Alors que plusieurs de ses compatriotes sont mis à l’honneur depuis le début de la semaine au Spotlight à Lille, un autre humoriste belge en pleine ascension, Nicolas Lacroix est attendu, quelques kilomètres plus loin, dans la salle Pasteur de Lille Grand Palais.
Un rendez-vous que le jeune homme attend avec impatience : « C’est chouette, je ne vais pas être dépaysé, je serai presque comme à la maison, s’enthousiasme-t-il. J’ai déjà fait le Spotlight deux fois et je sais donc qu’avec le public lillois je vais passer un très bon moment. J’espère qu’il en sera de même pour eux. »
Révélé sur les réseaux sociaux pendant le confinement, l’humoriste a décidé de se lancer sur scène avec un premier spectacle « Trop gentil » : « Que tous ceux qui ne savent pas dire non viennent, on se fera une petite thérapie tous ensemble, s’amuse-t-il. Mais que ceux qui savent dire non viennent aussi. On va parler de plein de choses, d’avancées technologiques, de nos peurs, de mes peurs, de l’évolution de la société, de ce que sera l’école plus tard quand on utilisera du Aya Nakamura pour faire les dictées. »
Alors que le stand up s’impose comme le registre numéro un de l’humour depuis quelques années, Nicolas Lacroix a, lui, choisi de continuer à camper des personnages. Bercé par les sketchs de Virginie Hocq et François Pirette, il assure ne pas être en mesure de faire pleinement du stand up : « Je ne conçois pas de ne pas bouger, c’est mon tempérament. Mon humour passe par le corps. La scène est pour moi un défouloir. C’est un peu old school mais très assumé et j’espère que c’est du l’old school tendance ».
Ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux seront probablement surpris : « C’est assez différent. Sur les réseaux, il faut être efficace en cinq-dix secondes, sinon tu te fais zapper. Sur scène, tu as le temps d’installer quelque chose, les rires te portent, il y a un échange, je trouve ça plus intéressant. »
Nicolas Lacroix ne renie toutefois rien de ce qu’il a fait et concède le temps gagné : « Internet, c’est un accélérateur énorme, avoue-t-il. Avant ça prenait une dizaine d’années pour se faire un nom, là avec les réseaux on a nos propres médias pour se faire connaître. L’ascension est plus rapide et cette vitesse fait d’ailleurs un peu peur, mais c’est dans l’air du temps, on consomme tout très vite. »
La patience a pourtant été l’une de ses meilleures alliées pendant des années : « j’ai suivi des stages, participé à des ligues d’improvisation en amateur. J’ai fait des études de graphiste, j’ai travaillé, ça me plaisait, je ne me mettais donc pas de pression. Je me disais que si ça devait arriver un jour, ça arriverait, peut-être même à 40 ans, mais après le confinement, je me suis dit qu’il fallait oser, tenter de réaliser ce dont j’avais envie depuis que je suis tout petit. J’aurais eu des regrets de ne pas essayer. »
Vu le succès rencontré depuis quelques années, Nicolas Lacroix aurait, pour le coup, vraiment eu tort de dire non à ses rêves.
Nicolas Lacroix sera en spectacle ce vendredi 10 janvier (20 h) à la Gare numérique à Jeumont et le samedi 11 janvier (20 h), à la salle Pasteur de Lille Grand Palais.