Musique, théâtre, humour, cinéma, télévision… Liane Foly passe depuis le début de sa carrière d’une scène à l’autre avec des sensations différentes mais avec le même succès, une recherche perpétuelle du plaisir et avec ce goût prononcé pour le music-hall, « l’entertainment » si cher aux Anglo-saxons mais qui peine encore à se frayer un chemin dans le paysage culturel de notre pays.
Mélanger tout ce qu’elle a appris dans sa vie et utiliser toutes ses cordes, avec toujours la voix, sa voix, comme dénominateur commun à tous ses talents, a toujours guidé le chemin de l’artiste, qui vient de franchir le cap des 60 ans et se définit volontiers comme une « sexygénaire » dans son nouveau seule en scène baptisée « La folle repart en thèse », qu’elle viendra jouer le samedi 17 octobre au Casino Barrière de Lille.
« J’ai su très tôt, après « La folle part en thèse » et « La folle part en cure » qu’il y aurait un troisième spectacle, avoue-t-elle. J’avais besoin de cette trilogie et j’ai senti avec le covid que c’était le moment de le faire, que les gens avaient besoin de rire. »
Dans ce nouvel opus, Liane Foly nous replonge dans l’histoire de sa vie et notamment de sa jeunesse, elle nous invite à suivre ses premiers pas dans l’orchestre musical de son père, dans le magasin familial « La droguerie du sourire » et dans son voyage, elle convoque une foule de personnalités dont Catherine Frot, Clara Luciani, France Gall, Juliette Armanet, Chantal Ladesou et bien d’autres, démontrant une palette d’imitations toujours plus large.
« Je ne travaille pas les voix que j’imite, je ne cherche pas à faire de la performance vocale, ce sont juste des voix que j’aime beaucoup, indique-t-elle. C’est quelque chose qui me tient depuis que je suis toute petite, même à l’école j’en faisais, ça m’a valu plusieurs punitions. »
« Faire rire, c’est ce qu’il y a de plus fort »
Des personnages qui aident l’artiste à se livrer encore davantage : « Je me raconte, je ne triche pas, je fais un petit bilan de mon état de femme, de ce que je pense des hommes… Les imitations, ça ne permet pas de se planquer mais ça permet d’aller parfois plus loin que si je m’adressais directement au public », acquiesce-t-elle.
Si l’on chante (beaucoup), si l’on rit (très souvent), ce nouveau spectacle comporte aussi quelques moments plus émouvants, plus touchants. Liane Foly se fixe néanmoins comme défi principal d’amuser ses convives : « C’est du divertissement pur, assure-t-elle. Faire rire c’est ce qu’il y a de plus fort. Il y a bien sûr un peu de réminiscence nostalgique mais c’est une nostalgie heureuse. »
Alors pourquoi avoir attendu une dizaine d’années pour se lancer dans ce troisième acte ? « Tout simplement parce qu’il y a eu d’autres projets : la pièce de théâtre « Jamais deux sans trois » que j’ai adorée jouer puis l’album « Crooneuse » que je voulais faire pour mes parents qui étaient très malades. Hélas, je n’ai pas eu le temps, ils sont partis avant que je le finisse. Puis, il y a eu le film de Claude Lelouch « Chacun sa vie » et puis ce confinement, qui a été très long. »
Retrouver la scène a donc été un vrai bonheur pour Liane Foly, qui a compris avec le temps qu’il fallait laisser ses inquiétudes et ses angoisses dans sa loge : « J’ai longtemps eu ce trac qui transforme la voix, qui empêche de bien chanter. Et puis j’ai réalisé avec le temps que les gens qui viennent nous voir nous aiment et qu’il faut juste s’appliquer à bien faire. Plus les années passent, moins je supporte le mot peur, j’ai une approche plus sereine. Et puis, je sais que je suis plus près de la fin que du début de ma carrière, je ne suis pas Benjamin Button », conclut dans un grand éclat de rire cette « sexygénaire » qui a gardé son âme d’enfant et savoure plus que jamais l’instant présent.
« La folle repart en thèse » de Liane Foly, le 17 juin au Casino Barrière de Lille.