allait fêter le cinquantième anniversaire de la série. »
Julie Gavras a donc pris le temps de replonger en enfance : « Je n’avais plus revu d’épisodes depuis des années. J’en ai regardés pas mal : le pilote que je n’avais jamais vu et des épisodes que des fans et Benoît Lagane, un journaliste spécialiste des séries, m’avaient désignés comme étant les plus importants. « Avec le temps, ce qui a surtout changé c’est le rythme. Avant, il n’y avait pas les ellipses que l’on réalise aujourd’hui, précise-t-elle. À l’époque, on voyait, par exemple, les Ingalls sortir de la maison, traverser la route, monter dans le chariot et ce dernier s’éloigner. »
Julie Gavras est, en revanche, ravie de constater et de démontrer dans son documentaire que la série valait bien mieux que la caricature qui en a été faite. « Je voulais montrer que ce n’était pas La petite maison dans la niaiserie comme dans le sketch des Nuls », sourit-elle.
Des thèmes forts comme le viol, la place des femmes dans la société ont notamment été abordés. « De mon côté, je crois que j’ai été marquée par le fait de voir plein d’enfants différents, une certaine approche de la diversité. Je pense que j’en ai été imprégnée sans m’en rendre forcément compte à l’époque. »
Le documentaire interroge de nombreux adeptes de la série et nous entraîne aussi au cœur d’un festival organisé aux États-Unis pour les 50 ans de la série, rassemblant des milliers de fans et en présence de plusieurs comédiens, dont Melissa Gilbert (Laura Ingalls) et Alison Arngrim (Nellie Oleson), qui ont fait les beaux jours du petit village de Walnut Grove, dont certains décors ont été reconstitués.
« Je m’attendais à un grand show à l’américaine avec partout des files d’attente en accordéon mais pas du tout, c’était préparé de façon très artisanale et ça m’a encore davantage touché », précise Julie Gavras, qui a lu les livres de la vraie Laura Ingalls, à l’origine de la série. « Il n’y avait pas beaucoup de séries à l’époque et encore moins avec une fille comme Laura mais je crois que plus globalement ça a fonctionné car à la différence de Dallas, Dynastie ou Friends, les gens pouvaient s’identifier, comme le dit Alison Arngrim dans le documentaire, à cette famille Ingalls, qui avait une petite maison, peu d’argent, plusieurs enfants. C’était aussi une image de la famille idéale alors qu’aujourd’hui on ne raconte que des histoires de familles dysfonctionnelles. »
Pendant dix saisons et plus de 200 épisodes, la série portée par Michael Landon (producteur, réalisateur, scénariste et acteur principal), a été un succès mondial avec une diffusion dans plus de cinquante pays.
Pour fêter les 50 ans de la série, outre la diffusion à 21 h 10, du documentaire de Julie Gavras, « La petite maison toujours dans la prairie », 6ter crée l’événement en diffusant toute la journée (dès 6 h 30) les épisodes les plus marquants.
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