Début avril, le Zénith de Lille avait fait le plein pour accueillir le nouveau spectacle de la tournée Stars 80 baptisé « Encore ». Un show avec une nouvelle identité visuelle et recentré sur un collectif d’artistes plus restreint (Sabrina, Emile et Image, Jean-Pierre Mader, Joniece Jamison, Patrick Hernandez, Phil Barney, William de Début de soirée et deux petits nouveaux : Christiane de Zouk Machine et Vivien Savage) mais plus présent sur scène.
Fort de l’immense succès du début de tournée, un deuxième passage a été programmé le mercredi 29 novembre et ce second acte est déjà près de faire le plein lui aussi. Alors, avis aux retardataires, ne traînez pas pour prendre vos places, il n’y en aura bientôt plus.
Seize ans après le lancement de la « RFM Party 80 », dont dix sous l’appellation « Stars 80 », le succès est, en effet, toujours au rendez-vous. Une longévité phénoménale que même les premiers intéressés n’avaient pas vu venir. « Quand on me l’a proposé, au tout début, je n’aurais jamais pensé que ce serait pour une telle durée, c’est tellement rare dans le paysage musical », savoure Jean-Pierre Mader (Macumba, Disparue…). « Au début, notre public était presque composé à 100 % de nostalgiques mais très vite le public s’est élargi, grâce aux films je pense. A chaque date, on voit plein de jeunes qui connaissent nos titres par cœur et qui chantent toute la soirée », se réjouit Patrick Hernandez, l’inoubliable interprète de « Born to be alive ».
Miser sur les années 80 pouvait pourtant sembler, à la base, un pari osé. « Dans nos carrières nous avons tous connus des hauts et des bas. Nous avions été ringardisés par les Boys Band et l’arrivée du rap, poursuit Jean-Pierre Mader. Un peu comme des saumons qui remontent le courant, nous sommes toutefois revenus progressivement. Je crois que nous sommes les repères d’une époque. Alors que l’on se trouve dans un monde plus anxiogène, notre décennie représente les jours heureux, nous incarnons la bande son des moments festifs, nous sommes dans tous les anniversaires, les mariages, les kermesses… »
Une reconnaissance tardive que Mario Ramsamy du groupe Image apprécie à sa juste valeur : « Dans les années 1980, des salles comme les Zéniths nous étaient presque interdites, nous étions considérés comme des artistes de « One shot », rappelle-t-il. On sortait des musiques des années 1960-1970, on découvrait les séquenceurs, les ordinateurs, il a fallu faire preuve d’inventivité. L’attente a été longue mais je trouve fantastique que la reconnaissance soit arrivée plus de trente ans plus tard. »
La petite troupe, unie comme une vraie bande de potes, comme une famille, a tout de même craint que la crise Covid lui soit fatale. « J’ai eu peur quand on a repris que ce soit la tournée de trop, d’autant que les budgets n’étaient plus les mêmes, confesse Jean-Pierre Mader. On a revu plusieurs choses à la baisse, on a réduit la voilure mais le fait d’avoir mis moins d’artifices nous a obligés à plus de présence, plus d’envie et ça a fonctionné ».
« Quand la nouvelle production a voulu tout chambouler après le Covid, on a été inquiets même si on lui faisait confiance et avec le recul on voit qu’elle a eu raison, elle a modernisé la formule et je crois que tout le monde préfère comme ça », confirme Jean-Louis Pujade (Image).
Cette évolution est également une clef du succès sans cesse renouvelé de Stars 80 aux yeux de Patrick Hernandez : « Ce n’est pas un spectacle statique, insiste-t-il. Une moitié reste presque inchangée puisque ce sont nos tubes que l’on reprend mais l’autre moitié, constituée de reprises d’artistes des années 80 qui ne font pas partie de la troupe, change régulièrement. On choisit à chaque fois de nouveaux titres que l’on chante en solo, en duo, en trio ou en collégiale. Les gens qui reviennent régulièrement n’ont donc pas l’impression de voir toujours le même spectacle. » A en juger, par l’ambiance qui régnait début avril au Zénith de Lille, aux voix presque aphones et aux yeux pétillants des spectateurs à l’issue du show, le phénomène n’est pas près de s’arrêter.
« Stars 80 », au Zénith de Lille le 29 novembre 2023. Places en vente sur ticketmaster et dans tous les points de vente habituels.