Six jours, c’est le temps qu’il reste à Malik (Sami Bouajila), inspecteur de police, pour résoudre une ancienne affaire de kidnapping, ayant entraîné la mort d’un enfant, avant que le délai de prescription de dix ans ne soit passé.
Dix longues années durant lesquelles, Anna (Julie Gayet), la maman de la victime n’a cessé de se battre pour que le dossier ne soit pas enterré. Alors, lorsque de nouveaux éléments surgissent, la mère et le policier se lancent dans une course contre la montre effrénée pour retrouver le meurtrier.
« Six jours » est inspiré d’un film Coréen : « Des producteurs qui avaient participé à mon premier film sont venus me voir avec ce projet, explique le réalisateur Juan-Carlos Medina. Jusqu’en 2017, la France était l’un des seuls pays avec la Corée à avoir un délai de prescription relativement court pour des affaires aussi graves. Depuis c’est passé à trente ans. C’est pour ça que l’action se situe en 2015-2016.
Un film tourné en grande partie dans notre région, notamment à Lille et Dunkerque. « Les conditions climatiques étaient dures mais une ambiance extraordinaire, c’est l’un des meilleurs tournages de ma vie, assure-t-il. Et puis il y a dans la région une architecture industrielle incroyable, qu’on ne voit nul part ailleurs en France. » Séduits, eux aussi, par la région et notamment par la ville de Lille, Julie Gayet et Sami Bouajila, les deux acteurs principaux ont surtout adhéré au scénario et à la direction d’acteurs proposé par Juan-Carlos Medina.
« Ce qui m’a vraiment intéressé, c’était que ce film parlait des rapports entre la vérité et la justice. Est-ce que la vérité, c’est toujours ce qui sert le mieux à la justice ? Il n’y a rien de pire que de perdre un enfant. Cette douleur peut amener une grande violence, un grand détachement sur le monde, surtout quand on a un besoin de justice », indique Julie Gayet, qui s’est servie de son vécu pour se fondre dans le personnage.
« J’ai eu un fils très gravement malade qui a failli mourir, confie-t-elle. Et je peux vous dire qu’ il y a eu un avant et un après. J’ai eu cette chance qu’il guérisse mais sur le coup, un immeuble m’est tombé sur la tête. La douleur et la froideur de ce personnage qui ne voit plus le monde de la même manière, c’était très intéressant à jouer pour moi, qui suis plutôt toujours à chercher le côté positif dans la vie ».
« J‘aime beaucoup amener des comédiens dans des choses où je ne les ai pas encore vues, poursuit Juan Carlos Medina. Julie est une comédienne très solaire, qui a joué dans beaucoup de films romantiques, des comédies mais elle n’avait jamais été dans un registre très dur, très méchant, très sombre. »
Le réalisateur aime aussi être surpris par ses comédiens, ce fut le cas avec Sami Bouajila : « Malik est un personnage qui a un peu perdu tout espoir en la nature humaine et la référence que j’avais donnée à Sami, c’était Morgan Freeman dans Seven. ce flic un peu désabusé qui a tout vu, qui en a vu trop mais qui, deux semaines avant la retraite, veut encore faire le bien et résoudre son affaire. Sami a créé des choses auxquelles je ne m’attendais pas du tout. J’ai découvert tout ce qu’il a apporté au montage, c’était assez incroyable. »
Le comédien n’a d’ailleurs pas cherché à rencontrer des policiers ayant vécu ce genre d’affaires avant de tourner : « Ce personnage de Malik, c’est purement de l’humain, explique-t-il. Fort de ce qu’il a traversé pendant dix ans, tout se passe entre lui et lui : lui et son abattement, lui et sa culpabilité mais bien que désabusé, il s’accroche quand même à la vie et je trouve ça assez chouette. »
« Six jours », un thriller de Juan-Carlos Medina, en salle depuis ce mercredi 1er janvier. Avec Julie Gayet, Sami Bouajila, Yannick Choirat, Philippe Resimont…
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