Jeanfi Janssens multiplie les terrains de jeux et rêve de tourner une fiction

23/04/2025 | Actualités, Spéctacles, Théâtre/Humour

Jeanfi Janssens joue son deuxième spectacle ce week-end dans la région.

Encore en tournée avec son deuxième spectacle « Tombé du ciel », Jeanfi Janssens sera ce week-end à Lille et au Touquet. Des projets plein la tête avec notamment le tournage d’une fiction qu’il a écrite lui-même, on le retrouve également régulièrement dans l’émission « Les Grosses têtes » sur RTL. Etat des lieux avec l’humoriste nordiste…

Laurent Ruquier vient de fêter ses dix ans aux commandes des « Grosses têtes », vous faites partie de ses fidèles quasiment depuis le début…

« Oui, je suis arrivé en octobre 2016, c’est déjà ma neuvième saison. Il n’a pas attendu trop longtemps pour me contacter, il se doutait bien que ça allait reposer sur moi (rires). C’est fou comme ça passe vite, c’est une belle histoire pour moi, j’ai l’impression que c’était hier. »

Vous écoutiez l’émission avant de la rejoindre ?

« Je l’écoutais, mais rarement. Je suis, malgré tout, d’une génération où les parents écoutaient « Les grosses têtes » dans la voiture quand ils venaient nous chercher à l’école donc on l’a tous entendue en étant enfants, c’est une émission qui fait partie du patrimoine. Quand on m’a dit que j’étais pressenti pour faire un essai, je me suis mis à l’écouter pour comprendre un peu la mécanique, j’avais l’image d’un truc un peu vieillot mais la force de Laurent, c’est d’avoir dépoussiéré le concept. Il y a tellement de sociétaires que l’émission ne ronronne jamais, il a insufflé un vrai dynamisme. C’est une émission qui arrivait parfaitement pour moi car c’était le moment où j’arrivais à la fin de mon congés sans solde et si je n’avais rien, il aurait fallu que je remonte dans les avions et que je reprenne mon métier de steward. Je suis arrivé le premier jour avec la peur au ventre mais Christine Bravo m’a mis tout de suite à l’aise. »

Vous êtes nombreux autour de la table, est-ce facile de se faire sa place ?

« Laurent Ruquier a ce talent de composer chaque jour son équipe comme on prépare un plan de table pour un mariage. Il faut effectivement se faire sa place, l’émission m’a appris la répartie et le sens du timing. Pour une vanne, deux secondes trop tôt, c’est trop tôt ; deux secondes trop tard, c’est trop tard. On ne la rattrape pas ou on vous a coupé l’herbe sous le pied. Il ne faut pas se chevaucher, c’est comme un orchestre mais ça laisse la place à la spontanéité. »

L’émission vous a-t-elle servi pour vos spectacles sur scène ?

« C’est complémentaire, ça m’a donné des fulgurances, le sens de l’à-propos. Avant, si quelqu’un dans le public disait quelque chose, j’aurais été incapable de le rattraper. Maintenant, je le rattrape, je tire la ficelle et j’en fais quelque chose. Laurent Ruquier est un fantastique animateur de jeux de mots. Dans sa tête, ça va beaucoup plus vite que dans la mienne. Si j’arrive à devancer une vanne qu’il allait faire, je suis content, je me dis que si le maître allait la faire, c’est que je deviens bon »

En parallèle de la radio, il y a donc ce spectacle « Tombé du ciel » qui tourne depuis plus d’un an, comment l’avez-vous construit ?

« On a fait une grosse tournée de rodage, notamment à Lille, et là, je reviens dans le Nord. Je suis content, ça fonctionne bien, il y avait ce pari du deuxième spectacle, où l’on se sent attendu. Le premier avait tellement bien marché. C’est comme une chanteuse qui fait un tube, on n’attend pas moins bien du deuxième. Je savais qu’il fallait que ce soit radicalement différent. Dans le premier, j’étais catapulté des avions sur la scène. Dans le deuxième, je parle donc avec parcimonie des avions, j’évoque surtout mon arrivée dans le show-biz. Je parle toujours autant de ma famille et de ma mère, qui est le thème central du spectacle. »

En découvrant ce milieu, vous aviez tout de suite senti qu’il y avait matière à en faire un spectacle ?

« Oui parce que ça m’est arrivé tard, j’ai une carrière tardive, et donc, après 40 ans, on a déjà une vie construite. J’avais la vie de tout le monde, des dénominateurs communs avec le public donc en arrivant dans le milieu du show-biz, j’ai bien vu que certains ne sont pas dans le même monde. Il y a des névrosés, des perchés, des gens lunaires. Ce ne sont pas les mêmes codes, la même perception de la vie, les mêmes attentes. Au début, ça m’a un peu perdu. J’avais l’impression de vivre ce que je ressentais déjà dans l’avion, un monde qui fascine les gens. J’étais comme eux mais de l’autre côté de la barrière et ça a été pareil avec le milieu artistique. Je me sentais le devoir de raconter les coulisses. Je ne me suis pas mis de limites hormis peut-être celles que la société normée actuelle nous impose mais j’ai un humour qui est surtout dans l’autodérision, je me moque surtout de moi et de ma famille. »

Vous évoquez, en effet, beaucoup votre mère. Est-ce que vous lui faites valider les blagues la concernant en amont ?

« Je ne lui dis pas tout mais je la teste de temps en temps. Ma mère, c’est un baromètre. Si elle ne réagit pas, c’est qu’il faut que je retravaille la vanne ou que ça ne marchera pas. C’est très marrant pour moi de leur dire des vérités mais en même temps c’est un grand cri d’amour. Ils prennent tout bien, parce qu’il y a une façon de dire les choses, il n’y aucune méchanceté. »

Vous êtes à la radio, au théâtre, en one man show, est-ce que la télévision et le cinéma vous attirent également ?

« Comme je suis superstitieux, je ne parle pas trop, mais j’ai un projet de fiction. Je voulais d’abord lancer ce deuxième spectacle après avoir été deux ans au théâtre dans la pièce de Laurent Ruquier Un couple magique. Il fallait déjà relancer la machine mais c’est vrai que j’ai eu quelques castings malheureux. J’ai donc décidé d’écrire ma fiction, je l’ai proposée à plusieurs chaînes, on est en train de développer ça. Plusieurs personnes que j’aime beaucoup comme Chantal Ladesou, Sandrine Bonnaire et Karine Lemarchand m’ont donné un premier accord de principe donc, si ça se fait, ça serait une belle histoire de copains. Dany Boon m’avait dit : « Le cinéma n’aime pas l’humour. Tant que tu n’auras pas fait ton film, le cinéma ne t’ouvrira pas les portes ». Cette phrase m’avait marqué. Des gens semblent penser que Jeanfi Janssens ne peut faire que du Jeanfi Janssens mais Sandrine Bonnaire, la première, m’a dit qu’elle me voyait tout à fait dans un autre registre. Pour savoir comment je joue, il faut me faire tourner, je suis prêt à faire des fictions, des séries. Je peux comprendre qu’en arrivant à 50 ans, c’est plus compliqué mais j’ai soif d’apprendre. J’attends juste qu’on me donne ma chance et si on ne me la donne pas, je la prendrai moi-même. »

« Tombé du ciel », un spectacle de Jeanfi Janssens, ce vendredi 25 avril (20 h 30) au Casino Barrière de Lille,  samedi 26 avril (20 h) au théâtre du Casino du Touquet et le lundi 12 mai (20 h) à l’espace Agora à Santes.

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