Les téléspectateurs de France Télévisions connaissaient depuis 2014 l’émission « Prodiges », un concours de musique classique, destinée à révéler de jeunes talents (7 à 16 ans) dans trois catégories : le chant lyrique, la danse classique et la musique instrumentale. Une émission qui avait notamment permis de révéler le Lillois Hakob Ghasabian, vu ces derniers mois dans les comédies musicales « Je vais t’aimer » et « Roméo et Juliette » lors d’une récente tournée en Chine.
Face aux nombreuses demandes de jeunes téléspectateurs déplorant que l’émission ne soit ouverte qu’aux artistes émanant du classique, la production a décidé de lancer cette année une version pop, dont la première émission a été diffusée ce samedi sur France 2.
L’orchestre symphonique qui fait la signature de « Prodiges » est toujours présent, les trois arts (chant, danse, instruments) sont de nouveau au rendez-vous, Faustine Bollaert a conservé l’animation mais un nouveau jury a donc été composé avec la danseuse-chorégraphe Blanca Li, le trompettiste Ibrahim Maalouf et la chanteuse Chimène Badi.
Mozart et Beethoven ont donc laissé la place à Johnny Hallyday, Michael Jackson et Dalida et les petits rats de l’opéra ont cédé la scène aux danses moderne jazz et contemporaines. « L’ambiance est moins solennelle, plus décontractée, on se lâche plus, ça danse en coulisses, sourit Faustine Bollaert. Je trouve que l’émission est une porte d’entrée pour donner envie à d’autres jeunes. Et on a un super jury, très complémentaire, alors que ce n’est pas toujours simple de guider les enfants sans les blesser, sans les vexer. »
« On est là pour les accompagner avec bienveillance, douceur, confirme Chimène Badi. Ce n’est pas facile de se retrouver sur un plateau, face à des caméras, un jury, un orchestre professionnel derrière soi. Je pense qu’à leur âge, je n’aurais pas eu le courage d’affronter tout ça. Ce sont des passionnés qui ne réfléchissent pas avant d’entrer sur scène et ça donne quelque chose de très naturel, de très vrai. »
« Quand on voit l’aisance, le savoir-faire de certains, c’est impressionnant, enchaîne Blanca Li. Certains sont déjà très professionnels. C’est une génération différente qui grandit avec des outils que nous n’avions pas comme les réseaux sociaux qui leur permettent de montrer ce qu’ils savent faire et d’échanger avec des gens qui partagent et comprennent leur passion. »
Habitué à transmettre, Ibrahim Maalouf confirme que « les jeunes sont désormais bien plus conscients de leur image qu’à notre époque ». Le trompettiste se réjouit en tout cas de la visibilité apportée par cette émission aux instrumentistes : « Je trouve qu’ils n’ont en général pas assez de visibilité dans le monde musical et médiatique, là c’est l’occasion de montrer qu’ils peuvent autant faire le show et être passionnants à suivre que des chanteurs ou des danseurs. Et participer à cette émission est une forme de continuité en ce qui me concerne, j’enseigne depuis l’âge de 17 ans, là c’est une autre manière de transmettre. Je vais juger la virtuosité technique, le charisme, l’émotion qui se dégage. Ce sont les critères que j’utilise dans tous les concours où je suis jury. »
« Je fais attention à ce que l’on me raconte, la façon dont on me le raconte, aux grains de voix bien sûr, conclut Chimène Badi. Et puis, parfois, on a du mal à expliquer pourquoi mais nous sommes emportés par certains artistes. »
« Prodiges pop », samedi 23 septembre, à 21 h 10, sur France 2.